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Publié par pascalemmanuel

Il m'est déjà arrivé de partager le sentiment de n'arriver à rien. Avant hier, j'ai trouvé ce passage dans L'Agenda du 4 février 1961 :

Satprem : Quelquefois, je suis un peu tourmenté. Justement je n’ai pas l’impression de beaucoup avancer ni d’avoir des expériences... J’ai l’impression qu’il ne se produit rien, tu comprends. C’est une source, un peu, de découragement. Je me demande quelquefois pourquoi ?

Tous ces temps-ci, les nuits se passent dans toute une région du subconscient qu’il faut absolument clarifier, et qui est justement cette région où on se sent impuissant, imbécile, ignorant, pas progressif du tout, lié par toutes sortes de stupidités. Il faut que tout ça soit clarifié.

J’ai tous ces jours-ci des expériences, la nuit, qui, si je ne savais pas ce que je sais et si je n’avais pas eu les expériences que j’ai eues, seraient très décourageantes – l’impression : comment sortir de tout ça ? C’est justement cette impression que les chercheurs ont toujours eue : nous sommes irrémédiablement imbéciles. Alors, toujours la même solution : fuir la vie, pour fuir cette imbécillité. Mais maintenant je vois cela sous un autre angle...

Mais vraiment c’est un fardeau.

Alors je suis en train de faire le travail. Et ce que je recommande à tous ceux, justement, qui ont la capacité et la possibilité de me suivre : rester bien tranquille, ne pas se tourmenter, ne pas se faire de souci. Et si on a un peu une impression, comme ça, déprimante : ne pas y faire attention, vivre tranquillement à la minute la minute, sans se soucier de rien – ÇA PASSERA. Ça passera.

Et naturellement, plus on est tranquille et confiant, plus ça passe vite. C’est tout.

Que tu sois bien accroché, ça, je peux te le garantir ! très bien accroché. Tout mon mouvement en avant, automatiquement t’entraîne avec. Alors ne te fais pas de souci.

*

Pour  être honnête, ce sentiment de n'arriver à rien s'est atténué et transformé dans la perception qu'il faut beaucoup beaucoup de temps pour de tous petits résultats.

Codiaeum variegatum – Croton – Pouvoir de rejeter les suggestions adverses – Le pouvoir qui résulte de l'union consciente avec le Divin.

Accepter et offrir ou rejeter ?

Dans ce yoga, il est parfois insisté sur le fait de tout accepter afin de pouvoir tout offrir et parfois, il est question de rejeter les mouvements faux. Cette question m'a tracassé un temps. Sans doute, ce n'est pas l'un ou l'autre mais l'un et l'autre. Nous devons expérimenter, peaufiner les deux méthodes et sentir, au cas pas cas, ce qui convient le mieux.

Alcea rosea – Mauve de jardin – Offrande intégrale – Le plus sûr chemin vers la réalisation.

Nettoyage

Avant hier, longue intériorisation d'une heure trente environ. Cela faisait quelques semaines que je n'y parvenais plus.

Dès que je suis entré en méditation, tout de suite il y a eu une perception simultanée de quelques zones de tensions dans le corps, toujours les mêmes : cerveau droit, épaule droite, coude droit, flanc droit, cheville droite. Parfois, d'autres liens apparaissent, avec les dents, une vertèbre, le genou, l'aine, mais ces 4 là, sont à peu près continus.

Pendant toute la pratique, je martelais le mantra, et pendant un bon moment, je n'ai rien remarqué de particulier. Et puis je me suis rendu compte que d'un côté, il y avait la force de résistance de ces endroits que je ressentais comme noué, et de l'autre, la force du mantra, la force de l'aspiration, la force spirituelle. Je ne me souviens pas avoir ressenti les choses de cette façon...

Et les résistances ne voulaient pas céder.

Une fois de plus, je me souvenais de Mère expliquant que notre corps, nos cellules, sont parfois réticentes à laisser intervenir un pouvoir d'en haut.

