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Publié par pascalemmanuel

Je concluait l'article L'ascension de la Vérité par ses mots : bon ben je vais m'y remettre...😊

Et dans la nuit, après avoir dormi quelques heures, je suis rentré en intériorisation avec l'idée de reprendre la route vers la vérité...

Presque tout de suite une image est venue : j'étais littéralement porté, sur le dos d'un homme...

Le Divin est avec vous selon vos aspirations. Cela ne veut pas dire, naturellement, qu’il se plie aux caprices de votre nature extérieure – je parle ici de la vérité de votre être. Et encore, il se modèle parfois sur vos aspirations extérieures, et si, comme les dévots, vous vivez dans ces alternances d’éloignement et d’embrassement, d’extase et de désespoir, le Divin aussi s’éloignera de vous ou se rapprochera, selon ce que vous croirez. L’attitude est donc très importante, même l’attitude extérieure. Les gens ne savent pas à quel point la foi est importante, comme la foi est miracle, créatrice de miracles. Car si vous vous attendez à chaque instant à être soulevé et tiré vers le Divin, Il viendra vous soulever et II sera là, tout proche, de plus en plus proche. Agenda sans date 1957

Cela ressemblait beaucoup à l'image d'un enfant sur le dos de son père...

Et j'avais posé l'intention de faire un avec tous les aspirants à la vérité, alors dans la sensation, il y avait d'autres joyeux pèlerins, une ambiance de gaité. Et puis, au fur et à mesure que nous montions, il y eut moins de monde, j'ai perdu le contact avec la sensation d'autres gens.

Et puis dans cette ascension, il y a eu une pause qui m'a interpellé parce qu'elle ressemblait à ce que j'avais déjà observé dans ma précédente tentative d'ascension.

Et ce que j'ai entraperçu, ressenti me parait un peu bizarre. Il y avait une sorte de guichet, avec un homme assis derrière un bureau, une sorte de douane ou de je ne sais quoi. Cela me donnait l'impression d'un fonctionnaire, qu'il fallait donner des papiers... pour avoir le droit de continuer l'ascension. 

Je ne m'occupais de rien, l'homme qui me portait parlementait... et bien qu'il n'y eut aucune arme, aucune barrière, aucun uniforme.... tout le monde semblait respecter le règlement. Personne n'essayait de passer en force. Mince, même pour la vie spirituelle, il y a une "Administration céleste"

L'expression m'a fait sourire. Ou alors, c'est la même chose qu'avec les plongeurs qui remontent à la surface, ils ne peuvent le faire que par paliers successifs. Et je me suis demandé sérieusement si cette pause imposée n'était pas un prétexte pour donner à la conscience un moment pour s'acclimater.

À vrai dire, j'ignore pourquoi, dans cette ascension, de temps en temps, il y a ces moments d'arrêts et ces guichets. Et puis j'ai perdu la perception de l'homme qui m'avait porté jusque là et me suis retrouvé à une hauteur plus haute, je ne sais plus comment.

Avec à nouveau un moment d'arrêt et une sorte d'incapacité intérieure d'aller plus haut. Un empêchement. Alors je n'ai rien fait du tout et laissé venir. Surtout pas forcer avant de savoir de quoi il retourne.

Alors s'est posé le problème suivant :

La venue du supramental sur la terre ne changera rien dans un homme s'il s'accroche à son ego. Sri Aurobindo

Avec toutes ces paroles lues ces jours-ci autour du fait de s'annuler pour q'il n'y ait que le Divin, d'accepter de n'être rien ni personne... 

Facile à dire...

Quelques jours avant, à propos du silence...

Un ami m'avait rappelé cette parole que je ne connaissais pas : 

 "Un silence profond et vide de pensées est la seule attitude que l'âme manifestée dans le monde devrait adopter envers l'Absolu" - Sri Aurobindo

J'ai pris cela très au sérieux, le prenant comme un test, un exercice, quelque chose à conquérir, un terrain d'expérimentation...

J'ai d'abord essayé d'aspirer au silence, de le faire descendre... sans succès. Alors je me suis rappelé la célèbre réplique d'un vieux film : Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi !

Il existe sûrement des champs de conscience qui baignent dans le silence, il "suffit" d'y entrer, de prendre un "bain de silence", de s'imprégner entièrement de silence, et puis voilà, ben voyons...😊

Pour réussir, il convient d'abord d'expérimenter ce qui ne marche pas. Alors quelque chose s'est passé.

