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Avant hier, une curieuse expérience. Ces temps-ci, j'ai tendance à me sentir un peu plus agité, moins concentré, mon disposé à méditer, un peu plus dispersé, avec un cycle de sommeil toujours aussi changeant. Etc.

Et pourtant, quand je me suis assis en méditation, je suis rentré dans une sorte d'immobilité calme et silencieuse... qui cependant ne ressemblait pas à ce que j'avais déjà pu expérimenter.

Alors j'ai regardé. 

Entre le mental, les émotions et sentiments, les mouvements d'énergie dans le corps, et tous les éléments de notre nature nous pouvons sentir parfois de grande différence. Par exemple, le corps est à peu près tout à fait tranquille et le mental s'agite, parfois l'inverse, une partie du corps se sent très bien et ailleurs, il y a un point qui grince, qui est crispé ou que sais-je. 

En fait les variations possibles sont peut-être infinies. Là, je sentais que toutes les parties de l'être que je pouvais nommer semblaient être homogènes, avec seulement des variations très légères. 

Comme si tout l'être était harmonisé sur la même note. Mais le mot harmonie ne m'est pas venu alors cela ne doit pas être ça. Le mot qui me semblait le plus adapté c'était homogène.

La droite, la gauche, la profondeur et la surface, la tête, le coeur, le corps... me semblait... un tout homogène. Très stable, très tranquille, avec seulement de temps en temps une parole qui surgissait, une sensation, une émotion... mais sans rien déranger, jusque quelque chose qui émerge, jaillit, pour s'effacer aussitôt.

Il y avait une vision de cet état, on aurait dit... cette photo.

 Et je suis très surpris parce que je n'ai jamais pensé au désert pendant ma vision, mais il y avait cette couleur sable et je voyais, cela faisait ces petites bosses et ces petits creux. En fait, cela me faisait plus penser aux cols d'une chaîne de montagne que l'on voit au loin. 

Alors le mental s'est demandé dans quel partie de l'être j'avais cette expérience.

Parce que cela ne ressemblait ni au mental, ni à ce que j'imagine du psychique, ni au vital, il n'y avait aucune émotion-sentiment particulier, il n'y avait aucun mouvement énergétique apparent, et cela relevait plus d'une sensation diffuse partout dans le corps. Une sorte d'immobilité souple et silencieuse. Je me suis dit que cela devait avoir lieu dans la substance corporelle. Sans pourtant en être certain.

Et cet état est resté "longtemps", 20 - 30 minutes peut-être un peu plus. Alors un mouvement intérieur un peu curieux a commencé.

Nous avons déjà retiré le haut d'un pyjama à un enfant, ou à nous d'ailleurs. Notre mouvement part de la taille, il va vers le haut, on soulève et on retire le vêtement, cela coince un peu au niveau de la tête, cela frotte un peu sur le visage et après le vêtement est retiré vers le haut.

C'était comme si une partie de la substance était soulevée à partir de la taille et cela montait, montait à l'horizontale, tout doucement...

C'est passé la barrière des yeux avec une sensation très particulière au niveau du haut du front.... comme si de la substance s'était rassemblée là et cherchait à sortir par le sommet de la tête....

De la substance ou un voile intérieur....

Et quelque chose en moi a craqué et l'expérience s'est arrêtée instantanément. Cela ressemblait à une peur de laisser sortir. Une incapacité à tenir, suivre l'expérience...

Ouverture de la porte du Ciel

Pourtant, quelques instants auparavant, j'avais posé l'intention d'ouvrir la Porte du Ciel comme on dit en qi gong. Alors instantanément un irrésistible sourire est venu, qui faisait presque mal aux commissures des lèvres tellement cela tirait fort vers le haut. 

😃

Alors est venue une image symbolique correspondant à cette ouverture de la porte du ciel. Je me sentais dans le grenier, sous les toits, et il y avait un petit vélux par lequel je voyais la lumière du soleil. 

Souvent, les combles ont la taille de la maison et là, le grenier était une toute petite pièce, comme ces temples avec des étages de plus en plus petits. 

J'étais donc tout en haut, dans une pièce très petite et il y avait une armoire en bois à deux panneaux et dedans des petits objets très méticuleusement rangés. Je n'ai pas bien vu ce qu'ils représentaient, on aurait dit des petits bibelots, des petites figurines. Il y en avait un qui était rouge.

