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Publié par pascalemmanuel

Il y a quelques jours, j'ai été traversé une impression si forte que "tout était faux" que dans l'instant, j'aurais pu effacer complètement ce blog, comme j'ai effacé les 5 ou 6 précédents. Cela m'a rappelé les premiers vers du poème de Kippling...

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir...

Ou Sri Aurobindo qui avait réécrit peut-être 5 fois Savitri, chaque fois d'un nouveau plan de conscience. D'un seul coup, tout ce que j'avais pu écrire de plus vrai me paraissait faux. Même ce qui était vrai me paraissait faux, une drôle d'impression. Peut-être pas faux en tant que tel mais faux en ce sens que c'est à côté, que cela ne regarde pas les choses au bon endroit ou de la bonne façon. 

Et puis, je suis tombé sur un paragraphe de Sri Aurobindo qui justement parlait de cela, notre perception fausse. Cela m'a vivement impressionné et je me suis dit tout est là. Quelques jours ont passé et je suis incapable de me souvenir où j'ai lu cela, mince...  

Jasminum humile - Appréciation juste de soi-même - Simple et modeste, n'essaye pas de se faire valoir.

🌼

Besoin de solitude pour expérimenter, retrouver, restaurer le lien conscient avec l'axe vertical, le Moi divin intérieur, le Moi divin au-dessus...

Le besoin de vide, de silence... s'élargit à la vie quotidienne. Sans doute l'effet du chant 7 du livre 7 de Savitri qui commence avec ce vers... 

Dans le petit ermitage au cœur de la forêt...

Oh ! comme la petite maison de ma vision...

Ce chant décrit en terme merveilleux de simplicité comment Savitri, après ses expériences intérieures si fortes, retourne à son quotidien. Une vraie réponse. C'est court, quelques pages, pour ceux qui le veulent :

Voici le lien

🌼

Tout est renversé...

Je n'arrive même pas à définir correctement ce que je fais. Tout à l'heure, les mots intériorisation, concentration, méditation ne convenait plus. C'était un peu tout cela et rien de tout cela. J'étais simplement allongé, avec une observation tranquille, une présence à ce qui est.

Même le mot "voyage" m'apparaissait faux. Pourtant je l'ai plusieurs fois utilisé, pas plus tard que dans mon précédent blog. Un voyage implique un mouvement, un déplacement. Or, tout à coup, je suis entré dans une immobilité et ce n'est plus moi qui me déplaçait, c'est tout qui se déplaçait en moi. Mon corps, ou ma conscience, ou ma conscience corporelle, me faisait l'impression d'un écran sur lequel toutes sortes de choses défilaient à une grande vitesse. Si vite que je n'arrivais pas à voir les images. Et je n'avais pas du tout l'impression de me déplacer ou de voyager et au contraire, d'être là et bien là. 

Et tout à coup, cette sorte de film accéléré s'est arrêté et une toute autre lecture de mon expérience avec le livre d'Annick de Souzennelle s'est présenté. 

Ce livre, je l'ai lu d'une façon particulière. Avec une sorte de mental immobile. Et ce que cela a enclenché fut assez fort pour moi. Une expérience riche, profonde, variée, je l'ai raconté dans l'article précédent. 

Comment dire ?

Au moment même où venait cette autre lecture... je me souvenais d'une parole de Sri Aurobindo qui m'a souvent intrigué. Il y parle d'un état de conscience où l'action, l'auteur de l'action, le spectateur de l'action devenait un. Quelque chose comme ça. 

Et là, tout à coup, je percevais qu'en lisant ce livre, le livre s'était imprimé en moi ; j'étais moi aussi, devenu un livre. Mon mental immobile, c'était la page blanche sur laquelle certains mots d'Annick de Souzenelle s'était imprimés... et transformés en expérience. 

Pendant quelques minutes, j'étais face à cette perception consciente et c'était tellement clair, limpide... 

Alors c'est très intéressant et très dangereux parce que si nous lisons des conneries, ces conneries s'impriment en nous...

Ainsi, pendant quelques instants, j'avais été le livre sur lesquelles les choses s'étaient imprimées... cette expérience, quelques minutes à peine, ouvre tout un champ de possibles...

Hier, je m'interrogeais sur le livre de la vie...et aujourd'hui j'ai cette impression que... nous sommes le livre ! ! ! 

Voilà qui me laisse pour le moins perplexe...

Qui a fait l'œuf ?

Cela rejoint une remarque que je m'étais faite à d'autres moments...

J'ai bien observé que le fait de penser quelque chose induisait souvent l'expérience, ou avait une influence, comme si la pensée était le conducteur... Tout ce que la pensée peut concevoir, je peux le devenir nous dit Sri Aurobindo dans Aperçus et Pensées, j'ai publié cela plusieurs fois... C'est un aspect des choses dont j'ai déjà parlé...

Et je commence à ressentir que quelque chose en moi de profond, cherche à faire autrement...

Au lieu que ce soit les mots, les pensées qui induisent l'expérience, je voudrais que cela soit l'expérience directe qui induise le mouvement de conscience...

