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Publié par pascalemmanuel

Les chutes dans la sadhana sont sans doute inévitables pendant longtemps, le tout est de s'en relever, c'est tout, et de continuer... 

Sont-elles provoquées par des circonstances extérieures ou une faiblesse intérieure ? Les deux sans doute.

Une fois de plus, j'ai remarqué que les attaques les plus vives viennent après un progrès. Une immobilité très calme, très profonde commençait à s'installer, à descendre, à s'incarner... et boom patatras... le vital inférieur à recommencer à se déchaîner.

Comme si cette puissante immobilité silencieuse avait le pouvoir de faire sortir, ressortir toute la malice, toutes les impuretés...

Je me suis rappelé une parole de Sri Aurobindo qui expliquait que tant que le subconscient n'était pas nettoyé, les impuretés pouvaient toujours ressortir... alors je me suis demandé si cela venait de là...

Pour le dire autrement, des parties de l'être sont tout à fait tournées vers l'oeuvre de Sri Aurobindo-Mère et s'y consacrent autant que possible, ce blog essaye d'en rendre témoignage.

Et pendant ce temps là, dans les recoins cachés de l'être, d'autres forces s'en fichent complètement voir y résistent farouchement. Ces forces vitales, avides, ne désirent que leur propre satisfaction, et parfois, s'enflamment, se révoltent, se déchainent et pendant quelques jours, tentent de prendre le contrôle de l'être.

Et puis, au fur et à mesure que l'intensité de la tempête baisse, cela se transforme en une sorte de négociations pour le partage du pouvoir. Comme si, façon de parler, les tendances à la fois favorables au Divin et indifférentes au Divin pouvaient cohabiter aimablement à la même table !

Désormais, cela ne dure jamais plus que quelques jours, une semaine ou deux, mais cette période de révolte cause toujours quelques dégâts et fait perdre du temps. Ceci dit, il y a toujours des leçons à tirer.

Les leçons de l'histoire :

Et j'ai repensé à l'Elfe gris de Sri Aurobindo dans son Labeur d'un dieu. Extrait :

Celui qui voudrait apporter ici les cieux
Doit descendre lui-même dans l'argile
Et porter le fardeau de la nature terrestre
Et marcher le chemin douloureux. 

Forçant ma divinité je suis descendu 
Ici sur cette terre sordide, 
Ignorante, laborieuse, produit humain
Entre les portes de la mort et de la naissance. 

J'ai creusé longtemps et profond
Dans une horreur de fange et de boue
Un lit pour la chanson de la rivière d'or, 
Une demeure pour le feu qui ne meurt pas. 

J'ai labouré et souffert dans la nuit de la Matière
Pour apporter le feu à l'homme ; 
Mais la haine des enfers et la méchanceté humaine 
Sont ma part depuis que le monde a commencé.


Car le mental de l'homme est la dupe de son moi animal,
Il abrite en lui-même un Elfe sinistre
Amoureux de la douleur et du péché
Dans l'espoir que ses sensualités gagneront.
L'Elfe gris frémit d'horreur devant les flammes du ciel
Et de toutes choses heureuses et pures ; 
C'est seulement par le plaisir et la passion et la douleur
Que son drame peut durer. 

Je n'ai jamais vu-perçu cet Elfe gris, et j'ai souvent espéré que Sri Aurobindo, par son immense travail, l'avait tué en nous et pour tous. Ce n'est sans doute ni comme cela que ça se passe, ni si simple. L'étendue de notre ignorance et de notre bêtise est parfois un peu accablante. 

En tout cas, dans le vital inférieur, j'étais bien en face de quelque chose qui ressemblait à la description qu'en fait Sri Aurobindo. 

Et quoi faire ? Et comment faire ? 

Ego personnel / forces universelles

À un autre moment, il m'est venu qu'il était parfaitement illusoire de penser que le petit ego personnel puisse vaincre ces forces agitées alors j'ai tout à coup mieux compris pourquoi Sri Aurobindo disait que c'était contre la Nature terrestre tout entière qu'il fallait se révolter.

D'un seul coup, c'était comme si j'avais la perception les forces qui s'agitaient en moi et provoquaient tant d'agitation et de désordre étaient des forces universelles et qu'il était vain d'essayer de les maitriser avec mes petites pensées, ma petite volonté personnelle... 

J'ai senti qu'il y avait là, une piste vraie... Alors, en me plaçant en retrait, dans une position plus impersonnelle, c'est allé mieux. Et par le simple fait de me tourner vers l'aspect universel de la chose, ce fut comme si j'étais moins concerné et cela a amené une sensation d'élargissement. 

