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Publié par pascalemmanuel

Il y a quelques jours, une remarque de Satprem dans le dernier tome des Carnets d'une Apocalypse m'a un peu éberlué, il disait avoir toujours l'impression de mal faire. Ainsi, même lui semblait ne pas savoir que faire, comment faire... et voilà qu'hier, une expérience est arrivée qui m'a, pour une fois, amené une satisfaction au point de me dire : j'ai bien travaillé... même si le "travail" de ce "je" consiste beaucoup à s'effacer pour ne rien faire...

*

Dans l'après midi un ami était venu et nous avons passé quelques heures à parler de Sri Aurobindo, Mère, Satprem et encore et encore... Un spectateur extérieur se serait sûrement dit que nous étions à fond dans le mental à spéculer ceci, discuter cela... n'empêche qu'après mon expérience, il m'est venu une image très parlante. Toutes nos paroles qui se télescopaient m'ont donné l'impression de deux silex... pour allumer le feu. 

*

Je me suis endormi rapidement et après un cycle de sommeil je me suis réveillé angoissé, incapable de me rendormir, alors je me suis assis pour voir ce qu'il se passait et c'est là que l'expérience est arrivée. Comme quoi, une fois c'est l'inconfort qui amène l'intensité nécessaire pour avoir l'expérience, jamais quand je dors comme un bébé bienheureux.

*

Avant de m'endormir j'avais lu le chapitre 22 de L'Espèce Nouvelle...

Voici en particulier un extrait du paragraphe La matière continue m'a fait une forte impression... et engendré une expérience. 

Mais n’allons pas imaginer que c’est une sorte de vie grandiose (pour le Mental, tout doit être grandiose, autrement ça n’existe pas), et que Mère était occupée à manier les destinées du monde et le gouvernement des peuples – ça se passait aussi, mais elle n’était pas «occupée» à ceci ou cela : c’était une vie naturelle où elle ne «choisissait» pas d’avance et mentalement qu’elle allait faire ceci ou cela.

De l’autre côté de notre trame mentale, les choses se meuvent d’un seul Mouvement et il n’y a pas à «choisir» entre deux choses ou des milliers : chaque chose a sa place (les accidents aussi) et chacun a son rôle (les bêtises aussi), et selon les nécessités totales, il vous est donné d’agir sur une circonstance ou une autre.

Et dans cette totalité-là, étrangement (ou pas) les toutes petites choses microscopiques ou les bouleversements mondiaux sont d’une égale valeur. Chaque chose est un absolu qui recèle sa joie totale, ou sa destination unique et irremplaçable dans les milliards de mouvements qui s’entrecroisent – tout se tient.

Un jour, nous avons été bouleversé par une véritable révélation (c’était la troisième fois que Mère parlait de la «trame», c’était en 1971, nous anticipons) : 

J’ai une curieuse impression d’une espèce de trame – de trame avec des fils… comme très lâches, c’est-à-dire pas serrée, qui unit tous les événements, et si on a le pouvoir sur une de ces trames, il y a tout un champ de circonstances qui en apparence n’ont rien à voir les unes avec les autres, mais qui sont liées là, et dont l’une nécessairement implique l’existence de l’autre. Et cela, j’ai l’impression que c’est quelque chose qui enveloppe la terre… Ce sont des circonstances dépendantes les unes des autres d’une façon tout à fait invisible extérieurement, qui n’a pas de logique mentale, mais qui sont comme liées les unes aux autres. Si l’on est conscient, vraiment conscient de cela, c’est comme cela qu’on peut changer les circonstances.

– «Et tu sens le pouvoir sur l’une de ces trames ?» lui demandions-nous. – Non, c’est d’une autre façon : c’est parce que j’agissais sur l’une de ces trames que je m’en suis aperçue… 

On touche un coin et tout bouge. Si on avait le pouvoir de remplacer une de ces trames par une autre, ajoutait-elle, on pourrait changer toutes les choses comme cela. C’est inexprimable.

