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Publié par pascalemmanuel

Certaines personnes peuvent être intéressées par cette approche "simple" pour entrer dans l'oeuvre de Sri Aurobindo-Mère par les 12 pouvoirs-qualités de la Mère divine pour son action sur la terre : sincérité, paix, égalité, générosité, bonté, courage, progrès, réceptivité, aspiration, persévérance, gratitude, humilité.

Généralement, nous employons ces mots avec le verbe être comme des qualités, je suis sincère, je suis en paix...  Or, la première chose qui me paraît important est de de pas tant les prendre comme des sortes de qualités psychologiques (bien qu'elles le soient aussi) mais comme des énergies, des forces, des pouvoirs. Par exemple, lorsque nous nous alignons ou nous remplissons de la vibration de sincérité, de gratitude... cela a un effet sur nos énergies, notre état de conscience. Elles n'ont pas du tout le caractère statique des verbes d'état, elles sont dynamiques. 

Et puisque, Laurène évoque Sradalu, que je ne connaissais pas du tout, voici le lien qu'elle partage pour écouter ses enseignements... en français SVP (😊) du yoga intégral de Sri Aurobindo.

Rappelons aussi qu'il existe maintenant de nombreux livres audio de Sri Aurobindo-Mère, satprem en libre accès sur You Tube. 

Autre chose de très intéressant dans cette courte vidéo : Laurène raconte que Mère voulait qu'il y ait un centre d'étude de Sri Aurobindo... en France. Mince... j'ignorais ! Peut-être que le temps viendra enfin pour que se crée un lieu avec des personnes qui voudraient consacrer leur temps et leur vie à... cette oeuvre. 

La signification spirituelle des fleurs permet de très facilement retrouver des citations en fonction du nom recherché. Petit florilège.

1 - Sincérité : La sincérité implique plus que la simple honnêteté. Cela veut dire que vous pensez ce que vous dites, que vous sentez ce que vous professez, que vous êtes sérieux dans votre volonté. Le sâdhak aspirant à être un instrument du Divin, à être un avec le Divin, la sincérité en lui signifie qu'il est vraiment consciencieux dans son aspiration et refuse toute volonté ou tout élan qui ne vient pas du Divin. (Sri Aurobindo)

La vraie sincérité, c'est d'avancer sur le chemin parce que vous ne pouvez pas faire autrement, de vous consacrer à la vie divine parce que vous ne pouvez pas faire autrement, c'est d'essayer de transformer votre être et de surgir dans la Lumière parce que vous ne pouvez pas faire autrement, parce que c'est la raison d'être de votre vie. (La Mère)

Un cœur sincère vaut tous les pouvoirs extraordinaires du monde. (Sri Aurobindo – Lettres sur le Yoga)

La sincérité est la clef des portes divines. (La Mère)

Dans d'autres textes, Mère associe la sincérité à la transparence ou au fait d'être totalement ouvert au Divin ou parfaitement aligné sur la vérité de son être. Malgré toutes les nuances, une chose reste certaine, c'est un aspect sur laquelle Mère revient si souvent que nous pouvons en déduire que c'est une condition absolument fondamentale pour tout progrès. Sur les 10 mots les plus prononcés dans les 6000 pages de L'Agenda, je ne serais pas surpris que le mot "sincérité" apparaissent dans le peloton de tête. 

2 - Paix : La paix était la toute première chose que demandaient les yogis et les chercheurs d'autrefois et ils déclaraient qu'un mental tranquille et silencieux - qui amène toujours la paix est le meilleur état pour réaliser le Divin. (Sri Aurobindo – Lettres sur le Yoga)

La paix est un calme qui s'est approfondi au point de devenir quelque chose de très positif, presque équivalent à un Ânanda tranquille et sans vagues.(Sri Aurobindo – Lettres sur le Yoga)

3 - Égalité : Ça, c'est l'une des trois conditions indispensables, avec l'élargissement de la conscience et la plasticité, pour être capable de recevoir la Force supramentale. Pour de plus amples informations voir un article précédent dans lequel j'avais repris les informations du Journal du Yoga de Sri Aurobindo : lien vers la Tétrade de la Paix

Plus une personne demeure tranquille en face de tous les événements et égale en toutes circonstances, garde une parfaite maîtrise de soi et reste paisible en présence de tout ce qui arrive, plus elle a avancé vers le but. (La Mère)

