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Publié par pascalemmanuel

Andal, la poétesse vishnouite

Préoccupé depuis la nuit des temps par la connaissance divine et l'aspiration religieuse, l'esprit indien a transformé toutes les formes de vie humaine et d'émotion ainsi que tous les phénomènes de l'univers en symboles et en moyens par lesquels l'âme incarnée peut tendre vers le Suprême, voire le saisir.

La dévotion indienne s'est particulièrement emparée des relations humaines les plus intimes et en a fait des tremplins vers le suprahumain. Dieu, le Gourou,  Dieu le Maître, Dieu l'Ami, Dieu la Mère, Dieu l'Enfant, Dieu le Soi, chacune de ces expériences – pour nous, elles sont plus que des simples idées – a été portée dans ses derniers retranchements.

Mais aucune d'elle n'a poursuivi, embrassé, chanté avec une passion plus exaltante de réalisation de soi que l'aspiration pour Dieu l'Amant, Dieu le Bienaimé.

Il semblerait que ce symbole humain passionné ait été le point culminant naturel de la flamme montante de la dévotion de l'âme car on la trouve partout où cette dévotion est entrée dans le sanctuaire le plus secret du temple intérieur. Elle est présente dans la poésie islamique ; certaines expériences des mystiques chrétiens répètent les formes et les images que nous connaissons en Orient, mais généralement avec une certaine retenue étrangère au comportement oriental.

Pour le dévot qui a déjà vécu cette expérience intense, c'est ce qui lui permet d'accéder au mystère le plus profond et le plus caché de l'univers. Pour lui, le cœur possède la clé de dernier secret.

L'oeuvre d'un grand poète bengali (Rabindranath Tagore) a récemment réintroduit cette idée auprès des Européens, qui ont tellement perdu la mémoire de leurs anciennes traditions religieuses qu'ils l'accueillent et s'en émerveillent comme une nouvelle forme d'expression mystique. Elle est au contraire très ancienne, comme tout ce qui est naturel dans l'âme humaine.

Au Bengale, ce seul courant a dominé toute une période de poésie nationale et a inspiré religion et philosophie. Dans le mouvement vishnouite de l'Extrême-Sud, nous le retrouvons sous une autre forme dans les chansons des Alwars tamouls, donnant un tour puissant et original aux images de notre vieille poésie classique, car c'est là que le cœur comblé d'une femme l'a chanté pour le Coeur de l'Univers.

Le mot tamoul alwar signifie celui qui s'est noyé, qui s'est perdu dans la mer de l'Être divin. Parmi ces saints canonisés du Vishnouisme méridional, on trouve Vishnuchitta, adepte du yoga et poète, de Villipatam, dans la contrée desPandyas. Il est apelé Perialwar, le grand alwar.

Une tradition, que nous n'avons pas besoin de croire, le place dans ma quatre-vingt-huitième année du quatrième âge du monde, l'âge de fer (kaliyuga).

Mais ces chantres divins sont très anciens, puisqu'ils précèdent le grand saint et philosophe Ramauja dont la personnalité et l'enseignement étaient la dernière fleur de la longue tradition vishnouite. Après lui, le mouvement dévotionnel autour de Vishnu dans le sud est devenu un credo figé et un système plutôt qu'une source de nouvelles élévations spirituelles vers Dieu.

On raconte que la poétesse Andal était la fille adoptive de Vishnuchitta. Il la trouva nouveau-née sous un plan sacré de tulasi. Nous savons peu sur elle, sauf au travers de rares légendes, certaines d'entre elles très belles et symboliques.

La plupart des poèmes de Vishnuchitta ont comme thèmes l'enfance et la jeunesse de Krishna. Andal, élevée dans cette atmosphère, a forgé le moule de sa vie dans les hymnes inspirés que son père adoptif composait. Sa propre poésie – nous pouvons supposer qu'Andal a rejoint tôt la Lumière vers laquelle elle aspirait, car elle est peu abondante – est entièrement centrée sur la passion pour l'Être divin.