Et nous insistions (c’est comme cela que nous avons eu notre révélation) : «Sur quelle trame agis-tu en ce moment ?» – Mais je ne sais pas! Ce sont des trames qui sont autour de la terre… Il y en a une… je vois… [alors nous sommes resté pendu en l’air, frappé, vraiment frappé]… Je vois… Mais les toutes petites circonstances de la vie sont là-dessus.

Les toutes petites circonstances… ensemble. Un objet qu’on laisse tomber, et là-bas, dans le détroit de Behring, un iceberg glisse lentement, et celui là prépare son coup d’État, et celui-ci corrige la 229e page d’un livre – et tout se tient. Sans logique… ou d’une logique… impensable. Merveilleuse. C’est comme cela que voit la conscience supramentale, ou plutôt que vit la conscience supramentale. Une innombrable merveille compacte… qui bouge avec cet objet renversé par mégarde, ce petit scorpion qui vient sur le pas de votre porte, ou cet hibiscus blanc qui éclot dans le jardin.

On lit le monde dans un geste. La moindre chose bat totalement.

Il n’y a pas à aller «loin» pour changer le monde.

Il n’y a pas de choses «spéciales» à faire pour changer le monde.

Un petit acte, vrai. Une petite cellule pure.

C’est inexprimable… c’est à voir. À vivre.

 

La première expérience : de l'individuel à l'universel

Je ne me souvenais de rien de tout cela, j'étais juste avec mon sentiment d'angoisse et dès que je me suis assis en méditation-observation, j'entendais tout le temps cette phrase : c'est le corps qui fait le pont, c'est le corps qui fait le pont...

Mère a du parler de cela quelque part dans L'Agenda et c'est alors que toute cette histoire de trame m'est revenue en mémoire et alors, au lieu de me penser-ressentir comme un petit bonhomme séparé de tous et du tout, je me suis pensé intimement relié à cette trame...

Souvent j'ai des perceptions de fils à l'intérieur du corps et je me suis dit que les nadis individuels du yoga indien étaient peut-être reliés aux fils de cette trame. Si le microcosme et le macrocosme sont liés, c'est qu'il doit y avoir des fils qui les relient...

C'est tellement évident pour moi que l'homme est tout un univers... qu'il doit bien y avoir un lien entre notre univers intérieur et l'univers extérieur.

Ici dans ce texte, je pose les mots pour expliquer, mais dans ma méditation, il n'y avait guère de place pour le doute et la discussion, c'était un fait posé... et  soit dit en passant, mon angoisse a instantanément disparu pour être remplacée par une volonté d'extrême délicatesse.

Tout le temps cela venait ainsi, de faire bien attention, de rester très-très tranquille, de respirer doucement, sans faire de bruit, très délicatement... comme si un mouvement brusque pouvait provoquer une catastrophe à l'autre bout du monde.  Je parle de mouvement intérieur, un mouvement de pensée, un mouvement d'émotion, un mouvement d'énergie vitale, un mouvement respiratoire... 

Et plus la conscience devenant tranquille, plus les perceptions devenaient claires... 

À un moment donné, bien que je voie rien de particulier, le sentiment d'être relié au tout était assez fort et l'image de la toile d'araignée m'a traversé l'esprit...

Et si nous touchons n'importe quel endroit de la toile, la vibration se répand sur toute la toile... alors il y avait une invitation constante à diffuser de la tranquillité et ce qui m'a surpris, c'est que cela passait beaucoup par la respiration, car en qi gong, la respiration, on s'en fiche un peu, et les exercices purement respiratoires ne m'ont jamais beaucoup intéressé : pour moi, ça respire comme ça peut ou comme ça vient... 

Et pendant une demi heure environ, il y avait cette insistance à respirer très tranquillement, très consciemment, en quelque sorte dans les fils de la trame...

Un corps diamant...

Et tout à coup il est venu une sensation partielle d'un corps diamant...

