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Publié par pascalemmanuel

Japa à reculons

C'est dans un jardin en Chine où j'ai vu pour la première fois des gens marcher à reculons. Il existe de nombreuses pages internet sur les bienfaits de cet exercice. J'ai investi dans un tapis de marche qui me permet de parfois... faire le japa à reculons.

Et j'ai fais une curieuse découverte. La première série d'invocation Seigneur, dieu de bonté et de miséricorde, Seigneur dieu d'unité souveraine, etc... que j'aime bien, que je connais par coeur, que j'ai récité des milliers de fois sans aucune hésitation... Et bien, en marchant à l'envers, j'avais des trous de mémoire, je ne me rappelais plus l'ordre des invocations, j'en oubliais certaines...

Il semblerait donc que chaque exercice physique ouvre et stimule certains circuits neurologiques, énergétiques... et ait des liens avec notre mémoire. J'ai trouvé cela très intéressant.

Faire le mantra japa en même temps que des exercices physiques semblent aider à faire pénétrer la vibration dans le corps.

 

Embrasser la bête

Un jour, j'ai entendu un prêtre dire que si nous voulions embrasser Dieu il fallait au préalable embrasser la bête.  Façon de parler, rien à voir évidemment avec le bestiaire monstrueux des contes et légendes. L'idée n'est pas nouvelle en soi, on la retrouve dans Savitri, Nul ne peut atteindre les cieux s’il n’est passé par l’enfer. Annick de Souzenelle en parle aussi avec d'autres mots quand elle explique qu'il s'agit d'intégrer nos parts d'ombres, nos énergies négatives, afin de les transformer.

Quelque chose a changé à ce sujet. Ce témoignage sera peut-être inspirant pour quelqu'un.

Tout cela est bien joli, nous le savons, nous en avons tous entendu parler, mais entre le savoir mentalement et savoir le faire réellement, il y a de la marge.

J'ignore comment les autres se dépatouillent avec ces choses, en ce qui me concerne, sur ces fameuses zones d'ombres, j'avais tendance à essayer de mettre un voile pudique et j'étais plus embêté qu'autre chose, ne sachant trop comment faire.

Bien sûr, au fil des années, un nettoyage se faisait presque malgré moi, sans trop savoir comment...

Lorsque quelque chose a nettoyer, corriger, purifier, transformer apparaissait à la conscience il y avait surtout un combat, une tension, une lutte, une sorte d'attitude : toi, je ne veux pas te voir, un rejet...

Et dans le yoga intégral de Sri Aurobindo, il y a des paragraphes entiers sur le lien entre la pureté et le rejet des mouvements indésirables...

Le signe le plus évident et significatif, toutes ces années, c'était la lutte contre ceci, cela... et puis, sans doute pour la première fois avec une claire conscience des mouvements intérieurs, il m'a été montré que cela pouvait se faire autrement.

J'ai découvert un site où on trouve des DVD d'occasion à partir de 0,90 € et à ce prix là, je me constitue une collection de films... et je me suis aperçu que parfois, en regardant les images, une envie de frapper me traversait.

C'est toujours désagréable de s'occuper des choses désagréables, et puis nous en avons peur, nous n'aimons pas regarder de trop près ces zones d'ombres. Nous préférons prendre le soleil en terrasse que bricoler dans une cave mal éclairée et malodorante.  Alors je laissais ces bouffées de violence de côté. Alors elles ressurgissait de temps en temps, sans qu'elles se manifestent à l'extérieur, je ne suis pas quelqu'un de coléreux ou d'agressif.

Et puis, je n'y avais jamais vraiment pensé, ou je ne savais pas comment faire, j'ai en quelque sorte embrasser cette violence, c'est ce que j'appelle embrasser la bête. Et alors, aussitôt, j'ai ressenti que ces énergies de violence changeaient de nature. C'était une perception très claire. Et avec une facilité déconcertante. Dire que je m'en faisais une montagne. Peut-être qu'il m'aurait fallu un an de psychothérapie à ressasser mon papa ceci, ma maman cela, à tourner en rond avec toutes sortes d'anecdotes nauséabondes, on en trouve toujours...

Franchement la violence, ça la fou mal, il y a une sorte de "politiquement correct" qui fait constamment pression pour que cela toujours doux, toujours agréable...

Et bien, pour une fois, je ne luttais plus contre, j'acceptais, et comme dans cet Agenda du 7 octobre 1956, je ne cherchais même pas à me défendre...

