Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

(Nirodbaran,
Entretiens avec Sri Aurobindo,
25 dec 1938)

(au sujet de certaines lois de l’Etat

contrôlant le domaine médical)

Sri Aurobindo :
Je n’ai aucune foi en ces contrôles gouvernementaux, car je crois en une certaine liberté, la liberté de découvrir les choses par soi-même à sa manière, la liberté de commettre des erreurs même. La nature nous conduit à travers diverses erreurs et excentricités. Lorsque la Nature a créé l'être humain avec toutes ses possibilités pour le bien ou le mal, elle savait très bien ce qu’ elle faisait. La liberté d'expérimentation dans la vie humaine est une grande chose. Sans la liberté de prendre des risques et de commettre des erreurs, il ne peut y avoir de progrès.
Nirodbaran: Mais sans une croissance suffisante de la conscience, on peut abuser de la liberté.
Sri Aurobindo: Il faut prendre le risque. La croissance de la conscience ne peut pas venir sans liberté. Vous pouvez bien sûr établir certaines lois élémentaires et développer les conditions sanitaires et diffuser parmi le peuple des informations sur la santé et l'hygiène. L’État peut certes fournir un service médical efficace, mais quand vous sortez de votre domaine, l’erreur s’installe.
(…)
Tout a commencé sous la pression du développement des sciences physiques en Europe. Dans ces sciences, on peut être exact et précis et tout y est mécanique et fixe. C'est très bien en ce qui concerne les choses physiques car là, si vous faites une erreur, la nature vous tape sur les doigts et vous rappelle à l’ordre. Mais dès que vous essayez d'appliquer les mêmes règles dans le domaine de la vie et du mental, vous pouvez faire des erreurs continuellement, sans jamais vous en apercevoir. Vous refuserez de les voir à cause d'une idée fixe du mental qui essaie de tout adapter à son propre point de vue.
(…)
Tout va dans ce sens en Europe. Les États totalitaires ne croient pas en l'existence de variations individuelles, et même les États non totalitaires sont obligés de les suivre. Certes, ils le font par souci d'efficacité. Mais l’efficacité de qui ? C'est l'efficacité de l'État, la machine organisée, non celle de l'individu. L'individu n'a aucune liberté, il ne grandit pas. Organisez autant que vous voudrez, mais laissez de la place pour la liberté et la plasticité.
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article