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Publié par pascalemmanuel

Traversé par quelques pensées :

 

La prolifération totalitaire s'accompagne d'une prolifération du mensonge ; lorsque nous oublions que la conscience est UNE, nous aussi, nous sommes dans un mensonge... d'autant plus pernicieux et désastreux qu'il est incompris et inaperçu.


Que se passerait-il si nous n'exprimions plus que ce dont nous avons vraiment l'expérience ? Incarner quelque chose... disait Satprem.

 

Pendant longtemps, les réponses des savants et des sachants sont d'une utilité formidable, et puis, un petit plus haut dans la conscience, ou plus profond, et toutes leurs savantes réponses s'effritent et tombent en poussières. 

 

Dans un face à face avec soi-même, un peu poignant, une sorte de douleur, les questions s'effacent avec le sentiment qu'il n'y a pas de réponses. Et pourtant, dans ce moment de rien, il y a quelque chose, il y a quelque chose comme la seule réponse...

 

(Peu après, à propos d'un ancien Entretien du 22 août 1956 que l'on va publier dans le prochain Bulletin, où Mère dit :

 

« Vous recevez du Divin, quand vous êtes en état de le recevoir, la TOTALITÉ de la relation qu'il vous est POSSIBLE d'avoir, et ce n'est ni un partage ni une partie ni une répétition, mais c'est exclusivement et uniquement la relation que chacun peut avoir avec le Divin. Donc, au point de vue psychologique, on est TOUT SEUL à avoir cette relation directe avec le Divin. »

 

Puis Mère ajoute, comme si sa voix venait de très loin, très loin :)

 

On est tout seul avec le Suprême.

 

(Agenda du 13 mai 1962)

 

*

 

Une amie m'a proposé un soin exceptionnel ; mon amie Sandrine qui a transformé son sang me parlait déjà de cette méthode. Seulement voilà, aucun courage, aucune volonté, et c'est toujours la même chose, aller chercher la solution ailleurs. Si la Force créatrice qui a présidé à l'évolution terrestre de ne peut rien pour moi, alors en définitive, cela signifiera que je me suis trompé sur toute la ligne et puis voilà. Toujours cette même question : si nous ne trouvons pas dedans, à quoi ça sert ? 

 

"Il y a des millions de manières de s'enfuir ; il n'y en a qu'une de rester, c'est vraiment d'avoir du courage et de l'endurance, d'accepter toutes les apparences de l'infirmité, les apparences de l'impuissance, les apparences de l'incompréhension, l'apparence, oui, d'une négation de la Vérité. Mais si l'on n'accepte pas, ce ne sera jamais changé ! Ceux qui veulent rester grands, lumineux, forts, puissants, et patati-patata, eh bien, qu'ils restent là-bas, ils ne peuvent rien faire pour la terre." (Agenda du 25 septembre 1965)

 

Se mettre en les mains d'un docteur qui a fait des années d'études de médecine occidentales ou ayurvédiques ou chinoises ou naturopathiques ou je ne sais quoi, quelle différence ?  C'est toujours s'en remettre à quelqu'un d'autre, alors que nous pouvons nous en remettre au Divin lui-même, à la Conscience divine elle-même, à la Puissance immortelle et éternelle elle-même... Et advienne que pourra. 

 

Minéral, végétal, animal, humain, divin. A chaque stade évolutif, nous perdons quelque chose du stade précédent. Par exemple, le végétal a perdu l'apparente stabilité éternelle du minéral, l'humain a perdu l'incroyable force vitale de l'animal. Alors évidemment, après la transition délicate, nous trouvons quelque chose de mieux, une autre conscience, un autre mode d'être... N'empêche, dans ce processus, Mère a souvent parlé de ces moments où les choses paraissent s'aggraver, se désorganiser, aller moins bien, tout le contraire d'une apparente amélioration. Je me demande ce que nous acceptons... DE PERDRE. Voilà qui colle bien mal avec l'idéologie matérialiste qui évoque les gagnants et les perdants, pourtant, il y a fort longtemps quelqu'un est venu nous dire "qui veut sauver sa vie la perdra..."

 

Ces temps-ci, je repense à deux aspects de Mère qui m'ont souvent laissé une impression assez extraordinaire : sa persévérance et l'aspect très modeste du travail dans le corps.  

 

Persévérance :

 

J’ai commencé ma sâdhanâ quand je suis née, sans savoir que je la faisais. Je l’ai continuée à travers toute ma vie, il y a quatre-vingts années de cela, presque (on peut dire que peut-être pendant les trois ou quatre premières années de ma vie, c’était encore quelque chose qui bougeait dans l’inconscience). Et sâdhanâ volontaire, consciente, j’ai commencé à peu près à vingt-deux ou vingt-trois ans, sur un terrain préparé. J’en ai quatre-vingts passés : je n’ai pensé qu’à ça, je n’ai voulu que ça, je n’avais pas d’autre intérêt dans la vie, et je n’ai pas oublié une minute que c’était ça que je voulais. Ce n’étaient pas des périodes où l’on se souvient et des périodes où l’on oublie: ça a été continu, perpétuel, nuit et jour, depuis l’âge de vingt-quatre ans – et j’ai eu l’expérience pour la première fois il y a à peu près une semaine ! Alors je dis que les gens qui sont pressés, les gens qui sont impatients, sont des idiots prétentieux.