Depuis longtemps le corps m'apparait être une sorte de puzzle contenant une multitude de choses, chacune ayant sa propre conscience. En gros, chaque chose en nous que nous pouvons nommer ont leur conscience propre, chaque organe, chaque os, chaque nerf, chaque muscle, chaque zone, chaque groupe de cellule... 

Et j'étais toujours avec cette idée ressentie de façon très forte, très puissante que c'était le corps qui devait faire le pont : le corps, une interface entre les énergies universelle et le monde. 

Soit dit en passant, quand je dis "le corps", je pense souvent aux cellules du corps, l'énergie va où la pensée va... 

Alors, l'importance de la qualité de l'interface m'a sauté aux yeux. Oui, d'un seul coup, cela m'a presque sauté à la figure, j'avais la vision-sensation que certaines zones à l'intérieur du corps.... étaient devenues transparentes, comme si la substance corporelle a cet endroit du corps s'était dissoute, que ce n'était plus que de la pure énergie capable alors de laisser passer la lumière sans faire d'obstacle... et cela m'a fait penser au diamant qui laisse passer le prisme de la lumière...

Alors que je percevais d'autres endroits dans le corps qui étaient tout à fait opaques, comme recouverts d'une croûte marron, incapables de laisser passer, propager la lumière...

On parle toujours d'ouvrir son coeur... soit ! Et le corps ? J'ai le sentiment que chaque partie du corps, de la conscience du corps peut, ou bien restée fermée comme un poing fermé, ou bien s'ouvrir comme une main ouverte, comme une fleur qui s'ouvre... 

Alors je comprenais très bien l'insistance de Mère à parler de la neutralité, de l'impersonnalisation... Dans les profondeurs du corps, cela prenait tout son sens, et cela paraissait évident que toutes les parties opaques semblaient liées à la perception du petit ego personnel, de ses préférences, de ces croyances, de ses conceptions, de son histoire... Une partie du corps encore repliée sur elle-même, qui ne s'est pas encore ouverte-donnée au Divin, à l'énergie divine, à la Conscience divine.. 

Pour le dire autrement, la sensation générale était très agréable mais je voyais bien que si je m'en flattais, si j'en faisais une affaire personnelle, la sensation de rayonnement, de transparence cessait, diminuait. Je m'efforçais de rester tout à fait neutre, indifférent, calme, tranquille, très tranquille... 

Et puis cette impression de délicatesse était très insistante, très présente... un processus vraiment très délicat. 

La transformation finalement, c'est que chaque point se donne complètement au Divin, se fondent dans la conscience divine...

Et cela n'avait rien à voir avec les notions intellectuelles, psychologiques, philosophiques, c'était un fait concret, une sensation qu'à certain endroits la lumière pouvait passer et se propager et qu'à d'autres elles ne passait pas. D'ailleurs sur le plan mental, j'ai plutôt souvent l'impression d'être assommé, que je comprends de moins en moins, complètement désorienté, ne sachant plus quoi faire...

Alors il y avait une sorte d'impression-compréhension que le travail, en cet instant, consistait à transformer le corps en une sorte de diamant composé de milliers diamants : que chaque partie du corps devienne transparent... 

Volonté divine...

Parfois, pendant quelques minutes, la concentration-aspiration changeait un peu et alors cela ressemblait à une prière pour laisser passer la volonté divine.

La volonté divine, ça c'est quelque chose qui me paraissait merveilleux au point d'avoir l'impression d'en être amoureux, sans trop savoir ce que c'est d'ailleurs... 

Il y a quelques années, pendant quelques semaines, dès que je me tournais intérieurement vers la volonté divine, je ressentais un pétillement de joie, un émerveillement... sans rien comprendre. Et puis c'est passé, j'ai oublié et il y a quelques jours j'ai trouvé cet Hymne à Agni de Sri Aurobindo et cela a réveillé.... quelque chose.

Immense il va et il vient, dans la rapidité de l'esprit, dans le silence ; nulle rumeur, nulle clameur ; immobiles, silencieux sont les coursiers, les Forces de la vie ; et pourtant le char avance vif comme l'éclair.

