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Publié par pascalemmanuel

L'oeuvre de Sri Aurobindo-Mère-Satprem est si vaste que parfois, nous ne savons par quel bout la prendre. À la limite, peu importe si l'on rentre par la porte d'entrée ou la porte du garage ou par la fenêtre, du moment que nous rentrons dans la maison de la grande aventure évolutive. Choisir l'un des mots clefs qui revient souvent et voir ce qu'en a dit Mère est un moyen parmi d'autres. Ces mots clefs, ces notions qui apparaissent assez centrales, il n'y en a pas 36. Il y a ce qui relève de :

- la sincérité, l'honnêteté, la transparence...

- de l'aspiration, de la soif de progrès, du désir de perfection... 

- du don de soi, de la soumission au Divin, de l'offrande de tout ce que l'on est, de tout ce que l'on a,  de la consécration...

- de la neutralité, de l'impersonnalité, de l'absence de préférences personnelles...

- de la recherche de la connaissance de soi, de la vérité de son être véritable, de sa véritable nature, de la découverte des plans intérieurs et supérieurs, du besoin de compréhension...

- des trois qualités nécessaires de la conscience pour qu'elle soit en mesure de recevoir les forces supramentales : égalité, plasticité, élargissement... 

- de la paix, de l'immobilité... 

- Et quelques autres encore, mais pas beaucoup, le changement de perception, la recherche de notre être véritable, de notre véritable nature... 

Pour aller un peu au fond des choses, nous pourrions revenir plus en détail sur chacun de ces aspects, mais en attendant, dans cet article, je vais parler de la trépidation, un phénomène dont Mère a parlé à plusieurs reprises et qui a le grand intérêt de faire le lien entre notre travail intérieur et la situation du monde. Je trouve que nous avons là une explication très profonde de la situation et de la solution. 

Et puis, c'est très intéressant de voir comment Mère regarde la question sous différents angles, à différents niveaux. 

Ma conclusion est que si nous mettons un peu cela en pratique, cela sera très positif non seulement pour nous mais pour le monde car il n'y a aucune séparation réelle et les vibrations se répandent, se propagent.

J'espère que cette compilation nous aidera à faire un pas de plus... et dans une direction un peu moins fâcheuse. 

Agenda sans date de juin 1958

Une chose paraît évidente, c’est que l’humanité est arrivée à un certain état de tension générale – tension dans l’effort, tension dans l’action, tension même dans la vie quotidienne – , avec une suractivité si excessive, une trépidation si généralisée, que l’ensemble de l’espèce semble être arrivé à un point où il faille faire éclater une résistance et surgir dans une conscience nouvelle, ou bien retomber dans un abîme d’obscurité et d’inertie.

Cette tension est si totale et si généralisée que quelque chose doit évidemment se briser. Cela ne peut pas continuer ainsi. On peut prendre cela comme un signe certain de l’infusion dans la matière d’un principe nouveau de force, de conscience, de pouvoir, qui, par sa pression même, produit cet état aigu.

Voir le texte intégral

Agenda du 18 septembre 1963

Surtout, c'est cette sorte de concomitance, de juxtaposition de deux choses, qui sont vraiment des états opposés et qui semblent être toujours ensemble : une Paix où tout est harmonieux (je parle des cellules du corps), où tout est harmonieux au point qu'aucun désordre ne peut pénétrer, aucune maladie, aucune souffrance, aucune désorganisation, aucune décomposition ne peut se produire – impossible ; c'est une Paix qui est éternelle, qui est tout à fait en dehors du temps (et pourtant elle est sentie dans les cellules du corps) ; et puis, en même temps, une trépidation – une trépidation ignorante, affairée, obscure dans le sens qu'elle est inconsciente de son ignorance, ne sachant quoi faire et faisant tout le temps des choses inutiles. Et alors, là-dedans, vient le désordre, la décomposition, la désorganisation, la souffrance et... quelquefois ça devient aigu-aigu, tous les nerfs sont tendus, on a mal partout – et les deux sont ensemble.

C'est-à-dire «sont ensemble» au point que l'on n'a même pas l'impression de faire un mouvement de renversement, on ne sait même pas comment on passe de l'un à l'autre, c'est... le renversement est imperceptible.

