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Publié par pascalemmanuel

1) Que ton aliment soit...

Nous connaissons tous le célèbre aphorisme que ton aliment soit ton médicament. D'un côté, nous pouvons tester une alimentation vivante à base de jus de légumes, de jus d'herbe, graines germées..., utiliser des compléments alimentaires riches en nutriments, en vitamine C, D etc... et d'un autre, confronté à la maladie, essayer de trouver comment utiliser directement la conscience, la force de guérison du Divin. Soit, les deux sont complémentaires. Pour autant, je m’interroge sur la pertinence de cette parole d'Hippocrate. Souvenons-nous de l'aphorisme 394 de Sri Aurobindo :

Nous devrions nous servir de la santé divine qui est en nous pour guérir et empêcher les maladies ; mais Galien, Hippocrate et toute la sainte tribu nous ont fourni à la place un arsenal de drogues et des tours de passe-passe barbares en latin pour évangile physique.

Même si un alimentation saine préserve notre santé je me demande si faire de l'aliment un médicament correspond à une utilisation vraie. Instinctivement, c'est peut-être une ânerie plus grosse que moi, pas grave, ce ne sera pas la dernière, j'aurais tendance à dire que ton aliment soit... une joie. Quelque chose comme ça. Que nous trouvions dans nos aliments, le rassa, le vrai goût des choses.

Ou alors, pour reprendre cette autre parole de Sri Aurobindo, dans la vie divine je crois : La Guîtâ parle de l'acte de se nourrir comme d'un sacrement matériel, d'un sacrifice, d'une offrande du Brahman au Brahman par le Brahman. Bref, cela n'a pas non plus grand chose à voir avec l'idée d'alicament.

Il me semble que là nous sommes sur quelque chose d'un peu plus vrai. Ceci dit, nous pouvons aussi revenir à un stade tout à fait utilitaire et considérer que pour le moment, nous devons encore manger pour vivre. Et en ce cas, pourquoi en faire tout un plat ? 🙂 Décidément, tout ce qui tourne autour de l'alimentation draine des énergies considérables et le temps vient où nous pourrons nous alléger. Dans L'Agenda du 3 mai 1969 Mère évoque la nouvelle Conscience, la Conscience du surhomme :

La mort, la nourriture et l'argent, cette Conscience a l'impression que ce sont les trois choses qui sont «formidables» dans la vie humaine, que la vie humaine tourne autour de ces trois choses – manger, (riant) mourir et avoir de l'argent –, et les trois, pour elle, ce sont... ce sont des inventions passagères qui sont le résultat d'un état qui est tout à fait transitoire et qui ne correspond pas à quelque chose de très profond ni de très permanent. Voilà son attitude. Et alors, elle apprend au corps à être autrement.

Elle tolère la nourriture, à condition que cela ne prenne pas trop de place et que ce ne soit ni trop encombrant ni trop important; elle dit : «C'est bien, tu es bâtie comme cela, tant pis pour toi, il faut manger.» (Mère rit)

En conclusion, cette parole d'Hippocrate a connu son heure de gloire, mais si, au final, la nourriture est une invention passagère destinée à être dépassée, il est peut-être temps de commencer à l'oublier et de la laisser à sa place, dans le passé.

Dombeya wallichii – Dombeya – Rose ou blanc

Maîtrise de l’avidité pour la nourriture

Une promesse de bonne santé.

Il faut surmonter la gourmandise, mais il ne faut pas trop y penser. La bonne attitude, en ce qui concerne la nourriture, est une certaine égalité. La nourriture est faite pour entretenir le corps et à cette fin, on doit en absorber suffisamment, selon les besoins du corps ; si on lui en donne moins, le corps en ressent le besoin et devient avide ; si on lui en donne trop, c'est céder au vital. Quant aux préférences du goût, l'attitude du mental et du vital devrait être : "Si on me donne ce que j'aime, je prends ; sinon je m'en passe." Le mieux est de ne pas trop penser à la nourriture : ni trop manger, ni se priver inconsidérément. (Sri Aurobindo – Lettres sur le Yoga)

*

2) Pas de politique...

