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Publié par pascalemmanuel

Hier, dans une conversation avec une amie, je parlais de l'insistance de Sraddhalu à nous relier avec notre aspiration vraie et j'avais le sentiment de mal me faire comprendre, que mon amie ne comprenait pas vraiment, ce qui pour moi, me semblait évident. Et puis tout à l'heure, j'ai réalisé tout à coup que, moi non plus, je ne comprenais pas vraiment ! 😀

Pendant quelques minutes, alors que j'étais absorbé dans quelques exercices corporels, ce fut comme si ma compréhension avait été immobilisée et que l'on m'expliquait le pouvoir de l'aspiration, que l'aspiration était un pouvoir de faire advenir les choses. Maintenant, la conscience ordinaire est revenue et je serais bien en peine de trouver les mots pour ce qui intérieurement était si clair.

Si l'une des caractéristiques de notre mental est de penser, si notre vital est marqué par le désir, l'une des particularités du psychique est d'aspirer. Et il m'était montré par le ressenti, que si nous restons focalisé sur l'aspiration vraie en nous, celle du psychique, alors cette aspiration gagne en intensité et devient un feu qui appelle une descente d'en haut. 

L'aspiration est un pouvoir parce que c'est le divin en nous qui appelle un aspect du divin en haut ; parce que ce n'est pas le mental ou le vital qui aspire, mais le psychique qui se sert éventuellement du mental ou du vital pour aspirer... et faire descendre.

Nyctanthes arbor-tristis – Jasmin – Aspiration

Pendant cette expérience, je me suis alors rappelé que, quelques jours plus tôt, dans une profonde intériorisation, j'avais remarqué une sorte de capacité de projeter l'aspiration dans un point sensible du corps. Ce n'était peut-être pas une projection mais une émergence, un éveil.

Nous avons dans le corps des points sensibles ici ou là. Eh bien, je ressentais une aspiration s'éveiller dans le point douloureux lui-même, alors que d'habitude, je ressens plutôt une aspiration générale donc le cœur est situé généralement sur une ligne entre la zone du plexus solaire et la zone du centre de la poitrine.

Et le point d'aspiration dans le corps était en résonance, ou éveillait une réponse, avec une zone au-dessus de la tête. Il y avait une connexion entre l'intérieur  et en haut et cela concernait plusieurs points en même temps.

Mais au bout de quelques minutes d'observation, j'ai tout oublié, la conscience est passé à autre chose. Notre problème est ce que reprochait Andrew Carnegie aux membres du Congrès américain : notre incapacité à nous concentrer plus de 5 minutes sur une seule chose. Alors, pour reprendre le fil avec mon propos antérieur, l'aspiration n'a pas assez de force pour se transformer en feu et pour faire descendre... l'objet de l'aspiration.

À noter que l'aspiration peut se verbaliser en mots mais elle peut aussi rester silencieuse et ressembler à un besoin. Mais vraiment, la découverte pendant ces quelques minutes, fut de réaliser que si l'on reste focalisé, relié, unifié, identifié... l'aspiration se transforme en feu. Je n'avais jamais compris pourquoi Mère parlait de l'aspiration comme d'une flamme qui monte, qui monte...

Et la perception de cette flamme m'a fait sentir que derrière ou dans l'aspiration, il y avait une force, un pouvoir...

Et pour prendre les choses par un autre bout, la plupart du temps nous voulons agir avec des moyens extérieurs. Or, puisque la conscience de l'humanité est amenée à changer, il m’apparaît très nécessaire de commencer à étudier les moyens intérieurs, et l'aspiration est l'un d'entre eux.

De prime abord, l'aspiration peut nous paraître comme un pouvoir intérieur, psychologique, parmi d'autres, mais elle est beaucoup plus que cela...

Le monde ne va pas très bien, mais ce n'est qu'un point de vue en ce sens que sa décomposition est en soi une bonne nouvelle. Si nous étions des dizaines, des centaines, des milliers à développer notre pouvoir d'aspiration... alors peut-être que le temps des souffrances pourrait être plus court, les douleurs de l'enfantement du nouveau monde moins intenses, les dégâts moins nombreux et que le monde de paix, de lumière, de joie, de vérité se manifesterait plus vite.

En conclusion, le nombre de fleurs liée à l'aspiration est tout à fait impressionnant. Je vous invite à découvrir par vous-mêmes les pages en question et les citations qu'elles contiennent.

