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Je me souviens souvent que Mère a déclaré que ce qui l'avait le plus aidé à progresser était le sens de son inanité. Je trouve cela très fort parce que Mère.... c'est Mère. 

J'ai vérifié le sens du mot inanité, pour être bien sûr.

Que nous trouvions nos vies futiles et vaines, c'est presque normale et sain... mais que Mère puisse avoir le sens de son inanité, avec tout ce qu'Elle a fait ? ? ?

Je me souviens aussi de Satprem expliquer que, avec cette nouvelle conscience, dans la relation avec cette nouvelle force, chaque fois qu'il y a une intervention du petit moi, ça craque et ça créé un problème. 

Cela change ma façon de méditer, de me concentrer. Au lieu de me concentrer sur moi, mes sensations - perceptions internes, je me concentre plutôt sur le tout, l'univers, l'infini, ne prêtant pas trop attention au petit point de rassemblement que je représente, essayant au contraire de me fondre dans cette immensité. 

Mère a parlé à plusieurs reprises des effets de ce petit mouvement de retour sur soi, j'y reviendrai dans un article ultérieur. 

En attendant, l'index de L'Agenda m'a permis de faire une recherche avec le mot inanité. C'est intéressant, voici ce que j'ai trouvé. 

Agenda du 15 novembre 1960

Ceux qui ne savent pas – ou à qui il n’a pas été montré ou révélé que l’on va vers autre chose, et que ce sera autre chose –, comme je les comprends !... C’est une telle sensation d’inutilité, de stupidité, de futilité, et puis absolument sans aucun... aucune intensité, aucune vie, aucune réalité, aucune ardeur, aucune âme – pouah ! c’est dégoûtant.

/...

Alors immédiatement, comme je regardais ça, j’ai vu, au-dessus de ça, au-dessus de cette... (c’est pire qu’une horreur, c’est une espèce de... oh ! ce n’est pas un désespoir : il n’y a même pas d’intensité de sentiment – il n’y a RIEN ! C’est neutre-neutre-neutre, et gris-gris-gris, serré comme ça, une trame serrée qui ne laisse passer ni l’air ni la lumière ni la vie – il n’y a rien), et alors immédiatement, j’ai vu, au-dessus, c’était une splendeur de lumière si douce – si douce, si pleine du vrai amour, de la vraie compassion, de quelque chose qui est si chaud, si chaud... le réconfort, le réconfort d’une éternité de douceur, de lumière, de beauté, dans une éternité de patience qui ne sent pas, ni le temps passé, ni l’inanité et l’imbécillité des choses – si merveilleuse ! C’était tout à fait ça, je me disais : «C’est ça qui t’a fait vivre, sans ça tu n’aurais pas pu.» Oh ! j’aurais pas pu – j’aurais pas pu vivre trois jours ! C’est ça qui est là, toujours là, attendant son heure, qu’on veuille bien le laisser entrer.

Agenda du 25 juin 1969

Mais tout cela... tu comprends, c'est comme quelques gouttes dans un océan de travail. C'est comme cela. N'est-ce pas, le travail est terrestre – il est de plus en plus terrestre, même le corps a une connexion avec le tout –, par conséquent assez formidable. Mais le sens de l'illimité pour la Force (pas seulement la Conscience : la Force), le sens de l'illimité devient de plus en plus permanent. La dimension du travail en proportion de la forme (le corps de Mère) est très sensible, et elle est perceptible d'une façon très sensible, mais l'inanité de cette forme (pas même le relatif, presque l'inexistence : c'est quelque chose comme le sens... d'une illusion qui se perpétue) est là ; et alors, d'une façon tout à fait concrète, la merveilleuse toute-puissance de la Force-Conscience ; ça, avec l'impression que ce que l'on appelle des «miracles», ce n'est rien du tout, c'est un fonctionnement naturel. Mais tu comprends, le travail a la proportion de la Conscience, et il doit être fait par... (riant) la dimension du corps. Alors, ça fait une espèce de perception d'une immensité qui doit être faite sur un point... Je ne peux pas l'exprimer, c'est une chose qui ne peut pas s'exprimer en mots... Mais j'ai besoin d'être tranquille.

