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Publié par pascalemmanuel

Deux amis, un homme et une femme, me font découvrir Roger Anger et Delphine Volange.

C'est curieux ! J'ai ressenti cela comme un petit clin d’œil des Principes masculin et féminin... peut-être parce que j'ai été vivement impressionné par l'intervention de Léo dans son dernier live sur le réarmement démographique. Ne connaissant à peu près rien sur le sujet, il est facile de reconnaître que Léo a bien creusé la question et il partage des informations qui m'ont laissé bouché bée : entre autre, que la pilule contraceptive modifie l'attirance des femmes pour les hommes.

Sans doute aussi que tout le délire woke-transgenre, sur l'identité amène la conscience collective a se reposer la question des rapports hommes-femmes et de ce qui les soustends.

Ceci pose un peu le contexte. Maintenant, l'idée était de partager cette interview de Roger Anger et de quelques Auroviliens. C'était en 1972, 4 ans à peine après la création d'Auroville, et 52 ans plus tard, les propos sont encore très novateurs, avec notamment ce passage de Roger Anger mentionné dans un article précédent concernant le développement naturel de la ville, à partir de l'intérieur, du dedans vers le dehors disait Sri Aurobindio, ainsi qu'une merveilleuse anecdote concernant un enfant américain...

Delphine Volange quant à elle, publie des enregistrements audio très inspirés. C'est magnifiquement écrit, et très poignant. Le soin tout particulier apporté à la beauté se découvre aussi de façon évidente à travers son site...

Une fois de plus, c'est la question du mal qu'elle pose, des forces adverses, des événements douloureux que nous vivons et de ceux à venir. Pour autant, son regard lucide sur la noirceur de notre monde s'ouvre apparemment sur une foi totale en la victoire de la grâce, pour l'exprimer ainsi.

Pour ma part, je n'ai pas la vision de ce qui est, de ce qui sera, et encore moins de l'Agenda des événements, je ne peux que partager des impressions par rapport aux signes qui m'arrivent de-ci de-là.

Parfois nous voudrions trouver les mots pour consoler, rassurer, réconforter, encourager... et un ami me disait judicieusement que si nous avions traversé l'hystérie Covid, nous serions aussi aidés pour traverser les crises à venir. Et puis, il est important de savoir que nous pouvons chasser les états d'être négatifs et n'accueillir en nous que ce qui nous donne de la paix, de la confiance...

Maintenant, il est possible aussi de prendre totalement le contre-pied de ces attitudes apparemment sages. J'ai été très surpris, c'est le moins que je puisse dire, par la dernière interview du Pr Raoult par Karl Zéro.

Non seulement, le Pr Raoult est le grand scientifique que nous connaissons mais en plus il est extrêmement cultivé et parle avec autant d'aisance de philosophie, de littérature que d'histoire. À ce titre, c'est un plaisir de l'écouter et son interview nous apprend des choses, c'est très intéressant.

Le contre-pied dont je parlais, j'ai trouvé très fort, Pr Raoult explique qu'en définitive, ce ne sont pas les événements politiques qui opèrent les tournants de l'histoire, mais LES GUERRES ! C'est après les premières et secondes guerres mondiales que sont apparus les changements majeurs.

Cela m'a rappelé l'aphorisme d'Héraclite évoqué par Sri Aurobindo dans La Vie divine (page 321) :

Lien vers le PDF

"Et pourtant, nous pouvons d’emblée reconnaître dans le Surmental la Mâyâ cosmique originelle, non une Mâyâ de l’Ignorance mais une Mâyâ de la Connaissance, bien que ce soit un Pouvoir qui a rendu l’Ignorance possible et même inévitable.

Car si chaque principe laissé libre d’agir doit suivre sa ligne indépendante et réaliser pleinement ses conséquences, le principe de séparation doit lui aussi pouvoir suivre son cours complet jusqu’à son ultime conséquence ; c’est la descente inévitable, facilis descensus, que suit la Conscience une fois qu’elle a admis le principe séparateur, jusqu’à ce que, par l’obscurcissement d’une fragmentation infinitésimale, elle pénètre dans l’Inconscience matérielle — l’Océan inconscient du Rig-Véda —, et si l’Un naît de cela par sa propre grandeur, il est néanmoins caché, au début, par cette existence et cette conscience séparatrices fragmentaires qui nous sont propres et en lesquelles il nous faut joindre les choses pour arriver à un tout.

Cette lente et difficile émergence donne une apparence de vérité à l’aphorisme d’Héraclite, qui dit que la Guerre est le père de toutes choses ; car chaque idée, chaque force, chaque conscience séparée, chaque être vivant, du fait de son ignorance, entre en collision avec les autres et tente de vivre, de croître et de s’accomplir en s’affirmant de façon indépendante, et non en s’harmonisant avec le reste de l’existence."

Cela m'a rappelé aussi l'une des prophéties de Dmitri Medvedev qui prédit la création d'un IVe Reich et une guerre prochaine avec l'Allemagne. D'ailleurs, tout récemment, le ministre allemand de la défense envisageait la possibilité d'une guerre avec la Russie. Alors évidemment, dans une guerre de l'information, tout ne peut être que propagande. N'empêche que des signaux sont présents. S'il nous faut cela pour crever l'abcès, si nous sommes incapables de faire autrement, et bien, qu'il en soit ainsi ! Car tel que c'est, cela devient impossible, invivable...

