Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Publié par pascalemmanuel

Aimer avec le cœur

Dans un article du 19 novembre j'évoquais une micro expérience qui invitait à aimer avec le cœur. Chaque découverte, aussi minime soit-elle devrait nous réjouir car les progrès sont souvent lents. Pour autant, cette joie m'est la plupart du temps teintée d'amertume car accompagnée de la prise de conscience de notre imbécilité. Et hier, soir, en continuant ma lecture de Prières et Méditations, j'ai ouvert les yeux comme des soucoupes :

Prière du 7 octobre 1913

Ce retour, après trois mois d’absence, dans la maison qui T’est consacrée, Seigneur, a été l’occasion de deux expériences.

La première est que dans mon être extérieur, ma conscience superficielle, je n’y ai plus du tout l’impression d’être chez moi et d’y être propriétaire de quoi que ce soit   : je suis étrangère sur une terre étrangère, bien plus étrangère qu’en pleine campagne parmi les arbres ; et je souris, maintenant que j’ai appris ce que j’ignorais, je souris à l’idée de l’impression de «   maîtresse de maison   » que j’avais avant mon départ ; il a fallu que tout l’orgueil soit rompu, écrasé, piétiné définitivement pour que je sois enfin capable de comprendre, de voir et de sentir les choses telles qu’elles sont. Je T’offrais cette demeure, Seigneur, comme s’il était possible que je possède quelque chose et que, par suite, je puisse T’en faire hommage. Tout est Ton bien, Seigneur, c’est Toi qui mets toutes choses à notre disposition ; mais quel est notre aveuglement quand nous nous imaginons pouvoir être les propriétaires d’aucune ! Je suis en visite ici comme ailleurs, comme partout, Ton messager et Ton serviteur sur terre, une étrangère parmi les hommes, et pourtant l’âme même de leur vie, l’amour de leur cœur…

En second lieu, toute l’atmosphère de la maison est imprégnée d’une gravité religieuse ; on y descend immédiatement dans les profondeurs ; les méditations y sont plus recueillies et plus sérieuses ; l’éparpillement disparaît pour faire place à la concentration ; et cette concentration je la sens littéralement descendre de ma tête pour entrer dans mon cœur ; et le cœur me paraît atteindre une profondeur plus grande que la tête. C’est comme si, depuis trois mois, j’aimais avec ma tête et que maintenant je commence à aimer avec mon cœur ; et cela comporte une gravité et une douceur de sentiments incomparables.

Mince alors, cette découverte d'aimer avec le cœur au lieu d'aimer avec la tête, j'ai pris ça pour de la gnognotte, une lapalissade, quelque chose d'absolument évident et je me suis trouvé très imbécile d'avoir mis 53 ans à le comprendre, et voilà que Mère Elle-même emploi les mêmes mots ! ! !

Une morale de l'histoire est que nous aurions sans doute avantage à cesser d’interpréter ce que nous vivons et plus encore de porter des jugements de valeur car il est bien possible que nous soyons la plupart du temps à côté de la plaque.

Trouver ce qui nous aide le mieux...

Ceci étant dit, ces Prières et Méditations, m'ont aussi fait vivre des moments très douloureux. L'autre jour, j'étais si excédé qu'un mouvement de violence s'est levé en moi et j'ai failli envoyer valdinguer le livre au travers de la pièce. Ce que raconte Mère est magnifique, mais c'est tellement éloigné de mon propre vécu que cela en devient désespérant, comme s'il y avait un abîme entre les expériences de ces prières et méditations et mes propres expériences. Cruel sentiment d'éloignement.

Il y a pourtant de très belles choses dedans, par exemple, le fait de sentir comme un enfant du Divin, d'abandonner toutes nos inquiétudes, tous nos soucis. Déjà, si nous comprenions que nous pouvons faire cela, ce serait un grand progrès, cela nous soulagerait des éléments en nous encore traversés par des angoisses.  Mais pas le faire comme ça, en gros, à peu près le faire sérieusement, profondément.

J'en viens à me dire que le silence est l'un des plus merveilleux remède : quand toutes les petites voix négatives se taisent. Peut-être qu'il s'agit, pour commencer, de NE PLUS LES ÉCOUTER. Cause toujours tu m'intéresses ! Si nous ne leur prêtons aucune attention, elles semblent se lasser.

En tout cas, n'importe quel livre de Sri Aurobindo-Mère-Satprem peut nous aider, nous guider mais tout de même, il y en a qui nous parlent davantage. C'est une grâce de trouver ce qui nous guide au mieux.

Alors j'ai repris ma lecture de L'Agenda et la compilation de mes amis des Carnets d'une Apocalypse de Satprem avec aussitôt l'étrange sentiment de soulagement de... rentrer à la maison.  Rien à faire, aucune autre lecture "spirituelle" ne me donne une impression si concrète que L'Agenda et les Carnets, c'est vraiment de cela que je me sens le plus proche, qui me donne le plus le sentiment d'être au cœur du travail. Brillante découverte ! Décidément 🙂 nous ne cessons de redécouvrir ce que nous ne cessons d'oublier.