Et c'est totalement opposé.

Vous pouvez, en l'espace de bien moins qu'un éclair, supprimer toute douleur, tout désordre, toute maladie dans votre corps; et en l'espace d'une seconde, tout peut revenir. Et alors vous pouvez passer de l'un à l'autre, de l'un à l'autre... (geste de va-et-vient).

Ce qui pour le moment n'est pas encore compris, saisi, c'est comment stabiliser cette Paix ?

Dans la suite de cet Agenda, Mère poursuivra l'observation de ce mécanisme au niveau du mental cellulaire mais cela nous emmènerait trop loin. Si ce la vous intéresse, voici le lien vers le texte intégral.

Agenda du 25 mars 1964

Mais cette expérience (c'est entre nous), c'était une expérience que je n'ai jamais eue de ma vie ; toujours, j'avais l'impression d'une espèce de contrôle sur ce qui se passait dans le cerveau, et que toujours, je pouvais répondre par le «blanc», n'est-ce pas, le blanc calme, immobile – le blanc immobile. Cette fois-ci (riant), ce n'est pas cela ! Et c'était devenu tellement formidable que même le mantra (les mots du mantra) passaient comme des boulets de canon! (riant) tout avait l'allure d'une mitraille effrayante!

Il n'y avait que ça à faire : je suis restée tout à fait immobile à appeler – appeler la Paix et le Calme du Seigneur, cette Paix qui s'élargit indéfiniment. L'Infini de la Paix du Seigneur.

Alors il y a eu la possibilité de supporter la Vibration.

Maintenant, ce qu'elle fait, son travail ? – Ce n'est pas notre affaire, c'est la Sienne. Nous ne pouvons pas comprendre. Mais qu'elle est à l'œuvre, c'est entendu.

Mais certainement, s'il y avait eu un docteur à ce moment-là, qui avait pris la température, il devait y avoir une fièvre formidable – mais rien qui ressemble le moins du monde à une «maladie» ! Non, c'était miraculeusement merveilleux, c'était quelque chose qui donnait l'impression que... la terre ne connaissait pas ça.

Ça se traduit toujours ainsi : la terre ne connaissait pas ça, c'est nouveau. C'est nouveau pour la terre. Et c'est pour cela que c'est difficile à supporter! parce que c'est nouveau.

Encore maintenant (Mère touche son crâne), c'est comme si tout ça était gonflé, et avec une vibration dedans (geste trépidant) comme si la tête était deux fois plus grosse qu'avant.

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Calophyllum inophyllum – Baume de Tamanon – Paix dans le physique

Ainsi, Mère Elle-même avait des difficultés à supporter cette Force nouvelle. Nous avons souvent l'impression, en parlant de spiritualité, alors que Mère parla plusieurs fois de cette "bouillie bouillante", ou "d'une force à écrabouiller un éléphant" et Satprem avait parfois l'impression d'être "traversé par un bulldozer" et s'étonnait d'être encore entier et envie tellement les vibrations étaient intenses.

C'est la raison pour laquelle, établir le calme, la paix, l'équanimité, l'égalité, une conscience imperturbable, l'équilibre, la stabilité,  l'immobilité... est un aspect si important. 

Bégonia – Équilibre

Agenda du 19 février 1965

Mais à ce moment-là, je voyais si clairement dans les gens, ceux dont la vibration répondait aux vibrations de Mensonge: cette espèce de mouvement qui fait comme une trépidation dans la Matière.

Donc, je connais les gens. Mais je dois dire qu'autour de moi, il y a quelqu'un, une personne qui avait la vraie vibration physique (je le savais depuis longtemps, mais là, j'ai eu une preuve concrète: c'est P), et personne ne peut le comprendre, personne ne peut le savoir, mais je le savais: physiquement, pas une réponse, comme ça (geste immuable). Alors je lui ai dit de s'occuper de la défense et de tout organiser.

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Ainsi, la réponse aux vibrations de Mensonge n'est pas tant une réponse morale, mentale, psychologique, argumentée... mais une qualité dans notre substance corporelle, dans notre conscience. Voilà qui change singulièrement la donne par rapport aux opinions habituelles. Si nous mettions collectivement cela en pratique, ce serait très intéressant.  

