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Extraits du Yoga de l'Amour divin

Chapitre 1 : L'amour et la triple voie

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La volonté, la connaissance et l’amour sont les trois pouvoirs divins dans la nature humaine et dans la vie humaine ; ils indiquent donc les trois voies par lesquelles l’âme peut s’élever jusqu’au Divin. L’intégralité des trois pouvoirs, l’union de l’homme et de Dieu en chacun des trois doit être, par conséquent, nous l’avons vu, le fondement d’un yoga intégral.

L’action est le premier pouvoir de la vie. La Nature commence par la force et par les œuvres de la force qui, dès qu’elle est consciente en l’homme, devient la volonté et les réalisations de la volonté ; c’est donc en tournant son action vers Dieu que la vie de l’homme s’apprête le plus sûrement et le mieux à devenir divine. C’est la première porte d’accès, le point de départ de l’initiation.

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La connaissance est le fondement d’une vie constante en le Divin. Car la conscience est le fondement de toute vie et de tout être ; or, la connaissance est l’action de la conscience, la lumière par laquelle elle se connaît elle-même et ses réalités, le pouvoir par lequel, partant de l’action, nous sommes capables de saisir les résultats intérieurs de notre pensée et de nos actes dans une solide croissance de notre être conscient, jusqu’à ce que, par l’union, nous arrivions à l’accomplissement de notre être en l’infinitude de l’être divin.

Le Divin vient à notre rencontre sous bien des aspects, et, de chacun de ces aspects, la connaissance est la clef, si bien que, par la connaissance, nous entrons en l’Infini et possédons le Divin en toutes ses manières d’être, de même que nous le recevons en nous et sommes possédés par lui dans toutes nos manières d’être.

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L’amour est le sommet de tout être et le chemin de son épanouissement ; c’est par lui que nous nous élevons à toutes les intensités, toutes les plénitudes et à l’extase de l’absolue découverte de soi ; car s’il est vrai que la nature même de l’Être soit la conscience et que, par la conscience, nous devenons un avec lui, et donc que, par la parfaite connaissance, nous trouvons notre accomplissement dans l’identité, il est vrai aussi que la nature même de la conscience est félicité, et que l’amour est la clef et le secret de la suprême félicité.

Et si la volonté est le pouvoir par lequel l’être conscient s’accomplit, si, par l’union dans la volonté, nous devenons un avec l’Être en son pouvoir infini, cependant toutes les œuvres de ce pouvoir commencent par la félicité, vivent en la félicité, ont la félicité pour but et pour fin ; l’amour de l’Être en soi et dans la totalité de lui-même manifestée par le pouvoir de sa conscience, tel est le chemin de la parfaite vastitude de l’Ânanda.

L’amour est le pouvoir et la passion de la félicité divine ; sans amour, nous pouvons goûter la paix extatique de l’infini, le silence absorbé de l’Ânanda, mais non l’absolue profondeur de sa richesse et de sa plénitude.

L’amour nous fait passer de la souffrance de la division à la béatitude de l’union parfaite, sans pour autant perdre la joie de l’acte d’union : c’est la plus grande découverte que l’âme puisse faire, et toute la vie du cosmos en est une longue préparation.

Ainsi, s’approcher de Dieu par l’amour, c’est se préparer à l’accomplissement spirituel le plus grand qui soit.

Amour du Divin

Amour du Divin

L’union de ces trois pouvoirs étant la base de notre perfection, le chercheur d’un accomplissement de soi intégral en le Divin doit rejeter, s’il en a, les incompréhensions et le dédain que les adeptes de ces trois voies ont souvent les uns pour les autres.

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Quand le culte extérieur se change en ado- ration intérieure, la vraie bhakti commence ; elle s’approfondit et se transmue en l’intensité de l’amour divin ; or, cet amour conduit à la joie d’une relation intime avec le Divin, et la joie de l’intimité se change en la béatitude de l’union. L’amour aussi, autant que la connaissance, nous conduit à l’unité suprême, mais il lui apporte sa profondeur et son intensité les plus grandes.

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La Gîtâ distingue trois types préliminaires de bhakti : celle qui cherche refuge en le Divin contre les chagrins du monde ; celle qui est mue par le désir et qui s’approche du Divin comme du dispensateur de son bien ; et celle qui est attirée par Ce qu’elle aime déjà sans le connaître encore et qui a soif de connaître cet Inconnu divin ; mais elle décerne la palme à la bhakti qui connaît.

Évidemment, l’intensité de la passion qui déclare : « Je ne comprends pas, j’aime », et qui, parce qu’elle aime, ne se soucie point de comprendre, n’est pas l’ultime expression de l’amour, mais la première, et ce n’est pas non plus sa plus haute intensité.

Au contraire, à mesure que la connaissance du Divin grandit, la félicité en le Divin et l’amour du Divin doivent grandir.

Le ravissement à lui seul n’est pas non plus sans danger s’il n’est pas fondé sur la connaissance ; vivre en l’objet de notre amour nous donne cette sécurité, et vivre en l’aimé signifie que notre conscience est unie à la sienne ; or l’unité de conscience est la condition parfaite de la connaissance. La connaissance du Divin donne à l’amour du Divin sa parfaite sécurité, lui ouvre toute l’étendue de la joie de sa propre expérience, l’élève au plus haut faîte de sa vision.

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Nous sommes obligés de commencer notre route vers Dieu par les pouvoirs du mental, de l’intellect, de la volonté, du cœur ; or, dans le mental, tout est limité. Les limitations et les exclusivismes sont plus ou moins inévitables au début du chemin et pendant longtemps.

Mais le yoga intégral les portera plus légèrement que d’autres voies de recherche trop exclusives, et il se dégagera plus tôt de la loi mentale.

Il peut commencer par la voie de l’amour, ou par la voie de la connaissance ou par celle des œuvres, mais c’est à leur point de rencontre que naît la joie de son accomplissement.

Même s’il ne commence pas par l’amour, il finira par le trouver, car l’amour est le couronnement des œuvres et l’épanouissement de la connaissance.

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