Et surtout-surtout le bavardage des mots... Par exemple, il m'est devenu très difficile de lire une lettre : il y a toujours au moins cent fois trop de mots. Et on voit bien, c'est dans la tête que ça fait comme ça (geste d'embrouillamini). Et alors ici (geste au front), ici c'est resté merveilleusement tranquille et calme et blanc et... oh !... Ça, c'est vraiment une Grâce. C'est resté là. Et tout cela qui vient, qui essaie d'entrer – ça ne répond pas, c'est tenu à distance. Et alors, la Sollicitude, le Soin que l'on prend de rendre la chose aussi facile que nous le faisons possible – c'est merveilleux ! Merveilleux... Naturellement, de temps en temps, on est écrasé sous le poids de l'imbécillité, mais malgré tout, il y a, derrière, une Bonté bienveillante et souriante si formidable ! que... ça ne fait rien, pas de souci. Voilà. Alors...

Agenda du 27 décembre 1969

L'intelligence à son degré supérieur comprend très facilement qu'elle ne sait rien et elle est très facilement dans l'attitude requise pour progresser, mais même ceux qui ont cette intelligence, quand il s'agit de choses matérielles, ils ont instinctivement l'impression que tout ça, c'est connu, c'est su, c'est fondé sur des expériences établies ; et alors là, on est vulnérable. Et c'est justement cela que l'on est en train d'apprendre au corps : c'est l'inanité de cette actuelle façon de voir et de comprendre les choses, basée sur le bon, le mauvais, le bien, le mal, le lumineux, l'obscur... toutes ces contradictions ; et tout le jugement, toute la conception de la vie est basée là-dessus (la vie matérielle), et c'est pour vous apprendre l'inanité de cette base. Et je vois cela. Le travail est devenu très aigu, très persistant, comme si l'on voulait aller vite.

Il faut que même la partie pratique qui pensait avoir appris à vivre et savoir ce qu'il faut faire et comment il faut faire, il faut que ça aussi comprenne que ce n'est pas le vrai savoir et que ce n'est pas la vraie manière d'utiliser les choses extérieures.

Agenda du 29 décembre 1971

Pour moi, le chemin le plus rapide a été... (comment dire ?) le sens croissant de mon inanité – inexistence. Ne rien pouvoir, ne rien savoir, ne rien vouloir ; et alors, TOUT l’être, avec... ce n’est même plus une aspiration, c’est comme cela (geste d’abandon, mains ouvertes), c’est inévitable : «Sans le Divin, rien-rien – je ne suis rien, je ne comprends rien, je ne peux rien. Sans le Divin, rien.» Et être comme cela (même geste, mains ouvertes). 

Et alors... une Paix... une Paix lumineuse... et si puissante ! Et quand je suis tranquille (j’ai encore vu cela d’une façon très intéressante, parce que quand je donnais une méditation à X, il y avait toujours un effort ; un effort pour méditer, un effort pour...), et cette fois-ci... (Mère abat ses mains), ça s’impose. Une Présence qui s’impose – qui s’impose. Extraordinaire... Justement, je me demandais comment serait cette méditation, si c’était comme avant – pas du tout, c’est comme cela : (Mère abat ses mains). Alors, ça va bien.

Mais il faut d’abord avoir une sincérité absolue, c’est-à-dire une CONVICTION : on n’est rien-rien-rien-rien – on ne peut rien, on ne sait rien, on n’a absolument RIEN... (Mère lève un index vers le haut) sauf le Divin. Alors ça va.

Je te l’ai dit, c’est tellement fort qu’il y a des moments où je ne peux même pas manger ; et alors quand c’est comme cela, quand la conscience devient comme cela (geste d’abandon, mains ouvertes), je finis mon dîner sans même savoir que je mange... C’est inexprimable. Mais c’est merveilleux.

Seulement, il ne faut pas avoir peur – si l’on a peur, ça devient effroyable. Heureusement mon corps n’a pas peur.

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