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Publié par pascalemmanuel

Patience, persévérance, approfondissement...

Sentiment d'appartenir à la Mère divine, aucune ambition, plexus solaire, dignité d'âme, instrument du Divin... toutes sortes d'expériences peuvent nous traverser. Dans ces moments, c'est comme si tout à coup la conscience s'éveillait, allumait un feu sur un point ou un autre... et puis la conscience ordinaire revient, la petite flamme, apparemment s'éteint.

Pourtant, toutes nos expériences disparates semblent conduire à un changement intérieur... que nous comprenons encore assez mal. Et puis, ensevelies dans nos profondeurs, nous sentons quelquefois que ces micro-expériences continuent d'agir, et d'ailleurs parfois elles ressurgissent. Cette dignité d'âme par exemple, il m'a fallu plusieurs jours pour seulement percevoir qu'elle guérissait quelque chose... si nous pouvions à volonté nous connecter à... "ça", ce serait magnifique.

La leçon de chose pourrait être de rester bien tranquille, de prendre le temps de savourer ces expériences, de les laisser se développer, s'épanouir, s'approfondir, se transformer...

Détachement, renoncement...

Autre exemple, j'ai commencé à m'intéresser à ce yoga à 33 ans et j'en ai 54 et c'est la première fois où je suis traversé par l'impression de commencer à expérimenter le détachement, le renoncement. Vous savez, c'est quand intérieurement on se dit quelque chose du genre : Ah ! d'accord, c'est de cela qu'il s'agit..." On croyait savoir et puis...

Alors très certainement j'ai déjà un peu expérimenté cela, il y a des choses auxquelles j'ai renoncé... mais presque sans m'en rendre vraiment compte, sans y faire trop attention. Là c'est différent, il y a la conscience ou davantage de conscience. Je me souviens d'une parole de Sri Aurobindo qui disait que nous restions secrètement attachés à... je ne sais plus... peut-être parlait-il de nos impuretés, de nos imperfections. Notre conscience extérieure prétend vouloir s'en débarrasser alors que secrètement nous chérissons nos vices.

Eh bien ! C'est comme si, bien plus profondément qu'avant, j'étais mis en face de l'expérience de lâcher prise, de me détacher, de renoncer à certaines choses, comme si j'étais invité à renoncer à mes revendications, à renoncer au Désir lui même. Le caractère concret de la chose est plus sensible.

Combien de temps cela prendra est une autre histoire...

S'identifier à un livre...

Je me souviens des magnifiques premières pages de Sri Aurobindo dans son Essai sur la Guîtâ où il nous dit qu'aucun livre ne contient la totalité de la vérité.

Affirmons avant tout l'existence d'une certaine Vérité, une et éternelle, que nous cherchons ; d'elle tout autre vérité découle, à sa lumière toute autre vérité se situe, s'explique et s'encadre dans le plan général de la connaissance.

Mais précisément pour cette raison, cette Vérité ne peut être enfermée dans une seule formule tranchante et il n'est pas probable qu'on la trouve, dans sa totalité et avec ce qu'elle implique, dans une seule philosophie ou un seul Livre sacré, ni qu'elle soit exprimée en entier et à jamais par un maître, un penseur, un prophète ou un Avatâr quelconque.

C'est magnifique n'est-ce pas ? Pour autant, les Conversations avec Sri Aurobindo de Pavitra m'ont mis dans un drôle d'état. Cela ressemble à une connexion, une communion, sans doute encore très partielle mais tout de même... ce qui est écrit, ici et là, agit en moi, me travaille beaucoup, avec ce sentiment que ce livre, au moins en partie, fait corps avec moi, s'incarne ne moi.

C'est un phénomène assez banal qui se produit souvent, sans même que nous en soyons très conscients. Et c'est peut-être là la différence, j'en suis conscient et le phénomène se produit avec une certaine intensité et dans une sorte d'amour : j'adore ce livre...

Alors évidemment, ce livre ne convient pas aux personnes dont le yoga passe par l'action ; c'est de méditation dont il est avant tout question. L'intéressant n'est pas de lire ce livre-là, c'est ce processus d'identification avec un livre. Si nous pouvions délibérément, volontairement, consciemment intensifier notre identification au livre que nous étudions, faire UN AVEC LUI, alors il est très probable que son contenu pénètre davantage en nous. C'est je crois un point important à souligner.

Attention ! Chaque médaille a son revers. Si nous faisons cela avec un livre susceptible de contenir plein de conneries, le résultat peut-être assez fâcheux.

Sensations et perceptions...

D'un côté Mère nous a dit que toutes nos sensations nous trompent et Sri Aurobindo parle de la nécessité impérieuse de purifier notre mental sensoriel. Et de l'autre, Mère convient que tout est du domaine de la sensation et Sri Aurobindo nous invite toujours à percevoir.

Je crois que la sensation est du domaine des sens et que la perception du domaine de l'âme ou de la conscience, c'est très différent, même si pour le moment, cela se ressemble encore beaucoup.

Apprendre à bien faire la différence a sous doute son importance.

Actions intérieures de la Force

Un professeur de qi gong un jour a évoqué cette parole que nous ne pouvions pas percevoir le qi mais seulement les effets du qi.

Je ne suis pas certain que cela soit vrai mais cela ressemble à un ressenti. Il est souvent question de l'Action de la Force divine en nous, de la Conscience divine... et mon impression est que cette Force est presque impalpable tant elle est douce. Je ne sais comment dire. Par exemple, nous voyons le ciel mais est-ce que nous le percevons ? Cette Conscience parait aussi discrète et aussi légère qu'un air printanier.