Et puis, le premier chapitre de la vie divine consacré à L'aspiration humaine est magnifique, je vous invite à le lire en entier, cela ne fait que 4 pages. Extrait :

Ainsi l’invincible élan de l’homme vers Dieu, vers la Lumière, la Béatitude, la Liberté, l’Immortalité trouve sa vraie place dans la chaîne ; il est tout simplement l’élan impérieux par lequel la Nature cherche à se développer au-delà du Mental, et qui nous apparaît aussi naturel, vrai et juste que l’élan vers la Vie qu’elle a implanté dans certaine formes de la Matière, ou que l’élan vers le Mental qu’elle a implanté dans certaines formes de la Vie.

Ici, comme là, l’impulsion existe plus ou moins obscurément dans ses instruments différents, le pouvoir de sa volonté d’être gravissant les degrés toujours plus hauts de l’échelle ; ici comme là, la Nature développe graduellement, et ne pourra que développer pleinement les organes et les facultés nécessaires.

De même que l’impulsion vers le Mental part des réactions les plus sensitives de la Vie dans le minéral et la plante jusqu’à sa pleine organisation en l’homme, de même il existe en l’homme une série ascendante analogue qui, pour le moins, prépare l’apparition d’une vie supérieure et divine.

L’animal est un laboratoire vivant où, dit-on, la Nature a élaboré l’homme. L’homme lui-même pourrait bien être un laboratoire vivant et pensant, en qui, et avec la collaboration consciente de qui, elle veut élaborer le surhomme, le dieu. Ou ne dirons-nous pas plutôt : manifester Dieu ? Car si l’évolution est la manifestation progressive par la Nature de ce qui, involué, dormait ou œuvrait en elle, elle est aussi la réalisation manifeste de ce que la Nature est secrètement.

Nous ne pouvons donc pas lui ordonner de s’arrêter à un stade quelconque de son évolution, et nous n’avons pas non plus le droit, à l’instar du religieux, de condamner comme perverse et présomptueuse, ou, à l’instar du rationaliste, comme maladive ou hallucinatoire, toute intention manifeste d’aller plus loin ou tout effort qu’elle accomplit dans ce sens.

S’il est vrai que l’Esprit est involué dans la Matière et que la Nature apparente est Dieu caché, alors manifester le divin en lui-même et réaliser Dieu intérieurement et extérieurement, est le but le plus haut et le plus légitime qui s’offre à l’homme sur la terre.

Ainsi se justifie au regard de la raison réfléchie comme à celui de l’intuition ou de l’instinct persistant de l’humanité, l’éternel paradoxe et l’éternelle vérité d’une vie divine dans un corps animal, d’une aspiration ou d’une réalité immortelle dans une demeure mortelle, d’une conscience unique et universelle se représentant à travers des mentalités limitées et des ego séparés, d’un Être transcendant indéfinissable, hors du temps et de l’espace qui seul rend le temps, l’espace et l’univers possibles, et, en tout cela, d’une vérité supérieure réalisable par le terme inférieur.

*

L'aspiration, pour le moment, dans la conscience collective, c'est de la gnognotte, en ce sens que je n'ai jamais entendu UN SEUL résistant des médias alternatifs, (qui par ailleurs, chacun à son niveau, nous informe de choses très intéressantes), prendre en compte l'aspiration dans le processus de changement du monde, alors que Sri Aurobindo en parle comme d'un élan invincible, d'un élan impérieux...

L'une des forces de Sraddhalu est d'expliquer, dans une autre vidéo, que Sri Aurobindo ne nous donne aucune recette, aucun moyens artificiels, mais qu'il nous explique le mécanisme des forces, qu'il nous met en contact avec les leviers qui nous permettent de transformer les choses...

La vie divine de Sri Aurobindo commence par un chapitre sur l'aspiration, comme si l'aspiration était notre point de départ. C'est peut-être pour cela que Sraddhalu insiste de façon si persistante à nous relier à notre aspiration vraie...

À quoi aspirons-nous ? Ou plutôt, quelle est l'aspiration de notre âme ? Dans le calme recueillement, au plus intime de nous-mêmes, peut-être commencerons-nous à percevoir quelque chose.

Si tel est le cas, laissons grandir, brûler...

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