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Publié par pascalemmanuel

1) La tétrade de la force pour le Brahmane

 

Jnanalipsa, jnanaprakasho, Brahmavarchasyam, Sthairyam

La soif de connaissance, la lumière de la connaissance, la force spirituelle, la constance expriment l'énergie du tempérament du Brahmane).

 

Lipsa

Je ne donne ici que les qualités dominantes du type. Le pratiquant du Purna Yoga (1) ne réduit pas sa nature à l'inaction, au contraire il la perfectionne et l'élève afin de la mettre au service de l'Ishwara dans Sa lila. Il accepte la jnanalipsa (2) et, en la purifiant de tout désir, la transforme en une divine aspiration à atteindre la prakasha (3) de la connaissance.

 

Lipsa : élan, recherche, aspiration, ardeur, intention ; volonté d'avoir quelque chose ; besoin impérieux de s'engager dans quelque chose ou d'accomplir quelque chose. « L'intention divine et sans désir du Brahman, présente dans la personne humaine d'atteindre au même Brahman dans l'objet ou vishaya » ; la tendance à se réaliser d'une façon particulière, chacune s'exprimant par un attribut de chacun des quatre éléments du virya et des quatre aspects de la daivi prakritri.

 

(« Le soulèvement de l'action de la Prakriti dans la « loi de la divine vérité suprême » est appelé daivi prakritri. Nature divine).

 

(1) Purna Yoga : yoga intégral, un chemin spirituel dont l'objectif est « l'union avec l'être, la conscience et la félicité du Divin (satchitananda) dans chaque partie de notre nature humaine... de façon qu'elle puisse être totalement transformée en un être de nature divine. »

 

(2) Jnanalipsa : la soif de connaissance, un attribut du Brahmane.

 

(3) Prakasha : clair rayonnement, illumination ; « luminosité transparente » ; « clarté de la faculté pensante.

 

Cette intention divine, libre de désir, du Brahman en l'homme à atteindre au même Brahman dans l'objet (vishaya), est la nouvelle signification que lipsa acquiert dans le langage du siddha. (1)

 

(1) Siddha : parfait, rendu parfait, accompli ; « l'âme devenue parfaite »

 

Jnanaprakasha

 

Jnana inclut à la fois Para et Apara Vidya, la connaissance du Brahman en lui-même et la connaissance du monde ; mais le Yogi renverse l'ordre du mental universel et cherche à connaître d'abord le Brahman, puis, par le Brahman, le monde.

 

La connaissance scientifique, l'information matérialiste et l'instruction sont pour lui des objets secondaires, non son objectif premier comme c'est le cas chez le savant et l'érudit ordinaires.

 

Cependant, nous devons également prendre ces choses en considération et faire place à la joie totale de Dieu dans le monde.

 

Les méthodes du Yogi diffèrent, car il recourt toujours à la vision directe et aux autres facultés du vijnana (2), et de moins en moins aux méthodes de l'intellect.

 

L'homme ordinaire étudie l'objet depuis l'extérieur, et du résultat de cette étude il déduit la nature intérieure de l'objet. Le Yogi cherche à pénétrer son objet, à le connaître du dedans ; il utilise l'étude extérieure seulement comme un moyen de confirmer les mouvements extérieurs, lesquels procèdent d'une nature qu'il connaît déjà.

 

(2) Vijnana : la faculté ou le plan de conscience au-dessus de la buddhi ou intellect, appelé aussi idéalité, gnose, ou supramental.

 

Brahmavarchasya

 

En l'homme, Brahmavarchasya est la force de jnana travaillant du dedans. Elle œuvre à la manifestation de la lumière divine, du pouvoir divin, des qualités divines dans l'être humain.

 

Sthairya

 

Sthairyam est le pouvoir de demeurer immuable en jnana (3) ; l'homme sthira (stable) est capable de supporter sans vaciller la lumière et le pouvoir qui entrent en lui sans être ébloui ni aveuglé par le choc.

