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Publié par pascalemmanuel

Je me sens un peu comme le conseiller Hamann quand il dit à Néo "Il y a tellement de choses en ce monde auxquelles je ne comprends rien"...

Mais nous pouvons nous soigner un peu, lire, étudier, méditer...

Je viens de terminer en trois jours le premier tome 1 de L'âme de la France - Des origines à 1799 de Max Gallo et au demeurant, cela se lit très bien, même si cette profusion de détails et de dates à tendance à rentrer par une oreille et ressortir par l'autre ; je me sens plus intéressé à l'histoire des idées qu'à l'histoire des faits... 

A vrai dire, mes lectures historiques doivent se compter sur les doigts d'une main. J'ai de très vagues souvenirs (c'est vieux) d'avoir lu les Mémoires du Général de Gaulle et plus récemment, Le livre noir de la gauche française de Xavier Moreau, et c'est à peu près tout.

Quelques séries historiques des Rois Maudits, en passant par Versailles, les Tudors, les Médicis, les Borgia, quelques films historiques, les interventions d'Asselineau qui resitue souvent le contexte historique des événements, quelques vidéos d'Henri Guillemin et d'Annie Lacroix-Riz et voilà à peu près toutes mes connaissances historiques, c'est-à-dire encore très peu.

Néanmoins, deux choses m'ont laissé une forte impression.

Tout d'abord, tout ce que nous pouvons observer de la situation actuelle trouve ses racines dans ce passé oublié et méconnu. Un pouvoir autoritaire, la folie du dirigeant, la brutalité répressive, l'endettement endémique, la trahison des élites au profit de ce qu'on appelait "le parti de l'étranger", le centralisme, les querelles du pouvoir avec les corps intermédiaires, les différentes forces politiques et sociales, la corruption, etc. ; tout cela puise dans nos racines historiques, se que Max Gallo appelle l'âme de la France, ce qui constitue, nos traits de caractères, nos tendances. 

En fait, par histoire des idées, je trouverais très intéressant, au lieu de suivre la chronologie historique, de reprendre les caractéristiques essentielles de ce que nous voyons se dérouler sous nos yeux et de montrer qu'elles prennent leurs racines dans notre histoire.

Et paradoxalement, ce sentiment de mieux comprendre s'est accompagné du sentiment de ne plus rien comprendre. Ou pour être plus exact, de voir à quel point les choses sont complexes et imbriquées les unes dans les autres. 

Alors, les conversations de comptoirs, il faudrait faire ceci, il faudrait faire cela, cela devient plus compliqué. Comment se faire un avis tranché sur les événements quand les plus grands hommes ont du sang sur les mains et les plus grands événements se sont payés au prix fort ?

Et ensuite, je suis tout de même frappé par la violence de l'histoire. Il ne me semblait pas que j'étais un enfant de cœur mais tout de même. Par exemple, le livre n'est pas du tout une histoire des guerres et des soulèvements populaires mais ici et là, 50 morts, 200 morts, des milliers de morts, des rebelles pendus, décapités, envoyés au galères, enfermés à vie sans jugement...

Parfois, au fil de la lecture, j'avais envie de pleurer ou de vomir et curieusement, je me sentais en deuil avec le sentiment que nous nous sommes construits sur le sang et la souffrance des générations passées, c'est douloureux. 

Deux nuances méritent d'être apportées. 

Sans doute que tous les pays du monde se sont construit sur cette violence ; cela rappelle cet aphorisme d'Héraclite : 

« La guerre est le père de toutes choses, de toutes le roi ; et les uns, elle les porte à la lumière comme dieux, les autres comme hommes ; les uns, elle les fait esclaves, les autres, libres. »

J'ai l'espoir, l'illusion diront certains, qu'en France, la barbarie fut moins barbare. Je me dit que, le fait que Sri Aurobindo aimait beaucoup la France avec les propos de Mère sur le colonialisme Britannique et le raffinement dans la torture des chinois, qu'il y a peut-être un fond de vérité dans mon sentiment. 

Déjà la série La guerre des trônes m'avait laissé un goût amer dans la bouche : que de souffrances de par la bêtise, l'avidité ou l'orgueil d'un prince ! Est-ce qu'un jour les peuples seront gouvernés par la Sagesse ? 

