Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Hier, je disais que le manteau de Nuit qui tombait était presque délectable... et aujourd'hui, je fais moins le malin 😊, c'est beaucoup moins drôle.

Concentré pendant plusieurs heures pour trouver une solution à d'incessantes voix hostiles qui n'ont cessé de me rabâcher : tu n'y arriveras pas, tu es trop nul, ton espoir est vain, il n'y a aucun espoir.. comme ça, sans arrêt, un bombardement de petites voix méchantes et cruelles...

La victoire est au plus endurant, posture stoïque, concentré pour essayer de transformer, de passer, de traverser...

Je me raccrochais aux derniers moments de Satprem quand il a plusieurs fois fait l'aller et retour avec... l'autre côté.

Je me raccrochais à Mère qui disait qu'Elle avait toujours essayé de trouver la solution... par le bas.

Je me raccrochais à ce vers de Savitri que j'ai publié il y a quelques jours 

"Nul ne peut atteindre les cieux s’il n’est passé par l’enfer."

Concentré - concentré - concentré pour traverser par le bas, espérant déboucher dans ce Soleil caché dans l'obscurité...

Pas réussi, et les petites voix cruelles de se réjouir : je te l'avais bien dit, franchement pour qui tu te prends... 

J'ai souvent offert une difficulté au Divin et à défaut d'une guérison complète, constaté qu'un travail énergétique s'enclenchait et qu'un progrès était fait, qu'un soulagement venait...

Dans cet univers-là, rien ne semble répondre. Nous sommes seuls avec notre chagrin et la méchanceté.

Pourtant, à un moment donné j'ai demandé de l'Aide pour....savoir que faire. Peut-être que je m'y prenais comme un manche. Une réponse est venue et m'a invité, au lieu de me concentrer sur le fait de descendre en bas, traverser, de rester concentré au milieu de la tête.

Assez rapidement, un calme est venu, une stabilité. Alors, dans cette immobilité a commencé un défilé d'images familiales, quelques souvenirs douloureux, une terreur d'enfant qui ressurgit, et puis une ribambelle de visages de la famille.

À nouveau cette image du chapelet et chaque petite bille était l'image d'un visage : un oncle, une tante, une cousine, un frère, un soeur et ainsi de suite, et cela recommençait et encore et encore pendant 10 minutes, 20 minutes, je ne sais plus...

Et pas une fois, une image m'a inspiré de la paix ou de la joie, toujours ce chagrin...incommensurable. Et à vrai dire, je comprenais mal l'intensité de ce chagrin : tout de même, je ne suis pas né dans la famille Dutroux ! Ce chagrin ne colle pas avec ce que j'ai vécu enfant. 

Peut-être ce sentiment d'impuissance d'être harcelé, envahi par ces images familiales... indésirables. Plus tard, j'ai utilisé la prière de Mère pour, carrément, que ces images foutent le camp. 

Pour être honnête, je crois en être venu à détester, pas vraiment les gens, mais l'idée même de la famille ; quelque chose comme cela. La famille : lieu de protection, d'affection, de sécurité et d'épanouissement et toutes les balivernes que l'on raconte : quelle bonne blague !

Histoire familiale, je ressens plus de la révolte qu'autre chose. Ce que je trouve de... dégoûtant, c'est que nous portons les mémoires qui ne nous appartiennent pas, le conflit du grand-père et de la grand-mère et de toute la sainte tribu comme disait Satprem. 

Peut-être suis-je placé-là, exprès. Mais cet exprès-là me révolte encore davantage. 

Et dans ce défilé de portraits de famille,  encore une fois, pas une image ne m'inspirait un sentiment de paix ou de la joie. 

Et j'ai même remarquer que l'incompréhension augmentait la douleur. Comme ça, pendant 10 minutes, 20 minutes, un défilé de visage, sans arrêt, et pourquoi ? À quoi cela rime ? Et pourquoi tout ce chagrin ? L'histoire de la famille serait-elle si triste ? Mais toutes les familles sont pleines de tristesse, alors qu'elles devraient être.... autre chose. 

C'est la raison pour laquelle il a toujours été hors de question que je créé une famille, parce que je sais ce qui est transmis dans l'inconscient de génération en génération : c'est trop lourd. Je refuse de transmettre ça. 

Par contre, ce fut une aide de me dire que, paradoxalement, ces images familiales, n'étaient pas personnelles. Moins j'en faisais une affaire personnelle, mieux cela passait. Cela me donnait un sentiment d'ouverture, qu'alors, ce n'était plus mon petit moi qui s'occupait du problème mais la conscience universelle, une conscience vaste...  

Ainsi que je me concentre en bas pour passer, au milieu dans le coeur ou au niveau de la tête, partout c'était le même chagrin. Dans ce monde-là, seul le chagrin a le droit de vivre...

Pourtant je sentais la présence intérieure d'une lumière, assez puissante pour montrer ce qu'il se passe et impuissante à consoler ou transformer...

Un réconfort fut de me répéter que c'était des mensonges, que ces petites voix ne disaient pas la vérité...

Après quelques heures de ce régime totalitaire, l'envie de pleurer était trop forte, je suis sorti de ma méditation pour aller faire quelques mouvements corporels qui me faisaient du bien...

Bah ! Cette descente dans la nuit n'est qu'un phénomène de conscience, un passage, la nuit arrive, la nuit s'en va, c'est un mouvement, comme une vague - alors autant prendre son mal en patience, et mieux vaut en rire et se rappeler Raymond Devos qui disait  le flux et le reflux me font marrer... 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article