L'égalité d'âme et la paix en toutes circonstances, dans toutes les parties de l'être, constituent la première fondation de l'état yoguique. Selon les tendances de la nature, la Lumière (qui apporte la Connaissance), la Force (qui apporte la puissance et le dynamisme sous de nombreuses formes) ou l'Ânanda (qui apporte l'amour et la joie d'exister) peut venir ensuite. Mais la paix est la condition première sans laquelle rien d'autre ne peut être stable (Sri Aurobindo – Lettres sur le Yoga)

4 - Générosité : J'avais dans la main une de ces fleurs (générosité intégrale) quand j'ai vu X. et je lui ai expliqué ce que je voulais dire par là. Je lui ai dit l'effet de l'ego qui recroqueville l'être : c'est cela qui est la cause de la vieillesse : ça se recroqueville comme une fleur qui se fane, ça se dessèche.

Je sais qu'à un moment donné, j'ai dit la différence entre les deux états : la personne, l'être individuel personnel qui se tourne vers le Seigneur en implorant de connaître Sa Volonté, et puis cette expérience de devenir – par l'extension, l'ouverture, l'agrandissement, la fusion dans la création – de DEVENIR la Volonté du Seigneur, la Volonté suprême. (Agenda de Mère du 2 octobre 1961)

5 - Bonté : Encore aujourd'hui, j'ai vu une dame allemande qui a travaillé un peu au dispensaire de N; naturellement, elle a constaté qu'il n'avait rien de ce qui lui fallait au point de vue moderne; alors, pour une raison que j'ignore, elle doit retourner en Allemagne, mais elle veut revenir avec l'équipement complet, et avant de partir, elle a demandé à me voir. Je ne l'avais jamais vue. Elle est venue, je lui ai dit quelques mots sur ce qu'elle devrait faire, et puis elle ne voulait plus s'en aller! Elle était assise. Alors simplement j'ai fait comme je fais d'habitude, c'est-à-dire que le corps... (je ne sais pas comment dire) c'est comme s'il disparaissait, et puis le Seigneur (geste de Descente)... Mais c'est une chose qui est arrivée, je ne sais pas, peut-être des centaines de fois: poff! elle s'est levée et... (riant) elle a fait un «pranam» et elle est partie. Des centaines de fois, c'est arrivé !

Et tu sais... c'est de la Surbonté (je ne sais pas comment t'expliquer), c'est une chose tellement merveilleuse d'amour, de bonté, de... mais c'est formidablement puissant! Je crois que c'est la puissance qui les épouvante. Mais ça arrive tout le temps. Le corps fait comme cela (geste de retrait ou de disparition), et puis c'est la Présence qui est là. Et simplement je regarde. Mais neuf fois sur dix, ils prennent la fuite! Il y en a qui ont l'habitude et qui au contraire sont très contents, mais il n'y en a pas beaucoup. (Agenda de Mère du 16 novembre 1968)

6 - Le courage : Le vrai courage, dans son sens le plus profond, c'est de pouvoir faire face à tout, tout dans la vie, depuis les plus petites jusqu'aux plus grandes choses, depuis les choses matérielles jusqu'aux choses de l'esprit, sans un tressaillement, sans physiquement... sans que le cœur se mette à battre plus vite, sans un tremblement dans les nerfs, et sans la moindre émotion dans aucune partie de son être. Faire face avec une conscience constante de la Présence divine, avec un don total de soi au Divin, et tout l'être unifié dans cette volonté, alors on peut avancer dans la vie, faire face à n'importe quoi.(La Mère)

7 - Progrès : Renonce à toute recherche personnelle de confort, de satisfaction, de jouissance ou de bonheur ; sois seulement un feu brûlant pour le progrès et prends tout ce qui vient à toi comme une aide pour progresser et accomplis immédiatement le progrès requis. (La Mère – Éducation)

C'est surtout la volonté de progresser et de se purifier qui allume le feu. La volonté de progresser. Les gens qui ont une forte volonté, s'ils la tournent vers le progrès spirituel et la purification, ils allument automatiquement le feu au-dedans d'eux. (La Mère – Entretiens 1956)

8 - Réceptivité : La réceptivité : la capacité de recevoir la Force divine et de sentir sa présence et la présence de la Mère en elle, et de la laisser faire son œuvre en guidant votre vision, votre volonté et votre action. (Sri Aurobindo – Lettres sur le Yoga)

 

