Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Publié par pascalemmanuel

Dans nos méditations solitaires, nous pourrions nous attendre à trouver le calme, la tranquillité, la paix, alors que je partageais être plutôt confronté aux impuretés de la nature humaine.  À vrai dire, j'ai l'impression que toutes les fois où nous avons été traversé par une pensée négative, émotion, sentiment, sur soi-même, les autres ou le monde, que cela s'est enregistré et accumulé dans notre subconscient, et qu'une partie du travail consiste à nettoyer toute cette négativité.

Pendant des années, ce travail paraissait impossible, un labeur sans fin... et puis il a commencé à apparaître l'impression que l'obscurité était moins obscure, la boue moins boueuse, et désormais, dans les intériorisations, il arrive plus fréquemment une sorte de clarté sombre, une sorte de sombre transparence. C'est un peu curieux, à la fois il y a une sensation de clarté, de transparence et pourtant, ce qui est perçu est encore d'une couleur-lumière sombre.

Observation nouvelle. La perception des négativités intérieures était accompagné par la perception de l'existence au-dessus de la tête, d'une lumière ou d'une conscience, sans obscurité, sans négativité. Le décalage entre le ressenti à l'intérieur du corps était saisissant. Alors je me suis rappelé la fleur lumière sans obscurité.

Eucharis X grandiflora – Blanc – Lumière sans obscurité

Toute-puissante dans sa simplicité.

*

Intérieurement, cela fait quelque chose de savoir, de se rappeler, de percevoir qu'il existe une Lumière qu'aucune obscurité ne peut corrompre. Si consciemment nous appelons cette Lumière, cela peut aider, nous pouvons lui présenter, lui offrir toutes nos négativités, tous nos pessimismes, tous nos imbécillités...

Pour illustrer cette expérience une recherche dans l'index de L'Agenda m'a permis de retrouver ces deux passages :

26 novembre 1958

Extrait de la dernière «classe du mercredi»

Au fond, l’immense majorité des hommes sont comme des prisonniers avec toutes les portes et toutes les fenêtres fermées, alors ils étouffent (ce qui est assez naturel), mais ils ont avec eux la clef qui ouvre les portes et les fenêtres, et ils ne s’en servent pas... Certainement, il y a une période où ils ne savent pas qu’ils ont la clef, mais longtemps après qu’ils le savent, longtemps après qu’on le leur a dit, ils hésitent à s’en servir et ils doutent qu’elle ait le pouvoir d’ouvrir portes et fenêtres, ou même qu’il soit bon d’ouvrir les portes et les fenêtres !

Et même quand ils ont une impression que «après tout, ce serait peut-être bien», il reste une crainte : «Qu’est-ce qui va arriver quand ces portes et ces fenêtres seront ouvertes?...» et ils ont peur. Ils ont peur de se perdre dans cette lumière et dans cette liberté. Ils veulent rester ce qu’ils appellent «eux-mêmes». Ils aiment leur mensonge et leur esclavage. Quelque chose en eux l’aime et y reste agrippé. Il leur reste l’impression que sans leurs limites, ils n’existeraient plus.

C’est pour cela que le trajet est si long, c’est pour cela qu’il est difficile. Parce que si, vraiment, on consentait à ne plus être, tout deviendrait si facile, si rapide, si lumineux, si joyeux – mais peut-être pas de la manière dont les hommes conçoivent la joie et la facilité. Au fond, il y a très peu d’êtres qui n’aiment pas la bataille. Il y en a très peu qui consentiraient à ce qu’il n’y ait pas de nuit, et qui ne conçoivent la lumière que comme l’opposé de l’obscurité : «Sans ombre, il n’y aurait pas de tableau. Sans lutte, il n’y aurait pas de victoire. Sans souffrance, il n’y aurait pas de joie.» Voilà ce qu’ils pensent, et tant que l’on pense comme cela, on n’est pas encore né à l’esprit.

*

Il y avait ce matin une espèce de vision, de sensation de la courbe qui a passé de l'animal à l'homme – une courbe en spirale –, et puis du retour à l'état au-dessus de l'animal, où la vie, l'action, le mouvement ne sont pas le produit du Mental mais d'une Force, qui est sentie comme une Force de lumière sans ombre, n'est-ce pas, de lumière en soi, qui ne fait pas d'ombre, et qui est absolument paisible; et alors dans cette paix, si harmonieuse et si douce... oh ! c'est le repos suprême. C'est cette désharmonie et cette dureté qui font la fatigue de la vie.

Je parle de la conscience des cellules.

Oh! sortir de ce chaos d'idées, de volontés, de conceptions – tout ça, si petit, si sec, si creux, et en même temps si irritant dans son instabilité.

Et ça semble se traduire dans les circonstances : il semble que chacun soit, peut-être pas au sommet, mais enfin à une bonne hauteur de ses difficultés (!) La désharmonie, le conflit, le chaos paraissent être à un maximum (j'espère que ça n'augmentera pas parce que c'est à peine supportable). Depuis le matin jusqu'au soir, sans arrêt, des querelles, des mécontentements, des réclamations, des... oh!... des insatisfactions, des grumblings [grognements], tout le temps, tout le temps, avec une espèce de frémissement – frémissement de désordre et d'insatisfaction (Mère montre un paquet de lettres) : voilà, tout ça... naturellement à quoi je dois répondre. (Agenda du 3 août 1963)

Ça c'est vraiment un phénomène observé des centaines de fois. Le premier effet des vibrations divines semble être de faire ressortir ce qui est contraire, ce qui s'oppose. Et pour finir, 4 citations de Sri Aurobindo sur la Lumière :

Même s'il y a beaucoup d'obscurité – et ce monde en est plein, et la nature physique de l'homme aussi –, un rayon de la vraie lumière peut pourtant l'emporter à la longue sur une obscurité dix fois plus grande. Croyez-le et accrochez-vous à cela toujours. (Sri Aurobindo – Lettres sur le yoga)

*

La Lumière n'est pas la connaissance, mais l'illumination qui vient d'en haut et libère l'être des ténèbres et de l'obscurité. (Sri Aurobindo – La Mère)

*

La Lumière est essentiellement une manifestation spirituelle de la Réalité divine illuminatrice et créatrice, et la lumière matérielle est sa représentation ou sa conversion ultérieure dans la matière pour les besoins de l'énergie matérielle. (Sri Aurobindo – La vie divine)

*

L'incapacité de nos sens a inventé l'obscurité. En vérité, il n'y a que la Lumière, mais c'est un pouvoir de la lumière qui se situe ou bien au-dessus ou bien au-dessous du domaine limité de notre pauvre vision humaine. Ne croyez pas, en effet, que la lumière soit créée par les Soleils. Les Soleils ne sont que des concentrations physiques de la Lumière, mais la splendeur qu'ils concentrent pour nous existe en soi et se trouve partout. Dieu est partout et, où que soit Dieu, il y a la Lumière. (Sri Aurobindo – L’Heure de Dieu)

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article