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Si les mots pour définir - évoquer le Divin sont de peu d'importance, paraît-il, pourtant, il me semble quand même, selon les moments, que les vibrations sont différentes selon notre appel, notre attitude intérieure. 

Je me trompe peut-être bien sûr, mais si en méditation, je me tourne vers Krishna, le Bouddha, Jésus, Mère, Sri Aurobindo, la Mahashakti, l'énergie orginelle du Zhi Neng Qi Gong, la Grâce divine, la Volonté divine, etc. il me semble que les effets dans mon corps et dans ma conscience sont différents. 

Et j'ignore pourquoi, mais si je me tourne vers la Volonté divine, il me semble qu'aussitôt la réponse dans mon corps, dans mes cellules, cela se met à pétiller...

Peut-être parce que j'ai toujours beaucoup aimé ce texte de L'Agenda du 7 octobre 1956 dans lequel Mère  décrit ce qu'est la Volonté divine. J'en ai déjà parlé dans un texte précédent. Voici de nouveau l'extrait qui.... me fascine : 

La volonté divine n’est pas du tout comme cela, ce n’est pas une volonté : c’est une vision, et une vision globale, qui voit et... Non, elle ne guide pas (guider, cela suppose quelque chose en dehors, et rien n’est en dehors), une vision créatrice si tu veux ; mais là encore le mot créer n’a pas le même sens que celui qu’on lui donne généralement.

J'ignore pourquoi ce petit extrait me fascine autant... il n'est pourtant pas très précis. 

J'ai souvent pris beaucoup de joie à essayé imaginer ce que pouvait être cette vision créatrice... 

J'ai souvent imaginé la toile blanche d'un peintre ou une roche brute et l'oeuvre devient ce que le divin Artiste voit...

En méditation, j'ai souvent beaucoup de joie à m'imaginer sous la Volonté divine... 

Je me raconte que je ne sais pas vraiment moi-même ce que je dois être et devenir, que cette Volonté divine voit mieux que moi ce qu'il y a à changer dans ma nature...

Faut-il redonner de l'énergie ici, enlever cette entité-là, purifier cet endroit, transformer cet autre aspect, ouvrir tel lieux inconnu de moi-même, faut-il commencer par ce point dans le mental, dans le vital, faut-il envoyer une vibration de force, de paix, de joie, d'harmonie, d'ordre ? Etc.

Parfois, une idée me vient et je me concentre sur ceci-cela mais souvent aussi, j'appelle cette Volonté divine à simplement faire ce qui doit être fait... sans savoir ce qu'Elle fait ni comment Elle le fait. 

Et s'il y a un effort de ma part, une aspiration, une intention, c'est que toutes les parties de mon être s'alignent sur la Volonté divine. Une histoire d'alignement et une histoire de vibration, de diapason. 

Alors la sensation générale est souvent la même, un pétillement de joie dans les cellules. Je dis les cellules sans trop savoir si cela se passe dans les cellules. Disons, la sensation que plein de tous petits points dans le corps se mettent à pétiller, ils sont content. Mais rien d'exubérant. C'est très doux, presque enfantin, une gaité. 

En tout cas, cela ne se passe pas dans le vital. Cela ne ressemble pas aux émotions du vital. 

Expérience de l'homme vouté

La semaine dernière dans la rue, je marchais à une dizaine de mètres derrière un homme d'une cinquantaine d'années avec le haut du dos un peu vouté.

Et tout à coup, j'ai pensé à cette Volonté divine, c'est vision créatrice. Et cela m'a inspiré pour faire quelque chose. 

Je me suis dit : je vois que cet homme est vouté mais en fait, j'ignore la cause réelle. Donc j'ignore quelle vibration convient. Alors j'ai pensé à cette Volonté divine qui voit, sous entendu, qui voit ce qu'il faut faire dans la situation.

Et j'ai demandé à la Volonté divine de faire le nécessaire.

Et aussitôt j'ai eu l'impression de percevoir plus que de voir des myriades de petits points descendre sur cet homme et pénétrer en lui et au bout de 20 - 30 secondes, cet homme a commencé à se redresser.

Je l'ai vu, c'était net, même si cela s'est fait en douceur.  Il ne s'est pas redressé d'un seul coup, mais doucement. Un mouvement de redressement. Alors j'ai souri et j'ai continué mon chemin.

C'est la première fois que je faisais quelque chose comme cela, de cette façon-là. 

On voit un désordre, quelque chose à rectifier et sans se préoccuper du comment, la Volonté divine fait ce qu'il y a à faire. Très simple. Aucune sensation de difficulté. Facile.

Après, je n'ai pas trop eu l'occasion ou l'idée de refaire l'expérience. 

Et puis une curieuse impression, pas très claire, à propos de l'absence de distance. Ou plutôt de l'absence de séparation. À vrai dire, je ne sais pas si c'était ma volonté ou la Volonté divine. Une sensation un peu floue, mélangée. Même avec le Monsieur et son dos voûté. Une sorte de sensation de proximité, d'intimité. Mais ce n'est pas ce que j'observais en premier alors je ne sais pas trop. 