Les mots, les pensées, les lectures... ce sont comme des choses perçues comme extérieures qui induisent, provoquent, amènent une expérience...

Les paroles de Sri Aurobindo-Mère-Satprem et de tous les initiés, c'est sûr, sont très puissantes et induisent des choses. Comment laisser l'expérience jaillir d'elle-même, de l'intérieur...

🌼

 Transfert de pouvoir

Toujours cette étude, laborieuse et tâtonnante, d'apprendre à se laisser faire, apprendre à se laisser porter....

En fait, il s’agit d’un progrès continu dans lequel nous pouvons distinguer trois étapes : d’abord, la volonté personnelle n’est qu’occasionnellement ou fréquemment illuminée et mue par la Volonté suprême ou la Force consciente ; puis elle est constamment remplacée par le Pouvoir d’action divin ; finalement, elle s’identifie à lui et se fond en lui.

Pendant la première étape, nous sommes encore gouvernés par l’intellect, le cœur et les sens ; ils doivent chercher ou attendre l’inspiration et la direction divines, et ils ne la trouvent ou ne la reçoivent pas toujours. 

Pendant la seconde étape, l’intelligence humaine est de plus en plus remplacée par un mental supérieur spiritualisé, illuminé ou intuitif ; le cœur humain extérieur, par le cœur psychique intérieur ; les sens, par une force vitale purifiée et sans ego. 

Avec la troisième étape, nous nous élevons même au-dessus du mental spiritualisé et nous entrons dans les régions supramentales.
Le Yoga des Œuvres divines - Page 261

Soulagement

Hier, je partageais la découverte de cette parole de Luc, chapitre 16 :

15 Jésus leur dit : Vous, vous cherchez à paraître justes devant les hommes, mais Dieu connaît vos cœurs ; car ce qui est élevé parmi les hommes est une abomination devant Dieu. 16 La loi et les prophètes ont subsisté jusqu'à Jean ; depuis lors, le royaume de Dieu est annoncé, et chacun use de violence pour y entrer. 17 Il est plus facile que le ciel et la terre passent, qu'il ne l'est qu'un seul trait de lettre de la loi vienne à tomber.

Et au final, elle a amené un soulagement inattendu. Plus la peine de se cacher devant le Divin, il nous connaît parfaitement et sonde nos cœurs et nos reins comme le mentionne une autre parole. Toute cette énergie à se cacher, à cacher des choses, y compris à soi-même, et de jouer les vertueux, les gentils, les érudits, les doux, les ceci-cela... tout cela est bien inutile, et très-très fatigant. 

Dans l'Agenda, parfois, Mère a associé la sincérité au fait de ne rien cacher. Ce n'est pas la seule définition qu'elle en a donné mais parfois...

Il est curieux que pour entrer dans le jeu il faille commencer par arrêter de jouer.

Le jeu de notre ego, de nos différents personnages, sociaux,  mentaux, émotifs, sensoriels... nous empêchent d'entrer dans le vrai jeu de la vie. Qu'est-ce qui se joue vraiment dans la vie ? Quel est l'enjeu ? Qu'est-ce que la vie essaye de faire ? Si nous ne comprenons pas quel est le but, alors nous ne pouvons y participer consciemment et nos énergies vont par monts et par vaux...

C'est à chacun de trouver ses réponses...

Si nous réussissons à abolir, au moins pour un moment, au moins à peu près, toute idée préconçue, toute préférence personnelle, vraiment ouvert à toute possibilité, avec le radar de notre conscience ouvert à 360°,  il me semble que cela prépare très favorablement le terrain pour recevoir les bonnes réponses... 

Puisse notre mental devenir blanc comme neige, se vider de tous nos préjugés ; Mère s'est parfois décrit avec un mental de nouveau-né... 

🌼

Intégrer différemment...

L'expérience avec le livre d'Annick de Souzenelle fut forte, saisissante, et toute fraîche, à peine un jour ou deux et déjà elle s'éloigne et se nuance. Cette instance sur le fait d'intégrer les énergies a commencé par me rappeler cette puissante parole de Mère... 

Elargis-toi jusqu’à l’extrême limite de l’univers... et par-delà. Prends sur toi, toujours, toutes les nécessités de progrès, et résous-les dans l’extase de limité. Alors tu seras divin. (Agenda du 13 novembre 1957)

Sur le moment, le fait d'intégrer les énergies m'a paru ressembler au fait de manger. Et voilà qu'avec le recul, une autre question a surgit : mais alors, ces énergies sont comme détruites et je me suis demandé s'il était possible de les intégrer sans les détruire. Avec le sentiment que seul l'amour peut répondre à cela, faire cela. La vibration d'amour...

Castanospermum australe - Le Mental de Lumière agissant dans la Matière - Une aide puissante pour le progrès.