Mantra

Et là, je n'avais plus cette sensation d'éloignement. Au contraire, ici et là, dans ce qui était exprimé, je reconnaissais des choses, par petites touches.

Par exemple quand, le 29 septembre 1982, Satprem écrit : Le Mantra est un puissant dilatateur de la substance. Particulièrement le son OM — une merveille. Un enthousiasme saisit la Matière. Je crois avoir attrapé un « truc ». Il y a une façon de répéter le Mantra. Je me suis aperçu depuis un bon moment qu'il y avait plusieurs façons de répéter le mantra, des façons même si sensiblement différentes que cela me laissait dans une grande perplexité...

Ou bien, quand il parle d'aller au-delà des sentiments. En vérité cela m'arrange car le monde des sentiments m’apparaît essentiellement douloureux.

Il faut descendre plus profond encore, plus loin que le cœur, plus loin que les sentiments et les représentations et les formes, descendre dans cette Matière première, la même depuis cinquante-neuf ans, depuis des galaxies passées, comme un arbre, une plante, une herbe, et chercher la réponse là — ce qui demande seulement le soleil, sans bien, sans mal, sans sentiments, seulement le soleil... à jamais. (25 septembre 1982)

C’est très curieux, cette conscience matérielle : elle ne dépend pas du tout et se moque de l’« état psychologique » du sujet Satprem. Dès qu’elle est tranquille, elle se met à aspirer et à faire couler le Pouvoir, quels que soient les sentiments ou les « états d’âme », ou même l’absence de sentiments, et quelles que soient les pensées et les préoccupations mentales tout à fait prosaïques du sujet (qu’est-ce que la psychologie ou la théologie du poisson pour un lézard au soleil ?). Elle n’a pas du tout besoin de nobles envolées et de stimulations sentimentales et psychiques : elle fonctionne toute seule. On dirait que, pour elle, le Divin, c’est une respiration. C’est d’une stabilité étonnante, comme la respiration physique — pas besoin d’être enthousiasmé pour respirer ! Et pourtant, il y a un enthousiasme dans cette respiration. (30 septembre 1982)

Coton

Et puis cette histoire de coton dont j'ai parlé dans un ancien article, cette impression que le mantra rentrait dans du coton. Dans la conscience-substance intérieure, j'ai souvent senti des espaces qui s'ouvrent, des points de résistance, parfois durs comme de la pierre, toutes sortes de choses, une incroyable densité parfois, mais cette impression de coton à l'intérieur, ça c'est assez nouveau.

Entendons-nous, je passe depuis longtemps beaucoup de temps à "observer dedans" et à essayer de trouver les mots les plus juste possibles sur le vécu intérieur, et cette impression de coton m'a traversé peut-être des dizaines de fois, sans que je ne trouve à quoi cela pouvait bien correspondre. Et voilà ce que je découvre en reprenant ma lecture de l'Agenda après deux ou trois semaines d'interruption.

Mère : Rien vu cette nuit ? Rien senti ?

Satprem : ??

Cette nuit, j'ai essayé, c'est pour cela que je te demandais. C'était vers quatre heures du matin et je me suis concentrée pour essayer justement d'établir le lien [entre ta conscience de veille et l'autre conscience]. Tu n'as rien senti ?

C'est très vague.

C'est une autre manière de se souvenir, c'est pour cela.

Pour quelqu'un qui n'est pas habitué, ça doit produire un effet cotonneux... N'est-ce pas, quand on veut retirer sa conscience à l'intérieur, ce qu'on appelle «se concentrer» (par exemple, pour méditer ou pour faire le japa), ce mouvement d'intériorisation, pour la conscience extérieure si aiguë, c'est comme si on entrait dans quelque chose de... pas exactement «fumeux» parce que ce n'est pas sombre, mais cotonneux : l'impression de quelque chose qui n'a pas d'angles, qui n'a pas de délimitations très précises. Quand tu te concentres, ça ne te donne pas cette impression ?

Quand je me concentre, je ne vois rien.

Pas voir : sentir.

Tout est dans un autre sens.

Pas le sens physique, mais de la sensation. C'est tout sensation.

Juste maintenant, par exemple, je m'étais assise et je t'attendais. Je ne peux pas rester une seconde à ne rien faire sans que, immédiatement, je me tourne à l'intérieur – au lieu de la conscience tournée vers le dehors, la conscience est tournée vers le dedans –, eh bien, j'ai observé que le corps, qui était assis, qui attendait, a eu l'impression de passer dans quelque chose de mou, cotonneux, arrondi, soft [doux]. Et dans les deux cas, je ne bougeais pas. J'étais assise comme ça et j'attendais.

