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Publié par pascalemmanuel

Voix de stentor

Mère a plusieurs fois parlé d'un lieu quelque part dans la conscience, sans doute dans les plans du mental supérieur, du mental spirituel, comme étant à l'origine des sons, à l'origine des langues. Allez savoir pourquoi, c'est un aspect qui m'intéresse, et même si je ne m'y concentre pas avec une grande assiduité,  depuis des années le sujet me revient régulièrement dans la tête. Je me suis toujours dit que cela devait être un endroit merveilleux, une porte vers de belles expériences et rien que l'idée me met en joie.

Ceci dit, au-delà de ces rêveries, il ne s'était jamais passé grand chose.  Et puis l'autre jour, j'étais en train de faire le mantra et tout à fait à l'improviste, j'ai repensé à ce lieu à l'origine des sons et aussitôt le mantra a commencé à se répéter intérieurement avec une voix de stentor, chargé de puissance. Jamais je n'avais prononcé le mantra ainsi, j'en étais estomaqué, le corps était comme une caverne avec une fantastique caisse de résonance. 

Apparemment, les deux phénomènes ont été presque simultané, la pensée de ce lieu et la voix de stentor. Pourtant,  le fait de penser tout à coup à ce lieu est peut-être le signe qu'une partie de ma conscience y était déjà ou savait que quelque chose de ce lieu allait descendre. C'est peut-être pour cela que j'y ai pensé. Qui a fait l’œuf ? La pensée ou l'action ? Pas clair ! Vague impression, qu'en haut, l'événement était décrété et qu'une fraction de seconde plus tard, en bas, dans la vie, il se réalisait. Mais je n'en suis pas encore très sûr.

Cette apparente presque simultanéité m'a beaucoup intéressé et j'ai repensé à cette fameuse expérience de Mère qui souhaite traverser un fleuve. Elle veut aller là, et le simple fait de le vouloir, Elle y est. Alors, la vieille conscience se rapplique fort mécontente car elle et veut que les choses continuent de se faire de l'ancienne façon avec tout un tralala de complications. Peut-être voudrait-elle que nous achetions un billet, que nous entamions des négociations pour obtenir un visa, que nous attendions l'heure officielle de notre moyen de locomotion, etc.

Non ! Cela rejoint l'expérience du bateau supramental avec Mère qui nous explique que la volonté vraie à un pouvoir sur la substance ainsi que l'insistance de Sri Aurobindo sur l'utilisation de la volonté. "Éveille-toi et veux" ! Je viens d'ailleurs de trouver dans Conversations avec Sri Aurobindo de Pavitra, un texte très intéressant à ce sujet. Je vais le recopier et le publier dans l'article suivant.

Pourquoi raconter cela ?

Parce que, les expériences de Sri Aurobindo-Mère et même celles de Satprem, peuvent nous paraître impossibles, inaccessibles et sans doute que nous ne sommes pas encore prêts pour vivre de telles choses. Pour autant, cela mériterait nuances. Bref ! Ce qui m'a frappé dans cette expérience, c'est sa facilité, une facilité déconcertante. Ce lieu a l’origine des sons et des langues ne m'a paru pas lointain ou inaccessible et ce témoignage invitera peut-être quelques-uns à se relier à se lieu. Advienne que pourra !

Ceci dit, il est probable que je n'y sois pas vraiment entré et seulement approché car l'expérience n'a duré que quelques secondes, environ une minute. Quand une expérience un peu significative a lieu, souvent, le Saboteur  arrive pour hausser les épaules dédaigneusement, remettre en cause la validité de l’expérience, instiller doute et critique, et si nécessaire, ironiser sur mon état mental.

Stoïque et fataliste, je ne me suis jamais beaucoup intéressé à ce Saboteur, prenant un peu les choses comme elle viennent. Le temps est peut-être venu de ne plus le laisser agir à sa guise. Encore qu'il puisse y avoir une autre interprétation et Mère a en effet suffisamment parlé de la fugacité des expériences, qui ne viennent que comme un avant-goût, pour montrer une possibilité de l'avenir...