 

(3) Jnana : connaissance ; « le pouvoir de connaissance divine directe qui opère indépendamment de l'intellect et des sens ou les utilise seulement comme des assistants subordonnés ».

 

Il peut exprimer les gunas (les qualités) divines en lui-même sans être emporté par elles ni être balayé par les assauts impétueux et aveugles de la Prakriti (la nature). Il possède dharanasamarthyam (1) il ne perd ni ne gaspille cette lumière et ce pouvoir qui pénètre en lui, par l'incapacité de son adhara.

 

(1) Dharanasamarthyam : la capacité du corps à contenir la force, « à supporter, sans tension ni réaction, toutes les opérations de cette énergie, qu'elles soient intenses et constantes, grandes et puissantes ».

2) La tétrade de la force pour le Kshatriya

Abhayam, sahasam, yasholipsa, atmaslagha

(L'absence de peur, l'audace, la soif de victoire, la confiance en soi expriment le tempérament du Kshatriya)

 

Abhaya et sahasa

Abhayam est un état passif dans lequel nous sommes libérés de la peur et capables de faire face à toutes les menaces, tous les dangers et aux chocs du malheur avec une calme intrépidité.

 

Sahasam est le courage actif et l'audace qui ne reculent devant aucune entreprise, difficile ou périlleuse, et que ne peuvent jamais abattre ni décourager la puissance ou le succès des forces d'opposition.

 

Yashas

Yashas désigne la victoire, le succès et le pouvoir. Bien que le Kshatriya soit prêt à affronter la défaite et à l'accepter, prêt au désastre et à la souffrance, son objectif, cela vers quoi il se dirige, est yashas. Il entre dans le champ de battaille non pour souffrir, mais pour conquérir. La souffrance n'est qu'un moyen vers la victoire.

 

Ici aussi, l'élan vers le but, lipsa, doit être sans désir et motivé uniquement par l'impulsion divine du Dieu intérieur à s'accomplir comme Kshatriya. Le Kshatriya doit donc affirmer la nature du Brahamane, jnana et sthairyam, car sans connaissance, le désir ne peut périr et disparaître du système.

 

Atmaslagha (1)

 

(1) Atmaslagha : affirmation de soi, « la haute confiance en ses propres pouvoirs , la capacité, le caractère et le courage indispensables à l'homme d'action », un attribut du Kshatriya.

 

 

Atmaslagha, chez le Kshatriya impur, est l'orgueil, la confiance en soi et la connaissance de son propre pouvoir. Sans ces qualités, le Kshatriya perd de sa force et ne réussit pas à se réaliser dans son type ni dans l'action. Mais avec la purification, la slagha de l'aham (l'affirmation de l'ego) devient la slagha de l'Atman (l'affirmation de l'âme), du Moi divin au-dedans qui se réjouit dans la Shakti de Dieu, sans sa grandeur et son pouvoir, alors qu'elle se répand dans la bataille et l'action à travers l'adhara humain.

 

3) La tétrade de la force pour le Vaishya

Danam, vyayah, kaushalam, bhogalipsa

(Le don, la dépense, la compétence, l'inclination à la jouissance expriment le pouvoir d'âme du Vaishya)

 

Dana et pratidana (donner et recevoir) sont le dharma particulier du Vaishya ; sa nature est celle de l'amant qui donne et reçoit ; il se donne au monde sans réserve pour recevoir au centuple ce qu'il a donné.

 

Vyaya est sa capacité à dépenser librement, à donner sans aucune mesquinerie ou avarice qi desservirait le but recherché.

 

Kaushalam est la compétence et le talent capable de tirer le meilleur parti des moyens, des ressources et des activités nécessaires, en les organisant au mieux en vue d'obtenir les meilleurs résultats possible.

 

Le droit, l'organisation, l'adaptation des moyens au vu des résultats dont la joie du Vaishya.