9- Aspiration : [L'aspiration] est l'appel de l'être qui recherche les choses supérieures - le Divin, tout ce qui appartient à la Conscience supérieure ou à la Conscience divine. (Sri Aurobindo – Guidance from Sri Aurobindo – page 106)

Ce goût de l'aventure suprême, c'est l'aspiration ; l'aspiration qui vous saisit tout entier et qui vous jette, n'est-ce pas, sans calcul et sans réserve, et sans possibilité de recul, vers la grande aventure de la découverte divine, la grande aventure de la rencontre divine, la grande aventure encore plus grande de la Réalisation divine. (La Mère – Entretiens 1956)

L'aspiration est comme une flèche... Alors tu aspires, tu veux très fortement comprendre, savoir, entrer dans la vérité, hein ? Et alors avec cette aspiration tu fais comme cela : ton aspiration monte, monte, monte, monte, monte, monte tout droit, très fort, et puis ça bat contre une espèce de... comment dire... de casque qui est là, qui est dur comme du fer et extrêmement épais, et ça ne passe pas. Et alors tu dis : "Voilà, à quoi ça sert d'aspirer ? Ça ne donne rien du tout. Je rencontre quelque chose de dur, et ça ne peut pas passer !" Mais tu sais, la goutte d'eau qui tombe sur le rocher, elle finit par faire un précipice : ça coupe le rocher du haut en bas. Ton aspiration, c'est une goutte d'eau qui, au lieu de tomber, monte ... Et quand ça fait le trou, tout d'un coup ça jaillit en dehors de ce casque et ça entre dans une immensité de lumière. (La Mère – Entretiens 1955)

 

10- Persévérance : La qualité la plus nécessaire, c'est la persévérance, l'endurance, et une... comment dire... une sorte de bonne humeur intérieure qui fait que l'on ne se décourage pas, que l'on ne s'attriste pas, et que l'on fait face en souriant à toutes les difficultés. Il y a un mot anglais qui exprime cela très bien, c'est cheerfulness. Si l'on peut garder cela audedans de soi, on lutte beaucoup mieux, on résiste beaucoup mieux, dans la lumière, à ces influences mauvaises qui essayent d'empêcher de progresser. (La Mère – Entretiens 1956)

C'est en persévérant que l'on vient à bout des difficultés, non en les fuyant. Celui qui persévère est sûr de triompher. La victoire est au plus endurant. (La Mère)

 

11 - Gratitude : Il n'y a rien qui vous donne une joie pareille à celle de la gratitude. On entend un oiseau chanter, on voit une jolie fleur, on regarde un petit enfant, on voit un acte de générosité, on lit une belle phrase, on regarde un coucher de soleil, n'importe, tout à coup cela vient en vous, cette espèce d'émotion, mais si profonde et si intense, que le monde manifeste le Divin, qu'il y a quelque chose derrière le monde qui est le Divin.( La Mère – Entretiens 1956)

Et pourtant, de tous les mouvements, celui peut-être qui donne le plus de joie de joie sans mélange, qui n'ait pas cette teinte d'égoïsme , c'est la gratitude spontanée. C'est quelque chose de très spécial. Ce n'est pas l'amour, ce n'est pas le don de soi... C'est une joie très PLEINE. Très pleine. C'est une vibration très spéciale qui ne ressemble à rien d'autre qu'elle-même. C'est quelque chose qui vous élargit, qui vous remplit qui est si ardente ! C'est certainement, parmi tous les mouvements à la portée de la conscience humaine, celui qui vous sort le plus de votre ego . . . Quand on peut entrer dans cette vibration-là dans sa pureté, on s'aperçoit tout de suite que c'est une vibration de la même qualité que celle de l'Amour : elle n'a pas de direction . . . Au fond, la gratitude est seulement une très légère teinte de coloration de la Vibration essentielle d'Amour. (Agenda de Mère du 21 décembre 1963)

Pour que votre cœur demeure toujours content, veillez à ce qu'il soit toujours plein de gratitude. La gratitude est la voie la plus sûre vers le Divin. (La Mère – Roses blanches)

 

12 - Humilité : [L'humilité] c'est de reconnaître que l'on ne sait pas, que l'on ne sait rien, qu'il peut y avoir autre chose que ce qui nous paraît actuellement le plus vrai, le plus noble, le plus désintéressé. La vraie humilité qui consiste à se référer constamment au Seigneur, à tout jeter en Lui. (Agenda de Mère du 21 décembre 1957)