Un ami a bien voulu me rappeler ce passage des Entretiens du 25 avril 1954 :

« Sri Aurobindo s’est retiré de la politique et, dans son Ashram, une des règles les plus importantes est de s’abstenir de toute politique — non pas parce que Sri Aurobindo s’est désintéressé des événements mondiaux, mais parce que la politique, telle qu’elle est pratiquée, est une chose basse et laide, entièrement dominée par le mensonge, la tromperie, l’injustice, l’abus de pouvoir et la violence ; parce que pour réussir dans la politique il faut cultiver en soi l’hypocrisie, la duplicité et l’ambition sans scrupule.

La base indispensable à notre yoga est la sincérité, l’honnêteté, l’absence d’égoïsme, le don de soi désintéressé à l’œuvre à accomplir, la noblesse de caractère et la droiture. Ceux qui ne pratiquent pas ces vertus élémentaires ne sont pas des disciples de Sri Aurobindo et leur place n’est pas à l’Ashram. C’est pourquoi je refuse de répondre aux accusations imbéciles et sans fondement qui sont formulées contre l’Ashram par des esprits pervertis et mal intentionnés.

Sri Aurobindo a toujours aimé profondément sa Mère Patrie, mais il l’a voulue grande, noble, pure et digne de sa grande mission dans le monde. Il n’accepte pas qu’elle se ravale au niveau sordide et grossier des intérêts aveugles et des préjugés ignorants. C’est pourquoi, en plein accord avec sa volonté, nous élevons bien haut l’étendard de la Vérité, du progrès et de la transformation humaine, sans nous soucier de ceux qui, par ignorance, stupidité, envie ou mauvaise volonté, s’efforcent de le salir et veulent le traîner dans la boue. Nous le dressons très haut afin que ceux qui ont une âme puissent le voir et s’assembler autour de lui. »

Et dans les Conversations avec Sri Aurobindo de Pavitra, à la date du 26 juillet 1926, Sri Aurobindo le confirme : ce qui est à éviter, c'est d'être entraîné dans la politique.

Il nous reste à le bien comprendre car je doute que l'attitude d'un Ponce Pilate qui s'en lave les mains soit très juste. Encore que... Que veut-il dire ? Car après tout, l'Idéal de l'Unité humaine, le Cycle humain, War and Self determination, Sri Aurobindo et l'Avenir de la Révolution française, l'aphorisme 76 et d'autres ainsi que nombreuses de leurs paroles sont éminemment politiques. Par exemple celle où il est question de conquérir les trois pouvoirs, sur la santé, sur l'argent, sur le gouvernement. Et notamment pour ce dernier aspect, la seule façon d'après selon Sri Aurobindo, c'est de DEVENIR LE GOUVERNEMENT. Si ce n'est pas politique, alors les mots n'ont plus de sens. J'ai d'ailleurs ma petite idée sur comment cela pourrait se manifester, mais le temps ne semble pas encore tout à fait venu pour ça.

Je vois deux aspects à prendre en compte pour clarifier la situation. Tout d'abord, il y a une différence assez sensible entre le fait de faire de la politique et observer la politique. Autant la première nous fait tomber dans l'arène des combats nauséabonds autant la seconde peut se faire avec un certain détachement et simplement nous renseigner sur la tournure que prenne les événements. Ensuite, puisque chacun à un rôle à jouer, les politiques aussi jouent leur partition. La question est de savoir si c'est notre rôle à nous, personnellement.

En tout cas, depuis la bienheureuse piqûre de rappel de mon ami, j'ai pris quelques distances et les énergies ne s'en portent que mieux. Effectivement, pour le travail intérieur, ça à l'air d'être préférable de se tenir à une distance respectable du chaos du monde...

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