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Publié par pascalemmanuel

Dans cette série de vidéos sur La vie divine, Sraddhahu se propose de se focaliser sur les six derniers chapitres publiés à part sous le titre L'évolution spirituelle et représentant un résumé de tout le livre. Il rappelle aussi l'importance particulière de ces six chapitres dans le contexte général que nous traversons. 

Avant cela, histoire de faire la transition, Sraddhalu revient dans les 8 premières vidéos sur le chapitre précédent La renaissance et les autres mondes ; le karma, l'âme et l'immortalité... et c'est absolument remarquable.

À noter qu'il ne revient pas sur la totalité du chapitre et seulement sur quelques paragraphes significatifs, c'est dire le niveau de profondeur et de subtilité de son propos, c'est magistral.

Incapable de me souvenir de tous les détails qu'il mentionne, je me contenterai d'aborder le thème des sujets abordés, et de partager les trois derniers paragraphes concernant l'immortalité et qu'il décortique sur plusieurs vidéos. 

Sraddhalu commence par revenir sur les notions fausses et simplistes du karma, entre autre, cette croyance en une damnation éternelle, pour lui totalement irrationnelle et sans fondement.

Ensuite, il s'attarde longuement sur le lien entre notre personnalité extérieure et la vraie personne en nous, le psychique, et parle de la relation entre notre personnalité extérieure et la construction de la personnalité psychique.

Quelque part, il évoque aussi un spectaculaire processus ayurvédique de régénération dans le noir, kayakalpa, sur lequel je reviendrai sans doute lorsque j'aurai fais quelques recherches.

Et puis, À noter, phénomène intéressant, Sraddhalu peut expliquer quelque chose et créer un déclic qui nous en fait comprendre une autre. Par exemple ses explications sur cette métaphore de l'arbre, page 869, a éclairé de façon saisissante l'insistance des maîtres chinois à pratiquer la posture de l'arbre dans le qi gong. 

Tout comme l’arbre croît par une assimilation subconsciente ou inconsciente de l’action du soleil, de la pluie et du vent, en absorbant les éléments de la terre, ainsi l’être grandit-il grâce à une assimilation et une absorption subliminales ou intraconscientes des résultats de son devenir passé, et en produisant des potentialités pour son devenir futur. La loi qui nous prive du souvenir des vies passées est une loi de la Sagesse cosmique, et loin de le desservir, elle sert au contraire son dessein évolutif.

Il revient aussi à plusieurs reprises sur le processus de réincarnation en expliquant pourquoi nous ne nous souvenons pas de nos vies antérieures, avant de consacrer les dernières vidéos à l'immortalité, celle de l'âme, du psychique, et aux conditions pour la triple immortalité, du mental, du vital et du physique.

Je me doute qu'inviter à écouter 12 h 50 de vidéos... peut rebuter. Pour autant, s'il est bien un moment absolument décisif de notre vie, c'est bien celui de notre mort. À mon point de vue, cela vaut le coup de faire l'effort de rassembler ces connaissances... exceptionnelles. J'insiste, les trois paragraphes de Sri Aurobindo sont d'une exceptionnelle densité. En très peu de mots finalement, les clefs de compréhension sont données.

Par contre, s'il m'est difficile de revenir sur ce que Sraddhalu explique, il est plus facile de dire ce qu'il n'aborde pas. Il n'est pas question ici des découvertes de Mère mentionnées dans l'Agenda sur le mouvement de trépidation dans la conscience cellulaire qui engendre le vieillissement, ni sur le fait de "mourir en avant", de "mourir à la mort", etc... À un instant seulement, il glisse une allusion à la conscience des cellules, à qui l'opportunité est donnée de choisir l'immortalité. 