 

... C’est un dur chemin. Je tâche de le rendre aussi confortable que possible, mais de toute façon c’est un dur chemin. Et il est évident que ça ne peut pas être autrement. On est traité à coups de poings et à coups de marteau jusqu’à ce qu’on comprenne. Jusqu’à ce qu’on soit dans cet état où tous les corps sont votre corps. Alors là, on commence à rire ! On était vexé par ceci, on avait mal à cause de cela, on souffrait de ceci, de cela – oh! comme ça paraît drôle ! Et ce n’est pas seulement la tête, c’est le corps qui trouve cela drôle ! (Agenda du 10 mai 1958)

 

Et dans L'Agenda du 24 mai 1960 Mère rappelle au passage d'une expérience  : "Toute cette puissance de conscience que j’ai poussée petit à petit, depuis soixante-dix ans au moins, dans chacune des cellules de ce corps pour qu’elles deviennent conscientes (et ça continue tout le temps, tout le temps)...." 

 

Ce que je trouve très extraordinaire aussi, c'est de voir à quel point Mère a cherché, cherché, cherché. Et parfois, elle ne savait pas, ne comprenait pas ; et c'était Mère, avec à sa disposition la pleine réalisation de toutes les facultés de la Conscience divine ! Alors, quand j'entends les discours de tous ceux qui savent, ils ont tellement l'air sûrs d'eux, et effectivement, jusqu'à un certain point, dans leur domaine, ils savent des tas de choses. Mais sorti de leur domaine d'expertise, quand on descend un peu dans nos profondeurs, quand nous approchons du mystère de l'incarnation, quand nous descendons dans le corps... il n'y a plus de réponses, toutes leurs formidables réponses ne fonctionnent plus. Bavardages !

Viola odorata – Violette – Modestie – Se contente de son charme et n'attire pas l'attention.

 

Et dans ce passage de L'Agenda du 28 août 1962, Mère parle du travail très modeste qui se fait dans le corps, au niveau des cellules :

 

"C'est un travail très humble en apparence, qui ne fait pas de bruit. Ce ne sont pas des illuminations qui vous emplissent de joie et de... Tout ça, c'est bon pour les gens qui cherchent les joies spirituelles – ça appartient au passé.

 

C'est un travail très modeste, très modeste. Et même modeste au point de vue purement intellectuel, n'est-ce pas ; cette sensation de savoir, de connaître les choses parce qu'on EST les choses alors on les connaît, c'est un autre genre : ça vous donne de la joie, le sentiment du progrès – ce n'est même pas comme cela ! C'est TRÈS humble. C'est un travail très humble, sans éclat. Mais qui se continue d'une façon très régulière, très régulière, très OBSTINÉE.

 

Ça s'étendra certainement sur très longtemps.


(…)
 

Et ce que le mental pense, ce que le mental s'attend à voir, ça paraît comme un enfantillage en comparaison, parce que c'est... oui, tiens, ça paraît comme une représentation de théâtre. C'est la différence entre une pièce à grand spectacle et puis la très modeste vie de chaque minute. C'est comme cela.

 

Tous les pouvoirs, toutes les siddhis, toutes les réalisations, toutes ces choses-là, c'est... c'est le grand spectacle – le grand spectacle spirituel. C'est pas comme cela ! Très modeste, très modeste, très effacé, très humble, qui ne montre rien. Pour que ça fasse quelque chose de visible, qu'il y ait un résultat tangible, c'est du travail qui s'étend sur des années et des années et des années, silencieusement, tranquillement, avec grandes précautions, avant que rien ne puisse se percevoir même pour la conscience individuelle (de Mère).

 

Et ceux qui veulent aller vite, s'ils essayent d'aller vite dans ce domaine, ils basculeront.

 

On ne peut pas aller vite."

 

C'est curieux, je sais bien que je n'en suis pas à ce stade-là, du travail dans le corps. Et pourtant, ce passage me parle beaucoup. En tout cas, ​​c'est aussi une réponse à cette impression de n'arriver à rien. Dans les profondeurs, un  travail se fait, on peut sentir des choses, pour peux que l'on apprenne à descendre en soi. Les comprendre, c'est une autre histoire car cela dépasse notre entendement. Par contre, on peut faire confiance, en nous, sur le fait que l'on fait de son mieux, et surtout en la Mère divine qui œuvre en nous...

Et au moins à 8 reprises dans L'Agenda, Mère est revenue sur le fait que ce travail très modeste dans le corps avait des effets tout à à fait disproportionnés, que des toutes petites choses pouvaient avoir des effets considérables... 

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