Retour à la case départ ?
Pendant quelques jours, il m'est revenu en mémoire avec une certaine insistance toute une série de coïncidences qui ont marqué le début de mon chemin spirituel, il y a 25 ans. Toutes ce sont déroulées en quelques semaines autour de ma 27 ème année.
Je participe pour la première fois à une retraite spirituelle et me rends au Foyer de Charité de la Roche d'Or à Besançon où je vivais à l'époque et j'entends cette parole de Saint Paul que je n'oublierai plus : "Ce n'est plus moi qui vit, c'est le Christ qui vit en moi." (Galates 2.20)
Je participe à un stage d'aïkido avec Gérard Blaize, le premier européen à avoir reçu le 7 ème Dan et je l'entends dire : "vous croyez faire de l'aïkido, un jour vous découvrirez que c'est quelque chose en vous qui fait de l'aïkido."
Je commence la pratique du qi gong et dans un livre de Liu Dong, petit fils du médecin personnel du dernier empereur de Chine, je trouve à nouveau la même idée : "vous croyez faire du qi gong alors que c'est le qi gong qui vous fait."
Je participe à un stage d'arts martiaux dans un monastère chrétien et rencontre un musicien classique professionnel qui me confie qu'il a parfois l'impression que c'est quelque chose en lui qui joue.
Je découvre un merveilleux petit livre, Le zen dans l'art chevaleresque du tir à l'arc dans lequel l'auteur, Hérigel, un philosophe allemand raconte une expérience dans laquelle le maître de tir à l'arc parvient, à une grande distance et dans une obscurité presque totale, à mettre la flèche au centre de la cible. Le maître lui explique alors que c'est la grande nature en lui qui tire.
De même, dans le livre de Karl Graf Durkheim sur le hara, je trouvais d'autres citations qui allaient dans le même sens, mais je ne m'en souviens plus.
Ainsi, quelques soient les époques et les traditions spirituelles, christianisme, bouddhisme zen, taoïsme, tout me renvoyait à la puissante réalité d'une expérience unique, la découverte, quelque part en nous de... quelque chose.
D'autres traditions ont donné des noms à cette Présence divine, le Soi, le Moi supérieur, le Moi véritable, le Jivatman, l'être central, l'être psychique...
Mais ces citations qui venaient à ma rencontre parlait d'autre chose que d'une rencontre statique dans l'immobilité d'une contemplation intérieure, elles disent toute que non seulement il y a quelque chose à trouver, mais que ce quelque chose AGIT ! Cela me rappelle la fameuse action dans l'inaction de la tradition chinoise.
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Wu Wei - le non-agir
Quelques années plus tard je trouvais les aphorismes de Sri Aurobindo 117 à 121 :
117 — « Il n’est pas vrai qu’il y ait eu un temps ou Je n’étais point, ni toi ni ces rois ; il n’est pas vrai non plus qu’aucun de nous doive jamais cesser d’être. » Non seulement le Brahman est éternel, mais les êtres et les choses dans le Brahman sont éternels ; leur création et leur destruction sont un jeu de cache-cache avec notre conscience extérieure.
118 — L’amour de la solitude est le signe d’une disposition à la connaissance ; mais on ne parvient à la connaissance que quand on perçoit la solitude invariablement et partout, dans la foule et dans la bataille, et sur la place du marché.
119 — Si tu peux percevoir que tu ne fais rien, alors même que tu accomplis de grandes actions et que tu mets en mouvement des résultats formidables, sache que Dieu a retiré son sceau de tes paupières.
120 — Si tu peux percevoir que tu conduis des révolutions, alors même que tu es assis tout seul, immobile et sans paroles au sommet de la montagne, tu as la vision divine et tu es libre des apparences.
121 — L’amour de l’inaction est sottise, et sottise le mépris de l’inaction — il n’y a pas d’inaction. La pierre inerte sur le sable, que tu envoies promener d’un coup de pied distrait, a produit son effet sur les hémisphères.
Cela faisait des années que je n'avais pas pensais plus à ces premières anecdotes et tout est revenu... peut-être pour me montrer le chemin parcouru, pour me rappeler une sorte de promesse et me montrer que cette expérience centrale, je ne l'ai toujours pas faite. Mais ça va, j'ai encore 30 ans devant moi 😊puisque Mère a dit que 80 ans était l'âge où l'on était prêt pour la réalisation.
Avec le passage à l'ère du verseau, le travail de Sri AUrobindo-Mère, de Satprem, l'ouverture de la conscience... il est possible que cela soit désormais plus rapide, surtout pour les jeunes générations.
Tout cela n'est pas très important, puisque pour le moment cela n'a débouché sur rien de très concret, mais je voulais ça poser quelque part.
À suivre...