Pour autant, tout ce qu'il explique me paraît d'un intérêt formidable car il parvient à rendre accessible ou plus accessible les mots de Sri Aurobindo, et même, à certains moments, il explique comment nous pouvons mettre en pratique certains aspects. Entre notre conscience et le texte de Sri Aurobindo, il y a comme un gouffre qu'il s'agit de combler. Le travail de Sraddhalu ressemble au fait de construire un escalier pour combler ce gouffre. Il explique notamment très bien le contexte, la nécessité évolutive derrière cette quête de l'immortalité.

8 vidéos pour expliquer quelques paragraphes. Ensuite, il restera les 39 autres 😀 😀 😀  pour les 6 derniers chapitres !

Gomphrena globosa – Amarantine

Immortalité

Les formes sont en perpétuelle transformation. Identifie-toi à la Conscience Immortelle et tu le deviendras.

Immortalité signifie la conscience qui est au-delà de la naissance et de la mort, au-delà de la chaîne des causes et des effets, au-delà de tout esclavage et de toute limitation, libre, pleine de félicité, existante-en-soi dans l'être conscient, la conscience du Seigneur, du suprême Pourousha, de Satchidânanda. Sri Aurobindo. (Sri Aurobindo – Isha Upanishad)

Essentiellement, l'immortalité ne signifie pas tout simplement une espèce de survie personnelle après la mort physique ; nous sommes immortels de par l'éternité de notre existence en soi qui est sans commencement ni fin, par-delà toute la succession de naissances et de morts physiques par lesquelles nous passons, par-delà les alternances de notre existence en ce monde et les autres ; l'existence intemporelle de l'esprit est notre vraie immortalité. (Sri Aurobindo – La vie divine)

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3 derniers paragraphes sur l'immortalité

Si l’on accepte cette conception de la Personne et de la Personnalité, elle doit en même temps modifier nos idées courantes sur l’immortalité de l’âme. D’ordinaire, en effet, lorsque nous affirmons que l’âme ne meurt pas, nous voulons dire qu’après la mort survit une personnalité définie et immuable qui a été et demeurera toujours la même pour l’éternité. C’est pour le « je » superficiel et très imparfait du moment — que la Nature tient évidemment pour une forme temporaire qui ne mérite pas d’être préservée — que nous réclamons le droit prodigieux à la survie et à l’immortalité.

Mais cette exigence est extravagante et on ne saurait la satisfaire ; le « je » du moment ne peut mériter de survivre que s’il consent à changer, à ne plus être lui-même mais un autre, plus grand, meilleur, plus lumineux en sa connaissance, qui soit mieux façonné à l’image de l’éternelle beauté intérieure et progresse toujours plus vers la divinité de l’esprit secret.

C’est cet esprit secret, cette divinité du Moi en nous qui est impérissable, car elle est non née et éternelle. L’entité psychique au-dedans qui la représente, l’individu spirituel en nous, est la Personne que nous sommes ; mais le « je » de ce moment, le « je » de cette vie n’est qu’une formation, une personnalité temporaire de cette Personne intérieure : c’est l’une des nombreuses étapes de notre changement évolutif, et elle ne sert son vrai dessein que lorsque nous passons à une nouvelle étape qui nous rapproche d’un degré supérieur de la conscience et de l’être. C’est la Personne intérieure qui survit à la mort, tout comme elle préexiste à la naissance ; car cette constante survivance est une traduction de l’éternité de notre esprit intemporel dans les termes du Temps.

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C’est normalement la même survivance que nous demandons pour notre mental, notre vie et même notre corps. Le dogme de la résurrection du corps témoigne de cette dernière exigence, de même qu’il est à l’origine de l’effort de l’homme, à travers les âges, pour découvrir l’élixir d’immortalité, ou quelque moyen magique, alchimique ou scientifique de conquérir physiquement la mort du corps. Mais cette aspiration ne pourrait se réaliser que si le mental, la vie ou le corps arrivaient à partager un peu de l’immortalité et de la divinité de l’esprit intérieur.

