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Publié par pascalemmanuel

La Vie Divine de Sri Aurobindo est une œuvre trop énorme pour la saisir d'un bloc dans son intégralité, mais par petits bouts ici et là, un peu de connaissance commence à rentrer. Et la première étape très utile, si ce n'est indispensable, est de prendre conscience de l'étendue de notre ignorance. Alors nous aurons peut-être quelques chances de mieux pouvoir en corriger certaines. À moins bien sûr que nous soyons tout a fait heureux et satisfaits de barboter dans notre ignorance.

À l'inverse, plus l'indigence de notre triste situation nous apparaît douloureuse et sordide, plus l'aspiration à en sortir est forte et profonde.

À moins que, cela n'enclenche dans notre être une sorte d'abandon confiant en la Lumière divine pour qu'elle nous inonde de sa connaissance. Puisque, nous ne savons rien à ce point, puisque notre conscience est ignorante, tournons-nous avec résolution vers Ce-qui-sait. Sans cela, nous continuerons encore et encore d'être des aveugles guidés par des aveugles, ou des borgnes. Dans une sorte de négation plus ou moins complète de « nous-mêmes », nous pourrions trouver le Suprême Positif. C'est dans les temps actuels de suprêmes confusions qu'il est judicieux de se tourner vers la suprême clarté. 

Ou alors, plutôt que de nous lamenter sur notre ignorance, nous pourrions tout aussi bien nous en réjouir ; cela va faire beaucoup-beaucoup d'impuretés supplémentaires à jeter dans le feu de la Flamme blanche de notre être psychique qui va pouvoir flamber et flamboyer.

Je l'ai dit et le redit par ce que c'est une clef très importante et que je suis comme tout le monde, je me bagarre encore avec ; si nous comprenions que nous pouvions donner au Divin, à la Mère divine, à la Conscience suprême, à la Force spirituelle.... toutes nos impuretés, nos chagrins, nos soucis, nos difficultés, nos souffrances, nos blessures, nos traumatismes, nos obscurités... et si une fois cela compris, nous apprenions à le faire, nous nous entrainions à le faire, tant de choses seraient apaisées, soulagées, guéries, transformées, tant de choses changeraient, mais nous en sommes encore à tout vouloir résoudre avec nos petites forces.

Évidement, ce n'est pas magique, parfois ce que nous offrons semble resté inchangé, apparemment. Alors nous pouvons nous interroger sur la sincérité et la profondeur de notre don, voir aussi le parasitage par d'autres éléments de notre nature, quant ce n'est pas un attachement secret à ce qui nous fait souffrir. Par contre, souvent aussi, quelque chose se passe et plus nous apprenons à le faire avec constante, plus le nettoyage semble devenir efficace.

Finalement, cela peut se résumer à utiliser quelques mouvements intérieurs : apprendre nous tourner vers, à nous ouvrir, à offrir, à recevoir puis à remercier. Ensuite nous peaufinons, ajustons, développons... 

Voir ci-dessous le texte et l'audio de l'Entretien du 18 12 57.

Nos 7 ignorances

Découvrons ce paragraphe sur les 7 ignorances – page 698 :

« Mais puisque nous partons de l’Ignorance pour atteindre à la Connaissance, il nous a fallu d’abord découvrir la nature secrète et toute l’étendue de cette Ignorance.

Si nous considérons cette Ignorance où nous vivons habituellement du fait même de notre existence séparée dans un univers matériel, un univers spatial et temporel, nous voyons que, sous son aspect le plus obscur, d’où que nous la regardions ou l’abordions, elle se réduit à une ignorance protéiforme de nous-mêmes. Nous ignorons l’Absolu qui est la source de tout être et de tout devenir ; nous prenons des faits partiels de l’être, des relations temporelles du devenir pour la vérité totale de l’existence — c’est là l’ignorance première, l’ignorance originelle.

Nous ignorons le Moi aspatial, intemporel, immobile et immuable ; nous prenons la mobilité et les mutations constantes du devenir cosmique dans le Temps et l’Espace pour la vérité totale de l’existence — c’est là la seconde ignorance, l’ignorance cosmique.

Nous ignorons notre moi universel, l’existence cosmique, la conscience cosmique, notre unité infinie avec tout être et tout devenir ; nous prenons notre ego mental, vital et physique pour notre vrai moi et considérons tout le reste comme non-moi — c’est là notre troisième ignorance, l’ignorance de l’ego.

Nous ignorons notre devenir éternel dans le Temps ; nous prenons cette petite vie dans une part infime du Temps, dans un champ dérisoire de l’Espace, pour notre commencement, notre milieu et notre fin — c’est la quatrième ignorance, l’ignorance temporelle.

Au cœur même de ce bref devenir temporel, nous ignorons notre être vaste et complexe, ce qui, en nous, est supraconscient, subconscient, intraconscient, circumconscient par rapport à notre devenir de surface ; nous prenons celui-ci, et son petit assortiment d’expériences ouvertement mentalisées, pour notre existence tout entière — c’est la cinquième ignorance, l’ignorance psychologique.

Nous ignorons la vraie constitution de notre devenir ; nous prenons le mental ou la vie ou le corps, ou deux d’entre eux, ou les trois, pour notre vrai principe ou pour toute l’explication de ce que nous sommes, perdant de vue ce qui les constitue, ce qui, par sa présence occulte, détermine leurs opérations, et qui émerge afin de les déterminer souverainement — c’est la sixième ignorance, l’ignorance constitutive.

La conséquence de toutes ces ignorances, c’est que la vraie connaissance, le vrai gouvernement, la vraie jouissance de notre vie dans le monde nous échappent ; nous sommes ignorants dans notre pensée, notre volonté, nos sensations, nos actions, nous donnons à chaque fois des réponses fausses ou imparfaites aux questions du monde, nous errons dans un dédale d’erreurs et de désirs, d’efforts et d’échecs, de douleurs et de plaisirs, de péchés et de trébuchements, nous suivons une route tortueuse, tâtonnant aveuglément vers un but changeant — c’est la septième ignorance, l’ignorance pratique.

Dans la suite de La Vie Divine Sri Aurobindo reviendra sur chacune de ces ignorances et donnera de nombreuses indications mais j'invite chacun de faire l'effort patient et persévérant pour découvrir-étudier par lui-même.

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