L'impuissance des pensées et du mental :

Autre découverte, par la pratique, l'expérience, que la pensée était totalement incapable d'apporter une solution. À observer la tempête intérieure, le mental m'apparaissait comme un labyrinthe, avec des pensées en constante organisation, désorganisation, réorganisation, un chaos infernal... Là encore, cela m'a rappelé une parole de Sri Aurobindo dans laquelle Il se demandait quand les hommes allaient sortir de la ronde incessante de leurs pensées, quelque chose comme ça...

Alors, le mental a de lui-même commencé à cherché à sortir de ce labyrinthe et pour se faire à s'ouvrir et à se soumettre à quelque chose de plus haut que lui.

Trouver un meilleur guide que la pensée... nous devons dirait peut-être Maître Ioda. 

Démarche tâtonnante et vacillante... mais très intéressante car il y a eu une compréhension intérieure, assez profonde je crois, que le mental ne peut pas...trouver la solution. Je l'avais lu, j'en avais accepté l'idée mais... cette vérité ne s'était pas vraiment transformée en expérience.

Dans cette tempête entre le mental et le vital, s'accrocher-s'aligner sur le psychique est évidemment plus que nécessaire, c'est ce que dit le manuel, sauf que lorsque les vagues vitales se déchaînent, elles foutent le mental à l'eau sans grande difficulté, qui se laisse emporter... 

Il faut trouver le moyen de rester accroché et personne ne peut le trouver à notre place.

Viola tricolor – Pensées tournées vers le Divin

Faire le vide :

Un des moyens aidant fut pour moi de chercher le vide, de faire le vide, ne penser à rien... 

Accepter de n'être rien, abdiquer tout ce que l'on croit être soi, aspirer à une sorte de transparence... 

Alors là encore, cela allait mieux et le mental commençait à se taire, à accepter de se taire, des parties en soi semblaient se désagréger, comme si à l'intérieur de soi, il y avait des morceaux. Des morceaux de quoi je l'ignore mais les sensations kinesthésiques étaient très claires...

Sans doute que les pensées, les idées, les émotions, les énergies, les mémoires, les souvenirs... bref, tout ce qui nous habite, possèdent réellement des formes, une sorte de substance sur le plan subtil...et quand ces choses sont travaillées, purifiées, transformées, évacuées, si on est intériorisé, on peut le percevoir clairement, selon le degré de calme, de limpidité de notre propre conscience qui agit comme une sorte de champ révélateur. 

Conclusion :

Prendre conscience qu'il s'agit de forces universelles, se retirer dans l'impersonnel, assister au spectacle des pensées virevoltantes, faire le vide... ont été des aides pour moi dans ce moment. Le seront-elles pour d'autres ? C'est possible et c'est la raison pour laquelle je fais ce témoignage. Même si au final, chacun doit trouver ses propres méthodes et faire sa propre recette. 

Je partage donc cela à titre purement informatif, bien que je commence à m'apercevoir aussi de la difficulté grandissante de parler de ces choses...

Mieux vaut utiliser ses énergies pour entrer soi-même dans le processus que d'en parler. 

Une hypothèse à vérifier :

Installer dans les différentes parties de l'être : mental, vital, physique, subconscient...

Une base de paix suffisante, silencieuse, immobile, impersonnelle... 

+ la volonté, l'aspiration à autre chose, au nouveau monde, la nouvelle création...

+ l'ouverture réceptive et plastique à une Force du dedans ou d'en haut, la conscience divine...

= programme de préparation à la transformation en cours de téléchargement... 

🔆 🔆 🔆

 

Aphorisme 463 de Sri Aurobindo

Au début, chaque fois que je retombais dans le péché, j’avais l’habitude de pleurer et de me mettre en rage contre moi-même et contre Dieu pour l’avoir permis. Plus tard, j’osais seulement demander, sans plus : « Pourquoi m’as-tu encore roulé dans la boue, ô mon camarade de jeu ? » Puis il me vint à l’esprit que ceci aussi semblait trop impudent et présomptueux ; je ne pouvais plus que me relever en silence, le regarder du coin de l’œil et me nettoyer.

Commentaire de Mère du 8 avril 1970

Tant que l’homme s’enorgueillira de sa vertu, le seigneur suprême le fera tomber dans le péché pour lui apprendre la nécessité de la modestie.

8 avril 1970

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