On raconte son mariage symbolique avec Sri Ranganatha, Vishnu dans son temple à Srirangam, et sa fusion dans l'image de son Seigneur. Cette tradition cache probablement un fait réel, car le mariage d'Andal avec le Seigneur est encore célébré chaque année avec beaucoup de faste et de cérémonie.

Sri Aurobindo

Un ami m'offre ce petit livre publié aux Éditions Banyan...

Petit recueil de poèmes, avec centre autre, celui-ci....

 

Mes chère filles ! Vous connaissez tous Mayan (17)

Celui qui, né à Mathura (18) dans le nord, jouait dans les eaux pures de la Yamuna (19)

Lui, lanterne céleste aux reflets d'émeraude, (lumière parmi les bergers !)

Pures, nous irons vers le Seigneur Damodara (20), fils illustre, (fierté de sa mère Yashoda !)

Offrant à Ses pieds nos plus belles fleurs,

Nous Lui chanterons des louanges,

Nous graverons dans nos pensées Son souvenir,

Ainsi se volatiliseront nos péchés du passé et de l'avenir

Comme du coton jeté dans le feu !
 

Notre prière unique en sera fructueuse !

* * *

17 Krishna, illusionniste et magicien

18 Ville du nord de l'Inde, lieu de naissance de Krishna

19 Rivière chère à Krishna

20 Autre nom de Vishnu

Dévotion

En occident, nous sommes peut-être plus familiers avec l'histoire de Marie-Madeleine pleurant aux pieds de Jésus (Luc 7. 36-50) ou versant un parfum de prix sur ses pieds de Jésus (Jean 12. 1-11).

Nous nous rappelons aussi des trois images du don total de soi au Divin évoquées par Mère dans L'Agenda du 19 octobre 1955

1) Se prosterner à Ses pieds dans l’abandon de tout orgueil, avec une humilité parfaite.

2) Déployer son être devant Lui, ouvrir son corps tout entier, de la tête aux pieds comme on ouvre un livre, étalant ses centres afin de rendre visibles tous leurs mouvements dans une sincérité totale qui ne permet à rien de rester caché.

3) Se blottir dans Ses bras, se fondre en Lui dans une confiance tendre et absolue.

Ces mouvements peuvent être accompagnés par trois formules, ou l’une d’entre elles, suivant le cas:

1) Que Ta Volonté soit faite et non la mienne.

2) Ce que Tu voudras, ce que Tu voudras...

3) Je suis à Toi pour l’éternité.

En général, quand ces mouvements sont faits de la vraie manière, ils sont suivis d’une identification parfaite, d’une dissolution de l’ego produisant une sublime félicité.

* * *

Je ne saurais dire l'effet qu'à eu sur moi la lecture de ce petit livre d'Andal. Pour la tête, aucun sans doute, peu familier de la culture hindoue. Pourtant, le coeur était troublé par l'intensité de cet amour pour le Divin et les jours suivants furent assez troublés, comme si ces poèmes, anodins, avaient mis le feu quelque part et réveillé des désirs un peu incontrôlables. 

Et peu de temps après ce poème, un beau jour, ou peut-être une nuit, dans une méditation, d'une façon tout à fait inattendue, j'ai eu la vision d'un pied de profil, qui descendait devant moi, à une dizaine de centimètres au-dessus de ma tête...

Je de l'ai pas vu descendre en moi, par le sommet de la tête, le canal central, mais devant, au-dessus de ma tête, en diagonal, une trentaine de centimètres  et il descendait. 

Et quand je l'ai vu, il a disparu...

Dans d'autres textes, je ne me souviens plus, j'avais lu qu'il y a avait des  visions, des rêves, dans lesquels le Maître, le Gourou, l'Instructeur posait ses pieds sur le disciple, que cela signifiait quelque chose...

À suivre...

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