*

Et puis, il y a un étrange phénomène concomitant d'amélioration et de dégénérescence.

En effet, malgré toute la brutalité policière des temps actuels, malgré la violence inouïe du pouvoir, c'est évidemment rien en comparaison de ce qu'ont subit les générations passées. En soi, c'est le signe que le pouvoir a progressé vers davantage de respect de le personne humaine. 

Et de l'autre, nous avons le sentiment de n'avoir, avec la crise actuelle, jamais une telle proportion de mensonge, de fausseté, de corruption, de bêtise etc... que cela rappelle cette parole :

«La fin d’un stade de l’évolution est généralement marqué par une puissante recrudescence de tout ce qui doit sortir de l’évolution.»

Sri Aurobindo – The Karmayogin, III.347.

Deux citations parmi tant et tant d'autres :

"Je suis de France, disait de Gaulle en 1965, quand on l'accusait d'être le candidat de la droite. La France, c'est tout à la fois, c'est tous les français. Ce n'est pas la gauche, la France ! Ce n'est pas la droite, la France ! Prétendre représenter la France au nom d'une fraction, c'est une erreur nationale impardonnable !" (page 18)

*

Le ciment de cette union, c'est le patriotisme.

"Il dit (Napoléon) : "Ni bonnet rouge (révolutionnaire), ni talon rouge (aristocratique)  : je suis national !" La Révolution, la République sont l'assomption de la nation." (page 354)

Notre être individuel véritable, nous ne le connaissons pas vraiment...

A fortiori, notre être collectif, nous le connaissons encore moins...

Qu'est-ce que c'est, une nation ? Qu'est-ce que c'est, la France ? Pour moi, c'est une construction politique, mais cette réponse est insuffisante, ce n'est qu'un aspect des choses et certainement pas le plus important. 

C'est animé par cette question que j'ai commencé la lecture du livre de Max Gallo, et j'y ai trouvé, faute de mieux, quelques éléments constitutifs de notre identité collective.

Sri Aurobindo a écrit quelque part qu'une nation était un principe spirituel, quelque chose comme ça. Si j'ai bien compris sa pensée, rien n'est moins sûr, les nations sont sensés incarner certains aspects du Divin...

Oui d'accord, mais comme toutes les vérités, tant que nous n'en faisons pas l'expérience... 

Je me souviens avoir lu, je ne sais plus où, que selon lui, le territoire et la langue, n'étaient pas des facteurs déterminants, que des éléments plus profonds fondaient l'unité d'une nation. 

Ce qui ne veut pas dire non plus que, langue et territoires sont sans importance. D'ailleurs, les régimes totalitaires ont souvent pour caractéristique de couper les peuples de leurs langues d'origine.

En tout cas, si l'unité d'une nation se fonde sur d'autres choses que le territoire et la langue, alors la prophétie de Mariam de Nazareth du 5 juillet 1875 peut-être entendue avec moins de perplexité  : « Oh ce qui réjouit mon cœur, c’est que la Syrie appartiendra à la France. » (1)

Et qui ajoute que cet événement ne doit avoir lieu que lorsque « la France sera Reine.»

(1) ? ? ? Je termine cet article et quelle n'est pas ma surprise de voir que François a publié une nouvelle vidéo sur l'amitié entre la France et... la Syrie ? ? ?

 Le retour du roi ? 

Je me souviens d'une interview de Tolkien qui affirmait clairement n'avoir jamais prétendu à une quelconque message ; son œuvre est pure fiction. 

Pourtant, la dernière fois que j'ai regardé la trilogie du Hobbit, allez savoir pourquoi, lorsque Gandalf prononce "Ils se rassemblent autour de leur roi", mon oreille s'est dressé. Pourquoi cette fois et pas les précédentes ? 

Et puis, par rapport à ces prophéties publiées dans un article précédent, je veux bien entendre que parmi les plus vieilles d'entre elles, celles qui remontent à un temps où le souvenir de la monarchie était encore proche, il y ait cette annonce d'un retour d'un roi en France. Mais cela va bien au-delà et ils persistent et signent même dans les apparitions les plus récentes...

