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Publié par pascalemmanuel

Dans cette Vidéo 182 Sraddhalu replace le conflit en Israël dans sa perspective historique et évolutive. Voici les citations de Mère et Sri Aurobindo qu'il utilise et commente.

En tant que nation, Israël a autant le droit à l’existence que toutes les autres nations. (Paroles de la Mère – Volume1 – 12 juin 1967)

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Comment pourrait-on expliquer cette inimitié millénaire entre Juifs et Arabes (ayant pourtant un ancêtre commun) qui se haïssent l’un l’autre de génération en génération jusqu’à l’impasse que nous vivons depuis quelques jours ?

Peut-être l’inimitié n’existe-t-elle que parce qu’ils sont voisins... ! La violence et l’inimitié... lorsque les frères se haïssent, ils se haïssent beaucoup plus que les autres. Sri Aurobindo disait   : «   La haine est l’indication de la possibilité d’un amour plus grand.   »

Faut-il penser que ces deux grands peuples en conflit représentent les forces symboliques appelées à décider du sort de notre civilisation ?

Ce n’est pas ce conflit qui décidera de l’avenir de notre civilisation.

Les Musulmans et les Israélites représentent les deux religions où la foi en Dieu est la plus extrême. Seulement, la foi des Israélites est une foi en un Dieu impersonnel et la foi des Musulmans en un Dieu personnel.

Les Arabes sont des natures passionnées. Ils vivent presque exclusivement dans le vital, avec ses passions, ses désirs, tandis que les Israélites vivent surtout dans le mental avec un grand pouvoir d’organisation et de réalisation tout à fait exceptionnel.

Les Israélites sont des intellectuels avec une volonté exceptionnelle. Ils ne sont pas sentimentaux, c’est-à-dire qu’ils n’aiment pas la faiblesse. Les Musulmans sont impulsifs, les Israélites sont raisonnables. (Paroles de la Mère – Volume 1 – Vers le 15 juin 1967)

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L’Europe moderne doit les deux tiers de sa civilisation à trois moments suprêmes de cette sorte dans l’histoire humaine   : d’abord, la vie religieuse des tribus disparates qui s’étaient donné le nom d’Israël, et plus tard de la petite nation juive qui lui a succédé ; puis la vie hétérogène des petites cités grecques ; enfin, la vie artistique et intellectuelle (similaire, quoique plus restreinte) de l’Italie médiévale. (Sri Aurobindo – L’Idéal de l’Unité humaine)

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Un disciple : Le Mahatma croit que la non-violence purifie celui qui la pratique.

Je crois que Gandhi ignore ce qui se produit vraiment dans la nature d’un homme qui adopte le satyâgraha1 ou la non-violence. Il pense que de cette façon les hommes se purifient. Mais quand on souffre, ou qu’on se soumet volontairement à la souffrance, ce qui se passe, c’est que l’être vital se fortifie. Ces mouvements n’affectent que l’être vital, ils ne touchent aucune autre partie de la personnalité : vous ne pouvez vous opposer à la force qui vous opprime, et vous vous décidez à souffrir – cette souffrance est d’ordre vital et elle donne de la force. Lorsque celui qui a souffert de la sorte vient au pouvoir, il devient le pire des oppresseurs…

1. Satyâgraha: littéralement : «insistance sur la vérité», expression utilisée surtout pour désigner la résistance passive telle que Gandhi la concevait.

Pour info, voici la suite de la citation :

Ce que l’on peut faire, en revanche, c’est de transformer l’esprit de violence. Mais dans cette pratique du Satyâgraha, il n’est pas transformé. Quand on insiste sur un principe tellement exclusif, ce qui arrive, c’est que pharisaïsme, hypocrisie et malhonnêteté se mettent de la partie et il n’y a pas de purification du tout. C’est, comme je l’ai dit, en transformant l’impulsion de violence que peut venir la purification.