Je me suis adressé à cette partie en moi qui cause bien trop. C'est à l'évidence le mental physique. 

Et je lui ai dit : "Mais, cela ne te fatigue pas de parler tout le temps ? De sauter sur tout ce qui bouge, de commenter la moindre vibration, la moindre sensation. C'est bizarre ! Tu n'a pas envie de te reposer, de te laisser aller ? De rester tranquille ? En tout cas, sache que, si toi, cela ne te fatigue pas, moi, cela me fatigue de t'entendre tout le temps parler, faire des commentaires pour un oui ou pour un non."

Je n'ai senti dans mes paroles aucun reproche, aucune agressivité, aucune colère, juste une sorte de plainte fatiguée.

Sur le moment,  aucun effet. Rien ! Et quelques minutes plus tard, cela s'est tu. Comme si un voisin bruyant n'avait pas même conscience des désagréments qu'il cause.

Et ce dessin de Sujata m'est revenu en mémoire. Je l'avais vu la veille et je trouvais qu'il était plus efficace qu'une explication laborieuse sur le Moi psychique, le Moi supérieur et le Moi suprême.

Alors, pour la première fois, j'ai eu la vision-perception, qu'entre la zone de la poitrine, et la zone au-dessus de la tête, il y avait la zone intermédiaire du mental. Je le savais intellectuellement, tout le monde le sait. Là, c'était une sensation. Et pour une fois, consciemment, cette zone du mental acceptait de rester immobile, passif, silencieux pour ne pas gêner ce qui pourrait descendre d'en haut. J'avais lu et relu ces paroles, mais elles ne s'étaient jamais transformées en balbutiement d'expérience :

La seule façon d'établir un silence constant dans son mental . . . [c'est] de s'ouvrir à des régions supérieures et de laisser cette conscience supérieure, cette force, cette lumière, descendre constamment dans le mental plus inférieur et prendre possession de lui. Et là, quand c'est comme cela, ce mental inférieur peut rester constamment tranquille et silencieux, parce que c'est cela qui agit, et qui remplit tout l'être. On peut agir, écrire et parler sans que le mental soit actif, avec cette force venant d'en haut, pénétrant dans le mental et se servant de lui, et le mental lui-même devient simplement un instrument passif. La Mère – Entretiens 1954

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Il n'y a rien de ce que le mental peut faire qui ne puisse être mieux fait dans l'immobilité du mental et la tranquillité libre de toute pensée. Lorsque le mental est au repos, alors la Vérité a une chance de se faire entendre dans la pureté du silence. Sri Aurobindo – L'Heure de Dieu

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Ce pouvoir de silence est une capacité et non une incapacité, une force et non une faiblesse. C'est une immobilité profonde et fructueuse. Quand le mental est tout à fait immobile comme une eau claire et lisse, sans mouvement, dans une pureté et une paix parfaites de tout l'être, quand l'âme transcende la pensée, alors le Moi, qui est la source et le dépassement de toutes les activités et de tous les devenirs, le Silence d'où tous les mots sont nés, l'Absolu dont toutes les relativités sont des reflets partiels, peut se manifester dans la pure essence de notre être. Seul, dans le silence complet, le Silence est entendu ; seul, dans une pure paix, l'Être se révèle. C'est pourquoi, pour nous, le nom de Cela est Silence et Paix. Sri Aurobindo - La Synthèse des Yogas

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Reprenons le fil...

Me revoilà à l'arrêt dans l'ascension de la montagne de la vérité avec ce problème d'ego.

Alors, je ne sais pas comment s'est arrivé, peut-être parce qu'il y avait eu la veille cette expérience préparatoire, c'est pour ça que je l'ai raconté...

Nous parlons de l'abolition de l'esclavage et nous ne parlons jamais de l'abolition de l'ego. Alors que, si ça se trouve, il y a un lien entre les deux.

Tout à coup, du fond du coeur, il y a eu comme une prière, à peine entendue, que, même pour quelques minutes, l'ego soit aboli.

Et ça dû être une prière vraie car aussitôt, quelque chose dans la tête a cédé, abdiqué et acceptait de disparaître, acceptait de ne plus être. 

Et immédiatement, quelque chose s'est passé.

Dans ma tentative précédente, arrivé au sommet de mon ascension je m'étais trouvé fort embarrassé : il n'y avait plus de chemin, comme si j'étais au sommet de la montagne et qu'il n'y avait plus qu'une immensité de ciel gris-bleu, très pâle, très épais. 