Je me suis rappelé les découvertes poignantes de Satprem, quand à son tour, il s'est lancé dans la tentative. Toutes nos résistances sont reliées par une immense Négation, par l'essence même de la Négation. Cela m'avait beaucoup frappé. En nous, il y a quelque chose, qui constamment refuse, qui ne veut pas, du Divin, de la paix, de la joie, de la transformation... et qui préfère rester comme il est.

Il y a cette parole des Évangiles, que votre oui, soit oui et que votre non, soit non. Alors, sans doute, il y a des choses que nous devons refuser, rejeter. Mais pour le reste, je me demande si OUI n'est pas le suprême mantra.

Que votre parole soit oui, oui, non, non ; ce qu'on y ajoute vient du malin.

Matthieu 5.37
 

Alors, je me suis adressé à ces résistances en leur demandant ce qu'elles craignaient, j'essayais de les rassurer, de leur expliquer qu'elles ne risquaient rien, ce genre de choses, j'essayais de leur faire accepter, que d'elles-mêmes, elles disent OUI. Sans tergiverser, sans parlementer...

J'ignore si elles m'ont entendues, je ne me souviens pas d'une réaction immédiate.

Mais tout à coup, j'ai eu la sensation que ces résistances littéralement s'ouvraient et acceptaient de recevoir la vibration du mantra. C'était tout à fait la sensation d'une zone fermée, rien ne peut rentrer, et puis tout à coup, cela s'ouvre et cela reçoit.

Alors aussitôt des images sont venues, des images de famille, et d'autres où je voyais un militaire qui me donnait l'impression d'un officier de marine, et d'ailleurs, son uniforme était d'un bleu marine très foncé. Je ressentais aussi la présence d'autres militaires, sans les voir. J'ai toujours crû que nos tensions pouvaient avoir toutes sortes d'origines.

L'ouverture des zones de tensions me donna l'impression que j'étais passé en dessous, que j'étais descendu dans une couche de conscience plus profonde. Et pendant une bonne vingtaine de minutes, peut-être davantage, je ressentais que la force spirituelle travaillait dans les profondeurs, nettoyait des choses, même si je ne saurais dire quoi.

C'est un peu à cela que je pensais quand, un peu plus haut, je disais que le sentiment de n'arriver à rien s'était atténué. En fait, j'ai l'impression que la boue est un peu moins boueuse. Je reste un peu déçu, et perplexe, tout ça pour ça ! Des heures d'intériorisation, renouvelées encore et encore, à laisser agir les énergies pour arriver seulement à clarifier un peu les obscurités des eaux profondes.

Je me souviens de Mère qui disait que c'était un travail très modeste, sans gloire, qui ne donnait aucune des grandes joies des expériences spirituelles traditionnelles.

Oh ! à ce propos, j'ai trouvé une belle citation de F. Buchmann, illustre inconnue : "Ce n'est pas ce que nous faisons pour Dieu qui compte, mais ce que le laissons faire au travers de nous."

Et au demeurant, je ressentais aussi une réorganisation intérieure, de toutes petites choses changeaient de place, d'autres semblaient disparaître, parfois, c'était la relation entre une partie du corps et une autre qui semblait différente.

Toutes sortes d'observations microscopiques rendues possibles parce que la conscience observatrice était d'un calme imperturbable, tout à fait neutre, objective, observant, notant ; et par ailleurs, la conscience corporelle, elle, était très immobile. Mais à l'intérieur de ce cadre immobile si j'ose dire, des mouvements étaient perçus.

Maintenant, il est très probable que cette ouverture n'ait été que partielle. Chaque élément contient en lui-même de nombreux éléments et différent niveau de profondeur. Mais le début est intéressant. Un déclic a eut lieu.

Mon expérience n'a aucun intérêt en soi, je la raconte uniquement pour faire sentir que si nous parvenons à faire descendre le mantra, la conscience, l'aspiration, la volonté divine... à l'intérieur même de nos tensions, nous observerons sans doute des choses intéressantes.

Si le Divin s'installe dans ces mouvements microscopiques, alors, qui sait, il changera peut-être leur mode de fonctionnement. Ces minuscules changements sont peut-être les signes préparatoires d'une gestation bien plus profonde...

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