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Publié par pascalemmanuel

Personnel - impersonnel ?

Quand une femme donne naissance à un enfant, si l'expérience personnelle, le processus est universel, si nous mettons notre main dans les flammes l'expérience est personnelle, le fait de se brûler est un phénomène universel. Quand nous vivons une expérience personnelle, comment est-il possible de la dissocier de l'ensemble ? Si cela se trouve, nos expériences "personnelles" font parties d'un processus universel plus vaste, si vaste qu'il nous échappe...

Se prolonger ou nouvelle création

Toujours nous voulons nous prolonger. Même nos mauvaises habitudes, notre habitude d'avoir mal ici ou là, notre façon de penser, de ressentir, de voir les choses, tout le temps il s'agit de se prolonger. 

Dans une intériorisation, il m'est venu l'idée de me focaliser sur la nouvelle création, sur le Nouveau, sur le Divin de demain disait Mère...

Elle a beaucoup dit qu'une conscience nouvelle était à l'œuvre, qu'un monde nouveau était né etc... C'est là-dessus que je me concentrais.

Sans doute le prolongement de l'expérience où chaque inspiration était vécue, perçue, ressentie comme un nouveau monde complet en soi. C'est revenu : chaque inspiration, c'était accueillir le Nouveau, chaque expiration, laisser partir-mourir l'ancien...

Cette expérience n'a l'air de rien et pourtant, ce tout petit changement d'orientation de la conscience a des effets... 

Changement d'expériences

Impression que les expériences changent de nature même si c'est difficile à dire. Avant, l'impression est qu'il s'agissait d'expériences aigues. Tout à coup, quelque chose devenait tout à fait aigu dans la conscience, alors forcément, je m'en rendais compte. Désormais, peut-être depuis cette expérience d'une substance onctueuse ou celle d'être allongé sur un fleuve immobile et puissant, l'impression que les expériences deviennent homogènes, qu'elles se sont aplaties, je ne sais comment dire, parfois l'impression d'une conscience comme du coton, onctueuse... 

Capharnaüm dans la tête

Dans une méditation, tout à coup, j'ai eu une vision, à l'intérieur de la tête, d'une pièce où il régnait un grand capharnaüm. De très nombreux objets semblaient flotter, suspendus en l'air. Ils avaient l'air propres, entretenus, aucun ne semblait cassé... alors le mot capharnaüm n'est peut-être pas le mieux choisi. Ce qui m'a frappé, c'est qu'ils avaient l'air vieillots, démodés, comme des images vintage. 

Cela symbolisait peut-être les vieilles idées, les vieilles constructions mentales, les vieilles manières de fonctionner.... Alors j'ai appelé la conscience pour que cela soit nettoyé... et l'image a disparu. Offrir nos vieilleries... 

Tout à coup, j'ai peut-être émergé dans le subconscient mental. Comme quoi, nous entassons aussi bien dans les caves de notre être que dans les greniers... 

Vent, fraicheur ou feu...

Aucun courant d'air chez moi, et pourtant, allongé dans mon lit en méditation, il y a parfois la sensation d'un courant d'air sur le visage. Entre parenthèse, les sensations les plus difficiles à supporter ne sont pas nécessairement les douleurs intenses mais les chatouilles au niveau du nez... 

Inspiré par ce passage du Journal du Yoga publié dans l'article précédent...

La connaissance n'est pas pour l'esprit pressé, mais pour le dhira, l'homme capable de s'asseoir longuement, d'assimiler et d'organiser ce qu'il reçoit, sans se précipiter sur chaque fragment de vérité comme le corbeau qui s'envole immédiatement après s'être emparé de la première miette.

... je me suis assis confortablement et suis resté longuement concentré sur le Divin en tant que "Un", Réalité unique derrière toute chose... c'est ce qu'ils appellent Brahman je crois, au point de me nier moi-même.

C'était pour moi une pratique pour m'entrainer, à ce vers de Savitri : s'annuler pour qu'il n'y ait que le Suprême. 

