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Publié par pascalemmanuel

Beaucoup de belles choses dans ce film sur l'âme, à commencer par l'insistance sur l'ouverture du cœur, sur l'instant présent et plus touchant encore, sur la pratique de la gratitude qui rejoint ce bel Agenda de Mère du 21 décembre 1963 :

De tous les mouvements, celui peut-être qui donne le plus de joie – de joie sans mélange, qui n'ait pas cette teinte d'égoïsme –, c'est la gratitude spontanée.

C'est quelque chose de très spécial. Ce n'est pas l'amour, ce n'est pas le don de soi... C'est une joie très pleine. Très pleine. C'est une vibration très spéciale qui ne ressemble à rien d'autre qu'elle-même. C'est quelque chose qui vous élargit, qui vous remplit – qui est si ardente ! C'est certainement, parmi tous les mouvements à la portée de la conscience humaine, celui qui vous sort le plus de votre ego.

Et quand ça peut être une gratitude sans mobile, cette vibration-là (au fond, la vibration de ce qui existe pour la Cause de l'existence)... alors beaucoup-beaucoup de barrières disparaissent immédiatement.

(Mère reste longtemps en contemplation dans cette vibration de gratitude)

Quand on peut entrer dans cette vibration-là dans sa pureté, on s'aperçoit tout de suite que c'est une vibration de la même qualité que celle de l'Amour : elle n'a pas de direction. Ce n'est pas quelque chose qui va d'une chose à une autre, ce n'est pas d'ici à là (geste de bas en haut) ou de là à ici... c'est (geste rond) simultané et total.

Je veux dire que ce n'est pas quelque chose qui a besoin des deux pôles pour exister; ce n'est pas aller d'un pôle à l'autre et de l'autre pôle à ça : c'est une vibration qui, dans sa pureté, est la même que la vibration d'Amour, qui ne va pas d'ici à là et de là à là, les deux pôles de l'existence.

Ça existe en soi pour sa joie d'être. (Et ce que je dis là, abîme beaucoup.)

Comme l'Amour.

Les hommes ont répété à satiété que rien n'existe s'il n'y a pas ces deux pôles, et que ce sont ces deux pôles qui sont la cause de l'existence et que tout tourne autour de ça (Mère hoche la tête), mais ce n'est pas comme cela. C'est-à-dire que l'homme, dans sa conscience extérieure ordinaire, ne peut rien comprendre en dehors de cela, voilà. C'est entendu. Mais dans son essence (Mère hoche encore la tête), ce n'est pas comme cela.

Au fond, la gratitude est seulement une très légère teinte de coloration de la Vibration essentielle d'Amour.

Ipomoea – Liseron – Gratitude – C’est toi qui ouvres toutes les portes fermées et laisses pénétrer la Grâce qui sauve.

Et puis, deux autres points du film m'ont rappelé des paroles de Sri Aurobindo.

D'une part, quand il explique que souvent, le mental et le vital sont liés, alors que le psychique, l'âme dans le film, se sert volontiers du corps. Maintenant, pour apporter une nuance, le fait d'avoir une pratique corporelle ne présuppose en rien d'un intérêt pour une quelconque recherche intérieure. En effet, la plupart ne pratique une activité que pour se détendre, améliorer un peu sa santé, trouver du bien-être...

Et d'autre part quand Sri Aurobindo affirme qu'il n'y a pas de plus grande joie sur terre que de trouver son âme.

Par contre, il est aussi un point de divergence. Le film insiste sur la respiration alors que dans les 6 tomes des Lettres sur le Yoga de Sri Aurobindo, il n'y en a pas une seule qui soit consacrée à la respiration, au souffle et seulement deux font mention du pranayama, et d'ailleurs en déconseillant la pratique, potentiellement dangereuse.

Maintenant, dans le travail de transformation, dans Évolution II et dans les Carnets d'une Apocalypse Satprem parle d'un nouvel oxygène et d'une nouvelle respiration, alors il est impossible d'être trop affirmatif sur le sujet. En tout cas, pas certain du tout que cela soit un critère décisif pour trouver son âme. Sri Aurobindo-Mère insistent davantage sur l'aspiration et la concentration dans le coeur.

Impatiens balsamina – Balsamine – Générosité – Donne et se donne sans marchander.

Et pour rester sur une belle vibration, cet Agenda du 2 octobre 1961 :

J’avais dans la main une de ces fleurs (générosité intégrale) quand j’ai vu Z et je lui ai expliqué ce que je voulais dire par là. Je lui ai dit l’effet de l’ego, qui recroqueville l’être : c’est cela qui est la cause de la vieillesse (1) : ça se recroqueville comme une fleur qui se fane, ça se dessèche. Et au moment où je parlais, l’expérience est venue. Maintenant je ne me souviens plus ; je me souviens de l’idée, mais l’idée ce n’est rien. C’était l’expérience.

Je sais qu’à un moment donné, j’ai dit la différence entre les deux états: la personne, l’être individuel personnel, qui se tourne vers le Seigneur en implorant de connaître Sa Volonté, et puis cette expérience de devenir – par l’extension, l’ouverture, l’agrandissement, la fusion dans la création – de devenir la Volonté du Seigneur, la Volonté suprême. On n’a plus à L’implorer, on n’a pas besoin de la «connaître», de la recevoir comme une chose étrangère : on devient cette Volonté.

À ce moment-là l’expérience était là, c’était suffisamment éloquent.