Alors c'est ce "brouillard de ciel" gris bleu que j'ai senti descendre tout autour de la tête, des épaules, de la poitrine, m'entourer complètement, et faire pression sur le corps physique...

Ce qui m'entourait ressemblait à "l'énergie-substance" épaisse et onctueuse que j'avais senti circuler en moi. Là, elle restait autour de la partie supérieure du corps. 

Ce qui rentrait dans le corps était perçu très différemment. J'avais l'impression d'une action simultanée en des tas d'endroits différents du corps, sur des zones toutes petites. Pas si dense qu'une fourmilière mais quelque chose comme ça. 

Une impression de rapidité aussi. Une action très variée et très rapide. Un changement de vitesse dans les énergies. 

En attendant, il s'est passé d'autres choses.

Renoncer aux idées personnelles :

À un moment donné, il y a eu un renoncement, un lâcher prise avec toutes les idées personnelles, toutes les préférences personnelles...

Je crois que c'est cette attitude qui a fait descendre cette conscience massive autour de moi...

Là, je ne sais plus mais sur le moment, j'ai eu une perception-compréhension tout à fait différente de la vérité. Je ne pourrais pas expliquer. Pourtant sur le moment, ça ne me paraissait pas compliqué du tout.

On croît que la vérité c'est ceci ou cela. Dans l'expérience, ce n'était pas du tout comme cela.

Agir avec la volonté divine :

C'est comme la volonté divine. Mère a dit que c'était en fait, une sorte de vision créatrice. Je n'ai pas encore touché ça. Par contre, quelque chose d'intéressant est venu, enfin pour moi. 

On croît que la volonté divine c'est que le Divin veut ceci ou cela. Alors que, pour moi, la volonté divine, c'est une force, un pouvoir.

Alors, soit nous allons CONTRE ce pouvoir, et je me suis dit pourquoi pas, comme un enfant qui joue à se bagarrer contre son père, son grand frère... Soit, nous laissons cette force, ce pouvoir agir en nous, habiter nos gestes ;  une communion avec cette Force, dans tout ce que nous faisons. Avec toutes les attitudes intermédiaires possibles entre l'opposition et l'adhésion. 

Retour à la vérité

Dans l'expérience, la vérité, me paraissait autre chose. Une autre conscience, une autre façon de voir. Vraiment, tant que nous sommes accrochés à notre façon de voir, je crains que cela ne soit un peu compliqué...

Ego mental, ego vital, ego physique... chacun doit abdiquer.

 

Selon moi, le point central de cette expérience, c''est l'ego mental qui pour cette fois, a lâché prise. Par contre, au niveau du coeur, cela faisait mal, cela résistait et, l'ego émotionnel, l'ego vital lui... ne voulait pas lâcher. Je suppose que c'est pour cela que cela faisait mal. C'est la résistance qui engendre la douleur.

Le mental avait accepté, au moins à ce moment là, de la mettre en veilleuse, de s'éclipser. Le coeur lui... n'y arrivait pas. Et n'y est pas arrivé. Je n'ai pas su quoi faire, quoi dire pour faire abdiquer ce coeur.

 

Corps global...

Alors, puisque cela bloquait au niveau du coeur, je suis descendu en dessous au niveau des énergies. Et là, il s'est aussi passé quelque chose.

Le contexte pour expliquer : puisque la terre est la représentation symbolique de l'univers, Sri Aurobindo-Mère l'ont dit et écrit, le corps doit être la représentation symbolique de la terre. Il y a nécessairement un lien entre le microcosme et le macrocosme, j'en ai souvent parlé. Et même de nombreux liens. Et même une unité inextricable encore le point et le tout.

De cela aussi, Sri Aurobindo-Mère ont parlé. Il y aussi ce passage, que je cite de mémoire, dans lequel Mère explique que chacune de nos difficultés est la représentation symbolique de quelque chose qui existe au niveau terrestre.

Je n'ai jamais eu aucune preuve de cela, au sens extérieur. Par contre, sur le plan intérieur, c'est l'une de mes convictions les plus profondément enracinée car j'ai eu des dizaines expériences qui "approchaient" cela, me donnait ce sentiment.

J'étais donc dans une profonde intériorisation-relaxation et l'image des milliers de nadis est revenue...

Et je me suis dit, que puisqu'il s'agissait de "circuits énergétiques"... il fallait que tout circule bien, qu'il n'y ait aucun blocage nulle part, alors cette idée a enclenché un travail...