Je vous le dis, la Volonté divine loge en tout notre être pour le bien de notre âme et celui des dieux qui oeuvrent en l'homme ; c'est une énergie complète, absolument héroïque, vaste dans le vaste de la Vérité, lumineuse dans la Lumière.

Ainsi, quelque fois pendant de longues minutes la concentration s'immobilisait sur l'attitude d'être tout à fait impersonnel pour laisser passer la volonté divine sans aucune déformation personnelle... 

La deuxième expérience - de l'universel au personnel....

Et puis d'un seul coup, plus rapide qu'un claquement de doigt, la position de la conscience, l'attitude, la concentration, la perception... tout à changé.

C'est le corps qui doit faire le pont alors tout le temps j'étais resté conscient, ou plutôt observateur, de ce qu'il se passait dans le corps... mais j'en étais tout à fait détaché et j'étais resté concentré sur cette idée de la trame universel, tout le temps, c'est au monde que je pensais, à ce qui nous relie au monde, à l'univers. Je n'étais pas du tout concentré sur mes petites histoires personnelles, je n'y pensais même pas...

Et d'un seul coup, ma respiration a changé et cela a tout chamboulé. Il y avait de toutes petites inspirations, un peu difficiles, assez courtes, très délicates aussi et chacune des inspirations amenaient de l'énergie dans une ligne traversant toute la partie gauche du corps du cerveau, au bras gauche, la partie gauche de la poitrine, de l'abdomen, de la hanche de la jambe.

Cela m'a semblé très-très curieux. Je ne pensais pas du tout à moi, mes petits soucis, et tralali et tralala, je pensais au monde, à l'univers, je m'oubliais en quelque sorte... et par un tout petit changement respiratoire, il y a un brusque retournement, renversement et d'un seul coup, tout était de nouveau focalisé sur mon histoire apparemment personnelle.

À chaque inspiration, très délicate, il y avait comme des particules qui entraient dans cette ligne... et d'un seul coup, cela a pris un sens tout à fait personnel  avec des éléments que j'avais complètement oubliés.

Un jour, dans un stage d'Aïkido, Gérard Blaize qui fut le premier européen a avoir reçu le 7 ème dan m'a dit que sur le plan énergétique, mon coté gauche était mort. Mentalement je n'ai pas compris mais quelque chose en moi a compris. Sur le plan anatomique, il n'y a rien et je suis capable de faire tous les mouvements.

Il y a toujours la sensation d'être plus fort d'un côté mais cela va au-delà de ça, c'est le sensation de quelque chose dans la partie gauche qui est complètement amorphe, inerte. Sur le plan énergétique ou symbolique ou je ne sais quoi, cela doit correspondre à quelque chose.

Pour expliquer, une image assez parlante m'est venue...

C'est comme si un "mini-éclair" m'avait frappé la partie gauche de la tête... et que le circuit énergétique intérieur qui avait été touché avait été complètement nécrosé... alors cela n'empêche rien du fonctionnement général du corps mais il y a cette sensation qu'à l'intérieur, sur la partie gauche du corps, il y a un circuit qui est complètement HS, qui a grillé.

Je n'ai jamais trop compris à quoi cela correspondait. Je n'ai qu'une seule hypothèse. Gérard Blaize a dit que mon côté gauche était mort. 

Pour commencer, quand on étudie un peu L'Agenda de Mère, il est parfois question de vivants déjà en partie morts et de prétendus morts encore très vivants, avec toutes les nuances possibles entre les deux. 

Ensuite, on dit que la partie gauche est yin, donc liée au féminin, à la femme, à la lignée maternelle... et la partie droite yang reliée au masculin, à l'homme, à la lignée paternelle... 