D'ailleurs, c'est peut-être un biais de confirmation, n'empêche qu'une autre source, dans cette masse d'information j'ai oublié laquelle, j'ai appris que les guerres servent à blanchir l'argent sale et à enrichir le lobby militaro-industriel. Après la guerre en Ukraine, la guerre en Israël et après Israël, où sera la prochaine guerre ?

Je regrette fort que War and self-determination de Sri Aurobindo n'ait pas encore été traduit. Nous y aurions peut-être trouvé de précieuses informations. Mais qu'est-ce qu'ils foutent à l'ashram ? Avec tout le fric qu'ils ont accumulé, en 100 ans, même pas fichu de payer un traducteur ? Enfin bref !

*

Il n'est pas facile de trouver le sens de nos épreuves personnelles et ça l'est encore davantage pour nos difficultés collectives. À défaut de réponse, l'aphorisme 310 de Sri Aurobindo me trotte souvent dans la tête. Y compris en moi-même, je me bats souvent contre une vision trop romantique, trop sentimentale de la spiritualité...

308 — Les hommes ne font effort que pour réussir, et s’ils ont le bonheur d’échouer, c’est parce que la sagesse et la force de la Nature l’emportent sur l’habileté de leur intellect. Dieu seul sait quand et comment faire sagement une maladresse et échouer efficacement.

309 — Méfie-toi de l’homme qui n’a jamais échoué ni souffert ; ne t’attache point à son sort, ne combats pas sous sa bannière.

310 — L’homme qui n’a jamais été l’esclave d’un autre, et la nation qui n’a jamais été sous le joug des étrangers sont l’un et l’autre incapables de grandeur et de liberté.

Commentaire de Mère, le 28 janvier 1970

Il y a des qualités essentielles qui ne se développent que dans la souffrance et les difficultés. Les hommes les fuient par ignorance, mais le Seigneur Suprême les impose à ceux qu’Il a choisis pour Le représenter sur la terre afin de hâter leur développement — car il est la Sagesse Suprême.

*

Et sur le plan occulte, la situation générale me rappelle fort la parole du dernier Asura a Mère, lui disant qu'avant de se retirer, il ferait le maximum de dégâts. Alors, quand j'ai entendu Pierre-Yves Rougeyron concernant le gouvernement Attal expliquer que Macron était prêt à pratiquer une politique de terre brûlée, il m'a semblé reconnaître cette même vibration de destruction froide, cynique, sans état d'âme. C'est un bruit de fond que nous entendons souvent : l'état profond mondialiste sait qu'il a perdu, et il tente le tout pour le tout, alors oui, évidemment, cela secoue très fort.

Nous voudrions rassurer, protéger, réconforter, assurer la paix, l'harmonie et toutes ces choses, et éviter, pour ne pas dire fuir, toutes ces difficultés, toutes ces souffrances, et cette angoisse qui nous oppresse. Mais qui sait... c'est peut-être dans l'intensité d'une crise, dans ces moments torturés par l'inquiétude que quelque chose d'autre peut naître en nous. Alors enfin, quelque chose en vous va crier ! Et ce cri faire descendre la force qui sauve. Le cri d'une nouvelle naissance, peut-être, la naissance de notre divinité intérieure. Attendez le dernier acte nous dit Mère.

Il me semble que nous sommes collectivement entraînés dans un goulot d'étranglement, vers ce fameux point de suffocation dont Satprem a parlé si souvent...

Alors c'est à ce moment de se rappeler la nuance apporté par Sri Aurobindo à l'aphorisme d'Héraclite : c'est une apparence de vérité. Apparemment, la guerre, la destruction et le mensonge mène le monde et triomphe, apparemment.

Quand l’obscurité se fera profonde, étranglant la poitrine de la terre, 

Quand le mental corporel de l’homme sera la seule lampe, 

Comme un voleur dans la nuit viendront les pas cachés 

De l’Un qui entre inaperçu dans sa maison. 

Une Voix mal entendue parlera, l’âme obéira, 

Une Puissance furtive gagnera la chambre intérieure du mental, 

Un charme et une douceur ouvriront les portes closes de la vie 

Et la beauté vaincra la résistance du monde, 

La lumière-de-vérité capturera la Nature par surprise, 

À pas de loup, Dieu contraindra le cœur à la félicité 

Et la terre deviendra divine sans s’y attendre. 

Dans la Matière s’allumera le brasier de l’esprit, 

Dans les corps et les corps s’enflammera la naissance sacrée ; 

La Nuit s’éveillera à l’hymne des étoiles, 

Les jours deviendront une heureuse marche de pèlerin, 

Notre volonté, une force du pouvoir de l’Éternel 

Et la pensée, un rayonnement du soleil de l’Esprit. 

Quelques-uns verront ce que nul encore ne comprend ; 

Dieu grandira tandis que les hommes sages parlent et dorment ; 

Car l’homme ne saura point l’avènement jusqu’à son heure 

Et la foi ne sera point jusqu’à ce que l’œuvre soit accomplie.

Sri Aurobindo – Savitri

Livre un – Le Livre des Commencements

Chant quatre – La Connaissance secrète

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