Cathédrale

De passage chez des amis à Strasbourg du 9 au 22, une autre expérience tout à fait imprévue m'est tombé dessus. J'ai vécu à Strasbourg pendant trois ans, j'ai un ami guide à la Cathédrale et j'y suis allé souvent, ne serait-ce que pour écouter une chorale d'enfants pendant les vêpres...

Et chose incroyable, j'avais presque l'impression de ne l'avoir jamais vue. Ce phénomène de conscience m'a laissé très perplexe.

Trois choses m'ont interpellé. De l'extérieur, j'étais vivement impressionné par les reliefs, comme si avant, je l'avais regardé en deux dimension, une image plate, et là, j'étais saisi par les creux et les pleins, les sculptures, les formes. Et puis, bien que très haute, elle me semblait plus basse, plus massive, et surtout il me semblait ressentir dans mon corps sa vibration. À l'intérieur, c'était moins fort, il y avait seulement la stupéfaction de ne retrouver aucun souvenir de tels et tels détails pourtant significatifs, le pilier des anges, le chœur surélevé, le chien sculpté... 

Le fait objectif, c'est ce que nous ressentons : on ressent ce que l'on ressent et il n'y a rien à dire, c'est de l'ordre du principe de réalité. L'interprétation des phénomènes de conscience qui nous traverse est bien plus hasardeuse.

Je suppose que les heures passées en intériorisation depuis des mois et des années, à faire le vide, à offrir au Divin tout ce qui me traverse, à appeler la Conscience divine pour purifier, transformer... finissent par modifier la perception des choses, par ouvrir la conscience a des perceptions plus subtiles...

Cela m'a rappelé une expérience vécue il y a des années. C'était à une époque ou je partageais toutes les deux semaines des séances de PMT avec deux amis. Cette méthode quantique mise au point par Joël Ducatillon a la prétention de petit à petit transmuter la multitude de nos mémoires.  Et un jour, après des dizaines et des dizaines de séances, je passais en revue une série de moments difficiles de ma vie et j'ai été traversé par une curieuse double-sensation, superposée. En superficie, mentalement, je savais que j'avais vécu tel et tel événement et pourtant, plus profondément, énergétiquement, émotionnellement, vibratoirement... cela me paraissait si loin, si loin, que je me demandais si j'avais vraiment vécu cela, comme si ces souvenirs avaient été tellement nettoyés que j'en venais à douter de leur réalité, avec une impression de blancheur en moi.

Et bien, avec la Cathédrale, c'était un peu cela, l'impression de la regarder avec un regard neuf, le regard d'une autre conscience.

Un ami qui m'a alors demandé avec un grand sourire si je me souvenais comment je m'appelais, laissant entendre que je perdais un peu la raison. C'est intéressant : il y a quelques années, j'aurais mis quelques jours à m'en remettre, me sentant blessé. Cette fois-ci, la contrariété n'a duré que le temps d'un haussement d'épaules. Que les gens pensent ce qu'ils veulent, je m'en fiche, cette expérience est un signe parmi d'autre que la conscience est dans un processus de transformation. Dans notre travail intérieur, ne nous laissons troubler par personne, nous sommes les seuls juges.

Strasbourg – parc de l’Orangerie – samedi 20 janvier

Volonté d'en haut

Changement de température par rapport au Gard ou que sais-je, j'ai été passablement enrhumé et à l'occasion d'une conversation, un ami a partagé son sentiment d'impuissance par rapport aux événements sociaux au point d'être traversé par un mouvement de défaitisme. Voilà pour le négatif, ou disons les difficultés qui sont apparues.

Je n'ai pas beaucoup le sens de la répartie et la conversation orale n'est pas mon fort, c'est le moins que je puisse dire. Stupéfait, estomaqué, je n'ai rien su dire. Par contre, à ma grande surprise, je me suis réveillé en pleine nuit avec une force d'en haut, presque violente, d'une grande intensité.

