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Publié par pascalemmanuel

Quelque bribes d'expérience, c'était la semaine dernière et ça me semble déjà loin le temps s'écoule d'une drôle de façon.

 

Prendre appui sur le corps Les pensées, les émotions, les sentiments, les sensations, tout cela est terriblement instable. Il me semble que cela fait des années que je cherche une sorte d'attitude psychologique suffisamment solide pour que les expériences puissent se poser dessus. Et là, tout à coup, je me suis rappelé cette idée que le corps devait être stable, solide, pour supporter les expériences. Mais tel qu'il est, le corps m'est apparu déjà bien plus stable que toutes les autres parties de notre nature. Alors je me suis appuyé, non sur telle out elle attitude psychologique mais sur la substance corporelle, matérielle elle-même. L'image associée c'était, stable, solide comme une pierre, comme une montagne...

Bombax ceiba – Arbre bombax – Solide constance dans la conscience matérielle – La conscience matérielle a une constance ferme et solide.

 

"Notre monde matériel est le résultat de tous les autres, car les autres principes sont tous descendus dans la Matière afin de créer l'univers physique, et chaque particule de ce que nous appelons Matière les contient tous implicitement." Sri Aurobindo – La vie Divine
 

"Pour celui qui sait voir derrière les apparences, il y a, cachée au centre de cette Matière - au centre de chaque atome de cette Matière -, il y a, cachée, la Réalité divine suprême qui travaille du dedans, petit à petit, à travers les millénaires, pour changer cette matière inerte en une matière suffisamment expressive pour qu'elle puisse révéler l'Esprit qui est dedans." La Mère – Entretiens 1957

 

*

Accepter ce qui est. Cette deuxième pensée a aussi beaucoup aidé. Je ne suis pas certain que nous en soyons très conscient, mais quand nous méditons, il semble presque toujours y avoir une intention plus ou moins consciente, un objectif. On voudrait que la respiration s'allonge, que le mental fasse silence, que le corps se détende, faire l'expérience d'un peu de paix, n'importe quoi. On a une idée, ou des tas d'idées, sur ce qui devrait être, ce qui devrait se passer, des attentes. Cette fois-là, un peu plus que d'habitude, il y avait la volonté d'enter en contact avec la Réalité telle qu'elle est, avec Ce Qui Est, tel que Cela veut bien se manifester en cet instant et en cet endroit...

 

Immobilité progressive transversale

Et ça + ça, ces deux pensées ont enclenché une expérience d'immobilisation. Je sentais l'immobilité se développer, se déployer, s'intensifier à l'intérieur de moi. Dans le corps, tout semble circuler de façon longitudinale. Les vaisseaux, le système nerveux, mes méridiens, les fibres musculaires... La sensation était que, de temps en temps, tout le long d'un circuit longitudinal à l'intérieur du corps, il y avait comme des échappées transversales qui donnaient aussitôt une petite sensation d'augmentation de l'épaisseur intérieure, de la densité intérieure. Comme si un tuyau était parsemé de minuscules petits trous pour laisser passer de la vapeur. L'expérience d'immobilisation a sans doute duré plus d'une heure, non de façon constante, mais par à coup, par pallier. De temps en temps, toutes les quelques minutes il y avait comme ces jets de vapeur dense par les petits trous des méridiens et la sensation de densité augmentait un peu, et ainsi de suite...

 

Du solide au vide

Le lendemain, une sensation m'a beaucoup surpris. La veille, a un moment donné, cette expérience d'immobilisation dense a cessé, pourtant, je ne me sentais pas rempli a craquer, sans doute étais-je fatigué, que c'était assez. Dans le corps, la zone de démarcation si j'ose dire, entre les parties densifiées, immobilisées et les autres, était claire. Et le lendemain, précisément dans cette partie du corps que j'avais senti pleine, dense, immobile, désormais, c'était vide. Comme si la substance corporelle ou la conscience corporelle de ces zones était devenue claire, neutre, impersonnelle. En fait, tout l'intérieur du corps me paraissait vide, dont il ne restait de dense, que la partie superficielle qui me faisait l'effet d'une coquille.

 

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Ces expériences paraissent bien dérisoires. M'en fiche, je préfère mes balbutiements hésitants aux rassurantes certitudes...

En tout cas, ces expériences de rien du tout on foutu un beau bordel ! Apparemment, il ne s'était pas passé grand chose, aucune vision, aucune révélation, aucun colloque spirituel avec Maître Ioda du Yoga et pourtant, le lendemain, toutes sortes de choses se sont levées des bas-fonds de l'être. C'est infernal, cela ne s'arrêtera donc jamais ?