 

Bhoga est son objectif : la possession et la jouissance, non seulement des choses physiques, mais de toutes les formes de jouissance, la joie de la connaissance et du pouvoir, la joie de se donner, la joie de servir font partie intégrante de son champ d'action.

 

Le Vaishya, purifié et libéré, manifeste le summum du don, de l'amour et de la joie, une ansha (parcelle) de Vishnu (1) qu préserve le monde et en tire le meilleur parti. Il est le Vishnushakti (2), tout comme le brahmane est le Shivashakti et le Kshatriya, le Rudrashakti.

 

(1) Vishnu : Dieu védique, « la déité cosmique, l'omnipénétrant ; l'Amant et l'Ami de nos âmes, le Seigneur de l'existence transcendante et du délice transcendant ». Il fournit « les éléments statiques nécessaires à l'action des autres dieux : l'Espace, les mouvements ordonnés des mondes, les niveaux ascendants, le but le plus élevé».

 

(2) Vishnushakti, Shivashkti, Rudrashakti : le pouvoir d'âme ou l'élément de virya (force de caractère) qui exprime la personnalité du quadruple Ishwara sous la forme de Vishnu, de Shiva ou de Rudra.

 

4) La tétrade de la force pour le Shudra

Kamah, premah, dasyalipsa, atmasamarpanam

La joie divine, l'amour, l'aspiration à servir, le don de soi constituent le pouvoir d'âme du Shudra

 

Le Shudra est Dieu descendu totalement dans le monde inférieur et dans sa nature, se donnant totalement au jeu de la lila Divine dans la Matière et dans le monde matériel. Vue sous cet angle, sa shakti est la plus grande des quatre shaktis, car sa nature le porte droit vers une complète atmasamarpana (1) ; cependant, le Shudra, par ses attachements, s'est coupé de la connaissance, du pouvoir et de sa compétence et s'est perdu dans le tamoguna (2).


 

(1) Atmasamarpana : la consécration de soi, « le don de soi sans rien demander en retour », un attribut du shudra.

(2) Tamoguna : le guna du tamas ; l'obscurité ; le plus bas des modes (trigunas) de l'énergie de la prakriti inférieure, « la semence de l'inertie etde l'inintelligence ».


Il doit retrouver le Brahmana, le Kshatriya et le Vaishya en lui, et les replacer au service de Dieu, de l'homme, de tous les êtres.


 

Le principe du kamah ou du désir en lui doit être transformé, il doit cesser de poursuivre son bien-être physique et sa satisfaction personnelle, pour partir à la recherche de la joie de Dieu manifestée dans la matière.


 

Le principe du prema (l'amour) en lui doit être découvert et s'accomplir en dasyalipsa (le désir de servir) et atmasamarpana, le don de soi au Divin et du Divin en l'homme, libre de l'ego, dans le service de Dieu de Dieu en l'homme.


 

Le Shudra est le maître du Kaliyuga, comme le Vaishya l'est du Dwaparayuga, le Kshatriya du Tetrayuga et le Brahmana du Satyayuga (3).


 

Shakti

Shakti est cette perfection des différentes parties du système qui lui permet d'opérer librement et parfaitement.


 

(3) Yuga : une ère, un âge ; n'importe lequel des quatre âges d'un chaturyuga. Il y a quatre yugas dans un cycle donné (chaturyuga) : satya, tetra, dvapara et kali.


 

Glossaire du Journal du Yoga :

Chaturyuga : série de quatre âges ou yugas qui correspond à un centième du pratikalpa et forme un cycle de déclin apparent conduisant à un nouveau cycle dans un « mouvement cosmique cyclique » à travers lequel « Dieu conduit l'homme éternellement vers des manifestations de notre humaine perfectibilité toujours plus élevées et plus intégrales ».


 

Pratikalapa : une des dix immenses périodes d'un kalpa, soit le dixième d'un kalpa correspond à cent chatuuryugas...


 

Kalpa : éon, période incommensurable de dix pratikalpas eux-mêmes composés de cent chaturyugas (soit cent cycles de 4 yugas ou âges)...

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