Il passait de la lumière d'un jour ensoleillé à travers le vélux, à gauche de la pièce et les petits objets de l'armoire sont eux-mêmes apparus dans une halo de lumière solaire.

La vision a disparu rapidement. Pas eu le temps de me livrer à un examen minutieux de tout ces petits objets. 

Conclusion

J'ignore ce que tout cela signifie, à quoi s'arrime ? Alors, par curiosité, je lance une recherche dans l'index de L'Agenda et découvre que le mot homogénéité n'a été prononcé qu'une seule fois dans les 6000 pages.  C'était le 16 novembre 1968

C'est le physique qui fait son éducation.

Quand le vital et le mental sont là, ils se servent du physique comme d'un instrument de leur volonté et de leurs caprices – d'habitude, il n'a pas de vie indépendante.

Et alors, en quelques jours, quelques semaines, il a refait toute son éducation. Il s'est souvenu de toutes les expériences qu'il a eues et il les a reclassées, pour ainsi dire, et il est arrivé à une sorte d'homogénéité qui est toute centrée autour de la Présence divine.

Alors, dans mon expérience, je n'ai même pas pensé à la présence divine, mais ce qui est certain, et qui m'agace un peu, presque sans arrêt dans mes méditations, en tout cas très souvent, il y a des trucs du passé qui ressurgissent - des souvenirs complètement anodins. Encore tout à l'heure, j'ai oublié tellement cela me paraissait insignifiant. 

Et pas seulement dans les méditations, en japa, dans les pratiques de qi gong ou simplement dans des moments tranquilles...

Et puis, un autre extrait de cet Agenda m'a interpelé :

Plusieurs fois, quand le corps était... simplement dégoûté de sa petitesse, son incapacité, son ignorance, sa stupidité... (riant) la réponse était très bien : « Tiens-toi tranquille ! ce n'est pas toi qui fais les choses. »

Alors il se demandait (riant) : «Mais alors, à quoi je sers ! » Il a dit... Je ne sais pas, ça m'a donné l'impression (le corps de Mère) de l'endroit où l'on joint les deux courants (tu sais, quand on met en contact un courant avec l'autre ?), que le corps était comme cela, il servait à ça!... Il a eu cette sensation d'être comme un de ces outils... (Mère montre la prise de courant)

Une prise.

J'ai déjà fois évoqué la douleur de ce sentiment de se sentir si ignorant et si impuissant et aussi cette impression si forte, presque violente, comme une certitude absolue, que le corps n'est pas du tout ce qu'on croit et qu'il me semblait au contraire être une interface.  Une interface entre quoi et quoi ? Là, c'était plus imprécis alors j'ai dit entre soi et le monde, l'univers. Mère désigne une prise électrique, je ressentais une interface, cela ne me semble pas si éloigné...

Un autre passage m'a un peu secoué....

C'est-à-dire que dès qu'il est conscient de son existence même, il gêne le travail. Il devrait... ne pas savoir qu'il existe. En fait, c'est cela qui le rend malade, c'est quand il est conscient de lui-même.

... parce que je me souviens que cela fait très longtemps qu'un jour je me suis dis que j'ai commencé à être malheureux le jour où j'ai pris conscience que j'existais. Un vieux compte à régler avec la misère disait Satprem. Cela fait longtemps que je me bats avec le chagrin et un jour je me suis demandé quand cela avait commencé.

Un jour, j'ai demandé à ma soeur qui a 12 ans de plus que moi comment j'étais quand j'étais enfant. Elle m'a répondu que j'étais plein de joie. Alors je me suis demandé ce qu'il s'était passé. Si j'avais été battu, cela aurait été plus simple : il y aurait eu une cause externe dont j'aurais pu me souvenir.

Et je me souviens qu'un jour, avant même que je sache ce que méditer veut dire, il y a très longtemps, j'ai revécu le moment de la bascule.

Avant, je me sentais un avec l'univers... et un jour, j'ai eu le sentiment d'exister en tant qu'être séparé et tout s'est écroulé. Rien que d'y penser me fait pleurer et me met en colère, je trouve cela dégoutant, ce monde de la séparation. C'est l'origine de tous les chagrins, de toutes les dépressions... 

L'Upanishad le dit : comment pourrais-il avoir du chagrin celui qui a retrouvé l'unité ? 

Je ne me souvenais pas que Mère avait parlé de cela.  

Allégresse de l'union avec le Divin

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