Et pendant une semaine, ça m'a paru si long, incapable d'aucune lecture, aucune pratique, aucune méditation, juste capable de patauger dans la gadoue, de racheter un paquet de tabac, et puis un autre, de regarder des polars débiles à la télé.

Et puis au bout d'une semaine, tout de même, je commence à en sortir. Avant, ces périodes pouvait durer des mois, c'est un progrès. En tout cas, c'est à cause de ces bas-fonds qu'il y a toutes les chutes et rechutes, qu'il y a toutes les révoltes, que le chemin prend tant de temps...

En haut, au milieu, en bas, au fond, par derrière et tout autour... nous sommes composés de nombreuses couches d'être, et chaque plan semble être composé de toutes sortes de morceaux...

 

Seul

Ceux qui dans les moments difficiles ont une Sujata à leur côté, tant mieux pour eux, cela aide sans doute. Mais de toute façon, le chemin intérieur ne peut se faire que seul. Nos obscurités, personne ne peut les traverser à notre place. On est seul avec soi-même, et c'est parfois un peu terrible, même si dans ces moments de rien, parfois, on fait des découvertes intéressantes...

 

Le mantra s'enfonce sous terre

Par exemple, dans la conscience, il semble y avoir des compartiments. Quand on est là-dedans, dans ces bas-fonds évoqués plus haut, d'un seul coup, 20 ans d'efforts et d'études semblent balayés, ça n'existe pas et on s'en fiche. Ah oui ! Quand on est plus haut dans sa conscience, Savitri, les lectures, ça paraît merveilleux, et tout ça. Mais quand on tombe ou traverse ces zones-là, réellement, on s'en fiche, ça semble disparaître.

D'ailleurs, il me revient une étrange sensation, quelques jours auparavant. J'avais la sensation que le mantra s'enfonçait dans la terre, dans ma terre. Ma substance corporelle me faisait l'effet d'une terre et je sentais que le mantra, la vibration du mantra s'enfonçait dans cette épaisseur corporelle, tout à fait comme s'il s'enfonçait dans la terre. C'était très frappant, pas très facile à décrire mais très clair de sensation.

Vraiment ce mantra, il y a beaucoup-beaucoup de façon de l'utiliser. Et pour le coup, je n'ai pas décidé une seconde de l'utiliser ainsi.

 

Deux façons de mourir à soi-même

Par exemple, quand nous sommes traversons des moments de détresse, de dépression, que nous avons une image de nous-mêmes absolument détestable, il nous arrive d'avoir envie de mourir à nous-mêmes, sans y parvenir, et ce mourir à soi-même-là donne une impression très négative, une sorte de dénigrement, de déni de soi... Et puis, parfois cette envie de mourir à soi-même se présente à nouveau et c'est léger, souriant, tranquille, une joie de disparaître. Comme quoi, les mots ne veulent absolument plus rien dire. Dans le premier cas, c'est la personnalité psychologique qui est concerné, dans l'autre, la sensation semble partir de la conscience des cellules, c'est une sensation très subtile, très discrète, qui semble émaner des tréfonds du corps.

 

*

 

Par exemple, que nous avons dans notre conscience, pas chez le voisin, toutes sortes de c'est pas possible. La Volonté divine, c'est pas possible, la Conscience divine, c'est pas possible, la Grâce divine, c'est pas possible, la Présence divine, c'est pas possible... Si délibérément, on donnait quelques paires de claques à nos c'est pas possible, sans doute nous ferions quelques progrès...

Gladiolus murielae Kelway – Glaïeul – Possibilité vitale de perfection – Le jour où le vital sera converti, il aura beaucoup à donner.

 

En négatif, nous pouvons lutter, contre, cela a sans doute son utilité, sa nécessité. Dans le monde actuel des résistants, cela se voit beaucoup. Mais le pouvoir POSITIF d'aspirer à ce qui doit être, le pouvoir de la volonté consciente de ce qui doit être, il me semble que nous l'oublions. La vérité qui doit être, le beauté qui doit être, la lumière qui doit être, la conscience qui doit être... Si nous voulons hâter la venue du monde d'après, aspirons à ce qu'il vienne, sans mettre nos idées préconçues sur ce qu'il devrait être...

Dans les temps reculés, de grands sages régnaient. Et puis pendant quelques siècles, le pouvoir était entre les mains des rois, des chevaliers, de l'aristocratie. En 1789, révolution bourgeoise, les marchands ont pris le pouvoir. Si les forces qui font l'histoire ont un brin de logique, le pouvoir devrait désormais revenir au peuple. Si cette image possède un brin de vérité, cela ressemble au cycle indien des différents âges avec les castes correspondantes des brahmanes, les kshatriyas, les vaishyas, les shudras. 

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