Dans certaines circonstances, la survie de la personnalité mentale extérieure, qui représente le Purusha mental intérieur, serait possible. Elle pourrait se produire si notre être mental parvenait à s’individualiser si puissamment à la surface, à s’unir si étroitement au mental intérieur et au Purusha mental intérieur et, en même temps, à s’ouvrir avec une telle plasticité à l’action progressive de l’Infini, que l’âme n’aurait plus besoin de dissoudre l’ancienne forme mentale et d’en créer une nouvelle pour progresser.

Seules une individualisation, une intégration et une ouverture de l’être vital à la surface rendraient possible une survie similaire de la partie vitale en nous, de la personnalité vitale extérieure représentant l’être-de-vie intérieur, le Purusha vital.

Ce qui se produirait alors en réalité, c’est que le mur séparant le moi intérieur de l’homme extérieur ayant été abattu, l’être mental et vital permanent, les représentants mental et vital de l’entité psychique immortelle, gouverneraient la vie du dedans.

Notre nature mentale et notre nature vitale seraient alors une expression progressive et continue de l’âme et non pas un réseau de formations successives dont seule l’essence est préservée.

Notre personnalité mentale et notre personnalité vitale subsisteraient sans avoir à se dissoudre de naissance en naissance ; en ce sens, elles seraient immortelles, survivraient de façon permanente, sans jamais perdre le sens de leur identité.

Ce serait assurément une immense victoire de l’âme, du mental et de la vie sur l’Inconscience et les limitations de la Nature matérielle.

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Mais une telle survivance ne pourrait persister que dans le corps subtil. L’être aurait encore à rejeter sa forme physique, à passer dans d’autres mondes et, à son retour, à revêtir un nouveau corps. Éveillés, et préservant l’enveloppe mentale et l’enveloppe vitale du corps subtil qui sont d’habitude rejetées, le Purusha mental et le Purusha vital reprendraient naissance avec elle, ayant encore et constamment le sens vivant d’une permanence de l’être mental et vital qui fut constitué dans le passé et se perpétue dans le présent et l’avenir.

Mais même un tel changement ne permettrait pas de préserver la base de l’existence physique, le corps matériel. L’être physique ne pourrait durer que si l’on trouvait le moyen de supprimer les causes physiques de la détérioration et de la désagrégation et si l’on parvenait en même temps à rendre la structure et le fonctionnement du corps si plastiques et si progressifs qu’il répondrait à chaque changement que le progrès de la Personne intérieure1 exigerait de lui.

Il doit pouvoir suivre le rythme de la progression de l’âme qui forme la personnalité où s’exprime le moi, qui longuement déploie la divinité spirituelle secrète et transforme peu à peu l’existence mentale en l’existence mentale divine ou spirituelle.

Cette réalisation d’une triple immortalité — l’immortalité de la nature complétant l’immortalité essentielle de l’Esprit et la survie psychique à la mort — pourrait être le couronnement de la renaissance et un signe décisif de la victoire sur l’Inconscience et l’Ignorance matérielles jusque dans les fondations du règne de la Matière.

Mais la vraie immortalité serait encore l’éternité de l’esprit ; la survivance physique ne pourrait être que relative, suspendue à volonté, un signe temporel de la victoire terrestre de l’esprit sur la Mort et la Matière.

1. Même si la science — qu’elle soit physique ou occulte — découvrait les conditions ou les moyens nécessaires pour que le Les causes matérielles, physiques de la mort ne sont pas sa seule ou sa vraie cause ; sa raison la plus corps puisse survivre indéfiniment, et que le corps ne puisse néanmoins s’adapter pour devenir un instrument adéquat exprimant la croissance intérieure, l’âme trouverait alors un moyen de l’abandonner et de se réincarner. Les causes matérielles, physiques de la mort ne sont pas sa seule ou sa vraie cause ; sa raison la plus profonde est une nécessité spirituelle, pour l’évolution d’un être nouveau.

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