Et il se trouve que ma mère s'est un jour tiré un coup de fusil dans la poitrine et que j'ai eu la bonne idée de naître un an plus tard, le jour anniversaire de sa tentative de suicide. Plus tard, en faisant un arbre généalogique, je découvrais que ma mère est née en 1932 et qu'entre 1931 et 1933, il y avait 5 morts autour de sa naissance. Plus tard, elle me prétendit que, lorsque j'étais bébé, mon père avait essayer de me tuer en m'étouffant avec un oreiller. Avec le recul, cela ne tenait pas debout mais sur un enfant, ce genre de paroles délirantes et mortifères laissent sans doutes quelques traces. En tout cas, cela ne m'a pas empêché de beaucoup m'occuper de ma mère et de l'accompagner jusqu'au bout. 

Il fallait que tes cellules fassent l'expérience de la mort... disait Mère à Satprem à propos de son passage dans les camps. Les épreuves nous arrivent et nous ne comprenons pas pourquoi... 

Cela faisait des années que je n'avait pas repensé  à tout ça et et c'est revenu hier soir, tout à fait à l'improviste. Sans arrêt des choses ressurgissent du passé. C'est un aspect du travail de transformation, de cela aussi Mère en parle.

Je ne comprends pas pourquoi la conscience est revenue sur le personnel, l'individuel parce que, quand j'étais ouvert-relié au monde, c'était agréable, tranquille, cela se passait très bien, c'était intéressant... et je ne comprends pas non plus comment cela a pu se faire en un claquement de doigts... 

Finalement cette méditation d'environ un heure ressemble à une longue respiration. Pendant toute la première partie c'était la conscience tournée vers l'extérieur, comme un élargissement dans l'infini dehors et toute la seconde partie c'était revenir dedans, à l'intérieur. 

Il y avait la perception que chaque inspiration amenait de l'air, de l'énergie dans ce circuit pour le restaurer, le régénérer et cela faisait mal, physiquement. Tout le long de cette ligne des douleurs apparaissaient, des sensations désagréables, inconfortables. Et même une sorte de mécontentement.

Parfois, la perception changeait un peu et la ligne douloureuse me donnait l'impression d'une crevasse à l'intérieur du corps... que par des inspirations très conscientes, j'essayais de combler, de remplir d'énergie. Encore que, cela me semblait très matériel, comme s'il y avait une sorte de substance énergétique, un air solide.

Je disais plus haut que chaque partie du corps a sa conscience propre. Et là, tout à coup, je me suis aperçu que ce circuit énergétique nécrosé, ou les parois de cette crevasse, ressentait cette arrivée d'air frais, d'énergie nouvelle comme une intrusion impossible, quelque chose qu'il croyait ne pas pouvoir assimiler. Il ressentait cela comme quelque chose d'étranger.

Et puis, au bout d'une dizaine de minutes de respiration minutieuse, consciente, il a commencé à comprendre qu'il pouvait absorber mais c'était comme boire à la pipette, au goutte à goutte. Cela me donnait l'impression d'une partie morte, complètement nécrosée, enkystée qui cherchait à nouveau à se nourrir de vie. 

Alors, c'était comme si cette partie du corps appelait elle-même pour être régénérée...

Ce n'est pas le tout de vouloir guérir, comme ça en gros, il faut que la partie blessée, elle-même, le veuille... 

Un dernier aspect :

Souvent les expériences mettent un certain temps à s'effacer. Là, cela m'a surpris, il m'a semblé que sitôt c'était finit que c'était finit. En écrivant, le souvenir revient, mais quelques minutes après, presque j'avais tout oublié et n'y pensais plus du tout. Cela ressemblait à entrer dans une pièce puis une autre, un état de conscience puis un autre, avec des séparations assez nettes entre les deux... alors que d'habitude le passage est beaucoup plus flou.

Conclusion :

L'expérience de la trame décrite par Mère dans l'extrait cité au début n'est une qu'un élément parmi tant d'autres, son Agenda regorge de milliers d'expériences, certaines très déconcertantes pour la conscience habituelle. 