Agenda du 24 février 1965

Je voyais toute la différence entre cette Vibration qui n'avait aucun contact avec la formation de Mensonge et de violence, et puis la trépidation intérieure, qui naturellement établissait automatiquement le contact et permettait que cette manifestation du Mensonge ait une action.

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Ainsi, Mère nous explique que notre trépidation intérieure établit le contact avec les vibrations de Mensonge ! Ceci est en rapport avec la fameuse attaque de l'Ashram déjà évoqué dans un article précédent. Et à l'inverse, si nous sommes dans une vibration calme, imperturbable, immobile, alors, non seulement le mensonge n'a plus de prise sur nous, mais cette sorte d'immobilité a le pouvoir d'attirer  physiquement, comme un aimant, les vibrations de vérité. Cela me paraît formidablement concret. 

Agenda du 31 août 1965

C'est le mental qui était comme une substance non coordonnée, qui avait une activité constante, pas organisée (Mère fait un geste de trépidation continue). C'est celui-là qui est en train de s'organiser. C'est ça qui est important, parce que Sri Aurobindo avait dit que c'était inorganisable et qu'il n'y avait qu'à le rejeter de l'existence. Et j'avais cette impression aussi.

Mais quand l'action transformatrice est constante sur les cellules, ce mental matériel commence à s'organiser, c'est cela qui est merveilleux ! il commence à s'organiser. Et alors comme il s'organise, il apprend à SE TAIRE – c'est cela qui est beau ! Il apprend à rester tranquille, à se taire et à laisser la Force suprême agir sans intervenir.

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Agenda du 23 novembre 1965

Quand on dit les choses mentalement, tous ceux qui ont essayé d'expliquer mentalement, ont fait une opposition, et alors on s'imagine que l'un est très contraire à l'autre [la Vraie Chose et sa déformation] ; ce serait si facile, dans ce cas, de discerner. Mais ce n'est pas du tout cela !...

Maintenant, je suis en train d'étudier la manière dont la Matière, le corps, peut être constamment en harmonie avec la Présence divine.

Et c'est tellement intéressant : ce n'est pas du tout une opposition, c'est une toute-petite-microscopique déformation.

Par exemple, on fait souvent cette expérience (et généralement on ne sait pas pourquoi ça se passe comme cela – maintenant je sais) : certains jours ou à certains moments, tous les gestes que l'on fait sont harmonieux, toutes les choses que l'on touche semblent toujours répondre harmonieusement à la volonté qui les touche, tout s'organise (je parle des toutes petites choses de la vie – de la vie quotidienne), chaque chose semble être à sa place ou se mettre naturellement à sa place : quand on plie un papier, il se plie comme spontanément, de la façon qu'il faut ; quand on cherche quelque chose, on trouve comme spontanément la chose dont on a besoin ; on ne cogne jamais rien, on ne renverse jamais rien – tout semble harmonieux.

Et puis (sans différence appréciable dans l'état de conscience total), d'autres fois, c'est tout l'opposé : on veut plier un papier, on le plie de travers ; on veut toucher quelque chose, on le laisse tomber – tout semble désharmonisé ou déséquilibré ou de mauvaise volonté. Soi-même on est, en gros, dans le même état.

Mais maintenant, avec l'observation aiguë et ténue, je vois :

dans un cas, c'est une espèce de silence intérieur dans les cellules, une tran-qui-llité profonde, qui n'empêche pas le mouvement et même le mouvement rapide, mais il est comme établi sur une vibration éternelle ;

et dans l'autre cas, c'est cette précipitation intérieure (geste trépidant), cette vibration intérieure, cette inquiétude intérieure, cette hâte de passer d'un moment à l'autre, d'être toujours pressé (pourquoi ? on ne sait pas), toujours-toujours, pressé-pressé ; et tout ce que l'on fait va de travers.

Et dans l'autre cas, avec cette sérénité et cette paix intérieures, tout se fait harmonieusement, et beaucoup plus vite dans le temps matériel : on ne perd pas de temps.