Et puis, c'est allé au-delà. Et si ces circuits énergétiques devenaient les ruisseaux, des rivières et des fleuves, des sentiers, des chemins, des rues et des avenues...

Alors c'est comme s'il y avait des gens qui se mettaient à circuler... 

La découverte la plus déconcertante que l'on puisse faire, quand l'ego se dissous, c'est de découvrir que l'on n'est pas un mais une multitude. J'aimerais bien retrouver cette citation de Sri Aurobindo que je cite de mémoire. 

Alors une drôle d'idée est venue. Puisque l'ego mental avait momentanément abdiqué et que je poursuivais l'expérience au niveau du vital, je me suis tourné vers les profondeurs de la poitrine (puisque je n'ai pas clairement l'expérience consciente du psychique) en lui demandant s'il ne pouvait pas REMPLACER le vital.

Alors est venu cette idée de "grand remplacement". 

Si l'ego mental s'en va, si tout ce qui tout ce qui est déformé, inadéquat, inadapté... doit s'en aller, cela doit être remplacé par quelque chose. Et je cherchais à savoir quoi. Parce que, j'avais la sensation que c'était quelque chose comme ça qui était en cours, qui était en train de s'enclencher, de commencer. Une réponse est venue par la sensation. C'est remplacé par une masse ronde. Une conscience massive et ronde. Surtout cette impression de rondeur.

Certainement,  cette première réponse va s'approfondir. 

Mère parlait du "transfert de pouvoir" de la nature à la conscience. Dans l'idée, nous ne sommes pas si loin. 

L'idée de "remplacement" m'a fait du bien et m'a aidé. Abdiquer quelque chose en soi, si c'est pour qu'à la place, il n'y ait rien qu'une sorte de néant, c'est difficile, pas très encourageant. Par contre, si l'on sait que la chose qui abdique est remplacée par quelque chose, une force, une conscience, une lumière, une présence, quelque chose.... alors ça aide à lâcher. C'est l'effet que cela m'a fait, à moi, pendant l'expérience. 

Genou gauche :

Autre chose a retenu mon attention. Depuis deux jours, j'ai mal au genou gauche. A priori, je ne me suis cogné nul part, alors je me suis demandé d'où cette douleur pouvait venir.

La veille, pendant quelques minutes, j'avais vu toutes les hypothèses pratiques, physiques, énergétiques, symboliques, philosophiques, métaphysiques, catastrophiques... 😃 défiler sur l'écran du mental quand je me suis intérieurement écrié "Oh ! Assez ! Assez de cette laborieuse façon de chercher : si je dois savoir, une sorte de vision doit venir pour me montrer.

 

En fait, j'étais en train de me rappelé le commentaire d'une personne qui me disait : "l'âme ne milite pas, elle voit, elle sait" 

Tout ce qui est vrai m'est très utile, c'est revenu à ce moment-là. 

Alors, aussitôt, j'ai eu une sorte de vision complexe de toutes mes hypothèses superposées. Chacune pouvant en son domaine être vraie. Et puis j'ai lâché l'affaire, comme si cela ne m'intéressait plus vraiment. 

Et puis le problème du genou est revenu pendant mon expérience. La veille, j'avais essayé sans succès beaucoup de choses. 

Là, j'étais dans une conscience tout à fait particulière (par rapport à ma conscience habituelle) et j'étais intéressé de voir si la chose allait m'être montré d'une façon différente.

Alors, allez savoir pourquoi, tout à coup j'ai repensé à au phénomène d'intrication quantique. Je ne suis pas un physicien et j'ai bien deux ou trois livres sur le sujet, mais je n'ai jamais réussi à les lire. Donc mentalement, je ne sais rien pratiquement rien.

Je sais juste que, deux cellules qui sont liées entre elles, peuvent réagir de la même façon, même si elles sont à des milliers de kilomètres de distance, quelque chose comme ça. 

Puisque nos difficultés sont la représentation symbolique de quelque chose dans la terre, qui sait si, nos douleurs inexpliquées ne sont pas le résultat de je ne sais quel conflit, quelque part, ailleurs...

Je n'ai pas eu de réponse, à moins que, comme disait Satprem, la question qui m'est venue ne soit la réponse... 

Plus tard, je me suis dit que si, tout et un et si la pierre que j'envoie promener pouvait avoir son effet sur les hémisphères....

Il fallait devenir très précautionneux dans nos gestes. Si ça se trouve, un geste brusque ici, et là bas c'est un gamin qui se prend une claque, c'est papy qui tombe de son fauteuil, grand-mère qui se prend les pieds dans le tapis, le voisin qui laisse tomber une assiette... 