C'est très simple, quand on dit aux gens : "Soyez humbles", ils pensent tout de suite à "être humble vis-à-vis des autres hommes", et cette humilité-là est mauvaise. La vraie humilité, c'est l'humilité vis-à-vis du Divin, c'est-à-dire le sens précis, exact, VIVANT, que l'on n'est rien, que l'on ne peut rien, que l'on ne comprend rien sans le Divin, que même si l'on est un être exceptionnellement intelligent et capable, ce n'est RIEN en comparaison de la Conscience divine  et ça, on doit le garder toujours, parce que toujours on a la vraie attitude de réceptivité, une réceptivité humble qui n'oppose pas de prétention personnelle au Divin. (Agenda de Mère du 13 septembre 1967)

Évitons d'être dogmatiques avec ces définitions qui ne font que donner des indications car en bien des occasions Mère reviendra sur ces qualités-pouvoirs, ajoutant des nuances, les regardant sous un autre angle. 

Toujours dans la même idée de mettre en pratique, j'ai retrouvé un texte de Mère daté du 7 mai 1912. Voici ce qu'elle réponds à la question :

Quelle est l’œuvre la plus utile à faire actuellement ?

Le but général à atteindre est l’avènement de l’harmonie universelle progressive.

En ce qui concerne la terre, le moyen d’atteindre ce but est dans la réalisation de l’unité humaine par l’éveil en tous et la manifestation par tous de la Divinité intérieure qui est une.

En d’autres mots : créer l’unité en établissant le royaume de Dieu qui est en tous.

Par suite, l’œuvre la plus utile à faire est :

1) Pour chacun individuellement la prise de conscience en soi de la divine Présence et son identification avec elle.

2) L’individualisation d’états d’être qui ne furent encore jamais conscients dans l’homme et, par suite, la mise en rapport de la terre avec une ou plusieurs sources de force universelle qui sont encore scellées pour elle.

3) Redire au monde, sous une forme nouvelle adaptée à l’état actuel de sa mentalité, la parole éternelle.

Ce sera la synthèse de toutes les connaissances humaines.

4) Collectivement, fonder la société idéale dans le lieu pro- pice à l’éclosion de la nouvelle race, celle des « Fils de Dieu ».

*

La transformation et l’harmonisation terrestres peuvent s’accomplir à l’aide de deux procédés, opposés en apparence, qui doivent se combiner, c’est-à-dire réagir l’un sur l’autre et se compléter l’un par l’autre :

1) La transformation individuelle, le développement intérieur menant à l’union avec la divine Présence.

2) La transformation sociale, l’établissement d’un milieu d’ordre favorable à l’éclosion et au développement des individus. Comme le milieu réagit sur l’individu et que, d’autre part, de la valeur de l’individu dépend la valeur du milieu, les deux œuvres doivent être menées de front. Mais cela ne peut se faire que grâce à la division du travail, ce qui nécessite la formation d’un groupement, hiérarchisé si possible.

L’action des membres du groupement serait triple :

1) Réalisation en soi de l’idéal à atteindre : devenir de parfaits représentants terrestres de la première manifestation de l’Impensable dans ses trois modes, ses sept attributs et ses douze qualités.

2) Prédication de cet idéal par la parole et surtout par l’exemple, afin de trouver ceux qui sont à même de le réaliser à leur tour et de devenir aussi des annonciateurs de la délivrance.

3) Fondation d’une société type ou réorganisation de celles déjà existantes.

*

Pour chaque individu aussi, le travail est double et doit être fait simultanément, l’un favorisant et complétant l’autre :

1) Le développement intérieur, l’union progressive avec la lumière divine, seul état qui permette à l’homme d’être toujours en harmonie avec le grand courant de vie universelle.

2) L’action extérieure que chacun doit choisir selon ses capacités et ses préférences personnelles. Il doit trouver sa propre place, celle qu’il est seul à pouvoir remplir, dans le concert général, et s’y donner tout entier, sans ignorer pourtant qu’il ne joue qu’une note dans la symphonie terrestre, mais que sa note est indispensable à l’harmonie du tout, et que toute sa valeur réside dans sa justesse.

Ce texte remonte à 60 ans, et je ne suis pas certain qu'en 2022, Mère répondrait de la même façon à la question, n'empêche, ce texte a le mérite de présenter une courte synthèse de la situation. 

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