En général, quand je trouve un élément à la lisière entre l'action individuelle et l'action du monde, quelque chose dresse l'oreille. Le monde va mal, on voudrait que cesse la malveillance, la maltraitance des enfants surtout, et que ce nouveau monde  de lumière, de justice, de vérité arrive enfin. Et je me dis toujours, c'est probablement en partie faux d'ailleurs, qu'on ne peut pas entrer dans le nouveau monde avec les moyens de la vielle conscience.  

On touche un coin et tout bouge. Si on avait le pouvoir de remplacer une de ces trames par une autre, ajoutait-elle, on pourrait changer toutes les choses comme cela. C’est inexprimable.

Encore que, il n'y a aucune opposition entre l'action extérieure et l'action intérieure. Nous pouvons utiliser des moyens financiers, logistiques, un réseau plus ou moins influent, des compétences pratiques, techniques à mettre au service de cette guerre de l'information, cette guerre contre l'espèce humaine et nous pouvons aussi apprendre à utiliser le pouvoir de la conscience. Pour cela, Sri Aurobindo-Mère-Satprem ont laissé des indications précieuses. 

Alors parfois, depuis une vingtaine d'année, il vient une expérience qui est comme une illustration de l'une de leur parole. Et cela marche d'autant mieux que c'est spontané. Je ne me suis pas dit : je vais me concentré sur la trame pour ceci-cela, cela s'est fait comme ça et je me suis rappelé ce texte, et pas un autre, au moment où cela se faisait. Ce n'était pas prémédité. 

Mais à chaque expérience, ce n'est qu'un maillon de la chaine, qu'une étape d'un long processus. En soi, on s'en fiche un peu, cela ne veut pas dire grand chose. C'est comme s'arrêter en plein milieu d'une randonnée, cela ne va pas du tout, ou au milieu d'une histoire. Notre seule solution est de continuer et d'aller au bout et de traverser toutes les difficultés, traverser..

Par contre, quand nous pouvons relier notre "petite histoire" à la "grande histoire", cela commence à devenir intéressant et un peu plus vibrant. 

Ce que j'appelle la grande histoire, le fait central et décisif, c'est que la conscience tout entière est en train de changer-muter... Si la conscience est là, même faire sa vaisselle devient intéressant, si elle est éteinte, nous pouvons faire n'importe quoi, cela n'a aucun goût. Où alors, on est dans l'habituel fatras mental, émotionnel, vital... 

Un aspect important est peut-être de trouver comment passer de la lecture à l'expérience... encore que, je doute que celles-ci arrivent par une volonté personnelle égoïste. Après tout, ce soir-là j'ai lu bien d'autres paragraphes et tous les jours je lis quelque chose et cela n'enclenche pas toujours une expérience. 

Tout de même, il y a sans doute des éléments qui les favorisent. Pour moi, j'ai remarqué qu'un certain isolement des informations aide. Les oeuvres de Sri Aurobindo-Mère- Satprem nous mettent en contact avec une vibration qui a un certain pouvoir. Si par-dessus nous ajoutons la vibration d'un journal télévisé, d'une série policière, d'un article sur l'actualité, d'un jeu à l'ordinateur, d'un bavardage sur le prix des carottes et de tout un tas d'autres vibrations... alors, la vibration des "lectures spirituelles" est mélangée, recouverte, étouffée avec toutes les autres vibrations... et elle perd plus ou moins complètement son pouvoir. 

Obésité, diabète, hypertension... les dégâts de la malbouffe sont bien connus ; les informations peuvent être tout aussi nuisibles, peut-être même davantage. S'il ne s'agit pas de se couper du monde, il ne s'agit pas non plus de se laisser submerger et envahir par tout et n'importe quoi.

Être plus attentif aussi car le nouveau monde se prépare dans de minuscules changements presque imperceptibles, des choses qui paraissent tout à fait anodines... aux effets démesurés. 

Finalement, toutes ces lectures nous aident à mieux regarder et surtout à regarder au bon endroit, de la bonne façon.

À suivre, merci pour votre lecture et bon courage à tout le monde... 😊

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