Laisser le Divin venir habiter nos gestes est peut-être moins anodin qu'il n'y parait... 

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Et puis à un autre moment, je ne sais plus quand, je me suis souvenu de cet Agenda dans lequel Mère voyait dans son corps des villes en construction. Cela m'avait beaucoup marqué mais à vrai dire, je ne me souvenais de rien d'autre, alors je le prends comme une invitation à le relire.

Extraits choisis :

 

«Le docteur recommande de ne pas se fatiguer. Qu'est-ce qui est fatigant ? – Seulement ce qui est inutile.

«Voir des gens sincères à qui cela fait du bien, ce n'est pas une fatigue.

«Mais ceux qui viennent pour juger des théories et des pratiques, ceux qui, dans leur intelligence, se croient très supérieurs et capables de distinguer le vrai du faux et qui s'imaginent pouvoir décider si un enseignement est vrai et si une pratique est en accord avec la Réalité Suprême, ceux-là sont fatigants et les voir est pour le moins inutile...

Ah ! oui, je comprends! Je comprends bien cela !

(Mère rit) J'ai pensé que cela pouvait faire un petit mot amusant.

Oh ! j'ai vu des tas de gens comme cela, tu sais !...

«... Que les intelligences supérieures suivent leur petit bonhomme de chemin, qui durera des millénaires, et qu'ils laissent les gens simples et de bonne volonté, ceux qui croient en la Grâce Divine, avancer tranquillement sur leur sentier de lumière.»

Commentaire :

Oh ! Ça c'est formidable, un baume sur le coeur. Tous ces érudits cultivés si sûrs d'eux-mêmes, tous ces universitaires plus ou moins enfermés dans leurs savoirs qui ne servent pas à grand chose, finalement, pour la situation qui nous occupe... 

Alors, ici, j'ai plusieurs notes, je ne sais pas ce que c'est...

(Mère tend des papiers au disciple)

La première note est datée du 22 août :

«Pendant plusieurs heures, les paysages étaient merveilleux, d'une harmonie parfaite.

«Pendant longtemps aussi, visions d'intérieur de temples immenses, de divinités vivantes. Chaque chose avec une raison, un but précis, pour exprimer des états de conscience pas mentalisés.

«Visions constantes.

«Paysages.

«Constructions.

«Villes.

«Le tout immense et très varié, couvrant tout le champ visuel et traduisant des états de conscience du corps.

«Beaucoup, beaucoup de constructions, des villes immenses en construction...

Oui, le monde qui se construit, le monde futur qui se construit. Je n'entendais plus, je ne voyais plus, je ne parlais plus : je vivais là-dedans, tout le temps, tout le temps, tout le temps, nuit et jour. Alors, dès que j'ai pu noter, j'ai noté cela.

«... Toutes sortes de styles de construction, surtout nouveaux, inexprimables.

«Ce ne sont pas des tableaux vus, mais des endroits où je me trouve.»

Oui, c'est cela. Je vais t'expliquer ce qui est arrivé. Il y a ici une autre note qui est le commencement :

«Le vital et le mental envoyés en promenade pour que le physique soit vraiment laissé à ses propres moyens.»

Commentaire :
Là, j'ai écarquillé les yeux. Quelques heures plus tôt dans ma méditation, le mental avait momentanément abdiqué  (puisque au moment même je sentais cette force descendre et m'envelopper), et je m'étais tourné vers le psychique pour qu'il remplace le vital. 

C'est une confirmation pour moi de ce que j'ai toujours pensé. Mère avait les expériences à sa mesure de Mère divine, avec la profondeur, la justesse, l'intensité, l'ampleur divine conforme à sa nature... et à notre échelle humaine, nous pouvons aussi avoir un aperçu, une ébauche de ces expériences, une préparation...

Dans nos expériences, nous pouvons reconnaître quelque chose qui n'a certes pas la même ampleur que ce que raconte Mère mais qui a la même saveur. Et rien de plus normal parce que Mère travaillait sur le corps de la terre et, jusqu'à preuve du contraire, notre corps aussi, appartient au corps de la terre. 

Et puis le travail de la Mère divine est aussi de propager, diffuser l'expérience ; nous sommes aidés, portés, soutenus, guidés... d'autant mieux, d'autant plus que nous nous tournons vers Elle...

Reprenons cet Agenda :

«Le vital et le mental envoyés en promenade pour que le physique soit vraiment laissé à ses propres moyens.»