Complète surrender (abdication complète)... Ce n'est pas donner ce qui est petit à quelque chose de plus grand, ce n'est pas perdre sa volonté dans la volonté divine : c'est annuler sa volonté en quelque chose qui est d'une autre nature. Ce qui vient à la place de cette volonté humaine ? Une conscience et une vision. Et on est rempli de joie et... J'ai été autrement (bien que l'on disait que j'étais non inter-fering, que je n'intervenais pas). J'agissais pour me défendre, et encore. Même cela, j'ai compris très vite que c'était une réaction d'ignorance et que si l'on restait dans la vraie conscience, les choses s'arrangeaient d'elles- mêmes. Une conscience qui voit et qui éclaire.

Et puis, dans la lignée de cette expérience, un autre phénomène est apparu à la conscience, bien que plus diffus. À plusieurs reprises il est remonté à la conscience des petites choses à nettoyer, et alors, automatiquement il y avait ce mouvement intérieur de les accepter, de ne surtout pas me défendre, décidément je n'en avais plus peur, et alors elles disparaissaient, se transformaient en laissant une impression d'irréalité.

Des spiritualités parlent de l'illusion, de l'irréalité du monde, ce genre de choses. Je n'ai jamais été trop là-dedans. Je ne suis pas familier du tout de cette impression d'irréalité, alors je l'ai remarqué d'autant mieux. Cela ressemble a ce qu'à dit Mère à plusieurs reprises, même si, dans l'instant, je ne me souviens plus précisément. Elle parle de l'irréalité du mensonge, de l'irréalité des maladies etc... ce genre de choses. Elle parle d'un voile de mensonge qui recouvrent notre corps, notre conscience corporelle et nous fait tout percevoir de travers et qui donne une réalité si tangible à tous nos bobos...

Voilà, ce sont des micro expériences, de quelques secondes, qui se sont répétées quelques fois, cela n'a l'air de rien, mais pour moi ça veut dire beaucoup comme dit la chanson...

Pour l'écriture de cet article, je fais une recherche et retrouve ce passage de l'Agenda du 18 juillet 1961 :

Dans cet ordre d’idée, des choses «à leur place», une autre question m’était venue: avec la descente du Supramental, quelles sont justement les Joules premières choses que la force supramentale va vouloir déloger ou qu’elle essaie de déloger?

Les premières qu’elle délogera ?

Oui, individuellement et cosmiquement, pour que tout soit à sa place.

Est-ce qu’elle «délogera» quelque chose ?... Si nous acceptons l’idée de Sri Aurobindo, elle mettra chaque chose à sa place, c’est tout.

Il y a une chose qui, nécessairement, devra cesser : c’est la Déformation, c’est-à-dire le voile de mensonge sur la Vérité, parce que c’est cela qui est responsable de tout ce que nous voyons, tout ce qui existe ici. Si on enlève ça, les choses seront tout à fait différentes, tout à fait, nécessairement : elles seront comme nous les sentons, nous, quand nous sortons de celte conscience-là.

Quand on sort de cette conscience, qu’on entre dans la Conscience-de-Vérité, c’est au point que l’on est étonné qu’il puisse y avoir quelque chose comme la souffrance et la misère et la mort et tout cela ; il y a une sorte d’étonnement, en ce sens que... on ne comprend pas comment ça peut se produire (quand on a vraiment basculé de l’autre côté).

Mais alors cet état de conscience est d’habitude associé à l’expérience de l’irréalité du monde tel que nous le connaissons, tandis que Sri Aurobindo dit que cette perception de l’irréalité du monde n’a pas besoin d’exister pour la conscience supramentale : c’est seulement l’irréalité du Mensonge, pas l’irréalité du monde. Et ça, c’est très intéressant. C’est-à-dire que le monde a une réalité en soi, indépendante du Mensonge.

Je suppose que c’est cela qui sera le premier effet du Supramental – premier effet peut-être même dans l’individu, parce que ça commencera d’abord par l’individu.

Apparemment cet Agenda ne décrit pas vraiment mon expérience et pourtant il y a quelque chose qui ressemble en ce sens que ces choses apparemment réelles qui remontaient à la conscience pour être purifiées, transformées... étaient ressenties comme irréelles. La morale de l'histoire est que nous faisons grand cas de choses qui, peut-être, ne le mériteraient pas.

En tout cas, c'est toujours la même chose, toutes nos difficultés, toutes nos misères, tout ce qui nous bloque, toutes nos blessures, tout ce qui nous a fait du mal, nous pouvons l'offrir. En fait, nous sommes trop égoïstes, nous voulons le garder pour nous. En fait, toutes ces choses, nous en avons peur, nous ne voulons pas les regarder en face. C'est très curieux, c'est à partir du moment où nous les acceptons, que nous pouvons nous en détacher.