À cet égard, l’ancien système en Inde était bien meilleur : l’homme qui avait un tempérament combatif devenait le kshatriya, et ainsi ce tempérament combatif était haussé au-dessus de l’influence vitale ordinaire. L’idée était de tenter de le spiritualiser. Cela a donné des résultats que la résistance passive ne peut pas et ne pourra pas obtenir. Le kshatriya était l’homme qui ne tolérait aucune oppression, qui la combattait jusqu’au bout ; c’était celui qui n’opprimait personne. L’idéal était ainsi... (Sri Aurobindo – L’Inde et la renaissance de la Terre – 23 juillet 1923)

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Pensées et Aphorismes

414 — Craindre Dieu, c’est vraiment s’éloigner de Lui à une grande distance ; mais jouer à avoir peur de Lui, c’est aiguiser des délices absolus.

415 — Les Juifs ont inventé l’homme qui craint Dieu ; l’Inde a inventé le connaisseur de Dieu et l’amant de Dieu.

416 — Le serviteur de Dieu est né en Judée, mais il est parvenu à maturité parmi les Arabes. La joie de l’Inde est dans le serviteur-amant.

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EN recherchant les dernières citations de Sraddhalu, je découvre celle-ci de Sri Aurobindo du 14 janvier 1932 qui est toujours aussi opportune :

Les traditions du passé sont très grandes à leur place... dans le passé, mais je ne vois pas pourquoi nous devrions simplement les répéter sans aller plus loin. Dans le développement spirituel de la conscience sur la terre, le grand passé doit être suivi d'un avenir plus grand.

Une large partie de cet Agenda du 7 juin 1967 est consacré à la guerre des six jours qui a commencé entre Israël et l'Égypte, la Jordanie et la Syrie. Aux extraits choisis par Sraddhalu, j'en rajoute quelques-autres.

Nous avions ici un Américain, un très gentil garçon, qui avait été avant de venir ici instructeur parachutiste dans l'armée d'Israël. Je ne pense pas qu'il soit de nationalité israélite : je crois qu'il est Américain ; il est de nationalité américaine, j'en suis sûre, j'ai vu son passeport. Mais il a été instructeur parachutiste dans l'armée d'Israël. Quand ces deux-là ont commencé à se disputer, il m'a écrit une lettre dans laquelle il me disait cela et aussi de grands compliments sur la nation israélite, disant qu'ils avaient réalisé un sens de fraternité et de coopération tout à fait remarquable. C'était son impression du pays. Et il disait que si la guerre éclatait, il voulait retourner là-bas pour les aider autant qu'il pouvait. Alors dès qu'ils ont commencé à se bombarder réciproquement, il a décidé de partir. Il est parti hier soir. Et je l'ai vu dans l'après-midi avant qu'il s'en aille.

C'est un homme sincère. Et quand il était là, Sri Aurobindo s'est... (comment dire ?) l'impression que j'ai, c'est que Sri Aurobindo se «concrétise» (il est toujours là, mais à certains moments, c'est comme s'il se concrétisait, comme si... – Mère fait un geste de rassemblement ou de condensation –, c'est vraiment cela, l'impression : il se concrétise et il se met à parler). Alors, d'abord il lui a dit (mais il y avait tout un monde là-dedans) : «My blessings are with you » [mes bénédictions sont avec vous].

L'homme a été très touché (je ne lui ai pas dit que c'était Sri Aurobindo; j'ai parlé, n'est-ce pas, c'est ma bouche qui a parlé là, mais c'était Sri Aurobindo qui parlait). Puis je me suis concentrée, alors Sri Aurobindo a dit avec une grande force :

Tous les pays vivent dans le mensonge. Si un seul pays se mettait courageusement du côté de la vérité, le monde pourrait être sauvé.

Vers la fin de la journée quand j'étais seule, j'ai commencé à demander à Sri Aurobindo ce qu'il voulait dire exactement... Naturellement, son espoir est que le pays qui «would stand for Truth» [se mettrait du côté de la Vérité], serait l'Inde – pour le moment, elle en est fort loin. Mais... Et comme le sujet était devant moi, je lui ai demandé comment il voyait, dans un avenir harmonieux, la possibilité terrestre ?