Tout seul ! Tout seul. Et alors, je me suis aperçue de la mesure dans laquelle le vital et le mental font que l'on voit et que l'on entend et que l'on peut parler.

.../...

Nuit du 26 au 27

«Pénétration puissante et prolongée des forces supra-mentales dans le corps, partout à la fois...

Pénétration dans le corps. Oui, des pénétrations de courant, j'en ai eues plusieurs fois, mais cette nuit-là (c'est-à-dire la nuit d'avant-hier), tout d'un coup c'est venu comme s'il n'y avait plus qu'une atmosphère supramentale. Il n'y avait plus que ça. Et mon corps était dedans. Et ça PRESSAIT pour rentrer, de partout-partout-partout à la fois – partout. N'est-ce pas, ce n'était pas un courant qui entrait : c'était une atmosphère qui pénétrait de partout.

Ça a duré pendant au moins quatre ou cinq heures. Et il n'y avait qu'une partie qui était A PEINE pénétrée : c'était depuis ici jusque là (entre la gorge et le sommet de la tête) : là, ça avait l'air gris et terne, comme si ça pénétrait moins... J'ai les dents dans un état épouvantable et la tête dans un état épouvantable – je te dis : je ne vois plus, je n'entends plus, je... Tout cela (de la tête à la gorge) a besoin d'une grande transformation. Mais à part cela, tout-tout le reste: ça entrait, ça entrait, ça entrait... Jamais, jamais je n'avais vu cela, jamais ! Ça a duré des heures – des heures. Tout à fait consciemment.

Alors, au moment où c'est venu et pendant que c'était là, j'étais consciente : «Ah ! c'est pour ça, c'est pour ça ! c'est ça, c'est ça que Tu veux de moi, Seigneur! c'est pour ça, c'est pour ça, c'est ça que Tu veux.» À ce moment-là, j'avais l'impression que quelque chose allait se passer.

J'espérais un retour cette nuit, mais il n'y a rien eu.

C'est la première fois. Des heures. Il n'y avait plus que Ça. Et ça (le corps), c'était comme une éponge qui absorbait.

Seulement la tête, c'est encore gris, terne – gris et terne. Les dents toutes abîmées, enfin c'est encore dans un état... Mais alors, tout de même, une vision très claire de tout ce qui s'est passé pour ce corps depuis quelques mois et... presque un espoir. Presque un espoir, c'est comme si l'on me disait qu'il était possible que quelque chose se produise ici. Voilà.

Et ça, c'était en réponse à ce que le corps avait dit (peut-être deux jours ou trois jours avant), ce que je t'ai dit au commencement : qu'il était tout à fait prêt à être dissous (c'est une soumission parfaite) et il était tout à fait prêt à continuer à vivre dans n'importe quelles circonstances, mais pas dans cet état-là. Pas dans cet état de décomposition. Alors, à cela, il n'y a pas eu de réponse pendant deux jours, et puis est arrivée cette Pénétration. C'est-à-dire que, dès le lendemain, j'étais un petit peu mieux, j'ai pu commencer à... Je ne pouvais même plus me tenir debout ! Je n'avais pas le sens de l'équilibre, il fallait qu'on me tienne. J'avais perdu le sens de l'équilibre, je ne pouvais pas faire un pas. C'est là où j'ai protesté. Et dès le lendemain, ça a commencé à revenir.

Et puis est arrivé le 23, j'ai vu A, et je me suis aperçue que quand il était là, le CORPS était tout à fait en éveil – n'est-ce pas, ce n'était pas le mental et le vital : partis !... Je ne sais pas si tu peux réaliser ce que cela veut dire !

Oui c'est fantastique.

Un corps sans mental et sans vital. Et il était dans cet état-là. Il n'y avait que ces perceptions (villes, constructions, temples), il vivait dans des états d'âme : il y avait les états d'âme des autres, les états d'âme de la terre, les états d'âme... Des états d'âme qui se traduisaient par des images. C'était intéressant. Je ne peux pas dire que ce n'était pas intéressant, c'était intéressant, mais pas de contact avec la vie matérielle, très peu: je pouvais à peine manger, je ne pouvais pas marcher... Enfin c'était devenu quelque chose dont les autres devaient s'occuper.

Et alors, au contact de A, le corps s'est mis à s'intéresser à tout cela, à poser des questions tout spontanément, il ne savait pas pourquoi. Il demandait-demandait : «Tiens, c'est comme cela qu'on est fait...» Alors il a commencé à s'amuser.