Et je donnais l’exemple d’être la chose que l’on manipule, et alors non seulement d’avoir la joie de la connaissance parfaite de la manipulation puisqu’on est ça, mais aussi la joie de la collaboration (pas une collaboration : une participation de la chose qui est manipulée). Et cela, depuis la plus petite chose (des objets que l’on met en ordre, par exemple) jusqu’à la transformation universelle avec la Création nouvelle – et c’est tout le même mouvement qui abolit les limites : mouvement d’expansion, de générosité qui abolit les limites. Ça commence par un don de soi, ça finit par l’identification.

(...)

Et en même temps, comme l’ouverture de la voie pour changer, qui est cet élargissement. D’abord le geste de générosité (au lieu du mouvement recroquevillé, c’est le mouvement d’expansion, juste l’opposé), et de là on passe à l’universalité, et de l’universalité à la Totalité.

(1) Note personnelle

Ce n'est sans doute pas la seule cause. Je me souviens d'un Agenda très intéressant dans lequel Mère parle d'une vibration de trépidation au fond de la conscience cellulaire, non seulement très lié au mensonge, mais en plus qui amène les phénomènes d'usure. Et puis d'autres Agendas parlent de sortir de la perception habituelle du temps pour entrer dans une conscience d'éternité.

En tout cas, quand on pense aux milliards qui sont dépensés, gaspillés pour lutter contre le vieillissement par toutes sortes de moyens extérieurs et artificiels alors que la solution existe dans les facultés infinies de notre conscience, cela laisse songeur...

Vittadinia cuneata – Simplicité intégrale – La simplicité qui est la conséquence de la parfaite sincérité.

Agenda du 16 septembre 1961

(Le disciple se plaint des difficultés qu’il a à écrire ce livre sur Sri Aurobindo. Il dit notamment qu’il a le sentiment d’être «bloqué» )

J’ai demandé à Sri Aurobindo de t’aider.

Tu sais, on est entouré de complications, et puis il y a toujours un endroit où ça s’ouvre tout simple et tout droit – ça, c’est une expérience que j’ai eue. N’est-ce pas, on tourne, on cherche, on fait, et puis on a l’impression qu’on est buté, et puis il y a un petit déclenchement d’attitude intérieure, et tout d’un coup, ça s’ouvre – tout simple.

C’est une expérience que j’ai eue très souvent. Alors j’ai demandé à Sri Aurobindo de te la donner.

Et d’une façon répétée et insistante, il dit : Be simple, be simple. Say simply what you feel. Be simple, be simple [«Sois simple, sois simple. Dis simplement ce que tu sens. Sois simple, sois simple»], avec insistance. Et en effet, ce ne sont que les mots, mais quand il disait ces mots, c’était comme si une voie de lumière s’ouvrait, très simple : «Oh ! mais il n’y a qu’à mettre un pas devant l’autre !» C’était cela mon impression.

C’était... C’est curieux, c’était comme si toutes les complications étaient là (Mère touche ses tempes), c’était très compliqué et très difficile à ajuster; et puis quand il disait Be simple, c’est curieux, c’était comme une lumière qui venait des yeux, comme cela, comme si tout d’un coup on débouchait dans un jardin de lumière.

C’était cela, l’impression.

C’était comme un jardin plein de lumière.

Une insistance très grande sur la chose simple : dire simplement ce que l’on voit ou l’on sait – simple, simple. Une simplicité... c’était tout à fait l’impression d’un jardin joyeux.

Be simple, be simple...

Les complications sont là (même geste), c’est dur et compliqué – et c’est comme une porte qui s’ouvrait : Be simple.

Comme s’il y avait trop de tension mentale: quelque chose qui est là, dans les tempes.

(.../…)

Et je sais ce qu’il veut dire : ne pas laisser entrer cette pensée qui réglemente, organise, ordonne, juge, tout cela – il ne veut pas de cela. Ce qu’il appelle simple, c’est une spontanéité joyeuse: dans l’action, dans l’expression, dans le mouvement, dans la vie – be simple, be simple, be simple. Une spontanéité joyeuse. N’est-ce pas, retrouver dans l’évolution cette espèce de condition qu’il appelait divine, et qui était une condition spontanée et heureuse. Ce qu’il veut, c’est qu’on retrouve cela. Et depuis des jours il est là à me dire (et pour ton travail c’est la même chose) : Be simple, be simple, be simple. Et dans sa simplicité, il y avait une joie lumineuse.

Une spontanéité joyeuse.

C’est ce mental organisateur qui est terrible ! Il est terrible. Il nous a tellement convaincus que sans lui nous ne pouvons rien faire qu’il est très difficile de lui résister. – Convaincu ? il a convaincu toute l’humanité ! Toute l’humanité soi-disant d’élite, il l’a convaincue que sans cette puissance mentale organisatrice on ne peut rien faire de bon. Ce que Sri Aurobindo veut, c’est que l’on soit avec la même joie simple d’une rose qui s’épanouit : Be simple, be simple, be simple. Et quand je l’entends, ou que je le vois, c’est comme un ruissellement de lumière dorée, comme un jardin qui sent bon – tout-tout-tout est ouvert. Be simple. Voilà, mon petit.

*

Dès que tout effort disparaît d'une manifestation, elle devient très simple, de la simplicité d'une fleur qui s'épanouit et qui manifeste sa beauté et répand son parfum sans éclats de voix ni gestes violents. Et c'est dans cette simplicité que réside la plus grande puissance, celle qui contient le minimum de mélange et qui donne lieu au minimum de réactions funestes. Simplicité, simplicité ! Comme est douce la pureté de ta présence. (Mère – Prières et médiations)

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