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Publié par pascalemmanuel

Trois extraits de l'Entretien du 2 mars 55 – Page 69 et suivantes sur le sommeil et les rêves.

Mère, qu’est-ce que « le sommeil progressivement changé en repos yoguique » ?

Ah ! repos yoguique, cela veut dire qu’au lieu d’un sommeil inconscient, c’est un sommeil — si vous voulez appeler ça sommeil —, un sommeil conscient. Le corps est dans un état de repos complet, avec la détente des nerfs, la détente des muscles ; on est complètement détendu et en repos ; mais l’esprit reste conscient, suffisamment conscient pour qu’il puisse mettre le vital aussi en repos, le mental aussi en repos, et que tout soit dans un état de paix, de tranquillité, d’immobilité, afin que la conscience soit complètement libre.

Alors la conscience peut ou se reposer aussi, si elle juge que c’est nécessaire, ou faire du travail si elle juge que c’est nécessaire ; et en tout cas, elle est libre de faire comme elle veut, ce qu’elle veut, et d’aller dans les régions où elle veut.

Mais les parties qui appartiennent à l’être physique actuel, c’est-à-dire mental, vital, et physique, sont dans un complet repos et une sorte d’immobilité, qui fait que les heures de sommeil n’ont pas besoin d’être aussi longues. On peut raccourcir beaucoup le nombre des heures de sommeil si on laisse le corps dans cet état de repos.

Mais ça demande beaucoup de travail, et un travail très conscient, n’est-ce pas, très conscient et très obstiné. Ça ne s’obtient pas tout de suite, ça peut demander des années de discipline. Seulement, une fois que c’est obtenu, eh bien, on a maîtrisé le sommeil, et on peut justement empêcher...

Par exemple, il y a beaucoup de gens qui, lorsqu’ils se mettent à dormir, sont dans une très bonne conscience, et quand ils se réveillent le matin, ils sont complètement abrutis, et ils ont perdu tout ce qu’ils avaient gagné la veille ; et c’est parce que leur sommeil est inconscient, et qu’ils s’en vont — vitalement, ou mentalement, ou dans le physique subtil — ils s’en vont dans des endroits indésirables, ou bien ils tombent dans l’inconscience, et ils perdent dans cette inconscience tout ce qu’ils avaient gagné.

C’est une chose très nécessaire, mais qui ne s’obtient pas très facilement. C’est une des choses les plus difficiles à faire, mais elle est très utile ; seulement, on ne peut guère la faire sans une direction très suivie, parce qu’à moins qu’on ne sache comment faire, même dans les détails, on risque de faire des bêtises.

En tout cas, une chose que l’on peut faire en toute sécurité, c’est, avant de s’endormir, de se concentrer, de relâcher toute tension dans l’être physique, de tâcher — c’est-à-dire dans le corps — de faire que le corps soit comme un chiffon sur le lit, que ce ne soit plus quelque chose qui soit avec des crispations et des crampes ; le relâcher complètement comme si c’était une espèce de chose comme un chiffon. Et puis le vital : le calmer, le calmer autant que vous pouvez, le rendre aussi tranquille, aussi paisible que possible. Et puis le mental aussi : le mental, tâcher de le garder comme ça, sans activité. Il faut mettre sur le cerveau une force de grande paix, de grande tranquillité, de silence si possible, et puis ne pas suivre activement des idées, ne pas faire d’efforts, rien, rien ; il faut relâcher le mouvement aussi là, mais le relâcher dans une sorte de silence et de tranquillité aussi grands que possible.

Une fois que vous avez fait tout ça, vous pouvez ajouter soit une prière, soit une aspiration, suivant la nature de chacun, pour demander la conscience, la paix, et à être protégé contre toutes les forces adverses pendant tout le sommeil, être dans une concentration d’aspiration tranquille et dans une protection ; demander à la Grâce de veiller sur votre sommeil ; et puis vous vous endormez. Ça, c’est s’endormir dans les meilleures conditions possibles. Ce qui arrive après dépend de vos impulsions intérieures, mais si vous faites cela obstinément, nuit après nuit, nuit après nuit, après quelque temps ça a son effet.

Généralement, n’est-ce pas, on se met sur son lit et on tâche de s’endormir aussi vite que possible, et puis c’est tout, avec un état d’ignorance totale de comment il faut le faire. Mais je viens de vous le dire, si vous faites cela régulièrement, ça aura un effet. En tout cas, cela peut très bien éviter les attaques qui se produisent la nuit : on s’est couché très bien, on se réveille malade ; ça, c’est une chose absolument désastreuse, cela veut dire que pendant la nuit on a été s’infecter quelque part dans un état d’inconscience totale.

Est-ce que ce n’est pas nécessaire de se souvenir des rêves aussi ?