Voir le texte

Ah bon ! 😊 Le lien concret, incarné, avec la Présence divine ne dépend d'aucune méditation, prière, ni même d'aller à la messe et patati et patata... Mince, cela va grogner dans les chapelles des intégristes de tout poil, voilà qui ne va pas plaire aux super yogis qui ne prêchent que des ascèses et des austérités et des commandements... 

Ce qu'il y a d'assez formidable dans l'approche de Mère, c'est qu'Elle ne cherche jamais de solution "là-haut"...

D'ailleurs, les solutions de "là-haut", cela fait des millénaires que des sages en parlent, et ma foi, ces solutions-là, pour la transformation de la terre, sont plutôt inopérantes. 

Il y a un proverbe qui dit que c'est folie de faire toujours la même chose et d'espérer un résultat différent. Alors, Mère développe une solution en bas, par le bas dans de minuscules changements dans la conscience du corps... 

En fait, pour être plus exact, la solution qu'elle propose consiste à joindre la conscience qui est tout en haut avec la conscience qui est tout en bas, dans nos cellules. 

Agenda du 26 mars 1966

Pourquoi, tout d'un coup et en même temps, les gens qui ont l'habitude d'être relativement exacts, quelque chose d'inattendu arrive et ils sont terriblement en retard ? Et il y a tout le temps des choses qui viennent empêcher que tout aille d'une façon tranquille, harmonieuse, facile. Puis on regarde au-dedans de soi le genre de vibration qu'il y a dans tout cela, et on s'aperçoit qu'il y a ce petit «frétillement»... parce que c'est un frétillement (Mère fait un geste de minuscule trépidation) qui répond à la vibration ordinaire de la conscience ordinaire.

La conscience ordinaire vit dans un frétillement continu, c'est effroyable quand on s'en aperçoit ! Tant que l'on ne s'en aperçoit pas, c'est tout à fait naturel, mais quand on s'en aperçoit, on se demande comment les gens ne deviennent pas fous, c'est une grâce. C'est une espèce de petite trépidation (même geste minuscule et très rapide), oh ! quelle horreur.

Alors si, pour une raison quelconque, il y a une désorganisation (mais la raison, je crois que c'est une raison d'enseignement), il faut la capacité de faire comme cela (Mère abat ses deux mains dans un geste qui immobilise tout) et immédiatement d'arrêter tout cela. Mais il y a longtemps que la capacité était là, il y a longtemps (elle n'était pas toujours utilisée, mais elle était là) : le Pouvoir.

Et c'est la même chose pour TOUT : les événements mondiaux ou les bouleversements de la Nature ou l'homme, les tremblements de terre et les raz de marée, les éruptions de volcan, les inondations, ou bien les guerres, les révolutions, les gens qui se tuent sans même savoir pourquoi (comme ils le font en ce moment), partout ils sont poussés par quelque chose. Derrière ce «frétillement», il y a la volonté-de-désordre qui veut empêcher que l'Harmonie s'établisse. C'est dans l'individu, c'est dans la collectivité et c'est dans la Nature.

Et alors, c'est un enseignement si minutieux, si régulier, qui n'oublie rien et qui répète chaque fois que ce n'est pas totalement compris, qui répète avec un accroissement de détail pour que l'on comprenne mieux... le fonctionnement : le fonctionnement dans les mains, dans l'activité, dans la Force qui passe comme cela  travers Mère), dans l'usage des vibrations – et qui apprend la Grande Leçon : savoir manifester la Force divine.

C'est absolument merveilleux.

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Agenda du 15 mars 1967

C'est très amusant, toutes les expériences que l'on a dans le vital, dans le mental et au-dessus, on les a dans le matériel, dans la conscience cellulaire, et c'est pour ainsi dire une reproduction, seulement avec une petite altération à cause de la Matière. Par exemple, quand on remue de l'eau, quand on la secoue, elle n'est plus transparente ; ça fait des mouvements et ces mouvements empêchent l'eau d'être transparente. On ne peut plus voir à travers. Et c'est la même chose matériellement : quand on est agité, que l'on n'a pas cette espèce de calme (qui n'est pas une immobilité, mais c'est le contraire de l'agitation, je ne sais pas comment le décrire, c'est quelque chose qui est imperturbable), il y a très peu de gens qui ont cela et quand ils approchent, tout de suite il y a... (geste trépidant et bouillonnant dans l'atmosphère) des vibrations, un désordre et une confusion qui s'établit.

