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Publié par pascalemmanuel

Ces jours-ci, à deux reprises, la première fois, c'était très fort, il m'est arrivé une micro expérience de quelques secondes, une minute ou deux. Je ne sais pas vraiment ce que c'est. 

J'étais allongé sur le dos dans mon lit, la nuit, les yeux fermés et je me laissais aller à entrer dans la relaxation, l'intériorisation... quand tout à coup, quelque chose perçu comme une étincelle de lumière tellement brillante m'est tombé dans le cerveau que j'ai froncé les yeux de toutes mes forces, tout à fait comme lorsque nous sommes éblouis par une lumière trop intense. Cela faisait mal. 

Pourtant, à proprement parler, je n'ai vu aucune lumière, c'est le réflexe spontané de fermer les yeux qui m'a fait penser qu'il s'agissait d'une lumière. Mais comment être ébloui par quelque chose que l'on ne voit pas ? 

Alors j'ai essayé de détendre le cerveau, d'accepter, de m'ouvrir et de m'élargir au lieu de résister et de me refermer et, cette sorte de "goutte de lumière" intense dans le cerveau, a semblé se diriger dans le conduit auditif de mon oreille droite, celui où je perçois constamment un acouphène, plutôt d'une tonalité grave, et le son alors a changé, il est devenu plus aigu et ressemblait au bruit strident de la craie sur le tableau. Encore une fois, c'était très désagréable et le premier réflexe a été une sorte de tentative de... "froncer les oreilles". 

C'est un phénomène que j'avais déjà perçu quelques fois dans le passé mais qui n'était pas arrivé depuis plusieurs semaines, peut-être plusieurs mois. Satprem a parlé de gouttes qui lui tombaient dedans. Est-ce le même genre de goutte ? Il faudrait goûter les deux gouttes pour voir si elles ont le même goût. Qui sait, cette micro expérience de quelques secondes est peut-être l'amorce d'un processus... Ne sous-estimons rien de ces "petites" expériences qui nous arrivent, apparemment sans importance, un travail très humble, très modeste nous a dit Mère...

En tout cas, en spiritualité, nous parlons volontiers de sentiment de paix, de joie, de lumière, d'amour, toutes ces choses sous-entendues agréables, mais mon expérience est que lorsque j'ai l'impression qu'une vibration d'en haut descend en moi, ce n'est pas si facile que ça à recevoir... 

Quelques jours plus tard, ce matin, je lisais le commentaire de Mère de l'Aphorisme 2 de Sri Aurobindo :

"L’inspiration est un courant ténu de brillante clarté qui jaillit d’une Connaissance vaste et éternelle. Elle dépasse la raison plus parfaitement que la raison ne dépasse la connaissance des sens."

“Beaucoup de gens ont demandé pourquoi sri Aurobindo a dit que le courant était « ténu ». C’était pour faire une image expressive, une opposition frappante entre cette immensité de Connaissance divine, supramentale — l’origine de cette inspiration qui est infinie — et ce qu’un esprit humain peut en percevoir et en recevoir. Même lorsqu’on est en contact avec ces domaines, la quantité de ce que l’on en perçoit est minime, ténue ; c’est comme un tout petit ruisseau, ou quelques gouttes qui tomberaient, et ces gouttes sont si pures, si brillantes, si complètes en elles-mêmes, qu’elles vous donnent la perception d’une inspiration merveilleuse, l’impression que vous avez touché à des domaines infinis et que vous vous êtes élevé très haut au-dessus de la condition humaine ordinaire — et pourtant ce n’est rien en comparaison de ce qui est à percevoir.”

 

Orthosiphon aristatus – Thé de Java – Intensité spirituelle – C'est une intensité sans violence. L'ardeur qu'elle vous donne se manifeste sans grands gestes ni grands mots.

 

En tout cas, si c'est cela qui m'est arrivé, l'aspect béatifique est comme d'habitude passé à la trappe. Dans l'obscurité et dans le chagrin nous crions au Ciel : "on veut la lumière, on veut la joie...". Mais est-ce que nous sommes CAPABLES de la recevoir ? 

Quelques jours plus tard après la rédaction de cet article, je lis l'Agenda du 26 novembre 1958 et me fait me souvenir que j'ai oublié qu'après avoir ressenti cette étincelle de lumière étincelante dans la tête, j'ai eu la sensation que mon front s'ouvrait tout à fait comme on ouvre en grand les deux battants d'une fenêtre et il y avait une grande lumière solaire devant moi. Comme dans un appartement qui donne plein sud. 

 

Au fond, l’immense majorité des hommes sont comme des prisonniers avec toutes les portes et toutes les fenêtres fermées, alors ils étouffent (ce qui est assez naturel), mais ils ont avec eux la clef qui ouvre les portes et les fenêtres, et ils ne s’en servent pas...

 

Certainement, il y a une période où ils ne savent pas qu’ils ont la clef, mais longtemps après qu’ils le savent, longtemps après qu’on le leur a dit, ils hésitent à s’en servir et ils doutent qu’elle ait le pouvoir d’ouvrir portes et fenêtres, ou même qu’il soit bon d’ouvrir les portes et les fenêtres!

 

Et même quand ils ont une impression que «après tout, ce serait peut-être bien», il reste une crainte : «Qu’est-ce qui va arriver quand ces portes et ces fenêtres seront ouvertes?...» et ils ont peur. Ils ont peur de se perdre dans cette lumière et dans cette liberté. Ils veulent rester ce qu’ils appellent «eux-mêmes». Ils aiment leur mensonge et leur esclavage. Quelque chose en eux l’aime et y reste agrippé. Il leur reste l’impression que sans leurs limites, ils n’existeraient plus.

 

C’est pour cela que le trajet est si long, c’est pour cela qu’il est difficile. Parce que si, vraiment, on consentait à ne plus être, tout deviendrait si facile, si rapide, si lumineux, si joyeux – mais peut-être pas de la manière dont les hommes conçoivent la joie et la facilité.

 

Au fond, il y a très peu d’êtres qui n’aiment pas la bataille. Il y en a très peu qui consentiraient à ce qu’il n’y ait pas de nuit, et qui ne conçoivent la lumière que comme l’opposé de l’obscurité : «Sans ombre, il n’y aurait pas de tableau. Sans lutte, il n’y aurait pas de victoire. Sans souffrance, il n’y aurait pas de joie.» Voilà ce qu’ils pensent, et tant que l’on pense comme cela, on n’est pas encore né à l’esprit.

 

Et de fil en aiguille, cette recherche dans l'index de l'Agenda, j'en découvre deux autres qui contiennent ces mots "majorité des hommes". 

 

C'est une chose curieuse : la majorité des hommes a peur de ce qui est invisible, au point que quand quelqu'un est mort (qu'ils aimaient beaucoup quand il était vivant), ils ne veulent pas le voir après sa mort ! (Agenda du 6 septembre 1969)

 

*

 

Tu sais, c’est très intéressant : la majorité des hommes vivent en arrière ; il y en a un bon nombre (et ce sont les plus intéressants) qui vivent dans le moment présent ; et il y en a (peut-être un nombre infinitésimal) qui vivent en avant. Voilà. Moi, j’ai l’impression – j’ai toujours l’impression quand je regarde les gens et les choses, de faire marche arrière ! (Mère fait te geste de se retourner). Et je sais (ce n’est pas même «je sais» ni «je sens», ce n’est pas cela), je SUIS – je suis en avant. Dans ma conscience, je suis en l’an 2000. Alors je sais comment ce sera et... (Mère rit) c’est très intéressant ! (Agenda du 16 février 1972)

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