C'est comme si on passait de quelque chose de sec, clair, précis (ni pensée, ni vision, élimine ces deux : c'est pure sensation), de quelque chose de sec, précis, défini, à quelque chose de doux, onctueux... une fumée qui serait blanche et claire – mais pas même blanc-blanc : doux, clair, clair, et alors une paix... oh !... comme si rien au monde ne pouvait résister à cette paix.

Ça a pris une fraction de seconde pour se produire : j'étais assise, je t'attendais, je pensais que tu allais venir, mais la porte ne s'ouvrait pas, alors automatiquement le corps a fait comme ça (geste de retour à l'intérieur), et comme c'est arrivé très subitement, je me suis rendue compte de la différence d'impression du corps...

Dans son impression ordinaire, c'est une formidable volonté – très tranquille, très paisible, aucune agitation, pas de tension, mais une volonté qui est presque dure à force d'être directe et claire, concentrée ; pas concentrée : coagulée.

Et le corps est conduit par ça, il obéit à ça. Et puis quand ce n'est pas ça, c'est l'autre état : doux, onctueux, soft, cotonneux, et alors une paix !... Il semble que rien au monde ne peut déranger.

Ça a pris peut-être une seconde, peut-être une fraction de seconde, c'est pour cela que j'ai pu observer les deux.

Et autant que je me souvienne (parce que je ne me souviens jamais très bien), c'était cette espèce d'état flou, (1) pourrait-on dire, dans lequel j'étais perpétuellement au commencement de cette prétendue maladie – tout était comme cela : les gens, les choses, la vie, l'univers. C'était comme cela. Il n'y avait que cette Vibration-là, si douce, si enveloppante. Et c'est resté, c'est là.

Je n'ai pas besoin de temps, le facteur temps ne joue pas – c'est une sorte de résolution intérieure : comme ça ou comme ça (Mère tourne la paume de ses mains au-dehors et au-dedans). Les gens disent : «Oh ! vous avez attendu» – non, je n'attends jamais ; c'est ou ça, l'action, ou une sorte de béatitude dans la paix (même geste au-dehors ou au-dedans). Et je parle du corps, je ne parle pas de l'esprit – l'esprit est ailleurs. Ailleurs. Le CORPS est comme ça.

Et alors, j'ai des nuits !... J'ai des nuits comme celle de l'autre jour, je te l'ai raconté, avec des visions, des actions ; et puis j'ai des nuits... Cette nuit-ci, la nuit a passé, je n'ai pas perdu conscience, je n'ai pas l'impression d'avoir dormi une minute, et c'était comme cela, dans une sorte d'Infinité du temps (les deux mains ouvertes au-dessus de la tête).

Et puis de temps en temps, je regarde la pendule (tout d'un coup, quelque chose me tire et je regarde la pendule), alors deux heures ont passé, deux heures et demie ont passé – comme une seconde. Et si on me demandait: «Vous avez dormi ?» c'est-à-dire si la conscience s'est endormie – pas une seconde. Mais le sens du temps disparaît complètement, dans une... c'est une immobilité intérieure. Mais une immobilité mouvante !

Si ça continue, on va me mettre dans un cabanon !

C'est curieux.

J'avais décidé de ne rien te dire parce que je n'ai rien à dire, n'est-ce pas – c'est quelque chose qui va prendre du temps avant de devenir clair –, mais juste ça s'est produit pendant que je t'attendais, alors j'ai regardé, quelque chose là-haut a regardé ce qui se passait dans le corps, comme s'il demandait au corps : «Voyons, comment est-ce que tu sens?» Et il sent comme je t'ai dit.

(silence)

Et je suis en train de traduire The Yoga of Self-Perfection : ce que le corps doit être et ce qu'il doit devenir pour être un instrument. C'est touchant !...

Mais une chose est arrivée, et elle est arrivée tout à fait sans que je m'en aperçoive, pour ainsi dire. Autrefois, avant cette expérience [du 13 avril], le corps sentait la lutte contre les forces d'usure (les différents organes qui s'usent et qui perdent, par exemple, leur capacité de résistance et leur force de réponse ; comme faire certains mouvements devient plus difficile), il sentait cela, quoique la conscience corporelle n'ait pas du tout le sens de la vieillesse, du tout – ça n'existait pas –, mais dans le fait tout à fait matériel, il y avait une difficulté... et maintenant, pour la vision ordinaire, extérieurement, superficiellement, on pourrait dire qu'il y a eu une grande détérioration ; eh bien, le corps ne sent pas cela du tout ! Ce qu'il sent, c'est que tel mouvement, ou tel effort, tel geste, telle action, appartient au monde – à ce monde de l'Ignorance – et que ce n'est pas fait de la vraie manière : ce n'est pas le vrai mouvement, ce n'est pas fait de la vraie manière, ce n'est pas comme cela.