Comme tout le monde, j'ai souvent été confronté à la maladie mais là, pour la première fois, il y avait une perception toute différente. La maladie, en soi, était perçue comme une conscience propre. Et d'au-dessus de la tête, il y avait une autre conscience une force, qui luttait, qui refusait, qui rejetait, cette conscience de maladie. Une sorte de combat entre une conscience de maladie qui essayait de s'emparer de mes poumons et une conscience au-dessus de la tête qui refusait la maladie, la fatalité... C'était fort. Une conscience forte, presque glorieuse, victorieuse, qui refuse de céder un pouce... Mon petit moi la-dedans ne faisait que regarder.

Et plus fort encore, le propos défaitiste de mon ami, m'apparaissait à la lumière de cette force d'en haut comme l'essence du mensonge, et la conscience d'en haut le refusait de façon CATÉGORIQUE. Cela m'a aussitôt rappelé l'esprit d'abandon que fustigeait de Gaulle en juin 40. Mère est revenue plusieurs fois sur ce défaitisme.

Le lendemain, timide, je n'ai rien osé dire à mon ami. Comment parler d'une sorte de combat occulte à des personnes qui, a priori, s'intéressent peu à ces choses ? Parfois, il vaut mieux ne rien dire et sans doute grand bien m'en a pris car le travail n'était pas terminé.

Une amie m'a souvent répété que lorsque nous trouvons à l'extérieur quelque chose qui nous déplaît, c'est que nous l'avons aussi à l'intérieur. Cela a été dit et redit. Alors je l'ai mis en pratique en reconnaissant qu'en moi aussi, il y avait ces points de défaitisme qui ont soulevé une si intense révolte. Alors dans un mouvement de prière et d'aspiration, de recueillement, je les ai tournés et offerts au Divin...

En conclusion, la joie

Une autre découverte, d'autant plus inattendue que je n'y avais jamais réfléchi. J'ai entendu dire que l'on pouvait choisir ses pensées mais cela ne m'a jamais beaucoup intéressé, peut-être parce que je préférerais ne plus penser du tout. Que cela passe par un autre canal. Mais cela ne m'avait jamais traversé l'esprit que l'on pouvait aussi choisir ses sentiments.

J'étais dans un sentiment un peu triste ou je ne sais plus comment, pas très positif, et tout à coup, il y avait comme une main intérieure sortant du milieu de la poitrine qui chassait ce sentiment, cet état d'âme, ce ressenti, cette façon d'être... en disant : "ça, je n'en veut pas". Alors, il y avait comme une décision, venant des profondeur du cœur, de laisser émerger la joie. 

Cette capacité d'écarter d'un revers de main et sans autre forme de procès ces états d'être qui ne nous plaisent pas, pour les autres je l'ignore, pour moi, c'est tout de même une découverte, un énième tout petit pas de plus. D'autant que le savoir est une chose, pouvoir le faire en est une autre. Ou plutôt, pouvoir le laisser faire. Peut-être faut-il seulement arriver à un certain niveau de transparence ou d'inexistence. Alors quelque chose d'autre peut agir, intervenir...

Vraiment, cette histoire de volonté vraie, ce n'est pas de la gnognotte. Nous pouvons VOULOIR. Il me semble que cela vaut la peine de s'y intéresser de plus près. Une amie, je lui suis infiniment reconnaissante, à semé une graine magnifique en insistant sur la nécessité d'accepter notre puissance divine. Voilà qui rappelle Mère, une fois de plus, nous disant qu'avant l'amour, le Pouvoir divin serait la première chose à se manifester.

Mère nous a aussi expliqué que la volonté divine était une sorte de vision créatrice qui se réalisait de façon automatique. Dans le changement de conscience universel en cours, peut-être que par dose homéopathique, nous commençons à toucher quelque chose qui ressemble à cela.

Soit ! Chacun suit son propre chemin, et c'est heureux. Pour autant, nous avons besoin de répéter encore et encore les choses avant de pouvoir les expérimenter. Ces quelques confidences apporteront peut-être quelque chose...

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