Ça prendra un peu de temps.

Quand cette Pénétration est venue avant-hier, je me suis dit : «Ah!»... J'ai espéré que la courbe allait s'accélérer et qu'on allait sortir vite, mais cette nuit, il n'y a rien eu. Ce qui me fait dire que ça va prendre encore du temps.

Mais c'est curieux, ta note du 26 au 27 ajoute ceci :

«Comme si le corps tout entier baignait dans les forces, qui le pénétraient partout à la fois avec une légère friction...»

Et alors tu dis :

«La tête jusqu'au cou était la région la moins réceptive.»

C'est curieux que ce soit le moins réceptif ?

Non, c'est la région qui est la plus mentalisée. C'est le mental qui fait obstacle.

C'est curieux, chaque fois que tu as eu ces grands moments, ou ces grands coups si je puis dire, chaque fois, c'est le mental et le vital qui étaient balayés. La première fois aussi, en 1962.

Oui, chaque fois.

Je sais, c'est comme cela : le mental et le vital ont été des instruments pour... triturer la Matière – triturer-triturer-triturer de toutes les façons : le vital par les sensations, le mental par les pensées – triturer-triturer. Mais ils me font l'effet d'instruments passagers qui seront remplacés par d'autres états de conscience.

Tu comprends, c'est une phase du développement universel, et ils seront... ils tomberont comme des instruments qui ne sont plus utiles.

Et alors, j'ai eu l'expérience concrète de ce qu'est cette matière triturée par le vital et le mental, mais sans vital et sans mental... c'est autre chose.

Mais cette «perception d'états d'âme», il y avait des choses... des merveilles ! Aucune, aucune conception mentale ne peut être aussi merveilleuse – aucune. J'ai passé des moments... Tout ce que l'on peut sentir, voir humainement, n'est rien en comparaison de cela. Il y avait des moments... des moments absolument merveilleux. Mais sans pensée, sans pensée.

On pourrait mettre ce petit «À Propos»... (où je me fiche des gens!) et puis tu pourrais préparer des «Notes» avec tout cela.

Il y a encore plusieurs notes, là, que je ne t'ai pas lues. Tu dis :

«Pour l'homme, dans la majorité des cas, la conscience commence avec la sensation. Pour le corps, toutes les sensations étaient comme réduites, ou plutôt estompées : vision et audition comme derrière un voile. Mais perception extrêmement nette du degré d'harmonie ou de disharmonie. Traduction imagée : pas pensée ni même sentie.»

Je te l'ai dit, j'ai vu... Ce n'est pas «vu» comme vu un tableau : c'est être dans, être dans un certain endroit. Je n'ai jamais rien vu ou senti de si beau que cela! Et ce n'était pas senti, c'était... Je ne sais pas comment expliquer cela. Il y a eu des moments absolument merveilleux, merveilleux, uniques. Et ce n'était pas pensé, je ne pouvais même pas décrire – comment décrire ? On ne peut commencer à décrire que quand on commence à penser.

Il y a encore une note :

«L'état de conscience du corps et la qualité de son activité dépendent du ou des individus avec lesquels il se trouve...

Ah ! ça, c'était très intéressant. C'était très intéressant parce que je voyais comme cela (geste mouvant comme un film qui se déroule), ça changeait. Quelqu'un s'approchait de moi : ça changeait. Il arrivait quelque chose à quelqu'un : ça changeait. J'avais près de moi P, V, le docteur, et de temps en temps un petit peu C, mais C n'avait pas beaucoup d'effet sur l'atmosphère. Mais les trois autres, surtout P et V...

Mon petit, un jour, je ne sais pas ce qui leur est arrivé : ils étaient surhumains. Un jour où, probablement, en apparence, j'étais en danger, je ne sais pas. Un jour, pendant toute une journée, les images (pas les «images» : ces endroits où je me trouvais), c'était si merveilleusement beau, harmonieux... C'était inexprimable, inexprimable.

Et alors, la moindre chose qui changeait dans leur conscience, ah! voilà tout qui se mettait à changer! C'était une espèce de kaléidoscope perpétuel, jour et nuit. S'il y avait eu un moyen quelconque de noter cela... c'était unique. C'était unique. Et le corps était là-dedans, n'est-ce pas, presque poreux – poreux, sans résistance, comme si la chose passait au travers.

J'ai eu des heures... les plus merveilleuses, je crois les plus merveilleuses qu'on puisse avoir sur terre.