Pour nous, une humanité nouvelle signifie l'apparition et le développement d'un type ou d'une race d'êtres mentaux dont le principe de mentalité ne sera plus un mental dans l'Ignorance qui tend vers la connaissance et qui, même dans sa connaissance, reste lié à l'Ignorance, ni un type d'être qui tend vers la Lumière sans en être le possesseur naturel, qui est ouvert à la Lumière sans être l'habitant de la Lumière, qui n'est pas encore un instrument perfectionné, pas encore conscient de la vérité et délivré de l'Ignorance. Cette humanité nouvelle, au contraire, posséderait déjà ce que nous pourrions appeler un "mental de Lumière", un mental capable de vivre dans la vérité, capable d'être conscient de la vérité et de manifester une connaissance directe dans sa vie au lieu d'une connaissance indirecte. (Sri Aurobindo - La Manifestation Supramentale sur la terre)

🌼

Un seul champ d'énergie, un seul corps... 

Il paraît que les physiciens ont admis qu'il y avait un unique champ d'énergie. Dans la mesure où je ne lis pas les ouvrages "scientifiques", je l'ai juste entendu dire. Pour moi c'est une vérité que je n'ai pas besoin de "vérifier".

Dans une autre séance de "repos", les mots "le corps n'est pas la cause" me sont tombés dedans...

La cause de notre corps, tel qu'il est, se trouve ailleurs. Derrière notre corps physique, matériel, visible, tout un monde d'énergies est là. Nous pouvons "oublier" notre corps physique et focaliser l'attention de notre conscience sur "les énergies derrière"...

Et derrière ces énergies, il y a encore autre chose... mais chaque chose en son temps.

Et ces énergies derrière le corps, nous pouvons les rencontrer, les ressentir et surtout, surtout, les tourner vers le Divin au-dedans ou au-dessus, selon ce qui, dans l'instant, nous paraît le mieux. Parfois, j'ai l'impression que les deux sont possibles en même temps.

Les énergies, ce sont des forces. Alors, cela ne me parait pas très compliqué à percevoir, une Force travaille sur les forces en nous. 

C'est un travail manifestement très complexe et qui me paraît souvent immense... 

Dans l'invisible, un immense travail est à l'œuvre et parfois, nous pouvons en voir une petite partie. On entre en soi pour regarder ce qui se passe... 

Tout dans ce vaste monde est le jeu entre Lui et Elle nous dit Sri Aurobindo dans ce vers de Savitri que je cite de mémoire. De temps en temps, nous pouvons en quelque sorte nous retirer de nous-mêmes, ou nous faire tout petit, et nous mettre en résonnance avec cette parole et ressentir. C'est une autre position que peut prendre la conscience. Je me demande souvent quelle est notre position vraie. Alors, faute de savoir, on en essaye une et une autre et encore une autre. 

Et à un autre moment, le "sentiment" est venu qu'il n'y avait qu'un seul corps, que ce que nous appelons notre corps, fait partie d'un corps immense, le corps de la terre peut-être. Alors, les expériences en le corps de untel ou untel ou untel n'ont pas plus d'importance que cela. Tout le temps, il s'agit de la même chose, le Divin qui, où il peut, où il Lui est fait bon accueil... cherche à se manifester, à s'incarner, se révéler... je ne sais comment dire.

Cette conscience d'unité existe puisque des êtres en ont eut l'expérience au travers des âges. Le tout est de savoir comment elle se manifeste en nous, comment elle s'intègre en nous, se répand en nous...

Peut-être que je devrais poser la question à France Soir ? Et je pose cette question amusée avec beaucoup de douceur, et même une tendresse, je les aime beaucoup, pour revenir au sujet évoqué plus haut. Même si tout ce qu'ils disent est vrai, qu'ils sont animés d'une vraie déontologie journalistique, un sincère soucis d'intégrité, de vérité, à un autre point de vue, cela paraît faux, parce qu'à côté de la question essentielle, centrale. 

Ainsi, même ceux qui cherchent la vérité de toutes leurs forces, avec sincérité, comme ils le font, et tant d'autres, n'ont pas pris la mesure que nous ne sommes pas dans une crise politique pour reprendre l'expression de Satprem, mais dans une crise évolutive.

Mais qui décide de ce qui est central ou pas ? C'est central pour qui ? Pour chacun, notre point de vue est très central. La solution pourrait être cette expérience vécue par Mère de l'absence de centre. La vérité vraie, si je ressens correctement, c'est quelque chose de très-très rond, très harmonieux... qui englobe tout.

Tout ce que nous voyons, percevons, expérimentons l'est à travers de filtres mental, émotionnel... mais l'expérience me confirme que ces filtres peuvent s'éclaircir, et même parfois, pendant quelques instants, ils semblent s'effacer, disparaître. Alors notre perception des choses changent... et même ce corps qui nous paraît si familier, à défaut de savoir ce qu'il est, au moins nous comprenons qu'il 'est pas ce qu'il paraît être... 

Cela devient impossible de dire. Par contre, c'est la bonne nouvelle, cela peut se découvrir, s'approcher, s'expérimenter, se faire, se vivre, cela peut être... 

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