Je me disais : s'il n'y a que le Suprême, si Seul le Suprême existe, alors, je n'ai pas besoin de moi ; si l'identification avec notre ego mental, vital et physique est fausse, mensongère, ignorante... alors je peux la laisser disparaître. Que ce sens de la personne disparaisse pour qu'il n'y ait que le UN.

De temps en temps, ce genre de paroles venaient comme un support pour poser l'intention, focaliser l'attention... et, c'est très curieux, le sentiment que je n'avais pas besoin d'exister pour être, quelque chose comme ça... produisait une sensation agréable, un soulagement même. 

Tout cet effort pour me maintenir, me prolonger, réussir ceci, réaliser cela... au contraire, je peux lâcher prise avec tous les schémas, toutes les attentes, tous les devoirs.... et accueillir, à chaque inspiration, le Nouveau, le Divin, la Réalité, ce qui est... et m'en imprégner aussi complètement que possible.

De la fausse identification avec notre ego à l'impersonnel, la conscience impersonnelle... 

Dans cette Longue intériorisation très tranquille, sans doute au moins deux heures, j'ai commencé par ressentir tout autour de moi une fraicheur silencieuse dans laquelle j'essayais de disparaître, de me fondre...

Je la sentais s'immiscer à l'intérieur du corps et gagner du terrain, millimètre par millimètre. Sensation d'un mouvement, parce que cela progressait, et pourtant, cette fraicheur ne bougeait pas. Je veux dire que cela ne ressemblait pas aux mouvements se déroulant dans la nature mentale, émotionnelle... 

Je sentais aussi les résistances intérieures à se laisser dissoudre, à se laisser transformer, imprégner par cette fraicheur calme et silencieuse...

J'espérais que cette fraicheur purifie tout l'être et que chaque parcelle retrouve le lien avec sa source divine. Qu'il n'y ait plus de séparation : que chaque partie de l'être retrouve son lien avec l'Un, que tout soit UN, qu'il n'y ait que le UN...

Et puis, pour la première fois, il est venue l'intention que la Lumière, la Présence, la Conscience.... s'établisse, se fixe. Que cela ne soit pas un aller et retour, que chaque pouce de terrain gagné par la Lumière soit vraiment gagné. C'est sans doute prématuré mais c'est l'idée et je sais que c'est possible... au moins de limiter les sempiternels retours en arrière.   

Est-ce que ce se déroulait à l'intérieur du corps, de l'être ou de la conscience et quelle partie de la conscience ? Cela reste difficile de dire se déroule les expériences.

Et puis, tout à coup, j'ignore pourquoi, comme une fulgurance, un sursaut, cette étendue de fraicheur silencieuse a été perçue comme du feu. 

C'était fort en ce sens que je me disais : "Ah ! C'est comme ça que le Divin agit à l'intérieur... Sans parler, sans même donner l'impression de bouger ou d'agir...et dans un calme... qui parait insondable !" C'est pratique car dès que cela cause ou s'agite, c'est le signe qu'on a perdu le fil... 

Prakriti et Purusha, Nature et Conscience

Avant, il me semble que j'observais beaucoup "ce qui bouge" dans la nature mentale, vitale, physique et quand une perception nouvelle venait, je me disais que c'était une expérience. Désormais, j'ai l'impression que je ressens mieux, "ce qui ne bouge pas". Et pourtant, "ce qui ne bouge pas" produit des effets... 

Château de l'âme et Vive Flamme

Je serais curieux de savoir si le château de l'âme de Thérèse d'Avila et la Vive Flamme de Jean de la Croix corresponde à quelque chose...de ce processus. 

Brahman Mudra

Je me suis souvent demandé pourquoi sur cette photo Sri Aurobindo gardait le pouce dans le creux de la main.

En recherchant une photo pour cet article, je découvre que cela ressemble au mudra de Brahman.

A suivre... 

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