Alors il m'a dit – c'était très simple, très clair : «Une fédération de toutes les nations et tous les pays sans exception, tous les continents, une seule fédération: la fédération des nations humaines terrestres.»

Et un groupe – un groupe gouvernant – qui serait constitué d'un représentant, «the most able man» [l'homme le plus capable] au point de vue organisation politique et économique, de chaque pays; et pas du tout de question proportionnelle où les plus grands pays auraient beaucoup de représentants et les petits n'en auraient qu'un – tout le monde un. Parce que chacun représente un aspect du problème. Et alors ils siégeraient par roulement. C'était une grande vision, pas tant avec des mots qu'avec une vision.

(.../…)

N'est-ce pas, chaque individualité nationale a son droit à une existence libre et indépendante, à condition qu'elle n'intervienne pas dans l'existence libre et indépendante de toutes les autres individualités. Les ambitions, les agrandissements territoriaux – naturellement toutes les colonies, tout cela –, ça doit être balayé du tableau. Les Égyptiens disent pour se défendre que les Israélites avaient déclaré publiquement que leur frontière devait être le Nil – je ne sais pas si c'est vrai. Je ne sais pas si c'est vrai parce que tout le monde dit des mensonges. De leur côté, les Égyptiens, il y a trois ans, ont déclaré publiquement (c'était une déclaration publique), ont déclaré publiquement que la nation israélite n'avait pas le droit d'exister, qu'elle devait disparaître.

Il y a trois jours, Nasser a déclaré qu'il cherchait «The destruction of Israel: wiped from the map» [la destruction d'Israël: balayé de la carte].

Oui, c'est cela. Mais il y a trois ans, ils ont déclaré qu'Israël ne devait pas exister. Alors ça, c'est un tort évident. Je ne sais pas comment les autres ont répondu... Il est certain que tout le monde vit dans le mensonge, mais une chose doit être établie d'une façon absolue: c'est le droit de l'existence individuelle de chaque nation ou de chaque pays, à condition qu'ils n'interviennent pas dans le droit des autres. C'est là-dessus que cela doit être établi.

(Ainsi, la complicité coupable des partis politiques avec l'Union Européenne dont l'objectif est de liquider les États nations n'en est que plus qu'évidente.)

Alors, ils commenceront à discuter : «Mais à ce moment-là, c'était comme cela ; à ce moment-là, c'était comme ceci ; et ça dans le temps, c'était à nous, et dans le temps c'était...» Il y a des arguments sans fin. Alors il faudrait une vision supérieure, qui est une vision équilibrée et juste, et profonde, des choses, qui puisse dire : «C'est comme cela.» Autrement il y aurait matière à discussion indéfiniment.

En tout cas, pour le moment, toutes les relations diplomatiques sont fondées sur le mensonge – le mensonge le plus grossier, n'est-ce pas – qui est reconnu comme une nécessité, la seule manière de s'en tirer. C'est comme cela qu'ils le considèrent. Alors c'est cela qui doit être aboli d'abord.

(.../…)

Seulement, la difficulté est de trouver le «quelqu'un», parce qu'il faut que ce soit un homme qui sache Sri Aurobindo à fond, d'abord, qui soit capable de recevoir directement ses inspirations (ce qui est une condition difficile), et en même temps qui ait un très fort caractère avec une puissance – une puissance contagieuse – et une force qui puisse soulever les masses inertes... Cet homme-là, il y a des années que je le cherche, sans le trouver.

Il y en avait un qui aurait pu faire – pas tout à fait bien, pas suffisamment large d'esprit pour comprendre tout à fait Sri Aurobindo, mais très droit et très fort –, on l'a assassiné au Cachemire. (Il s'agit de Shyamaprasad Mukherji.)

(.../…)

Le signe de la vraie force – la vraie force –, c'est de devenir ab-so-lu-ment calme, d'un calme imperturbable devant le danger (le danger ou la nécessité de prendre des décisions et de faire les choses). Immédiatement s'établit un calme comme cela (geste inflexible, comme une épée) que rien ne peut bouger – automatiquement. C'est le signe.

