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Publié par pascalemmanuel

La triple voie

Avant de s'intéresser au yoga du corps, petit résumé du yoga de la triple voie. Si nous devons évoluer nous dit Sri Aurobindo, le plus efficace est d'utiliser les trois forces psychologiques principales en l'homme, l'intellect, l'amour, la volonté.

Pour le dire autrement, la triple voie utilise notre aspiration à savoir, connaître, comprendre, notre aspiration à l'amour et à la joie, aspiration à agir concrètement dans le monde.

Selon notre nature, nous privilégions une approche ou une autre mais à vrai dire, les trois voies de la connaissance, de l'amour et de la dévotion, et des oeuvres sont intimement liées.

En effet, sans la connaissance, l'amour est souvent aveugle et les pires crimes ont été commis en son nom, que ce soit les drames passionnels ou les guerres de religions. La connaissance sans l'amour est souvent froide et hautaine. Les oeuvres sans la connaissance sont souvent inefficaces et l'enfer et pavé de bonnes intentions. Et ainsi de suite. 

Ceci pour dire que tout le monde n'est pas nécessairement intéressé par ce yoga du corps et l'important est de trouver la voie évolutive qui nous correspond le mieux.

Pour ceux à qui cela parle et qui veulent aller plus loin que cette présentation sommaire.

PDF Tome 1 de la Synthèse des Yogas

PDF Tome 2 de la Synthèse des Yogas

Les points de concentration

Puisque yoga signifie union, sous-entendu union avec le Divin, la concentration est l'outil principal à notre disposition, si ce n'est indispensable.

Sri Aurobindo a donné deux zones de concentration principale. La première dans les profondeurs de la poitrine, derrière le coeur émotif et la seconde dans la tête, au sommet de la tête ou au-dessus de la tête.

Maintenant, Sadhguru a donné deux compléments d'information à ce sujet.

D'abord, selon lui, il y a 112 chakras dans le corps et il affirme que, sur chacun d'eux nous pouvons nous concentrer et faire l'expérience du Divin. 

Ensuite, il dit que si nous gardons une posture suffisamment longtemps, automatiquement, cela nous relie à l'univers. Derrière cela, il y a cette vérité du lien indéfectible entre le microcosme et le macrocosme, notre univers intérieur et l'univers extérieur. Le tout est d'apprendre à faire l'expérience de l'immobilité tranquille, détendue, vivante, dans laquelle tout circule. Rien à voir avec. l'immobilité rigide du bout de bois.

Et si l'on veut résumer la chose à son extrême, l'essentiel revient à l'ultime secret de la Guîtâ : penser au Divin, s'offrir au Divin, se fondre dans le Divin, s'abandonner au Divin...

Le yoga du corps

Mais alors pourquoi Mère a t-elle passé tant d'années à explorer la conscience corporelle et pour commencer, quel est ce yoga du corps ?

Nous pourrions croire qu'il s'agit de toutes les disciplines corporelles, énergétiques, martiales qui ont traversé les âges, et Mère confirme que les entrainements amènent beaucoup de conscience dans le corps. Mais il s'agit de tout autre chose.

Si chaque personne proche de l'enseignement de Sri Aurobindo-Mère-Satprem devait partager les quelques textes qui lui paraissent les plus importants, utiles, nécessaires... nous arriverions à une très grande diversité. En ce qui me concerne, les quelques pages du Mental des cellules de Satprem sur les couches mentales m'apparaissent très importantes parce qu'elles évoquent la voie de la descente.

Mère explique bien que depuis des âges, la voie de la sortie par le haut a été trouvée. On trouve comment ouvrir le chakra coronal, la conscience s'échappe dans les plans de conscience supérieurs et on touche des états de paix, de félicité, de béatitude et on peut même sortir de l'incarnation... sans que notre salut personnel n'ait strictement rien changé pour la terre. Nous avons sauvé notre peau, c'est tout, jusqu'à notre prochaine incarnation où il faut recommencer le même cirque. C'est la raison pour laquelle Elle a tant cherché la solution par en bas, dans le corps.

Mais pour cela, il faut descendre et traverser la quadruple trame des couches mentales. Voyons la magistrale description de Satprem. 

Chapitre IV - La descente dans le corps

Les couches mentales

Cette descente dans le corps ne s'opère donc par aucune technique yoguique, mais le plus simplement du monde : on va dans ce qui est là. Et l'on ne s'enfonce dans aucun treillis de veinules et de dendrites, mais dans bien autre chose, qui fait aussi une étrange forêt amazonienne. Pour arriver à percevoir la cellule ou à éprouver la cellule, il faut d'abord traverser tout ce qui la recouvre : des couches et des couches opaques et bourdonnantes.