Je me demande s'il s'agit d'une métaphore du Roi intérieur, tout l'être individuel qui se rassemble autour du Roi divin qu'il a en lui. Thérèse d'Avila l'appelait Majesté. La formulation parait pompeuse et désuète et renvoie en partie à Mère nous disant, dans L'Agenda du 19 septembre 1958, que nous avons perdu le sens du sacré :

"Il y a une chose que le monde moderne a complètement perdue, c’est le sens du sacré.

Depuis mon enfance, je passe mon temps à me recouvrir de voiles: un voile et encore un voile et encore un voile, pour que l’on ne me voit pas. Parce que, me voir sans avoir l’attitude qu’il faut, ça, c’est le grand péché. Enfin, «péché» au sens où Sri Aurobindo l’entend, c’est-à-dire que les choses ne sont plus à leur place."

Une formule consacrée des chrétiens parle d'un peuple de prêtres, de prophètes et de rois... et voilà de nouveau l'ignorance, qu'est-ce que cela veut dire ? Est-ce une simple formule, vide de sens ? 

Nous savons que la réalité extérieure est le miroir de la réalité intérieur. Si intérieurement un nombre significatifs d'êtres retrouvent leur roi intérieur, se pourrait-il qu'un roi extérieur se manifeste ?

Et qu'en est-il des prophéties concernant Kalki ? Qu'à la fin des temps, le Divin s'incarnera. Même Sri Aurobindo a dit qu'il reviendrait dans un corps supramental.

Il a écrit aussi qu'une race divine allait prendre le contrôle de la terre et Mère nous a dit qu'il y avait davantage de différences entre l'être supramental et l'être humain actuel qu'entre un être humain actuel et un animal.

En ce cas, est-ce absurde d'imaginer qu'un être supramentalisé ou encours de supramentalisation se manifeste dans notre réalité et soit reconnu comme divin, semi-divin, incarnant les qualités de connaissance, de sagesse, de pouvoir, de compassion... et faisant de lui un "roi naturel et légitime".

C'est curieux, cette idée du retour d'un roi est tellement absurde, tellement contraire aux idées politiques en cours actuellement que quelque chose en moi se refuse a rejeter complètement cette possibilité...

C'est amusant. Je serais curieux de savoir ce que le Divin nous réserve et... je m'attends à tout. Il y a quelque chose de l'ordre de l'accomplissement d'un Destin prévu de toute éternité, un passage décisif vers Autre chose, un tout autre paradigme... 

Sraddhalu dans la retraite à laquelle j'ai participé a mis en évidence un aspect important qui m'a beaucoup marqué. Dans notre nature mentale, émotionnelle, énergétique, sensorielle tout bouge. L'être psychique est stable, immuable, immobile... 

Presque, trouver l'Immobile en nous et c'est trouver le Divin. Ce n'est pas tout à fait vrai puisque le Divin est aussi suprême Dynamisme, Energie etc...mais tout de même, c'est semble t-il la première étape nécessaire, la plus facile.

S'il pouvait y avoir, au cœur de nos institutions, un centre capable d'unifier et d'harmoniser les tendances contraires et puissent garantir, par son aura, la cohésion nationale, les intérêts vitaux du pays, la continuité, la stabilité... ne me paraît pas si absurde.

Un centre royal, pas nécessairement de "pouvoir" au sens où nous l'entendons, mais presque de "non-pouvoir". Cyril Javary, un traducteur du Yi Jong, dans un cours sur la Chine dans mon école de Qi Gong a parlé qu'en Chine, les parcelles agricoles étaient parfois découpées en 9 cases et que celle du centre était laissée vide. Ou avec seulement le puits. Et que le fait que "le centre soit vide" permettait que tout puisse s'organiser harmonieusement autour.  

En tout cas, ce pays, le moment venu, il faudra le reconstruire, l'organiser, le gérer. Comment ? Normalement, un profond changement de conscience devrait instaurer un profond changement dans nos institutions. Période incertaine et passionnante. La conscience de vérité est en soi une conscience d'harmonie, elle seule nous donnera la clef pour unifier les différentes tendances de notre société complexe. 

En attendant, tout semble montrer que la Tempête à venir est inévitable, alors souvenons nous :

 

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