C'était très intéressant... Tu n'étais pas ici quand l'Ashram a été attaqué (Voir Agenda VI, conversations des 19 et 24 février 1965). C'était très intéressant, très intéressant.

Tu sais, les incendies qui s'allumaient: là, ici, au coin là-bas, les hurlements, les pierres... J'ai eu ce jour-là une expérience inoubliable. De la minute où est arrivée la nouvelle concrète de l'attaque, c'est comme si la conscience avait été tirée dans la conscience physique universelle, comme cela (geste répandu). Et alors c'est de là, de la conscience physique universelle, que tout a été vu. Et comme cela j'ai pu voir: j'ai pu voir en chacun quelle était la réaction. C'était vraiment intéressant, vraiment intéressant, oh!...

Tout ce qui se mettait à vibrer (même pas, je ne parle même pas de peur – ceux qui ont peur, c'est entendu, c'est la catastrophe –, mais même pas la peur: l'excitation), tout ce qui se mettait à vibrer comme cela, attirait – attirait – les choses (je voyais tout l'ensemble), ça attirait le danger.

Naturellement, mon corps était comme cela (geste imperturbable), mais ça, ce n'était rien, parce que moi... Mais P était devenu comme cela (même geste) comme une épée qui ne bouge plus: calme-calme... Et c'est comme cela que j'ai su [ce qu'il était], je ne savais pas avant. Tous les autres... (geste vibrant, excité) ouf!

C'était le quartier général ici, dans cette chambre. Toute la nuit, jusqu'à minuit, le quartier général ; tout le monde se réunissait ici. Mais je voyais en chacun – chacun. De là-haut, c'était une vision claire-claire-claire, et imperturbable, et tout à fait impersonnelle... Je voyais partout-partout-partout.

Un mouvement d'excitation et une pierre est venue toucher le grillage de ma fenêtre, de la rue – une seule. Je savais pourquoi, qui c'était. C'était tout à fait intéressant.

*

(Depuis huit jours, Mère était «malade», au moment même où se déroulait le conflit entre Israël et l’Égypte.)

Une grande bataille... J'ai appris beaucoup de choses. Mais ça continue.

J'ai fait des découvertes... Les maladies, les accidents, les catastrophes, les guerres, tout cela, c'est parce que la conscience humaine matérielle est tellement petite, tellement étroite, qu'elle a un goût forcené pour le drame.

Et naturellement, il y a, derrière, l'être vital qui s'amuse et des influences... enfin tout ce qui aime pouvoir retarder l'Œuvre divine, rendre les choses difficiles. Et tout ce qui prend plaisir à cela, naturellement encourage le drame.

Mais la graine de la difficulté, c'est cette petitesse, toute petitesse, de la conscience physique – conscience physique matérielle – qui a un goût absolument pervers pour le drame.

Le drame ; il faut que la moindre chose fasse un drame: on a mal aux dents, cela devient un drame; on se cogne quelque part, cela devient un drame ; deux nations se disputent, cela devient un drame – tout devient un drame. Le goût du drame. On a le moindre petit dérangement de fonctionnement, la moindre petite chose qui devrait passer absolument inaperçue, oh! cela fait une grande histoire, un drame. Le goût du drame. J'en étais profondément dégoûtée.

(.../…)

Et un seul remède : l'élargissement dans la paix éternelle... Rompre les limites, devenir immense.

(.../…)

À ce moment-là, pendant quelques instants, ça a été la certitude d'une simplicité !... d'une simplicité... (comment dire ?) qui était toute-puissante par son immensité. (Agenda du 14 juin 1967)

Dans les vidéos 183 et 184 Sraddhalu nous explique le principe de subversion et les extrémismes religieux chrétiens, islamiques, communistes, sataniques. il revient aussi sur quelques différences de fond entre les religions occidentales et les spiritualités orientales.

 

Maintenant, je reconnais qu'après 13 vidéos, les recherches pour retranscrire ou retrouver les citations qu'il fait me prend beaucoup de temps et je ressens le besoin de m'intérioriser pour digérer la masse d'informations qu'il nous donne et aussi laisser davantage de liberté au processus intérieur d'aller dans telle ou telle direction.

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