N'essayez pas d'être vertueux - Agenda du 21 janvier 1962

Il y a une semaine ou deux, j'avais remarqué, sans y faire plus attention que cela, cet aphorisme pourtant assez extraordinaire. À mon insu, Il aura peut-être eu une action sur moi...

508 – La plus étrange des expériences de l'âme est celle-ci : quand l'âme cesse de se soucier de l'image et de la menace des afflictions, elle s'aperçoit que les afflictions mêmes n'existent plus nulle part dans notre voisinage. Alors, derrière ces nuages irréels, nous entendons Dieu qui rit de nous.

Avec cet étrange commentaire de Mère :

Seigneur, et quand Tu veux que l’image change à ta ressemblance, que fais-Tu ?

Satprem : Je n’ai pas compris ce que Tu as écrit hier.

Ce que Sri Aurobindo appelle «   l’image   », c’est le corps physique. Alors j’ai demandé au Seigneur ce qu’Il faisait quand Il voulait transformer le corps physique, et la nuit dernière Il m’a répondu en me donnant deux visions.

L’une était à propos de la libération de la conscience corporelle de toutes ces conventions vis-à-vis de la mort ; et dans l’autre, Il a montré ce que sera le corps supramental. Tu vois que j’ai bien fait de Lui demander !

Se déboucher

Sarkozy prétendait passer les banlieues au karcher. Soit ! Un président ne devrait pas dire ça ; n'empêche que si lorsque nous arrêtons de regarder la paille dans l’œil du voisin, il faut bien reconnaître que notre conscience est passablement encrassée.

En voici un exemple parmi d'autres. Il y a quelques semaines, j'ai lu ceci dans l'Agenda du 21 décembre 1961 :

«Ce corps a soif de perfection, non pas cette perfection humaine qui est une perfection de l’ego (j’avais le sentiment que tout ce que les êtres humains conçoivent comme perfection, c’est tellement clairement l’ego qui veut se magnifier pour sa plus grande gloire)... Non pas cette perfection humaine qui est une perfection de l’ego et barre le chemin à la perfection divine, mais une perfection (ces «perfections» répétées, c’est exprès: c’est comme une litanie)... mais une Perfection qui puisse manifester sur terre la Vérité éternelle.»

J'ai alors mis un post-it de couleur et je l'ai relu à nouveau plus tard lorsque je l'ai écrit dans le brouillon de l'article sur les derniers extraits de 1961. Et je l'ai encore relu quelques jours plus tard au moment de la publication finale. Et quelques jours plus tard, enfin, après une pratique nocturne, les mots "manifester une vérité éternelle" me sont enfin apparu comme une merveille.

Je ressentais dans le fond du corps un enthousiasme très candide, quelque chose qui s'émerveillait de la possibilité de manifester la vérité éternelle, qui trouvait ça tellement merveilleux qui avait du peine à croire qu'une telle grâce soit possible...

Je connais la voix de mon  mental, de mon vital et même assez rarement, des paroles qui me tombent d'en haut... Cette candeur émerveillée, presque enfantine qui s'élevait du corps, pour moi, venait du corps, des cellules...

Les autres états d'être,

le vital, le mental peuvent se plaire aux contacts intermédiaires,

seul le Seigneur suprême peu me satisfaire.

Extrait du deuxième japa des prières de la conscience des cellules

Alors, j'ai pensé que j'étais fichtrement bouché d'avoir eu besoin de plusieurs lectures pour enfin sentir...

*

Série psychique

Une drôle d'idée m'a traversé la tête. Tous les jours nous consacrons beaucoup de temps derrière nos écrans à regarder des tas de trucs : séries, films, actualités, jeux, concerts...

Nous pourrions utiliser une partie de ce temps pour rassembler notre conscience et tourner notre regard vers l'intérieur, concentré dans les profondeurs de la poitrine, aspirant à connecter, rencontrer l'étincelle psychique, le feu divin, Agni...

Est-ce si difficile de s'asseoir confortablement, de fermer les yeux, de se reposer dans son cœur ?

Au lieu chaque jour de regarder notre série machin qui ne nous apporte pas grand chose, nous pourrions changer nos habitudes et regarder notre série psychique, consacrer chaque jour du temps à cette intériorisation vers le Divin au cœur de notre cœur...

Cela nous serait sans doute très profitable... que cela devienne notre première nécessité.

Canna X generalis – Balisier – Centre psychique

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