Et alors, c'était tellement expressif et tellement révélateur ! Tellement expressif. Une nuit, pendant deux heures, ces temples dont je parle (ce n'est pas physique), d'une immensité, d'une majesté... les divinités vivantes, mon petit! pas des images. Et je sais ce que c'est. Et alors, l'état de conscience de l'Éternité, oh !... comme au-dessus de toutes les circonstances.

Il y a eu des choses uniques, mais comment les dire ?... Impossible. Impossible : pas même suffisamment de conscience pour pouvoir écrire.

La note continue :

«Le siège et le champ de sa conscience [du corps] ainsi que la qualité de son activité changent et varient suivant les présences, sur une gamme complète, depuis la plus matérielle jusqu'à la plus spirituelle, en passant par tous les genres d'activité intellectuelle.

«Mais la perception de la Présence est constante et associée à tous les états de conscience quels qu'ils soient...

Ah ! je me suis aperçue que les cellules, partout comme cela, tout le temps, tout le temps, répétaient : OM Namo Bhagavaté, OM Namo Bhagavaté... tout le temps, tout le temps.

«... et OM Namo Bhagavaté se répète spontanément et automatiquement dans une sorte de paix floue.»

Une anecdote : Je fais une recherche dans l'Agenda en ligne pour retrouver la date de ce texte, mais pour la relecture, je préfère le livre. J'ouvre au hasard le tome 9 et tombe directement sur la page avec cette note manuscrite de Mère 😊

Et une autre :

Cela faisait longtemps que je n'avais pas pratiqué la deuxième méthode du zhi neng qi gong, ma préférée. Et je me suis dit qu'il fallait la pratiquer à nouveau car elle rend le corps stable et solide. Et bien, après une longue pratique, très intériorisé, sans doute environ une heure trente, à la seconde où je terminais, un livreur sonnait à l'interphone...

Les scorpions intérieurs :

J'allais oublié ce moment très étonnant. Je crois que c'est arrivé quand je travaillais au niveau du vital. Tout à coup, une drôle d'idée m'a traversé la tête : offrir mes scorpions intérieurs. 

Et aussitôt j'ai eu l'image dans le ventre de tout un nid de scorpions noirs. Alors une force est venue travailler là et au bout de quelques minutes, même pas, tout a apparemment été nettoyé et, aussitôt une grande paix silencieuse s'est installé.

J'ignore ce qui m'a le plus surpris, cette arrivée inopinée des scorpions, le nettoyage ou cette impressionnante paix silencieuse : cela ressemblait au silence dans une église. 

Sur le moment, j'ai ressenti que ces scorpions représentaient toutes les paroles piquantes, acerbes, qui piquent...

Ces aiguilles de feu que je sentais de temps en temps, cela venait peut-être de ces scorpions intérieurs. 

Cela rejoint une autre "drôle" d'idée qui m'avait traversé il y a quelques jours : offrir tout ce qu'il y a d'assourique en moi. Comment ça, assourique ? Ben voyons, je suis évidemment propre sur moi... 😊

Voici comment le problème s'est présenté à moi : les forces assouriques dominent la terre depuis des millénaires, sans doute avant même l'apparition des humains. Elles ont investi toutes les sphères de la société. Vraiment, est-ce qu'il n'y a rien en moi, nulle part, qui ne soit sous leur influence ? Est-ce qu'il n'y a rien de mensonger, faux ou ou de tordu en moi ? Etc. 

Évidemment non. Alors c'était d'accueillir tout cela afin de pouvoir l'offrir au Divin. 

Si nous permettons que ces influences restent en nous, comment pourraient elles disparaitre à l'extérieur de nous ? 

Je ne me suis pas encore profondément mis à ce travail, mais d'après  mes premières observations, dans la conscience, cela a un effet. Pas envie de faire ça à l'arrache, n'importe comment. Il faut être calme, reposé, bien centré dans la lumière et la paix... 

En conclusion :

Aussi laborieux et tâtonnant que cela soit, le processus continue et les indications laissées par cet Agenda m'incitent à revenir sur certains points, dans l'espoir de les approfondir...

Peu importe où nous en sommes dans ce Yoga, peu importe par quel bout nous le prenons, par quel porte nous y entrons, notre chemin est notre chemin. Dans la tempête, l'important est garder le cap...

Voilà, si quelque chose dans tout ce fourbis peut servir à quelqu'un 😊, tant mieux...

Coreopsis tinctoria – Coréopsis – Joie dans le travail pour le Divin

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