Éveille-toi et veux !

Quelques jours plus tard, cela m'a rappelé le puissant ÉVEILLE-TOI ET VEUX ! du 23 novembre 1963.

Une parenthèse de circonstance

En rédigeant cet article et relisant cet Agenda, je découvre ce passage de Mère à propos de l'assassinat de Kennedy :

Les révolutions, les grandes grèves, les événements INTÉRIEURS dangereux, c'est toujours juste avant le 21 février. Et les catastrophes de ce genre, en novembre – toujours.

Sri Aurobindo disait aussi que la période de l'année la plus difficile est de novembre à février.

Extraits :

Il faut s'élargir et durer, c'est tout. C'est la seule leçon à apprendre: élargissement et endurance – durer-durer-durer.

/...

Enfin voilà, il n'y a qu'à attendre, durer, et puis, de plus en plus, s'élargir.

/...

Non. Tu sais, ce qui donne de la force à l'opposition, c'est l'ignorance superstitieuse – superstitieuse au sens d'une sorte de foi, ou tout au moins de croyance dans le Destin, la Fatalité. C'est ingrained [invétéré], comme tissé dans la substance humaine. Ils ont la même superstition, la même croyance superstitieuse dans ce qui leur est favorable comme dans ce qui leur est défavorable ; dans la Puissance divine comme dans la puissance adverse – c'est la MÊME attitude. Et c'est pour cela que la Puissance divine n'a pas son plein pouvoir, et c'est pour cela justement que la force adverse a tant de pouvoir sur eux, parce que c'est un mouvement absolument de Mensonge, d'Ignorance – d'Ignorance totale.

Autres extraits :

C'est une sorte de soumission, qui peut être très révoltée mais qui est une impression, justement de quelque chose qui pèse sur la tête et sur les épaules, et qui est une sorte de Fatalité, de Destin.

Alors il y a le bon destin, il y a le mauvais destin ; il y a une force divine que l'on considère tout à fait comme quelque chose que l'on ne comprend pas, qui a des intentions et des buts tout à fait inexplicables, et la soumission, le «surrender» consiste en une acceptation – aveugle – de tout ce qui arrive. La nature se révolte, mais se révolte contre un Absolu contre quoi elle ne peut rien. Et tout ça, c'est de l'Ignorance. Il n'y a pas un seul de tous ces mouvements qui soit vrai – depuis la révolte la plus intense jusqu'à la soumission la plus aveugle, c'est tout faux, pas un seul mouvement vrai.

Je ne sais pas si c'est dans ce que Sri Aurobindo a écrit (je ne me souviens pas), mais j'entends très fort (pas pour moi : pour l'humanité) :

ÉVEILLE-TOI ET VEUX

Naturellement les hommes prennent «veux» pour leurs velléités, qui n'ont rien à voir avec une volonté: toutes des impulsions.

«Veux», ça veut dire «veux de la Volonté suprême». Et ça, c'est comme si c'était la clef qui ouvre la porte de l'avenir :

ÉVEILLE-TOI ET VEUX

Et garde-toi bien de vouloir de travers parce que ce n'est plus une volonté, c'est de la velléité – ne confonds pas. Veux de la Volonté suprême.

Il ne faut pas courber les épaules – ça vous fait ronchonner terriblement au-dedans et ça ne sert à rien.

Oh ! (Mère redresse la tête) ce sentiment comme cela : passer la tête au-dessus de tout ça, émerger là-haut...

Mais on est tellement-tellement l'esclave de toutes petites choses – les toutes petites choses du corps: les besoins (censément des besoins). Je vois tout ce qui vient de supplications de partout, et ça tourne toujours autour de la même chose (même chez ceux qui croient avoir compris que la conscience doit être générale – pas collective mais mondiale –, ils sont esclaves des réactions de leur corps), ça tourne autour de deux choses : sommeil-nourriture-sommeil-nourriture-sommeil... (Mère dessine un rond). 

Et même ceux qui professent de n'avoir «aucun intérêt» pour ces choses, ça a encore le pouvoir de réagir sur leur conscience : une nuit sans sommeil ou un manque de digestion, ou un fonctionnement détraqué dans le système digestif – voilà. Ça a le pouvoir de presser sur la foi et de lui enlever sa capacité d'action. C'est une sorte d'attachement – d'attachement involontaire et mécanique – à ce besoin de sommeil et ce besoin de nourriture.

Et je ne parle pas des gens qui aiment manger ou des gens qui sont paresseux et qui veulent dormir – je ne parle même pas de cela, qui est tout en bas, ce n'est pas cela : ceux que la nourriture n'intéresse pas et ceux qui voudraient bien remplacer le sommeil par quelque chose d'autre, de plus intéressant, même chez ceux-là – tous-tous-tous.