Et il a la sensation, ou la perception, que cet état dont je parlais, soft, sans angles, doit se développer d'une certaine manière et produire des effets corporels qui permettront l'action véritable, l'expression de la volonté vraie. Peut-être la même chose extérieurement (ça, je ne sais pas encore), mais faite d'une autre façon. Et je parle des gestes de chaque jour, n'est-ce pas, de chaque minute – se lever, marcher, faire sa toilette –, je ne parle pas de grandes choses. Il n'y a plus du tout un sentiment d'incapacité, mais un sentiment... (comment dire cela ?) an unwillingness [une répugnance] – an unwillingness du corps – à faire les choses de la vieille manière.

Il y a une manière à trouver.

Et ce n'est pas «trouver» comme ça, avec la tête – une manière qui est en train de se FABRIQUER quelque part.

Je parle de toutes petites choses, se brosser les dents, par exemple ; la façon de me brosser les dents maintenant et celle d'avant, il y a une différence. (Apparemment, ce doit être la même chose, je suppose.)

Et j'ai de la difficulté, peut-être aussi presque une répugnance, à regarder les choses comme les autres les voient. J'ai de la difficulté, ce n'est pas spontané; il faudrait que je fasse un effort et je ne veux pas.

Quant à la tête, elle a appris à rester tranquille... Je marche le matin et je marche l'après-midi en répétant le mantra, comme je marchais avant ; mais avant, il fallait que je chasse les pensées et que je me concentre et que je fasse un effort. Maintenant, il y a ce même état qui vient, qui prend tout – la tête, le corps, tout –, et alors je marche dans ce rêve cotonneux (cotonneux n'est pas le bon mot, mais c'est tout ce que je trouve !). C'est doux, mou, sans angles... et c'est souple ! pas de résistances, pas de résistances... Oh ! cette paix...

(1) Cela me rappelle un professeur chinois de qi gong d'une grande expérience qui a parlé lui aussi d'un état de conscience un peu flou. Cela me semblait incompréhensible et parfaitement illogique, alors cela m'a intéressé et je l'ai retenu. Quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup, la logique mentale habituelle c'est d'avoir les idées claires. Quand cela va à l'encontre des idées toutes faites, cela commence à devenir intéressant.

Alors il va de soi que nous n'avons pas la conscience de Mère et nos expériences n'ont ni la même ampleur ni la même puissance, mais je ne suis pas certain qu'elles ne soient pas de même nature. Dans notre conscience, quelque chose se construit, s'élabore et si nous sommes attentifs, cent fois nous reconnaîtrons quelque chose.

D'autant que dans l'Agenda suivant du 9 juin 1962, Mère en vient à dire qu'au fond, il n'y a qu'un pouvoir et qu'une substance. Il y a des modalités – d'innombrables modalités – du pouvoir et de la substance, mais il n'y a qu'UN pouvoir et qu'UNE substance, comme il n'y a qu'UNE conscience et qu'UNE vérité.

C'est un Agenda très-très fort, pour ceux qui souhaite le découvrir, voici le lien : Agenda du 9 juin 1962

Satprem aussi a parlé plusieurs fois cette impression de coton. Et contrairement à Mère, l'expérience est plutôt négative. Comme quoi, rien n'est bon ou mauvais en soi. Voici ce qu'il écrit :

Cette couche collante qui enveloppe la Matière, grise, neutre, terne, inerte. On répète et répète le Mantra, et on a l’impression de marteler du coton ou de forer de la glu. Dans ces cas-là, on a l’impression qu’on ferait mieux d’aller pêcher à la ligne. (26 octobre 1982)

Je remarque depuis quelque temps que je ne suis plus assailli le matin par cette force d'inertie cotonneuse contre laquelle je devais lutter. C'est tout de suite la Présence et l'aspiration du corps. Quelque chose s'est allégé ou éclairé. Comme si le corps était moins « recouvert ». (17 mars 1983)

Il y a quelque chose de changé dans la conscience du corps (ou dans sa réceptivité). Comme un sourire derrière. L'impression d'être « pris en main ». Il n'y a plus ce matelas cotonneux. On est sous un soleil perpétuel. (26 mars 1983)

Le monde nouveau est perceptible. Depuis le 5 avril, il y a une différence. Autrefois, j'avais toujours le sentiment ou la sensation qu'il fallait traverser des couches, surtout le matin, comme si j'étais entouré d'épaisseurs cotonneuses et grises. Maintenant, le corps est tout de suite là. Il n'y a pas besoin de sentiments, de pensées, de prières, de concentrations — c'est là, le corps est là, tout simple, direct et avec une aspiration si intense, si simple — il est la prière même, il est l'adoration même. (8 avril 1983)

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article