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Publié par pascalemmanuel

Quand nous dépasserons l’humanité, alors nous serons l’homme. L’animal fut une aide ; l’animal est l’entrave. Sri Aurobindo

Transition entre l'animal que nous furent et le divin que nous serons. Avec l'échelon intermédiaire annoncé du surhomme.  

Encore que, cet état divin pourrait nous surprendre et ne pas correspondre à nos spiritualités, sagesses, philosophies, psychologies, énergies...

Ces quelques extraits de Satprem l'homme de l'espoir de Laurence de la Baume sont merveilleuses de simplicité et de précision pour nous faire toucher le coeur du secret de l'évolution future de l'humanité tout le travail évolutif de Sri Aurobindo-Mère.

De 1956 à 1973, Mère a exploré de façon minutieuse et inlassable les secrets de fabrication de cette nouvelle espèce, un autre mode d'être dans la Matière.

Petit à petit, on se rapproche du coeur du problème... 

Page 93 :

Nous voyons constamment la Matière comme une « chose », un « objet ». Mais dans l'autre état, celui que vivait Mère, dans l'état pur originel, on VIT la Matière. Ce n'est pas quelque chose que l'on regarde. On est dedans.

On s'imagine que c'est enfermé avec dans un corps, mais ce n'est pas vrai ! Les savants le savent. C'est une continuité totale ; il n'y a nulle part de séparation. Une onde électromagnétique, elle est partout, instantanément, dans tout !

Les savants l'ont vu, quelques sages l'ont effleuré et pas mal d'hommes simples et malheureux l'ont respiré. Mais personne n'a mis les trois choses ensemble dans une même physiologie humaine.

Quand nous pourrons mettre ensemble, un plus un plus un plus un, nous aurons produit une espèce nouvelle sur la Terre.

Page 94 :

Au fond de cette PSEUDO-physiologie que nous connaissons – qui n'est pas le vrai corps, qui est simplement une IDÉE du corps, une HABITUDE du corps, un BOCAL dans lequel nous sommes enfermés – au fond de ça, petite sœur, on brise justement la paroi de verre qui nous enferme et on passe dans une autre Loi.

Écoute ! Ce qui préside à l'oiseau, ou au poisson, ce sont quand même des lois très radicalement différentes, semble-t-il. Eh bien, quand nous avons brisé ce bocal, non pas au sommet de la conscience illusoirement, mais au fond du corps, quand on traverse ces couches de conditionnement, on émerge réellement, MATÉRIELLEMENT, PHYSIOLOGIQUEMENT, dans une une autre POSSIBILITÉ D'ÊTRE DANS UN CORPS.

Est-ce que c'est cela que Mère appelle la conscience cellulaire ?

Oui. La conscience cellulaire qui est un pouvoir cellulaire, qui est une « vision » cellulaire. C'est tout un nouveau mode d'être dans la Matière. Où la mort n'a plus de pouvoir. Où la maladie n'a plus de pouvoir. Où l'accident n'a plus de pouvoir. C'est cela que Mère essayait de m'expliquer, jour après jour, pendant dix-neuf ans.

Cela ne m'étonne pas qu'il faille tant de temps pour comprendre !

Ou, petite sœur, je suis resté à l'écouter pendant dix-neuf ans. Et je plongeais avec Elle, plongeais, j'allais comme un vieux noyé humain qui cherche désespérément à trouver l'AUTRE mode respiratoire.

Page 104 :

Notre vocabulaire mentalise tout, vois-tu. C'est une perpétuelle représentation cinématographique. Il n'est jamais DANS la chose. Nous sommes toujours dans notre idée des choses, ou dans notre regard sur les choses. Alors que le commencement de la vie vraie – celle qui sera vraiment humaine – ce n'est plus quelque chose que l'on regarde : on S'ÉPROUVE ; on SE VIT – on vit dans tout. Et pas comme quelque chose qui est son propre corps. C'est une autre vie dans la Matière, un autre mode d'être DANS la Matière.

Tu veux dire dans la Matière universelle !

Mais bien sûr puisqu'il n'y a pas de séparation, je viens de te le dire. On peut être instantanément dans tout, comme l'onde électromagnétique. Il y a une conscience cellulaire qui n'est pas enfermée.

Et dans le fond de cette conscience « pure », dégagée de ses revêtements, on commence à découvrir des choses tout à fait fantastiques – matériellement fantastiques – et qui rejoignent d'ailleurs toutes les données de la science. La conscience du corps n'est pas une seconde enfermée dans un corps, elle est partout, instantanément. C'est nous qui sommes enfermés dans une physiologie illusoire. Si l'on touche cette conscience cellulaire au fond du corps, ce n'est plus un « corps », c'est le monde entier qui est là, instantanément. La Matière telle que les physiciens la voient n'est pas enfermée. Elle est en mouvement, en parfaite continuité avec tout.

C'est une conscience ubiquitaire ?

Mais oui. C'est un destin très particulier de l'homme, tu sais ! De toutes les espèces, c'est le seul qui soit capable de traverser la loi de son bocal particulier. Et juste de l'autre côté de cette « pellicule », eh bien, il y a une liberté fantastique – CORPORELLE !