La première de toutes les couches est notre couche intellectuelle — celle dans laquelle nous vivons. C'est le haut du bocal. Il est évident que toutes les idées, les philosophies, les religions et le reste n'ont rien à voir avec le corps. Elle n'a l'air de rien, cette couche-là, c'est comme l'air qu'on respire, mais c'est un énorme grouillement. Il faut que tout cela se taise. Si l'on veut voir clair dans un liquide, il faut qu'il se décante. Première opération : le silence mental. (*)

Quand cette couche-là est à peu près clarifiée, on voit surgir une deuxième couche qui commence à devenir très exacte lorsqu'elle n'est plus embellie par le tapage supérieur des idées et des noblesses philosophiques ou humanitaires : c'est la couche du mental émotif. C'est déjà plus collant. Mais ces émotions, si belles soient-elles, n'ont rien à voir avec le corps. Deuxième opération : la pacification du mental émotif. C'est déjà une opération plus compliquée et qui ressemble à une guérilla dans le désert.

Quand cette couche-là est à peu près clarifiée et apaisée, on voit surgir une troisième couche qui jusqu'alors était tout emmêlée aux deux couches supérieures : c'est le mental sensoriel, celui qui gouverne nos réactions ; là, cela devient franchement la forêt vierge avec toutes sortes de petits serpents et de marécages. On n'est pas encore tout à fait dans le corps, mais on s'en approche. Toutes ces sensations de fatigue et de sommeil, de peur, de douleur et de plaisir, goût et dégoût, attraction et agression, contraction et relâchement — tout cela grouille. Mais on s'aperçoit à quel point tout cela est dicté par les habitudes, le milieu, l'éducation : tout un fouillis qui n'a rien à voir avec le corps et qui est comme plaqué dessus. Troisième opération : la transparence du mental sensoriel ou la neutralité parfaite. Si l'on se contracte ou si l'on rejette, c'est comme si l'on dressait un mur instantané. C'est-à-dire que la traversée s'arrête, on reste bloqué au milieu de l'Amazonie. Il faut décrocher le corps de toute cette trame active et réactive. Là, le corps commence à devenir un peu flottant, comme s'il ne savait plus très bien ses amarres et son poids — en fait, il est étrangement allégé, ça commence à devenir un peu « le corps ».

Puis on arrive à la barrière : la quatrième couche, celle du mental physique.

Mais on ne sait pas que c'est la barrière, on ne sait pas du tout où on est ni ce que l'on fabrique dans cette espèce de jungle — c'est après, quand on a traversé, que l'on s'aperçoit que c'était la barrière et ce que c'était exactement. Sur le moment — et le moment a duré des années pour Mère —, c'est un microscopique grouillement collant et interminable dont on ne sait pas très bien s'il conduit à « l'autre côté » ou à la désintégration du corps, ni même s'il existe un autre côté à ce microscopique enfer si étroitement collé au corps qu'il semble que de vouloir décoller cette couche-là, ce soit décoller le corps complètement. Quand Francisco de Orellana, venu des Andes, a descendu pour la première fois le cours de l'Amazone, qui ne s'appelait pas encore Amazone mais « n'importe quoi » avec des lianes et des caïmans, il ne savait pas du tout si ça allait déboucher sur l'Atlantique ou dans la mort, ni ce qu'il traversait. C'est très facile d'être cartographe après.

Nous donnerons ici seulement quelques étapes ou repères de cette traversée jusqu'à la barrière du mental physique.

(*) Commentaire :

S'il un silence mental, total et permanent était indispensable, alors il n'y aurait pratiquement aucun espoir. Pendant l'expérience, certes il est préférable voir nécessaire mais nous ne sommes pas toujours et tout le temps en état de concentration. 

Agenda du 30 mars 1966 : Si l'on veut avoir l'expérience du corps, il faut vivre dans le corps ! C'est pour cela que les anciens sages et les saints ne savaient pas quoi faire de leur corps : ils en sortaient et méditaient, alors le corps n'a plus rien à voir là-dedans.

Mais pour avoir l'expérience vraie du corps, ou l'expérience du vrai corps, encore faut-il traverser toutes ces couches et arriver à cette fameuse couche du mental physique, si importante que Satprem y consacre un chapitre entier. Il faut dire que Mère a buté sur cette couche pendant plusieurs années.

Asclepias curassavica – Asclépiade – Réponse du mental physique à la Lumière Supramentale

Voici deux citations de Sri Aurobindo issues des Lettres sur le Yoga. 

Le mental physique est cette partie du mental qui ne s'occupe que des choses physiques ; il dépend du mental sensoriel, voit seulement les objets, les actions extérieures, ne tire des déductions que de cela, et ne connaît aucune autre Vérité avant d'être illuminé d'en haut.

*

[Le mental physique] est l'instrument de la compréhension et de l'action ordonnée dans le domaine physique. Seulement au lieu d'être obscur, ignorant et maladroit, tel qu'il est maintenant, ou encore guidé seulement par une connaissance extérieure, il doit devenir conscient du Divin et agir selon une lumière, une volonté et une connaissance intérieures, en établissant un contact avec le monde physique et en s'unissant à lui dans la compréhension.