On a cela à une petite échelle avec les gens qui viennent ; on a cela à une grande échelle avec les mouvements de l'Ashram ; et on a cela à une plus grande échelle encore avec les mouvements de la terre.

C'est la même chose avec cette espèce d'agitation mentale qu'ont les gens (d'excitation et d'agitation) : dès qu'il y a une excitation et une agitation, c'est impossible de voir clair ; ça fait la même chose que dans l'eau, ça fait comme cela (même geste bouillonnant et trépidant), un tas de mouvements de confusion et on ne voit rien. Matériellement, c'est la même chose. Et alors, dès qu'il y a un problème à résoudre (surtout un problème matériel), les gens ont l'habitude de s'agiter, et dès qu'ils s'agitent, il est absolument impossible de trouver aucune solution. Et ça aggrave la confusion.

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Agenda du 22 avril 1967

Dans cet Agenda, Mère commence par parler de la transformation du principe de l'Inertie et puis elle dit ceci :

Et puis, il y a la pression de l'agitation extérieure (le monde vit dans une agitation perpétuelle), l'agitation extérieure : tout, tout le monde se précipite pour... vraiment on ne sait pas pourquoi. Ils veulent faire dix fois plus de choses dans un temps où il n'est pas possible de le faire normalement, et alors ça fait comme cela (geste trépidant). Et avoir la force de rester calme et en équilibre là-dedans, dans ce tourbillon...

C'est vraiment très intéressant.

Ce que les hommes appellent généralement la «force» (dans le sens du mot anglais strength), c'est quelque chose de très lourd et de très tâmasique. Et la vraie force, c'est un mouvement d'une rapidité formidable, mais... dans un calme parfait. Il n'y a aucune agitation ; le mouvement est fantastiquement plus rapide, mais sans agitation, dans un calme !... Et cette Force-là, généralement ils ne la sentent même pas, et c'est pourtant celle-là qui permet – qui permettra – la transformation. 

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Agenda du 11 décembre 1968

L'expérience continue et devient de plus en plus consciente et presque pratique. Quand une personne vient, c'est comme si je voyais... presque comme si je pouvais mesurer la quantité de voiles qui empêche de voir et de sentir la Conscience suprême.

Et c'est devenu vraiment intéressant : une personne est en face de moi, je la regarde, et alors je concentre-concentre-concentre jusqu'à ce que le contact avec la Conscience suprême soit établi, et je peux mesurer la réaction : il y en a, quand ils sont là, c'est très difficile d'obtenir le contact ; il y en a (et c'est tout à fait inattendu, cela n'a rien à voir avec ce que l'on pense, c'est extraordinaire, extraordinaire !), il y a des personnes, tout de suite, ça fait hop! comme ça (geste qui perce un voile) et le contact s'établit, et quelquefois des personnes tout à fait inattendues ; il y en a d'autres qui font la sâdhanâ, qui sont tout à fait consacrés, qui... et il faut un labeur !

C'est vraiment intéressant. Vraiment intéressant. Et alors, il y en a, quand le contact est établi, qui ne veulent plus bouger ! (je doute qu'ils sachent ce que c'est, mais ils ne veulent plus bouger) ; il y en a, au contraire, ça commence à faire comme ça (geste trépidant), ils voudraient bien s'en aller! (Mère rit) C'est formidablement intéressant !

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Ainsi, nous avons dans cet Agenda, nous avons un autre aspect du problème, notre incapacité à recevoir la Force divine. Pourtant, si nous voulons que celle-ci se manifeste sur la terre, il va bien falloir résoudre cette difficulté, c'est pas de la philosophie, concret.

Agenda du 12 mars 1969

Avec cette Conscience, j'ai eu cette expérience un matin, du pouvoir (le vrai pouvoir) ; alors en passant par la conscience tout à fait statique, immobile, paisible, il n'y a aucune déformation ; et puis passant, éveillant le sens du pouvoir dans l'individu et la collaboration de la volonté individuelle.