Un poisson ne peut pas se sortir de son habitude de poisson, mais un homme peut sortir de son habitude d'homme.

Qu'est-ce qui te rend si sûr de cela ?

C'est justement le chemin de Mère et de Sri Aurobindo : au lieu de sortir par là-haut, sur une pointe de l'Esprit, ils sont allés au fond de ce bocal pour voir ce qu'il y avait. Et là, ils ont trouvé que le bocal, c'était simplement le produit d'une habitude, qu'on pouvait traverser cela et émerger dans un autre être, ou un autre »mode d'être ».

Mère avait des expériences extraordinaires. Il y avait des choses qui se passaient à New York, à Paris, ou à New Dehli, et elle y était PHYSIQUEMENT. La conscience DE SON CORPS (ce n'était pas une vision de médium), c'est le corps qui communiquait instantanément partout. Bien sûr, c'est à la fois séduisant et dangereux de dire ces expériences inouïes, parce que c'est beaucoup plus qu'on ne le pense. Cette suprême simplicité, à l'échelle terrestre, est difficile à dire. Mais ça peut SE VIVRE. Et c'est cela que Mère a essayé de me faire toucher.

Page 107 :

Je crois que nous avons mis les choses complètement à l'envers : nous nous sommes imaginé que l'homme avait le privilège de la conscience et que tout le reste, c'était des pauvres attardés. Mais ce n'est pas comme cela !

Nous sommes conscients de « nous ». C'est ça notre malheur. Mais c'est en même temps notre levier, parce que c'est grâce à ce « mensonge », si je puis dire, que nous sommes obligés de trouver la clé.

Le mensonge, c'est de se croire « moi-je » : une conscience séparée, seule à être consciente. Voilà le mensonge ! De l'autre côté du bocal, ce n'est pas comme cela. Si peu que j'ai pu toucher à cette époque, c'est la « communication » tout de suite, avec tout. Une compréhension qui n'est pas dans un objet : on comprend, parce qu'on est DEDANS.

Manifestement, Sri Aurobindo-Mère ont trouvé quelque chose qui ne correspond à rien des spiritualités traditionnelles. D'ailleurs, les yogis traditionnels qui entouraient Mère n'y comprenaient rien paraît-il, seul Satprem comprenait un peu. Pour nous occidentaux qui sommes apparemment dégagés de tout le fatras spiritualiste, c'est peut-être notre chance. Le tout est d'apprendre à plonger dans son corps. Pas si simple, j'en sais quelque chose, de traverser la fameuse quadruple trame des pensées, des émotions, des sensations, des habitudes corporelles... 

Page 118

J'avais lu Sri Aurobindo, j'avais écouté Mère, j'avais été le témoin, pendant près de vingt ans, de ses tâtonnements dans la nuit de l'avenir, et de ses balbutiements, ses grands éclairs, ses gémissements dans l'enfantement d'un monde – sa solitude au milieu de la meute spirituelle qui l'entourait et s'apprêtait en hâte à faire une nouvelle religion.

Moi, le rescapé, l'interdit, j'avais une responsabilité terrifiante.

Il fallait communiquer, il fallait témoigner ; il fallait dire merci à cet Amour qui m'avait tant porté, et il ne restait qu'un moyen, c'était d'essayer à mon tour de piocher dans cette vieille carcasse évolutive.

Alors, j'ai compris mon ignorance pensante qui croyait avoir compris le secret et qui n'avait saisi qu'un premier contour au loin, une lueur, un espoir.

J'ai écrit des livres, mais maintenant je trempe dans cette redoutable cataracte, une nouvelle sorte de convulsion évolutive d'où peut sortir un être inconnu, ou bien la vieille bouillie mortelle, comme si ce corps vivait la convulsion même du monde, sa mort et sa vie nouvelle ensemble, sa contradiction, sa résistance de fer et de calcaire, et ce qui ferait fondre le fer, l'obstacle et le pouvoir même qui se forge dans l'obstacle.

Car l'impossibilité est toujours la porte de la prochaine possibilité.

C'est aujourd'hui le "milieu favorable" comme il n'y en a jamais eu, car nous sommes au bout de l'homme et il faut faire vite avant qu'il n'arrive à bout de sa Terre, car c'est le moment où, au bout de notre course, nous tenons dans nos mains notre propre destruction, ou notre propre mutation. 

...essayer à mon tour de piocher dans cette vieille carcasse évolutive.... nous dit Satprem. En 1982, à 59 ans et jusqu'à son départ en 2007 à 84 ans, il aura essayé comme il dit.

Et nous, quel âge avons-nous ? Est-ce que nous allons essayer de participer à cette grande aventure de l'Homme ? 

Pendant longtemps, nous n'avons même pas idée que nous pouvons nous y mettre. Ensuite, nous ne savons pas comment nous y prendre. Et enfin, même quand nous commençons à entrevoir comment nous pourrions participer, nous trainons encore souvent la patte... 

L'évolution est infiniment patiente, jusqu'au moment où elle ne le sera plus... 

Au travail...

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