En elle-même, elle parait presque imperceptible. Par contre ses effets en nous eux sont très palpables sous la forme de points, de zones, de lignes, de centres, de couches....

Parfois l'Action est sentie sur un point aussi minuscule qu'une tête d'épingle, d'un point d'acupuncture, par exemple sur le coin interne de l’œil qui peut devenir brûlant.  Si la Force en elle-même est toujours très "douce", ces effets ne le sont pas toujours. 

Parfois l'Action peut être sur une zone plus large, par exemple l'épaule, telle partie du cerveau, de la cheville ou n'importe quelle partie du corps.

Parfois l'Action peut être perçue sur une ligne, alors inévitablement, on pense aux méridiens de la médecine chinoise ou au nadis de la médecine indienne. Dans le Zhi Neng Qi Gong, il y a des méditations énergétiques dans lesquelles on place des constellations dans le corps. Par exemple, (peut-être Cassiopée) une ligne entre le sommet de la tête, l’œil droit, la gorge, le mamelon droit et le point 12 du méridien du Foie. Et même chose de l'autre côté. C'est un exercice que j'ai très-très peu pratique et pourtant, des années plus tard, pendant une méditation cette ligne dans le corps est devenue très perceptible. Là, il s'agissait d'une ligne en quelque sorte connue, avec un point de référence mais souvent, ce sont sont des lignes... "improvisées".

Parfois l'Action est perçue dans tel ou tel centre énergétique ou au contraire, semble exercer une pression sur le corps tout entier. 

Parfois l'Action est perçue non plus de façon verticale sur une ligne mais de façon transversale sur une couche. J'ignore beaucoup l'anatomie mais la structure de la peau illustre très bien la sensation. Je ne serais d'ailleurs pas très surpris que l'épiderme, le derme et l'hypoderme soient eux mêmes composés de plusieurs couches. Eh bien parfois, l'Action est perçue sur une surface plane qui s'étend sous la peau. Par exemple, si entre la superficie du cerveau droit et la partie osseuse du crâne il y avait une membrane, je ne serais pas surpris, parce que c'est un endroit où les sensations sont souvent fortes.

Il s'agit là évidemment de sensations personnelles, nous sommes tous construits, à la fois de la même façon avec deux bras deux jambes, et différemment, c'est à dire que notre construction interne, notre organisation interne est propre à chacun.

De même, entre la peau à la moelle des os, il y a différents niveau de profondeur, la médecine chinoise parle des 6 couches dont les 6 grands méridiens, du plus yang au plus yin sont une expression.

Source de ce tableau

À quoi cela servent ces expériences, ces observations ? Où est-ce que cela mène ? Deux hypothèses.

Tout d'abord, quand ces expériences arrivent, sur le plan psychologique c'est toujours à peu près la même chose : que l'endroit où cela travaille s'ouvre, se détende, se donne, soit purifié, transformé, que la vibration du mantra, que la Présence divine, la paix, la lumière... s'y établisse, etc. J'y vois un processus de transformation très-très progressif qui s'étend sur des années et des années.

Et puis, il s'agit peut-être aussi d'une éducation à devenir de plus en plus conscient, jusqu'à devenir un jour conscient des cellules...

«Tu veux des résultats TERRESTRES ? Eh bien, ceux-là sont beaucoup plus considérables, dans leur qualité, que ce que tu vois.» Et en effet, j'ai vu des petites, toutes petites choses, justement des mouvements de conscience dans la Matière, des toutes petites choses qui étaient... vraiment ahurissantes dans leur qualité, et que l’on ne remarque jamais parce qu'elles n'ont aucune importance (aucune importance extérieure) ; ce n'est que si l’on observe d'une façon tout à fait ténue que l’on s'en aperçoit, c'est-à-dire, justement, des phénomènes de conscience des cellules – tu es conscient de tes cellules ?

(Le disciple hoche la tête)

Non. Eh bien, deviens conscient de tes cellules et tu verras qu'il y a des résultats !

(Agenda du 20 novembre 1963)

Il n'est pas si aisé de prendre conscience de ce qu'il se passe en soi, ces quelques lignes apporteront quelques éclaircissements. la plupart du temps, nous ne nous intéressons pas beaucoup à ces choses oubliant que dessous notre être philosophique, psychologique, il y a notre être organique. Si un autre être doit émerger à partir du nôtre c'est sans doute là que s'effectue la gestation.

Rien...

Quand nous n'avons rien à dire, mesdames et messieurs, eh bien, on en parle, on en discute. Je ne suis pas ennemi du colloque ! 😀 Raymond Devos

Blague à part, la grande question de Satprem nous interpelle encore : qu'est-ce qui reste dans un homme quand il n'y a plus rien ?

Toutes ces petites expériences dans la conscience et dans le corps ne sont pas rien ; mises bout à bout elles déboucheront sans doute un jour sur quelque chose, elles ne sont pas sans valeur. Pour autant, il y a quelques jours en méditation, est venue l'acceptation de n'être rien...

Et c'était bien plus fort, beaucoup plus fort... Mais pas fort au sens ou nous l'entendons. C'était plutôt... autre chose. Ainsi, nous revoilà encore et encore, peut-être jusqu'à que l'on comprenne, avec cette même idée déclinée avec des mots différents...

S'annuler pour qu'il n'y ait que le Suprême, e laisser aplatir jusqu'à disparition, le plus dur est d'apprendre à disparaître, abdiquer le sens de la personne, ne pas faire d'ombre au Divin...

Évidemment, c'est de la disparition de notre ego qu'il s'agit, non de notre être...

À suivre...

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