Si c'est (j'ai vu les deux en même temps), si c'est une conscience yoguique avec le calme et l'IMPERsonnalité (c'est-à-dire aucun désir et aucune préférence), alors c'est encore plus puissant, parce que c'est dirigé à un endroit précis au lieu de travailler comme cela d'une façon générale – c'est dirigé à un endroit précis, et l'action est multipliée ; mais si, dans la conscience à travers laquelle ça doit agir, il y a le moindre désir, la moindre préférence, ou le moindre recul... c'est tout gâché. Tout gâché, ça fait comme cela (geste trépidant), c'est fini.

J'ai vu ça avec des exemples à l'appui ; pas des exemples racontés, il n'y a rien de mental : c'est tout montré – c'est montré avec les vibrations. Et ça, c'est vraiment intéressant.

C'est-à-dire que dans la conscience du surhomme, avec l'impersonnalisation complète (c'est-à-dire aucune préférence, aucun désir, aucun refus, rien, n'est-ce pas, on est comme cela : geste du Témoin immobile), il y aura la capacité de diriger sur un point précis le Pouvoir pour qu'il agisse, et alors, il sera multiplié dans la Matière. Une multiplication de pouvoir, c'est-à-dire une intensification de pouvoir dans la Matière.

Ça explique (c'est le corps qui apprend tout cela, il est vraiment très content), ça lui explique très clairement pourquoi il y a eu des individus et à quoi ça sert dans l'ensemble – mais il faut que ces individus perdent tout ce qui a été nécessaire pour les former; il faut qu'ils dépassent ça et qu'ils redeviennent divins. Alors – alors le résultat sera extraordinaire.

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Mine de rien, nous avons un mode d'emploi simple et pratique de l'emploi de la Force divine dans le monde. C'est extraordinaire, cela ne s'embarrasse d'aucun tralala, d'aucune formule poétique pour se mettre en avant, aucun mot compliqué, c'est merveilleux de simplicité. 

Agenda du 3 mai 1969

Et alors, par exemple, ces deux-là dont j'ai parlé (P et sa sœur, tous deux chefs de groupe), au point de vue humain, on dirait vraiment qu'ils sont insensibles – c'est parce qu'ils sont insensibles et trop égocentriques que l'accident est arrivé. C'est-à-dire un reproche. Pour cette lumière-là : «Ah ! ce sont de bons instruments, on peut s'appuyer dessus (geste solide), ils ne fléchiront pas, ils sont assez forts pour que l'on s'appuie.»

Bombax ceiba – Solide constance dans la conscience matérielle

Et tout cela est montré au corps, qui vraiment commence... (riant) à savoir des choses que jamais encore il n'avait apprises avant – jamais. Et à voir la vie d'une façon tout à fait différente.

Il se sent... (riant) tu sais, il se sent stupide, c'est-à-dire que, consciemment, il est d'une façon, et puis par atavisme, par construction, il est lié de l'autre façon ; alors il se sent très bête, très bête.

Mais la Conscience l'a tenu (avec l'événement d'hier), l'a TENU dans sa Conscience comme cela, présent, jusqu'à ce qu'il ait bien compris tout en détail, et puis quand il a eu bien compris, poff! parti, fini. Alors il comprend que quand quelque chose est tenu comme cela, c'est qu'il y a quelque chose à comprendre, c'est qu'il a une leçon à apprendre, et quand la leçon est apprise, qu'il a compris – qu'il a vu clair, qu'il voit clair, que c'est simple et très clair –, ça y est, poff! parti, fini (geste montrant que la Conscience le lâche), comme si c'était tout à fait enlevé.

Et ça se passait la nuit quand on ne me dérange pas (les heures de nuit sont les seules heures où je ne suis pas dérangée à toute minute ; je peux continuer mon travail tranquillement), et alors j'ai vu.

Et cette nuit a été tellement paisible, mais d'une paix !... c'est à dix échelons au-dessus de la «paix» matérielle ordinaire, tout à fait. N'est-ce pas, la paix d'une volonté psychique si puissante (Mère étend ses bras d'un geste souverain), si tranquille... que toutes nos émotions, nos réactions, tout cela, ça paraît absolument des enfantillages.