Aloé vera - Aloès - Rêves

Ça, c’est moins nécessaire. C’est utile si on veut avoir un grand contrôle sur son sommeil. Mais ça, il faut aussi savoir le faire. Se souvenir de ses rêves, c’est le matin ; ce que je vous dis, c’est le soir.

Le matin, quand vous vous réveillez, il ne faut pas que vous soyez pressé. Si vous voulez... il ne faut pas que vous vous réveilliez juste au moment où il faut vous lever ; il faut avoir du temps devant soi, et il faut faire bien attention, faire une formation avant de s’endormir, et faire bien attention en se réveillant de ne pas faire un mouvement brusque, parce que si vous faites un mouvement brusque, automatiquement le souvenir de vos rêves s’en va.

Il faut que vous restiez avec la tête absolument immobile sur l’oreiller, sans bouger, jusqu’à ce que vous puissiez rappeler tranquillement à vous la conscience qui est partie, et la rappeler comme on tire sur quelque chose, très doucement, sans heurt et sans hâte, avec un état d’attention et de concentration.

Et alors, à mesure que la conscience rentre en vous, la conscience qui est partie, si vous restez bien immobile, bien tranquille et que vous ne vous remettiez pas à penser à toutes sortes de choses, cela ramènera d’abord l’impression, et puis après le souvenir, quelquefois un souvenir fragmentaire. Mais si vous restez dans ce même état d’immobilité réceptive, alors ça peut devenir de plus en plus un souvenir conscient. Mais pour cela, il faut avoir du temps. S’il y a la moindre impression qu’il faut que vous vous dépêchiez, c’est fini, vous ne pouvez rien faire du tout. Il ne faut même pas, en vous réveillant, vous demander : « Quelle heure est-il ? » C’est tout à fait fini. Si vous faites ça, tout s’en va.

Mère, qu’est-ce que c’est que le sommeil ? Est-ce seulement le besoin du corps de se reposer, ou est-ce que c’est quelque chose d’autre ?

Le sommeil peut être un moyen très actif de concentration et de connaissance intérieure. Le sommeil, c’est l’école par laquelle on doit passer, si on sait y apprendre sa leçon, pour que l’être intérieur soit indépendant de la forme physique, conscient par lui-même et qu’il soit maître de sa propre vie. Il y a des parties entières de l’être qui ont besoin de cette immobilité et semi-conscience de l’être extérieur — du corps —, pour pouvoir vivre de leur vie propre, indépendamment.

Seulement, les gens ne savent pas ; ils dorment parce qu’ils dorment, comme ils mangent, comme ils vivent, par une sorte d’instinct, d’impulsion semi-consciente. Ils ne se posent même pas la question. Tu poses la question maintenant : pourquoi est-ce qu’on dort ? Mais il y a des millions et des millions d’êtres qui dorment sans jamais s’être posé la question. Ils dorment parce qu’ils ont sommeil, ils mangent parce qu’ils ont faim, et ils font des bêtises parce qu’ils ont des instincts qui les poussent, sans réfléchir, sans raisonner ; mais pour ceux qui savent, le sommeil est une école, est une excellente école pour autre chose que l’école du temps de veille.

C’est une autre école pour un autre résultat, mais c’est une école. Si on veut avoir le maximum de progrès possible, il faut savoir utiliser ses nuits comme on utilise ses jours ; seulement, généralement les gens ne savent pas du tout comment faire, et ils essayent de rester éveillés, et tout ce qu’ils produisent c’est un déséquilibre physique et vital — et mental aussi quelque- fois — comme résultat.

Le physique et toutes les parties physiques matérielles doivent être absolument en repos, mais un repos qui n’est pas une chute dans l’inconscience — ça, c’est une des conditions. Et le vital doit être dans un repos de silence. Alors si vous avez ces trois choses qui se reposent, l’être intérieur, qui est rarement en rapport avec la vie extérieure — parce que la vie extérieure est trop bruyante et trop inconsciente pour qu’il puisse se manifester —, peut prendre conscience de lui-même et s’éveiller, devenir actif et agir sur les parties inférieures, établir un contact conscient. Ça, c’est la vraie raison du sommeil, à part la nécessité que, dans les conditions actuelles de la vie, l’activité et le repos, le repos et l’activité doivent alterner.

Le corps a besoin de repos, mais il y a très peu de gens, comme j’ai dit, qui savent dormir. Ils dorment dans de telles conditions qu’ils ne se réveillent pas reposés, ou très mal reposés. Mais ça, c’est toute une science à apprendre.

Pour information cet Entretien du 2 mars 1955, aborde aussi une question sur la dispersion de notre concentration par les activités extérieures et la manière d'utiliser. les réserves d'énergies.

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