Et même ce corps, qui depuis des années est travaillé, trituré... C'est dans le subconscient du corps. Et alors c'était cela, la réponse, c'était au corps que c'était dit :

ÉVEILLE-TOI ET VEUX

(silence)

Et comme d'habitude, c'était plein d'humour; quelque chose disait : «Tu grognes tout le temps, tu gémis tout le temps, tu te plains tout le temps, à quoi ça sert ? – ÉVEILLE-TOI ET VEUX !»

Et cette soumission, n'est-ce pas, cette acceptation du pire, avec l'idée que ça vient du Seigneur ! et non seulement cela, mais presque l'imagination du pire comme d'une épreuve, comme d'un test pour savoir si vous êtes vraiment «surrendered» [soumis] – c'est encore une ânerie ! C'est qu'il y a encore quelque part le germe ou le résidu de la révolte si vous avez besoin de faire cela pour savoir si vraiment vous n'êtes pas révolté.

Et la peur d'être égoïste, la peur d'être révolté – c'est que c'est encore là, autrement on ne l'aurait pas.

(silence)

On est tout petit, tout petit. Plus on est petit, plus on se révolte. On veut tout casser, parce qu'on est tout petit – quand on est vaste, on n'a rien à casser. On n'a qu'à être.

ÉVEILLE-TOI ET VEUX

Commentaire personnel :

Mince ! Je parlais hier de cette partie dans la conscience qui grogne tout le temps et de la paresse. Quand aux envies de nourriture et de sommeil, elles sont encore bien présentes. On se sent parfois bien petit. 

Volonté consciente

Pour reprendre le fil de mon article et le terminer, une autre parole me travaille : 

Agenda sans date de février 1958

Tandis que dans le monde supramental, c’est la volonté qui agit directement sur la substance, et la substance est obéissante à cette volonté. 

Tandis que dans le monde supramental, plus on est conscient et en rapport avec la vérité des choses, plus la volonté a de l’autorité sur la substance. L’autorité est une autorité vraie. 

Volonté consciente

Dans L'Agenda du 12 janvier 1962 Mère revient sur son expérience sur le Bateau supramental et va plus loin dans l'explication de cette volonté consciente et donne des indications très précieuses. 

Extrait :

 

Il y avait une chose aussi dont je n'ai pas parlé quand je t'ai raconté l'expérience : le bateau n'avait pas de machines. Tout, tout était mis en mouvement par la volonté : les individus et les choses (le costume même des gens était un effet de leur volonté).

Et ça donnait à toutes les choses et aux formes des individus une grande souplesse, parce qu'on était conscient de cette volonté – qui n'est pas une volonté mentale, qui est une volonté du Soi, ou une volonté spirituelle pourrait-on dire, une volonté de l'âme (si on donne au mot âme ce sens-là).

C'est une expérience que j'ai faite ici quand on agit avec une spontanéité absolue, c'est-à-dire quand l'action (comme la parole et le mouvement) n'est pas déterminée par le mental, même pas (je ne parle pas de la pensée et de l'intellect) mais même pas par le mental qui nous fait mouvoir généralement.

Généralement, nous percevons en nous la volonté de faire une chose au moment où nous la faisons ; quand on s'observe, on voit ça : il y a toujours (ce peut être très prompt) la volonté de faire ; quand on est conscient et qu'on se regarde faire, on voit qu'on a la volonté de faire – c'est l'intervention du mental, l'intervention habituelle, l'ordre dans lequel les choses se passent.

Tandis que l'action supra-mentale est décidée en sautant par-dessus le mental ; passer par lui n'est pas nécessaire : c'est direct. Quelque chose entre en contact direct avec les centres vitaux et les fait agir sans passer par la pensée – mais en toute conscience. La conscience ne fonctionne pas dans l'ordre habituel, elle fonctionne directement du centre de volonté spirituelle à la Matière.

Et tant qu'on peut garder cette immobilité absolue du mental, l'inspiration est absolument pure – elle vient pure. Quand on peut attraper ça et le garder en parlant, ce qui vient aussi n'est pas mélangé, ça reste pur.

C'est un fonctionnement extrêmement délicat, probablement parce qu'il n'est pas accoutumé – un tout petit mouvement, une toute petite vibration mentale dérange tout. Mais tant que ça dure, c'est parfaitement pur.

Et c'est ça qui doit être l'état constant d'une vie supramentalisée.

La volonté mentalisée ne doit plus intervenir – parce qu'on peut très bien avoir une volonté spirituelle, on peut vivre constamment en exprimant la volonté spirituelle (tous ceux qui sentent qu'ils sont dirigés par le Divin en eux, c'est ce qui leur arrive), mais ça passe par une transcription mentale.

Eh bien, tant que c'est ça, ce n'est pas la vie supramentale. La vie supramentale ne passe PLUS par le mental. Le mental est une zone immobile de transmission. Un tout petit déclic suffit à déranger.

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