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Nuit du 20 au 21 mars,

Après une insomnie au milieu de la nuit, je me suis rendormi après avoir finit les deux derniers chapitres du Yoga de l'Amour divin.

Je doute du lien entre ces lectures magnifiques et le rêve qui a suivi.

Je racontais à une personne une vieille histoire que je me souvenais avoir déjà racontée peut-être vingt ou trente auparavant, sans me rappeler les circonstances exactes.

C'était l'histoire d'un homme a qui il arrivait un événement insignifiant, aussi dérisoire par exemple que de manquer son bus et à partir de là, toute sa vie allait aller de travers et les événements allaient s'enchaîner de telles façon que cela allait finir par une guerre mondiale ou une énorme catastrophe de ce genre. Et plus il essayait de retrouver le fil de sa vie, plus cela compliquait les choses.

En fait, cette histoire a déjà été évoquée dans des films de science-fiction avec des personnages qui remontent le passé et essaye de modifier l'histoire.

Il est possible que cette histoire que j'avais déjà racontée soit un ancien rêve un peu traumatisant que j'avais fait à la suite d'un film de ce genre.

Et après tout ce temps, peut-être trente après, je raconte à nouveau l'histoire de cet homme ; non comme si c'était moi, mais comme une histoire.

Et dans le rêve de cette nuit, un homme arrive et  alors je cesse de raconter mon histoire. La chose est normale, quand nous discutons avec quelqu'un et qu'une troisième personne arrive, cela interrompt parfois la conversation. D'autant que les deux personnes avaient l'air de se connaître et c'est donc moi qui me suis mis un peu en retrait.

Jusqu'au moment ou, stupéfait, les yeux écarquillés par la surprise, je regarde mon premier interlocuteur pour lui montrer que l'homme fait quelque chose qui rappelle furieusement l'histoire que je venais de raconter, comme une preuve, une justification, comme si un élément d'une vieille histoire réapparaissait dans une histoire nouvelle.

Sauf que la chose en question n'a strictement aucun sens. La scène se déroulait dans une sorte de camion épicerie que l'on voit sur les marchés.

J'avais la sensation d'être dans le haut du camion avec qui je discutais au début et cela pourrait être le camion-boucher ou j'achète ma viande le vendredi matin. L'autre homme était en bas et il a posé sur le rebord un étrange petit couffin. On aurait dit une petite boite en carton, dans lequel il y avoir une sorte de "bébé-homme-singe"...

Le visage de l'homme m'a fait penser à l'acteur qui jouait le rôle de Maitre Kobayachi dans Usual Suspect.

Cela aurait pu être aussi être Reggie Nalder, qui jouait le rôle du tueur au visage terrifiant dans l'homme qui en savait trop.

En tout cas il s'agissait d'un homme avec une gueule, en costume, allongés sur le dos, un peu dans la position du mort, dans une boite de 30 centimètres !

Et le visage avait quelque chose de très particulier qui m'a aussi fait penser à un petit singe qui joue. Il y avait une ambiance comme cela, l'impression qu'on se fichait de moi, une sorte de blague - rien ne tenait debout.

D'autant qu'un peu interloqué j'ai approché la main du visage et l'homme n'était pas du tout mort et s'est mis à me téter un doigt comme un bébé. J'ai trouvé cela terrifiant, comme quand on est pris dans une histoire de fou, et je me suis réveillé avec un certain malaise.

Premières impressions

La mémoire est une chose incroyable : que trente ans plus tard, ressorte dans un rêve une histoire a priori sans intérêt particulier, racontée dans un ancien rêve, cela me laisse tout de même une vive impression.

L'intrusion dans le présent d'un passé qui bouscule tout, une période ou les temps se télescopent. Cela me rappelle avoir évoqué il y a quelques jours, l'impression que ma perception du temps est en train de changer, et en tout cas, qu'elle est un peu bousculée. 

Entre parenthèse, dans les images que je vois dans mes méditations, comme dans ce rêve, il a souvent une ambiance de cinéma, d'années 50, ou plus anciens mêmes comme si je me servais d'images de films pour dater les époques. 

Par exemple, je me souviens d'images pendant des méditations en noir et blanc ou en costume traditionnel alors que dans le rêve de cette nuit, c'était clairement en couleur, mais un peu de cette couleur des films colorisés.

D'ailleurs la présence de Maître Kobayashi dans mon rêve est un troublante  car c'est loin d'être un personnage anodin. Il est au service de Kévin Spacey qui dans le film joue le rôle d'un voyou machiavélique et qui dans la réalité, fait probablement encore pire. 

En tout cas il était en bas et j'étais en haut, donc symboliquement sur deux plans différents ; cela me rassure un peu mais tout de même. Même si dans le rêve, rien ne semblait effrayant, plus une conversation anodine que l'on pourrait avoir au café...

Enfin tout de même, cet homme adulte de la taille d'un bébé dans une boite en carton, ce n'est pas très normal. Pourtant, personne n'avait l'air d'être très surpris. 

Et puis, l'apparition dans le rêve de cette histoire que je trouvais passionnante de cet homme à la recherche de son destin, du fil de sa vie, en prise avec avec cet inéluctable enchaînement des événements... 

Bizarre ! Bizarre ! Vous avez dit bizarre ? Comme c'est bizarre... 

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