Mais il comprend bien (il commence à comprendre beaucoup de choses depuis cette Conscience), il comprend que c'était (les émotions, les réactions) un chemin nécessaire pour préparer des réceptivités.

C'est vraiment intéressant.

Il y a toutes les vibrations, les petites crispations qui sont dans les êtres, et cette Conscience-là montre (ça montre très clairement) comment c'est ça, la cause des désorganisations, des maladies, des déformations, des... tout le temps cette vibration qui trépide – une vibration de faiblesse.

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Agenda du 23 octobre 1971

Il faut que les préférences et les désirs personnels disparaissent.

Satprem : Oui, c’est cela.

Alors, dans ce cas-là, c’est très clair. Il y a des moments où l’on est comme OBLIGÉ de faire quelque chose. Et il y a des moments où... rien – on sent que la Force passe et qu’elle agit, mais soi-même (c’est-à-dire le corps), le corps ne bouge pas. Ça devient très perceptible.

Et j’ai eu des preuves que c’est exact, parce que j’ai eu des exemples : certaines fois, quand je suis restée comme cela immobile, sans rien dire, en laissant simplement la Force se concentrer à travers le corps, sur quelqu’un ou sur quelque chose (même geste de rayon braqué), elle le fait, elle agit miraculeusement comme cela.

Et le corps n’a rien fait, n’a pas bougé, mais seulement laissé passer et concentrer sur un endroit (même geste). Automatiquement concentrer. Parce que c’est dans notre conscience que le monde est divisé comme cela (geste en petits morceaux) et qu’il y a une personne, une autre personne, une chose, une autre chose – c’est notre conscience qui est comme cela ; alors «on» se sert de ça (l’individualité) comme d’un canal pour que la Force aille exactement où elle doit aller. L’action n’est pas une action personnelle : c’est l’Action de la Force qui se sert de la conscience personnelle comme d’un tuyau – tu comprends ?

C’est très difficile de dire que l’on n’a plus de préférences et plus de désirs...

(Mère rit)

Parce que c’est si subtil !

Oh !... mais ça, c’est progressif, n’est-ce pas ; on peut y travailler tout le temps, tout le temps, tout le temps... C’est une occupation constante : supprimer toutes les préférences. C’est-à-dire que le moyen positif, c’est (on en revient toujours à la même chose): «Ce que Tu veux, ce que Tu veux... Ce que Tu veux, ce que Tu veux...» Et alors, quand on est tout à fait immobile et sans trépidation (ce que j’appelle une «passivité réceptive», c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’activité, et pourtant : ce que Tu veux, ce que Tu veux...), alors – alors – Ça agit.

Et on a vraiment le sens (je ne sais pas comment dire), vraiment que l’on ne sert que comme un passage pour que la Chose puisse aller exactement – la Force ou l’Action – , exactement où elle doit aller. Notre conscience sert à ça (geste comme un tuyau).

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Ainsi, nous avons dans cet Agenda un autre aspect sur lequel Mère reviendra souvent : la Force, ou en tout cas cette Force-là, est plus efficace si nous abandonnons nos préférences personnelles. Dès qu'on se met à croire que nous savons mieux, que nous pensons que ce serait bien que cela agisse comme ceci, comme cela, c'est fichu. Mère ira si loin dans cette piste qu'un jour Elle dira que le plus difficile est d'apprendre à disparaitre. Sauf que, dans cette disparition, nous ne disparaissons pas. C'est juste notre ego qui disparaît et qui est paniqué à l'idée de disparaître. Ou alors, c'est notre mensonge qui disparaît, toute nos constructions fausses...

Et puis c'est dans cette passivité apparente, cette immobilité, cette "passivité réceptive"... qu'il se passe les choses les plus importantes et les plus profondes... 

Agenda du 30 août 1972

Mais maintenant, je vois très bien, très clair – très clair : c’est la conscience qui remplace la pensée. Et... (comment dire ?) la différence : la pensée, c’est quelque chose qui fait comme cela (geste trépidant et en tourbillon), qui bouge, qui bouge...; la conscience, c’est quelque chose qui fait comme cela (geste mains ouvertes, offertes vers le haut). Je ne peux pas expliquer.

(Mère ferme les yeux et reste les mains ouvertes)

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