*

Les 10 fleurs du mental physique

 

Aspiration au silence dans le mental physique • Eranthemum pulchellum, Acanthaceae

Conversion du mental physique • Hippeastrum, Liliaceae; Alt. Amaryllidaceae

Eveil du mental physique • Turnera ulmifolia, Turneraceae

Honnêteté dans le mental physique • Galphimia glauca, Malpighiaceae

La lumière de Krishna dans le mental physique • Ruellia ciliatiflora, Acanthaceae

La lumière de Krishna dans le mental physique • Ruellia ciliosa, Acanthaceae

Le mental physique • Tecoma X smithii, Bignoniaceae

Promesse de réalisation dans le mental physique • Tropaeolum majus, Tropaeolaceae

Réponse du mental physique à la Lumière Supramentale • Asclepias curassavica, Apocynaceae; Alt. Asclepiadaceae

Sagesse dans le mental physique • Calliandra haematocephala, Fabaceae [= Leguminosae]; Alt. Mimosaceae

Avec le lien ci-dessous, il vous suffit de cliquer sur l'onglet 01 Les noms spirituels et vous trouvez la fleur correspondante. 

Mais pour être tout à fait franc, les définitions de Sri Aurobindo ne rendent pas compte des immenses difficultés que représente cet énergumène comme l'appelle Satprem. Ce qu'il en dit est si parlant que je ne vois pas comment je pourrais mieux dire. Je vous invite à vous en rendre compte par vous-mêmes en lisant ce court chapitre V. 

Hélas, le PDF ci-dessous ne contient pas les numéros de page. Ils auraient pu les laisser, c'est tout de même pratique 😊! 

Pour le dire avec mes mots, je dirais que cette couche du mental physique correspond à la toute première mentalisation de la Matière et contient toute la mémoire de notre passé évolutif.

En outre, il se caractérise par une pensée extrêmement rudimentaire, essentiellement défaitiste et pessimiste. Il est l'auteur secret de ces minuscules réactions qui nous font dire au premier éternuement : "Oh ! C'est sûrement le covid !" Et puis tout ça est très dangereux, il faut porter un masque, même dans la nature ou tout seul dans sa voiture. Etc. Toute cette liturgie des peurs imbéciles.

En quoi est-ce si important de prendre conscience de ce mental physique ?

Pour deux raisons... extraordinaires. 

D'une part, parce que ce mental physique est la paroi de notre bocal qui nous enferme dans toutes les lois apparemment indubitables. En effet, Mère a fait cette découverte que si nous passons cette quadruple trame mentale (intellectuelle, émotionnelle, sensorielle, physique), alors les lois du corps changent ! Alors le corps n'est plus soumis à toute la litanie des impossibles. 

D'autre part, et c'est une autre découverte d'une extrême importance, ce mental physique constitue à la fois notre pire obstacle à la transformation et notre meilleur atout en sens que c'est un radoteur de première classe. Au lieu de le laisser radoter sempiternellement tous les mêmes âneries, les mêmes impossibles, nous pouvons lui apprendre à répéter de jolies choses, le mantra, les prières de la conscience des cellules et devenir ainsi l'agent principal de la transformation du corps.

C'est la raison pour laquelle apprendre par coeur ces prières de la conscience des cellules est un outil simple et merveilleux d'une très grande importance. Au départ, on répète comme un âne disait Satprem, et puis un jour, tout à coup, quelque chose se passe et le corps commence à être engrammé, programmé d'une autre façon, non plus avec les lois de mort que nous connaissons mais par les lois de la vie nouvelle, de conscience nouvelle... 

Sri Aurobindo-Mère ont été les premiers de l'espèce nouvelle, ils ont frayé la route dans les profondeurs pour ouvrir la brèche. Le rôle des incarnations divines a toujours été de permettre à l'humanité de faire un saut évolutif. Ils ont fait le job d'ouvrir d'ouvrir la voie. Satprem a été le premier petit humain à suivre. Maintenant que le trou a été fait, il ne se refermera plus et Bill Gates ou le Forum Économique Mondial ou la guerre en Ukraine n'y changeront rien, le trou ne se refermera plus. 

Alors on comprends que la mutation annoncée de l'espèce humaine est non seulement possible mais inéluctable. Alors on comprends qu'établir une vie divine sur terre est tout aussi inévitable.

Si quelques personnes pouvaient bien comprendre ce chapitre V et oeuvrer pour cette traversée de la trame, cela serait une aide considérable pour toute l'espèce humaine car à ce niveau de profondeur, les lois du corps changent et le corps devient le corps de la terre. 

Maintenant, ce travail dans le corps est plutôt particulier. Il faut sentir si cela nous parle et savoir que, d'après Satprem, ce travail-là ne peut pas être fait pour soi.  

Aum namo bhagavaté

Dans la joie de l'avenir radieux qui s'avance...

🌻😊 🔆

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